Les Mimes ont aussi beaucoup de rapport avec lui ; c’étaient de petits Poémes éxtrêmement gais, dont l’action peu importante marchait très rapidement ; ils étaient mêlés de Musique, comme les Drames ordinaires. […] Quand même nous ne serions pas certains, par la lecture des Poèmes d’Éschyle, d’Euripide, de Sophocles & d’Aristophane, qu’ils sont mêlés de Chansons ou d’Ariettes, nous en serions tout-à-fait convaincus parce que dit Aristote.
Les Trouvères ou Trouveours, composaient en vers des sujets tirés de l’histoire des Grands Hommes, qu’ils nommaient leurs Gestes, du Latin, Gesta ; ils y mêlaient quelquefois la Satyre contre les vices, ou les éloges de la vertu. […] prirent dans la suite ce nom de Jongleurs comme le plus ancien, et les femmes qui s’en mêlaient celui de Jongleresses : ils se retirèrent à Paris dans une seule rue qui en avait pris le nom de rue des Jongleurs, et qui est aujourd’hui celle de saint Julien des Ménétriers ; on y allait louer ceux que l’on jugeait à propos pour s’en servir dans les fêtes ou assemblées de plaisir.
Un militaire peut ignorer ces matieres : mais il ne doit pas s’en mêler, & traiter si lestement des questions les plus importantes qu’il n’entend pas. […] Les empereurs romains n’aimoient pas les alliances de leurs portraits avec la comédie ; ils avoient défendu de les placer dans les salles de spectacles, de les mêler avec ceux des acteurs & des actrices. […] Thalie a mêlé sa voix à celle de Themis : elles sont très-bonnes amies, & se prêtent mutuellement le brodequin & la balance, avec un égal succès. […] Il ne satisfit pas le parterre : tant il est vrai qu’un homme de théatre n’est pas fait pour se mêler de gouvernement & de jurisprudence. […] Il devoit être plaisant de voir nos sages maîtres mêlés avec des acteurs & des actrices, l’Amplissime Recteur danser avec Colombine, la Sacrée, la Prudente, la Saluberrime Facultés cabrioler en robe & en bonnet quarré.
Il est singulier qu’en France, quand on voulut mêler la musique à la Poé- dramatique ; la récitative fut justement celle qu’on rejetta. […] Peut-on mêler sa voix aux violons, sans perdre tout-à-fait de vûe ce qu’on vient d’entendre ?
Un Coëffeur de Paris, Baigneur des Dames, a fait annoncer dans les Gazettes qu’il a fondé chez lui, outre un riche magasin de toute sorte de coëffures, une vraie Académie de toilette, où il y a trois Professeuses de coëffure, la plus belle, la médiocre, la commune, qui en donnent des leçons, en font des expériences (& y mêlent de pieux sermons aux femmes en les coëffant). […] mêler & combiner tontes ces choses pour en faire un tableau, exprimer une passion & peindre un caractère, représenter l’agitation du public à l’occasion d’un évenement qui l’intéresse, assortir tous les traits qui caractérisent le personnage, la profession, la passion, l’événement, jusqu’aux habits & au costume, chacun à sa place propre & ses attributs, & s’en servit avec grace, le Matelot a la rame, le Soldat son épée, le Berger sa houlette, le Roi son sceptre, la Furie ses torches. […] C’étoit une fille seule ; ici c’est une foule de danseurs & de danseuses, qui figurent ensemble, se mêlent & s’entrelassent. […] Les femmes n’y paroissent jamais, & les laïques ne s’y mêlent point ; ce sont des Prêtres & les Dervis, leurs Religieux, qui dansent à titre de pénitence, en mémoire d’un fameux de leurs saints qui pirouetta pendant quinze jours sans interruption. […] Telles sont nos danses de théatre, plus dangereuses même & plus criminelles ; les femmes y sont mêlées avec les hommes, & dansent aux yeux du public.
Voici une preuve singuliere de l’impression que font ces termes de jurement, sur-tout quand on y mêle le nom de Dieu. […] Cette séparation, si convenable, seroit ridicule à Paris, où l’on se fait une fausse politesse de mêler par-tout les femmes, jusques dans les endroits où elles ont le plus de liberté, & souvent le plus d’intrigues. […] quelle ardeur, quelle opiniâtreté dans la mêlée ! […] Un sexe dont la pudeur fait la gloire, dont l’immodestie est un poison violent pour les mœurs, étalé aux yeux du public, mêlé avec des hommes, est un monstre d’indécence. […] Grands & petits, bourgeois & peuple, tout y vient pour son plaisir, y est pêle mêle, sans distinction & sans ordre, & c’est toûjours ce qu’il y a de plus vicieux dans les uns & les autres.
Qu’aurait pensé le Législateur, s’il les avait vus se mêler avec les Acteurs sur le théâtre, dans les coulisses, aux foyers (ce que jamais n’ont permis ni Athènes ni Rome païenne, avant les énormes dissolutions des Césars), s’il les eût vus recevoir dans leurs maisons, admettre à leur table, mener dans leurs voyages, à leurs maisons de campagne, cette engeance pernicieuse, si opposée à la sainteté de leur état ? […] Tout dégénère, surtout en matière de plaisir, quand le théâtre s’en mêle. […] Les galanteries, les équivoques, les obscénités se mêlèrent insensiblement aux choses saintes, qui seules paraissaient alors sur la scène. […] La nouvelle troupe, instruite par les malheurs des anciennes, vivant sous des Rois plus respectés et dans un siècle plus poli, ne se mêle plus des affaires publiques, et a banni la grossière obscénité. […] Les Basoches de province n’ont jamais fait grande figure dans le monde, ni ne se sont mêlées de représentations théâtrales.
Je crois même très-déplacé de mêler des danses aux pieces saintes du nouveau Testament, comme Polieucte, &c. […] Racine a eu la sagesse de ne pas permettre des danses dans Esther, quoiqu’il y ait des chœurs de jeunes filles ; les Comédiens qui y mêlent des danses, s’éloignent de l’esprit de la piece. […] Quand on invite à quelque bal, disent les Saints, c’est le Démon qui rassemble son armée ; les danseurs & les masques sont les soldats qui combattent sous ses drapeaux ; les nudités, les parures, les regards, les libertés sont les armes qu’on emploie ; les instrumens sont les trompettes & tambours qui sonnent la charge ; les danses sont la mêlée ; les péchés qui s’y commettent, sont les blessés & les morts, le champ de bataille en est couvert. […] Cet exercice fût-il innocent, ne s’y mêlât-il pas des circonstances criminelles, ce qui est impossible, les excès qu’on y commet, le temps qu’on y perd, la peine qu’on y prend, l’argent qu’on y dépense, la passion avec laquelle on s’y livre, non-seulement sont des péchés, mais encore aux yeux de la raison des traits insensés & ridicules. […] le coup d’archet met tout en mouvement, on n’écoute pas même le coup d’archet, on va, on vient, on entre, on sort, on s’agite, on se mêle, on se prend, on se quitte : Amictus corporis, risus dentium, ingressus hominis, ennuntiant de illo.