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130. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

Qu’on affichât les mauvais lieux, avec quelle promptitude la police séviroit ! […] Notre religieux philosophe veut seulement qu’on ait égard à trois choses, qui sont encore plus de bienséance que d’obligation, aux temps, aux lieux, aux personnes. […] Aux lieux, pour qu’on ne fasse pas de nos églises des salles de spectacle, comme il n’arrive que trop souvent dans de certaines maisons de religieux, & de religieuses. […] C’est qu’on ne la souffre dans un état policé, que par le même esprit qu’on y tolère les lieux de débauche.

131. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « Sonnet à la Seignore Isabelle, sur son voyage à Monceaux »

Je n’eusse sans mourir quitté leur douce flamme, Si le Ciel n’eût permis que je vive en deux lieux, Et que gardant le corps, tout ce que j’ai de mieux Demeure, en vous laissant le gage de mon âme.

132. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 11. SIECLE. » p. 186

Certes ceux qui ont les pieds nets en entrant dans l'Eglise de Dieu doivent prendre garde de ne les point souiller, en allant dans des Lieux impurs et propanes qui déplaisent à Dieu.

133. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 14

Nous sommes coupables de la mort d’un Dieu, un Dieu a été assassiné en ce lieu de notre demeure, nous sommes complices de ce parricide, et nous nous répandrons dans des joies vaines et mondaines !

134. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

Thomas, six autres docteurs illustres et modernes de l’ordre des Prêcheursq, qui pour être tous conformes et avoir suivi presque le texte du précédent, je ne coterair que selon les lieux où ils en ont traité. […] Les Princes en général y consentent ; les Gouverneurs de ses provinces les favorisent, et les magistrats les permettent, en temps et lieu toutefois, et sans rien confondre du nécessaire au délectableak. […] [NDE] Comprendre : les magistrats permettent les représentations, mais dans les moments et les lieux appropriés, et sans introduire de confusion entre ce qui relève de l’utile (les affaires, la piété) et ce qui relève des distractions.

135. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

C’est, ajoute-t-il, ce qui est arrivé à la tragédie sur la plûpart des Théatres ; au lieu des grandes actions, des sentimens généreux, qui excitent le courage, la vertu, l’émulation, la compassion, la crainte, l’estime, l’admiration ; on ne voit presque plus, par le mauvais goût du siécle, que des intrigues de galanterie où des héros effeminés, font les pitoyables personnages d’amans passionnés. » Il est rare que les hommes soient agités de deux grandes passions dans le même tems. […] Leurs vues, leurs entreprises dépendent des tems, des lieux, des usages, des loix & des peuples.

136. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Ericie est une imbécille, qui s’accuse d’abord elle-même avant qu’on la soupçonne, & contre la vérité se fait croire coupable des derniers crimes avec son amant :   Non, mon cœur ne cherche point d’excuse : Dans ces lieux un mortel digne de ma tendresse, Pour moi jusqu’en son temple a bravé la Déesse. […] Ce Pontife trouve le séducteur dans le lieu saint qui lui étoit interdit ; il est témoin de la violence avec laquelle il le force, des attentats d’une troupe de jeunes insensés dont il se fait suivre, il entend les blasphemes contre tous les Dieux, contre cette même Vesta dont il venge l’honneur par le sang de sa fille. […] Arrivé sur les lieux, on tiroit la Vestale de sa biere, toujours enveloppée. […] comment a-t-il pu diriger sa marche vers ce lieu inconnu, où il n’est jamais entré, où les hommes n’entrent point ? […] Les cris du désespoir dans ces lieux retentissent : Les sanglots au dehors ne peuvent s’exhaler : On repousse des pleurs qui craignent de couler.

137. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

» Quant aux beaux Arts qui préparent les lieux de la Scène des Spectacles, c’était une chose magnifique chez les Romains. L’Architecture, après avoir formé ces lieux, les embellissait par le secours de la Peinture & de la Sculpture Comme les Dieux habitent dans l’Olympe, les Rois dans des Palais, le Citoyen dans sa maison, & que le Berger est assis à l’ombre des bois, c’est aux Arts qu’il appartient de représenter toutes ces choses avec goût dans les endroits destinés aux Spectacles. Ovide ne pouvait rendre le Palais du Soleil trop brillant, ni Milton le jardin d’Eden trop délicieux : mais si cette magnificence est au-dessus des forces des Rois, il faut avouer d’un autre côté que nos décorations sont fort mesquines, & que nos lieux de Spectacles, dont les entrées ressemblent à celles des prisons, offrent une perspective des plus ignobles. » De tous les genres de Spectacles en usage chez les Anciens, il ne nous reste, à proprement parler, que le Théâtre Dramatique. […] Un pareil dessein, s’il était exécuté, mettrait le comble au mal ; puisqu’un Peuple corrompu, au lieu des amusemens où les passions sont quelquefois chatouillées, excitées, réveillées, chercherait des divertissemens où il pût les assouvir. […] [Ce serait ici le lieu de montrer le ridicule d’un Ouvrage que je ne veux pas nommer.

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