/ 508
20. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

je n’osais lever les yeux. […] Mes yeux se fixent de nouveau sur l’ingrat… mais… comme l’éclair, en passant : il applaudissait aussi. […] Mais au dénoûment, en voyant D’Urval à mes génoux, je jetai de nouveau les yeux sur monsieur D’Alzan… Ah ! […] — Madame, elle & vous… c’est une ressemblance si parfaite… Votre son de voix, votre démarche, vos yeux, tous vos traits en un mot. […] Sans être une beauté régulière, la *** avait un air de vivacité, un nez voluptueux, des yeux noirs pleins de feu, de belles dents, beaucoup de blancheur, une gorge appétissante, des mains faites pour caresser l’amour, en un mot, elle était en tout point un objet séduisant.

21. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

On a beau leur dire, qu’il y a des jeux défendus, des spectacles et des assemblées dangereuses, ils tournent la tête, s’en moquent, se ferment les yeux, et se bouchent les oreilles pour ne point voir ni entendre toutes ces choses, qui leur déplaisent. […] Les linges et les toiles les plus transparentes, et les plus courtes sont les meilleures, afin que les nudités se voient plus grandes ; elle pratique mille inventions pour attirer les yeux, et gagner le cœur des jeunes hommes. […] Ce savant homme dit qu’on peut regarder un bal en deux manières, ou par les yeux du corps, ou avec ceux de l’esprit. […] Souvenez-vous qu’il se faut couper le pied, et s’arracher les yeux, pour éviter de tomber dans le péché. […]  : parce que, dit-il, il vaut bien mieux aller en Paradis borgne ou boiteux, que d’être jeté avec deux beaux yeux dans le fond des Enfers, c’est-à-dire en un mot, qu’il vaut mieux vous sauver toute seule, que de vous damner en bonne compagnie.

22. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — article » pp. 419-420

Les Livres ne présentent point de modèle aux yeux, mais ils en offrent à l’esprit : ils donnent le ton à l’imagination & au sentiment ; l’imagination & le sentiment le donnent aux organes. […] Le Jeu retenu demande une grande expression dans les yeux, dans les traits, & nous ne balançons point à bannir du Théâtre celui à qui la nature a refusé tous ces secours à la fois. Une voix ingrate, des yeux muets & des traits inanimés, ne laissent aucun espoir au talent intérieur de se manifester au-dehors.

23. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

Elle plongea les yeux dans le fard : Misit oculos suos in stibium. […] Mais la haute estime de ses graces met un bandeau sur ses yeux que rien ne peut lever. […] Ouvrez les yeux, ici les Dames ne rougissent qu’au pinceau. […] Il est établi que votre sexe doit prendre au nez comme aux yeux. […] Qu’on me mene dans un cercle, les yeux bandés, le nez m’annonce la compagnie.

24. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Le premier fruit & la premiere preuve de leur sincere conversion, ce fut de se défaire d’un poison fi dangéreux : une estampe, un tableau est un livre qui parle aux yeux, qui remplit l’imagination des objets qu’il présente, & par conséquent produit les plus pernicieux effets. […] Evitez avec soin de vous en donner à vous-même : arrachez-vous plutôt l’œil, coupez votre main ; il vaut mieux aller dans le ciel avec un œil, que de tomber dans l’enfer avec tous les deux. […] De quel côté qu’on se tourne, la pudeur est forcée de baisser les yeux. […] Qu’on en juge par les mœurs des acteurs, par leurs desseins, par le fond du Drame ; on ne veut que des tableaux du libertinage, toute la décoration, toute l’action n’est que le développement de leur cœur, l’abrégé de leur vie, leur imagination étalée, leurs passions sont les yeux. […] Nos yeux sont accoutumés à cette indécence ; nous n’en sommes pas surpris ; mais les Juifs ne purent souffrir cette marque d’esclavage.

25. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

La pudeur est forcée de baisser les yeux, & n’est point en sureté dans vos maisons. […] Peut-elle fermer les yeux sur cette source de corruption ? […] Les censeurs du théatre, les magistrats chargés de la police peuvent-ils fermer les yeux sur l’indécence des décorations ? […] Suffit-il d’épargner à l’oreille les obscénités du langage, si une autre sorte de langage les met sous les yeux ? […] Ne vous flattez pas ; vos yeux, vos oreilles, votre cœur ont déjà commis le crime.

26. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IX. Sentiments de S. Ambroise. » pp. 200-211

.), après avoir prié le Seigneur de détourner ses yeux, afin qu’ils ne voient point la vanité, il entre dans le détail des objets qui par nos sens, comme par autant de fenêtres, entrent dans nos âmes et y portent la mort. […] Tout cela n’est que vanité, dont vous devez prier Dieu avec le Prophète de détourner vos yeux : « Averte oculos meos, ne videant vanitatem. » Celui qui marche dans la voie de Dieu, n’estime, n’aime point les vanités du siècle : comment daignerait-il les regarder ? […] Détournons donc nos yeux de toutes ces folies, de peur que la vue ne nous en inspire le désir. […]  1.), elle a perdu le premier homme, et l’a fait chasser du Paradis terrestre ; elle a perdu la plupart des grands hommes, David en a éprouvé le fatal poison, ainsi que les vieillards qui attaquèrent Suzanne ; un regard le fit entrer dans leur cœur par les yeux, ils en devinrent adultères, calomniateurs, meurtriers. Aussi trop instruit par une triste expérience, le Prophète s’écrie en gémissant : Heureux qui met dans le Seigneur toute son espérance, et ne jette jamais les yeux sur les vanités, les folies, les faux biens du monde !

27. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

Tous les Acteurs doivent donc concourir à augmenter la force de l’expression de celui qui parle ; & s’ils y réussissent aux yeux du spectateur, n’aident-ils pas fortement à le séduire ? […] Ne semblent-ils pas lui assurer, en lui mettant ces vieux débris sous les yeux, que ce n’est qu’une fiction qu’il va voir, & qu’il ne doit pas être la dupe des efforts qu’ils font, pour lui donner comme original, ce qui n’est qu’une copie ? […] Si elles parroissent en corset, elles savent le rehausser par des rivieres de diamans. « Si nous ne devons pas espérer, dit encore l’Auteur que nous venons de citer, que les Comédiennes préférent à l’ajustement, sous lequel elles croiront dompter plus aisément les cœurs, celui sous lequel elles réussiroient d’avantage à tromper les yeux ; nous n’en aurons pas moins toujours le droit de nous plaindre de cet abus. […] Je crois moi que pour nous conserver de la sensibilité pour le Théâtre, il faudroit fermer les yeux, & n’ouvrir que les oreilles. […] Au lieu que la représentation cessant, ils ne pensent plus qu’au bruit qui se fait, & la magie disparoît totalement à leurs yeux.

/ 508