C'est au Protecteur des Arts, c’est à l’Ami des talents que j’offre l’Apologie de celui que j’exerce pour l’amusement de son auguste Cour ; quel moyen plus sûr de rendre mes arguments invincibles que de les décorer du nom de Votre Majesté ?
Annette-&-Lubin avait bien fait soupçonner le pathétique ; mais cette Pièce n’était pas encore décente : elle offrait des images adroitement voîlées, qui ne fesaient qu’iriter l’imagination : On montrait Annette, simple, innocente, vivant avec un garçon, sous le même toît, n’ayant (on ne le disait pas, mais on le laissait sentir) qu’un même lit : De voluptueuses images à chaque scène, émouvaient autant les sens que le cœur. […] Parce que, serviteurs nés du genre-humain, ils ne paraissent jamais que pour nous offrir une main secourable ? […] Nos Comédies-Italiennes en cinq Actes, offrent une peinture burlesque des mœurs communes : le tableau qu’elles font, est souvent très-vrai, mais il n’est jamais accompagné de la correction : on se contente de peindre ; on n’ajoute rien qui puisse porter le Spectateur à improuver le mal, & à profiter du bien, lorsqu’il s’en trouve.
Il faut distinguer deux sortes de vraisemblances ; l’une qu’on admet au Théâtre, & l’autre qu’on reçoit dans le monde : la vraisemblance dont on se contente dans la société, nous représente un événement comme il a pû se passer ; la vraisemblance théâtrale nous offre un fait comme il a dû arriver. […] Il est inutile d’en dire davantage ; en continuant d’éxaminer cette Pièce si bisare, je craindrais à la fin de perdre le sang froid, la gravité nécessaire à l’Auteur d’un Ouvrage, tel que celui que j’offre au public.
Oui, Mademoiselle, c’est avec un plaisir infini, que je vais me revêtir des droits que vous m’offrez : je veux vous traiter comme la sœur de mon épouse : & c’est chez madame D’Alzan, dans son appartement, en sa présence, que je desire de vous entretenir ce soir. […] Je ne pouvais parler : j’étouffais. — Mais c’est Florise, a repris vivement Mademoiselle *** ; c’est elle, elle-même ; je vous en offre toutes les preuves imaginables… & voyez que vous l’embarrassez furieusement —.
C’est ainsi que M. de Sénancourt m’a attaqué si charitablement pour plaire aux pères de la foi et leur offrir une victime digne de leur être offerte inquisitorialement.
Nous quittons le manger, nous abandonnons notre maison, nous négligeons nos affaires importantes, pour nous occuper à ces vanités, et à ces infâmes divertissements; et nous ne voulons pas demeurer une heure dans l'Eglise pour vaquer à la prière, et à la lecture, et pour nous tenir en la présence de Dieu: Nous nous hâtons d'en sortir aussi vite que si nous nous retirions d'un embrasement: Si la Prédication de l'Evangile dure un peu trop, nous faisons éclater notre indignation, et notre impatience : Si le Prêtre fait des prières un peu longues, nous sommes sans goût, et sans attention : Si celui qui offre le sacrifice non sanglant tarde tant soit peu, nous nous ennuyons, et nous regardons la prière comme un procès dont nous voudrions avoir une prompte expédition ; et cependant suivant les mouvements du Diable, nous nous emportons dans les vanités, et dans les voluptés.
A peine l’art de Sophocle & de Corneille, offre-t-il quelqu’épine. […] Déjà l’Auteur voit en idée le public qui justifie les éloges de ces juges sçavans ; déjà accueilli des grands, & sur-tout de la Finance, qui par la protection qu’elle offre aux jeunes Poëtes, cherche à remplir l’intervale qu’il y a entre elle & les premiers ; & ce n’est pas ce qu’elle fait de pis ; déjà, dis-je, il est enyvré & jouit d’avance des graces & des honneurs qu’il se voit prodiguer.
Donnez-lui des fêtes, offrez-lui des amusements qui lui fassent aimer son état, et l’empêchent d’en envier un plus doux ; des jours ainsi perdus feront mieux valoir les autres. […] » « Une danse de gens égayés par un long repas semblerait n’offrir rien de fort intéressant à voir ; cependant l’accord de cinq ou six cents hommes en uniforme, se tenant tous par la main, et formant une bande qui serpentait en cadence et sans confusion, avec mille tours et retours, mille espèces d’évolutions figurées, le choix des airs qui les animaient, le bruit des Tambours, l’éclat des flambeaux, un certain appareil militaire au sein du plaisir.