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328. (1590) De l’institution de la république « QUATORZIEME TITRE. Du Théâtre et Scène. » pp. 507-508

Mais de notre temps il n’est point de besoin, de dresser des Théâtres, d’autant que toutes les farceries, Tragédies et Comédies ne sont plus en usage comme du passé, ains ont été rejetées et bannies des villes, tant pour garder les mœurs honnêtes et vertueuses, que pour la sainteté et révérence de la vraie Religion Chrétienne, laquelle ne permet telles corruptions et déguisements.

329. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Marseille fut autrefois célebre par la sévérité de ses mœurs, & singuliérement par l’éloignement du théatre, qu’elle a pendant plusieurs siécles réfusé de recevoir, malgré la fureur qu’avoient pour lui, les Grecs d’où elle tiroit son origine, & les Romains qui étoit devenus ses maîtres, parce qu’elle le régardoit comme l’école du vice, funeste sur-tout à la jeunesse, à laquelle ses loix l’avoient absolument interdit. […] L’Ecclésiastique ex Jesuite, Gazettier de Monaco, & les autres Journalistes qui rapportent cette annonce, ont-ils cru suivre la réligion & les mœurs, faire honneur à la ville de Marseille, & s’en faire à eux-mêmes, en la rapportant avec complaisance ? […] C’est le trône du vice, le rendez-vous de tout ce qu’il y a dans une ville de libertins, sans réligion & sans mœurs.

330. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  AVERTISSEMENT DE. L’ÉDITEUR. » pp. -

M. de Pompignan, après avoir exposé les vices de notre Théatre actuel, donne des règles sûres pour l’enrichir par des beautés solides, & en écarter tout ce qui peut blesser la foi ou les mœurs.

331. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 16-18

MONSIEUR, J’Ai reçû la Lettre, dont vous m’avez honorée : vous m’y invitez à benir le Seigneur : je m’addresserai à lui, pour le remercier, qu’il vous a inspiré à prendre ce soin pour mon salut : & puisque vous m’avez souvent marqué, que vous vous comptiez bien recompensé de vos travaux spirituels, quand ils étoient utiles au prochain ; j’ai le plaisir de vous annoncer, que vôtre Lettre à eu bon effét : j’ai pris la liberté, de la faire voir à mes amies Mesdames *** elles se croient toutes obligées avec moi, de regarder au moins la Comedie comme un divertissement dangereux ; puisque les saints Peres ont parlé de cette sorte de spectacles comme d’une chose capable de corrompre les mœurs les plus innocentes.

332. (1715) La critique du théâtre anglais « PREFACE DE L’AUTEUR » pp. -

Cependant, ils croiraient ce semble ne réussir qu’à demi, s’ils se bornaient à dérégler les mœurs, sans toucher à la religion ; et s’ils ne joignaient à leurs leçons de libertinage des leçons d’Athéisme.

333. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXIII. Impossibilité de réformer entièrement les spectacles. » pp. 191-194

« Ut tamen hoc fatear, ludi quoque semina præbent Nequitiæ : tolli theatra jube. » Ovidius Ovide, devenu sage dans le cours de ses disgrâces, avait représenté à Auguste que le moyen le plus capable de réformer les mœurs de Rome était, non pas d’épurer les théâtres, mais de les détruire.

334. (1765) Apologie du théâtre français pp. 1-4

Présente-nous tes mœurs !

335. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

S'ils ont des mœurs, ils sont obligés de se transformer, pour peindre tous les vices. […] Quoi donc, ce théâtre si vanté pour la correction des mœurs et la réforme des passions, ne donne que des vertus idéales, et anéantit les vertus réelles ! […] Si l'on veut en voir des fruits plus durables, qu'on consulte les Lieutenants de Police, les pères de famille, les habiles Chirurgiens, les Sages-femmes, qu'on fouille les registres des Enfants trouvés, de la Salpêtrière, des maisons de Refuge, on verra si depuis l'établissement du théâtre et dans les villes où il est le plus florissant, les mœurs sont plus pures, la jeunesse plus sage, les femmes de mauvaise vie en plus petit nombre, les sacrements plus fréquentés. […] L'Encyclopédie, au contraire, cet élixir de sagesse, cette quintessence de religion et de vertu, se déclare hautement pour la comédie, fait le procès à Genève, parce qu'elle ne lui accorda jamais le droit de bourgeoisie, et à Rousseau qui s'obstine à ne pas recevoir dans sa patrie cette vertueuse citoyenne si propre à former les mœurs de ses habitants.

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