Ces Chantres se barbouillerent de lie, & voulant ressembler aux Satyres, compagnons ordinaires de Bacchus, ils se couvrirent d’habits grotesques. […] Ils ne furent pas, comme à l’ordinaire, tirés au sort. […] Après avoir fait rire le Peuple par ces Piéces Satyriques dont j’ai parlé, par des Silles, ainsi nommées du Dieu Silene qui y paroissoit, & par des Parodies dans le goût des nôtres ; les Poëtes chercherent un genre de Poësie destiné à faire rire, qui fût plus régulier, & entreprirent de donner la forme de la Tragédie à un Poëme qui seroit une imitation en Dialogues des Actions ordinaires de la vie Civile. […] On représentoit à Athenes des Piéces moins régulieres & moins sages encore que les Comédies ordinaires ; elles étoient appellées Mimes.
Voilà justement ce qui se passe dans la Comédie pour l’ordinaire, la vue et l’imagination se satisfont de cette représentation vive et naturelle que fait le Comédien, sans y intéresser le cœur ; on loue l’Acteur et son action, sans approuver la chose qu’il représente. […] Il est donc constant que quand Saint Thomas a dit que l’exercice des Comédiens et de la Comédie était licite, il n’a jamais voulu parler que de cet exercice considéré en lui-même, et non de la manière dont il se fait dans la pratique ordinaire. Si l’on examine même de près l’objection que l’on a déjà citée, l’on verra que ce saint Docteur n’a jamais approuvé les Comédiens dans la pratique ordinaire : car dans cette objection il se propose de montrer que l’excès du divertissement peut être sans péché. […] En effet si l’on considère les sujets ordinaires des Comédies, et les circonstances qui les accompagnent, elles méritent d’être condamnées par l’une ou par l’autre de ces raisons. Premièrement les choses que l’on représente dans la Comédie sont pour l’ordinaire des intrigues d’amour et des sujets de quelque violente passion, comme d’amour, de vengeance, d’ambition, de jalousie, etc.
En effet, ceux qui vont en ces lieux sont des personnes qui suivent le grand chemin, c’est-à-dire le train ordinaire et l’esprit du monde. […] Mais ce n’est pas le seul danger auquel on s’expose en allant au bal, il y en a encore un autre qui n’est pas moins à craindre, ni moins ordinaire, qui est celui des querelles ; desquelles naissent, comme l’on ne voit que trop tous les jours, des inimitiés irréconciliables, des duels, des meurtres, et plusieurs autres désordres horribles et scandaleux.
L OVIS PAR LA GRACE DE DIEV Roy de France & de Navarre : A nos Amez & Feaux Conseillers les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maistres des Requestes ordinaires de nostre Hostel, Prevost de Paris, ou son Lieutenant Civil, Baillifs, Seneschaux, Prevostes, & tous autres nos Iusticiers & Officiers qu’il appartiendra : Salvt.
Ma sœur, il faudrait engager monsieur Des Tianges, à vous confier une Lettre de mon mari qu’il doit recevoir, par le même ordinaire que vous aurez celle-ci : copiez-la, & me l’envoyez : je l’exige de votre tendresse : sur-tout n’en supprimez pas le moindre mot.
Le vice s’embellit sur la scène, les maximes qui feraient horreur dans le langage ordinaire, s’y produisent impunément, y prennent même un air de noblesse et d’élévation.
A quoy monte tous les ans la depense ordinaire de chaque Hostel. […] Pour ces exclamations si ordinaires dans la bouche des hommes, Ha Dieu, Mon Dieu ! […] La plus ordinaire condition & la plus iuste de costé & d’autre est de faire entrer l’Autheur pour deux parts dans toutes les representations de sa piece iusques à vn certain temps. […] Dans l’annonce ordinaire l’Orateur promet aussi de loin des pieces nouuelles de diuers Auteurs pour tenir le monde en haleine, & faire valoir le merite de la Troupe, pour laquelle on s’empresse de trauailler. […] A quoy monte tous les ans la depence ordinaire de chaque Hostel.
laquelle d’ordinaire se perd en ses divertissements, et les bonnes âmes l’y conservent avec toute douceur, comme je dirai ci-après. […] non seulement pour n’employer pas à cela tout le temps, ou la meilleure partie d’icelui ; car il y a des occupations plus importantes, qu’il faut préférer à celle-là, autrement ce ne serait pas vous recréer par divertissement, ains par occupation ; mais aussi pour choisir les heures, et le temps qui est propre à cela, comme d’ordinaire est, après le repas, ou après avoir été occupé et bandé en quelque affaire pénible, soit pour l’esprit, soit pour le corps ; car à proprement parler, la récréation n’est pas convenable qu’après le travail, et le travail est le mérite de la récréation : Ainsi la Sagesse divine disait, « Qu’elle avait tout rangé et disposé avec Dieu, et puis qu’elle se recréait jouant en ce monde en sa présence. […] qui est là présent, et sans renouveler votre intention, lui offrant cette action unie à la semblable que les Saints ont fait çà bas en terre, et par laquelle ils ont mérité le Paradis ; et unie à celle, non pas que nous lisions que Jésus-Christ ait fait, mais qu’il pouvait faire, et qu’il eût fait, si la gloire de son Père, et le salut des âmes l’eût requis : outre cela, dis-je, (qui doit être ordinaire à toutes vos actions,) pour ne faire rien qu’en homme, et en homme Chrétien ; et pour n’avoir jamais une action vide et oisive : Il faut que vous vous gardiez de cinq défauts qui peuvent arriver au jeu, ou pour mieux dire que vous ayez grand égard à cinq choses qu’on doit considérer au jeu. […] Ce qui est d’obligation doit précéder ce qui ne l’est pas ; payer ses dettes, entretenir sa famille, oblige la conscience d’un chacun, ce qui ne se peut faire, parlant pour l’ordinaire, en jouant ces sommes excessives, lesquelles sont cause qu’au lieu de payer ce que l’on doit, on fait de nouvelles dettes, soit pour jouer, soit pour entretenir sa maison. […] que d’ordinaire ont ceux qui y vont, comme sont la vanité, soit ès habits, soit en la beauté, soit aux rangs ; la sensualité ; les querelles ; les envies.