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55. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Les François parurent avoir oublié qu’ils étoient des êtres pensans, obligés de cultiver leur raison, & de s’occuper de choses sensées, pour s’abandonner entiérement à de vaines imaginations, & à tout ce qui caractérise l’enfance. […] Vous avez compris qu’il y auroit de l’indécence à obliger une jeune Personne, à révéler, à une Assemblée respectable, des secrets qu’elle rougit de s’avouer à elle même ; mais auriez-vous oublié cette maxime d’un Ancien, que les choses honteuses à faire ne sont jamais bonnes à dire, encore moins à représenter ? […] Livrés à des travaux si intéressans, ils verront, avec douleur, approcher le temps où l’on viendra les arracher de leur paisible retraite pour les faire entrer dans le monde, & les obliger de se livrer à la dissipation. […] Je conviens que nous ne connoissons pas clairement la nature de l’ame ; mais sommes nous beaucoup plus savans sur la nature de la matiere ; & puisque dans l’un & l’autre cas nous sommes obligés de combiner un grand nombre d’effets bien observés pour parvenir à quelque degré de connoissance sur les causes, quels effets sont plus sensibles & plus caractéristiques que ceux des passions & de toutes les affections de l’ame, dont nous sommes continuellement avertis par le sens intime ?

56. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXXI.  »

Toutes nos actions sont dues à Jésus-Christ, non seulement comme à notre Dieu; mais comme à celui qui nous a rachetés d'un grand prix, pour nous obliger de le glorifier dans toutes nos œuvres, selon S.

57. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

Si cela ne peut estre contredit, n’est-on pas obligé de condamner, ce qu’ils condamnent ? N’est-on pas donc obligé de regarder au moins la comédie, comme un divertissement dangereux, puis qu’ils ont parlé de cette sorte de spectacle, comme d’une chose, capable de corrompre les mœurs les plus innocentes ? […] mon Dieu, Madame, laissons là, je vous prie, cette partie si délicate de l’Eglise, sans la toucher rudement : Ces gens portent alors avec eux leur condamnation, sans que nous soyons obligez de parler ; nous ne devons avoir, que le silence, & le gémissement, respectant toûjours leur caractére ; nous n’avons qu’à baisser les yeux de honte, pour celle, qu’ils ne prennent pas, comme pour nous persüader, que nos yeux ne voyent pas, ce qu’ils voyent en effet ; Et je m’asseure, que vous-même, ayant l’esprit un peü Chrêtien, vous ne tirerez pas avantage d’un exemple, qui passe le scandale ordinaire, pour aller plus librement à la Comédie.

58. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Je réponds que saint Louis chassa les comédiens de ses Etats comme en étant la peste, si les meilleurs Princes n’en font pas de même, c’est qu’ils sont souvent obligés de tolérer divers abus pour en empêcher de plus grands, il ne faut pas croire que tout ce que souffre la police à cause de la dureté des cœurs soit licite, et que ce qu’elle est obligée d’épargner n’ait rien à craindre de l’arbitre suprême. […] Dieu était-il obligé pour cela de changer sa loi immuable, et de s’accommoder à l’avarice, ou à la bizarrerie des hommes.

59. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

Un chrétien, disent les saints Pères, est un citoyen du ciel qui, exilé pour quelque temps dans une terre étrangère, ne doit soupirer qu’après cette patrie céleste, pour laquelle il est destiné ; qui, ne perdant jamais de vue la perfection à laquelle il est obligé de tendre, doit marcher sans cesse dans la voie de Dieu pour y atteindre ; et qui, ne jugeant des choses de la terre que par le rapport qu’elles ont avec l’éternité, s’interdit tout ce qui peut l’attacher au monde, aux créatures, pour ne s’attacher qu’à Dieu. […] Un chrétien, obligé par état de ne faire que des œuvres de Jésus-Christ, de rapporter tout ce qu’il fait à Dieu, peut-il regarder la fréquentation des spectacles comme une œuvre digne de Dieu ? […] Ceux qui sont obligés de se livrer à des affaires pénibles qui leur causent trop de dissipation, ont-ils besoin de se livrer ensuite à des divertissements tumultueux qui attachent trop fortement leur esprit et qui les remplissent de folies ?

60. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

Le récit ne pouvoit s’accorder avec les vers Alexandrins, dont on se croyoit obligé de se servir. […] Si on étoit obligé de faire une Tragédie de quinze ou dix-huit cens vers, avec une exacte continuité d’action ; je doute qu’on en vint jamais à bout.

61. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

Les Canons qu'elle a faits pour les condamner sont-ils abrogés, ou obligent-ils encore ? […] Si la profession des Comédiens est indigne des Chrétiens, et que ceux qui l'exercent, soient obligés de la quitter, comme les Conciles l'ordonnent, il n'est pas permis par conséquent aux autres de contribuer à les entretenir dans une profession si contraire au Christianisme.

62. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Pourquoi les maximes du Monde même en excluent-elles ceux que leur état oblige à une sainteté plus particulière ? […] Tous les Pages de Nabuchodonosor étaient obligés de manger les viandes, qui avaient été servies à la table du Monarque.

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