» Dès qu'on s'accoutume à voir, à entendre de mauvaises choses, on apprend le mal que l'on ignorait, et l'on s'y accoutume. […] ), deux choses pour l'éducation de la jeunesse, lui inspirer la honte du mal, et lui donner le goût du bien. La comédie fait tout le contraire, et ses impressions ne se corrigent plus, les jeunes gens sont gâtés pour le reste de leurs jours : elle éloigne du bien, elle enseigne le mal. […] un Avocat dont les premières années avaient été aussi mal employées. […] Ces lois sont mal observées, même dans l'Université où M. de Ciron les a expliquées.
« Juste ou faux, mal ou bien, je pense à découvert. […] Presque tous ceux qui m’ont fait du mal, en ont été les victimes.
Si donc il se trouve dans le fait, quel que soit cet exercice en soi-même, que parmi nous il est revêtu de circonstances nuisibles, il faudra demeurer d’accord selon la règle de Saint Thomas, que ceux qui y assistent, quoiqu’ils se vantent de n’en être point émus, et que peut-être ils ne le soient point sensiblement, ne laissent pas de participer au mal qui s’y fait, puisque bien certainement ils y contribuent. […] , dit-il, le gain qui provient de la prostitution et du métier d’histrion : quaedam dicuntur male acquisita, quia acquiruntur ex turpi causa, sicut de meretricio et histrionatu et aliis hujusmodi ».
» Il est bien vrai que l’on y rend l’avarice ridicule, et que l’on y condamne les débauches des jeunes gens et leurs folles amours ; mais ce n’est point par des railleries que l’on détruit le vice, particulièrement celui de l’impureté ; ce mal est trop grand pour être gueri par un remède si faible, et même souvent on prend plaisir à s’en voir railler. […] Le mal a plus de force que le bien sur l’esprit de l’homme, et s’il se trouve une personne qui imite quelqu’une des vertus des Héros des Poètes, il y en a mille qui sont les imitateurs de leurs vices.
Se moquer de Dieu devant les yeux de toute une ville, exposer en risée la sainte vérité, faire que les profanes et athées se jouent audacieusement de tout ce qu’on proposera de vie et de mort éternelle, renvoyant le tout aux théâtres des jésuites : ce sera, si l’on croit ces drôles, un passetemps, un vain épouvantail, un jeu de trois jours, un spectacle remplissant les esprits mal assurés de vaines et détestables imaginations. […] Il disait que les diables y conversent privément ès maisons, y servent, et sont appelés Drôles par ceux du pays : il pensent fort soigneusement les chevaux, et autre bétail, se montrent adroits et habiles à faire tout ce qu’on leur commande, sans faire mal ni dommage, ce disent les habitants, tellement que la conversation de ces Drôles est de grand profit et fort agréable à plusieurs maîtres », Les Méditations historiques, traduites du latin par Simon Goulart, vol. 1, Lyon, Antoine de Harsy, 1603 p. 302 (graphie modernisée). […] [NDE] Tellement quellement = tant bien que mal.
Que les Prédicateurs reprennent continuellement les plaisirs qui portent au péché, auxquels les personnes qui suivent le dérèglement d'une coutume dépravée se laissent emporter si facilement; que les Prédicateurs s'efforcent de rendre ces choses odieuses; qu'ils représentent au peuple combien est grande l'offense et l'injure que Dieu en reçoit; que c'est de là que viennent tant de maux; que c'est ce qui cause les calamités et les misères publiques, et une infinité de malheurs. Qu'ils représentent sans cesse combien les Spectacles, les Jeux, et les autres divertissements semblables, qui sont des restes du Paganisme sont contraires à la discipline Chrétienne; combien ils sont exécrables, et détestables; combien de maux et d'afflictions publiques ils attirent sur le Peuple chrétien; et pour en persuader leurs auditeurs, ils emploieront les raisons dont se servent ces grands Personnages, Tertullien, Saint Cyprien martyr, Salvien, et Saint Chrysostome, ils n'omettront rien sur ce sujet de ce qui peut contribuer à détruire entièrement ces dérèglements et ces débauches. Ils prêcheront souvent avec force contre les Danses, et le Bal, par lequel sont excitées les passions les plus dangereuses: Enfin ils emploieront tous leurs soins à représenter avec un zèle pieux, et avec autant de véhémence, qu'il leur sera possible, combien les Comédies, qui sont la source et la base presque de tous les maux, et de tous les crimes, sont opposées aux devoirs de la discipline Chrétienne, et combien elles sont conformes aux dérèglements des Païens; et que comme elles sont une pure invention de la malice du Démon, le Peuple chrétien les doit entièrement abolir.
L’ancienne tragédie eût dû abandonner ses Dieux & ses oracles ; ils faisoient regner une superstition & une terreur capables d’infecter le genre humain de mille erreurs, & de l’affliger de mille maux. […] Celui-ci est tout-à-fait mal conçu. […] La plaie pouvoit n’être pas mortelle : une fille de quinze ans, effrayée, encore à demi-pâmée, a la main trop mal assurée pour se faire un grand mal. […] 2.° Le mépris de l’autorité paternelle, & tout cela parce que le pere n’a pas consenti à son mariage avec son amant, ce qui est très-pernicieux, puisque c’est autoriser toutes les passions de la jeunesse, désarmer les parens, leur ôter le pouvoir de s’opposer aux mariages quelquefois les plus mal assortis, à la séduction de leurs filles, contre toutes les loix, qui ont donné singulierement aux parens la plus grande autorité sur le mariage de leurs enfans. […] Dans un gouffre de maux on cherche à s’égarer.
Ils la mettent au rang des autres maux que la Scéne veut guérir. […] S’il déplore ses maux & ses tourmens, c’est pour exciter, non pas le repentir, mais le désir. […] Le meilleur maître, s’il enseigne le mal, est le pire de tous les Maîtres. […] Des hommes fatigués de querelles domestiques, qui ne se trouvent nulle part plus mal que chez eux, où ils essuyent les travers & les caprices d’une maison mal composée. […] Votre indulgence a fait le mal ; c’est à votre juste sévérité de le réparer.