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114. (1715) La critique du théâtre anglais « privilège du roi. » pp. 502-504

Louis par la grâce de Dieu Roi de France et de Navarre, à nos aimés et féaux Conseillers les Gens tenants nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand Conseil, Prévôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenants Civils et autres nos Justiciers qu’il appartiendra, Salut.

115. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Après avoir ravi l'innocence au premier homme, le démon, rival de la Divinité, s'est rendu comme maître des créatures par le mauvais usage qu'il en fait faire. […] « 21.° Les Païens, qui n'ont pas la plénitude de la vérité, parce qu'ils n'en ont point le maître, jugent du bien et du mal selon leur caprice, appelant ici bien ce qu'ailleurs ils traitent de mal. […] On ne peut servir deux maîtres : point de société entre la lumière et les ténèbres, la vie et la mort. […] Le lieu, le temps, le maître qui les invite à son festin, leur conviennent.

116. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

Qu’ils viennent aux représentations des Ouvrages de nos grands Maîtres ; ils verront la licence bannie d’un lieu qu’ils ont méprisé ; ils sentiront la vertu pénétrer insensiblement dans leur cœur ; ils apprendront à s’intéresser au sort des malheureux. La Comédie d’un air enjoué, nous présente un tableau naif de nos ridicules ; tel s’amuse de la copie d’un petit maitre, d’un dissipateur, d’un méchant, dont il est souvent l’original.

117. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Ce dernier ne me surprend pas ; l’un des neuf grands Vicaires de … est un grand maître en fait d’armes, il en a remporté le prix à Toulouse ; il ne pousse pas des argumens de théologie, ni des sermons en chaire, il pousse des bottes aux amis & aux domestiques du Prélat, qui s’en amuse. […] Les Ambassadeurs n’ont droit de mettre leurs armoiries, ou celles de leurs maîtres, que chez eux, non dans les lieux publics des villes où ils résident. […] Les grands Vicaires, imitateurs de leurs maîtres, ne sont pas moins des modeles de toutes les vertus ; le reste du second ordre, s’émancipe quelquefois. […] Le nouvel Evêque plus indulgent a supprimé toutes ces peines ; il n’y a plus ni reserve, ni suspense ; la défense n’en subsiste pas moins devant Dieu ; personne n’est le maître de la lever, & de rendre licite ce qui est mauvais & défendu. […] Pierre qui adoucissoit les chagrins du gouvernement, par des plaisanteries convenables aux peuples non policés, créa Pape son maître à écrire, avec 2000 roubles d’appointement, & lui donna une maison à Petersbourg ; des bouffons l’installerent en cérémonie, il sur harangué par quatre begues ; il créa des Cardinaux, & marcha en procession à leur tête.

118. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Tous les Magistrats, en tout tems, en tou lieu, pouvoient sans formalité faite donner les verges à un acteur, ils ne jouissoient pas des priviléges des Citoyens Romais ; les loix les déclaroient infames, la plûpart étoient esclaves, & les Maîtres avoient droit de faire fouéter leurs esclaves, quand il leur plaisoit. […] Je crois que le maître à danser du Bourgeois Gentilhomme, avoit pris dans cette loi les grandes idées qu’il avoit de la danse. […] Là fût un maître renard, d’abord simple clerc, qui chante une Epitre, ensuite Evêque, Archévêque, enfin Pape, toujours mangeant poules & poussins. […] Confidens du Très Haut, substence éternelle, qui brûlez de ses feux, qui couvrez de vos aîles, le trône où votre Maître est assis parmi vous, parlez du grand Newton, n’êtes-vous point jaloux ? […] Cette universalité de goût pour le plaisir, les arts, les sciences ne marque point un vaste & puissant génie, ni même de vrai talent ; c’est tout au plus une femme qui a de l’esprit, aussi n’a-t-elle rien fait d’elle-même ; elle a expliqué Leibnitz & traduit Newton, l’un & l’autre très-superficiellement, Voltaire peut bien lui avoir inspiré cette vanité & cette inconstance ; car je ne sai trop s’il est son maître ou son disciple ; que n’embrasse pas le génie du grand Voltaire, histoire, romans, théologie, philosophie, politique, jurisprudence, grand poëme, petit vers, tragédie, comédie, opéra, cantate, panégyrique, satyre, celle-ci très-abondante, impiété, irréligion, celle-ci presque par-tout, vérité, mensonge, ceux ci inépuisables ; dignité, frivolité, gravité, galanterie, décence, obscénité ; il a autant de pompons, des biribis, de jupons que la Minerve de la France ; le moyen de n’être pas enjoué d’un tel prodige, quand on est aussi frivole que lui ?

119. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Outre l’esprit du Corps, la composition & la représentation de beaucoup de pieces qui lui étoient communes avec son maître, le P. […] Elle favorise le vice ; elle enseigne aux enfans à mépriser l’autorité des parens, & à tromper leur vigilance, par des engagemens clandestins, formés par une passion aveugle ; elle apprend aux femmes la coquetterie, la dissimulation, les ruses, pour tromper leurs maris, au préjudice des liens sacrés du mariage, & les livrer à une ignominie que mérite seul l’auteur du crime que l’on fait triompher ; elle invite les domestiques à flatter sans pudeur, à servir sans remords les passions de la jeunesse, à voler, à tromper leurs maîtres & les tourner en ridicule ; elle accoutume le public à traiter de bizarrerie une sage circonspection, & de politesse une connivence criminelle, l’impiété & l’indifférence à ses devoirs, de force d’esprit philosophique, à embellir le vice, à enlaidir la vertu, & tourner en plaisanterie les choses les plus importantes. […] Tel fut le crime du chef inimitable des Auteurs & des Acteurs comiques, Moliere, aussi grand par l’art que par la nature, mais aussi vicieux par tous les deux, nuit autant qu’il excelle ; car le meilleur maître, s’il enseigne le mal, est le pire de tous les maîtres. […] Parmi tant d’objets si capables de plaire, & qui plaisent en effet, est-on maître de ses désirs ?

120. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

Elle entre par curiosité dans l'Eglise de la Trappe, et parmi cent Religieux qui chantaient vêpres, elle démêle la voix de son amant, et à travers ces sillons pénitents, elle reconnaît « cet objet d'une immortelle flamme, ce séducteur si cher, ce maître de son âme ». […] Abbé, ni le Maître des novices, ni les autres Religieux, ni les domestiques, ni ceux mêmes qui la déshabillent et la servent dans sa maladie, s'avisent de soupçonner son sexe, que sa jeunesse, sa délicatesse, son teint, sa beauté, ses grâces, et tout ce que la plume des Poètes et des Romanciers prodigue à peu de frais à leurs héroïnes, devaient au premier coup d'œil faire deviner aux moins attentifs. […] Quel horrible tourment d'aller porter un cœur dont un autre est le maître ! […] un Dieu si bon, qui des hommes est maître, En eût été servi, s'il avait voulu l'être, Hélas ! […] Mauvais pères, mauvais maîtres, mauvais époux, mauvais amis, ils ne font que gémir ou gronder.

121. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XI. Les pères et mères perdent leurs enfants en les conduisant ou en leur permettant d’aller aux spectacles. » pp. 105-107

Enfin, depuis quinze ans jusqu’à vingt, les jeunes gens, maîtres de leurs actions, achèvent eux-mêmes de se corrompre.

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