On a déjà dit pour défense, Qu’il y avait différence de Spectacles chez les Grecs et chez les Romains ; Que véritablement les représentations qui se faisaient en postures, en grimaces, et en danses, étaient lubriques et déshonnêtes, et n’étaient exécutées que par les Histrions et Pantomimes qui étaient les Bouffons ou bateleurs de ce temps-là, et qu’il n’y a point d’apparence de croire que ces sortes de gens fussent mis au rang des personnes d’honneur ; mais qu’il y avait des Comédiens sérieux qui ne représentaient que des Tragédies ou Tragi-comédies pleines de raisonnements Moraux et Politiques, et que c’était ceux-là qui n’étaient pas notés d’infamie comme les autres ; Qu’un Roscius Comédien qui a été tant estimé, pouvait être de leur bande ; Que c’était chez lui que les jeunes Orateurs de Rome allaient étudier le geste et la prononciation ; Qu’il était un des plus honnêtes hommes de la Ville, et que Cicéron ayant pris la peine de le défendre en une Cause, avait parlé de lui fort avantageusement ; Mais quoi que en effet ce Roscius ait été vertueux, s’ensuit-il que tous les autres Comédiens de son temps le fussent, et qu’ils lui ressemblassent en son mérite personnel ? […] Il y a eu aussi des Comédies où étant besoin de représenter des filles habillées en hommes, ç’a été de jeunes garçons qui ont représenté ce Personnage ; En ce cas il n’y aurait donc eu que la qualité de fille qu’ils prenaient, qui nous eût offensé, et non pas l’habit.
une jeune personne vient de quitter la retraite où elle fut élevée ; d’abord elle enchante par cette réserve si rare & si séyante à la beauté ; mais bientôt elle refroidit par sa simplicité modeste, & sa timide uniformité.
Le jeune époux ne voit que sa femme : elle est pour lui tout l’univers… il doit le voir charmant !
Le fameux Législateur Licurgue vouloit que pour disposer de bonne heure au mariage & s’aguerrir contre les traits d’un amour volage & d’une volupté insatiable, les deux sexes depuis l’enfance jusqu’à leur établissement, dansassent, jouassent à la lute ; & fissent ensemble tous leurs exercices : ainsi Mitridate se nourrissoit de poison, pour n’être pas empoisonné : on dit que le sage Socrate menoit le jeune Alcibiade chez l’enchanteresse Aspazie, pour prévenir des plus grands excès ; & nos modernes Socrates à l’exemple de l’ancien philosophe vont, & menent leurs éleves au théâtre, pour les lier avec les nouvelles Aspazies. […] Elle les y formoit si bien, qu’à l’âge de 80 ans passés, elle avoit un commerce complet avec un jeune Ecclésiastique, récemment sorti des Jesuites, qui alla prendre d’elle des leçons apparemment différentes de celles qu’il avoit données à ses écoliers. […] Alexandre voulut faire peindre sa maîtresse dans l’état où se montre le modele que les écoles de peinture font copier aux jeunes éleves : il en chargea le célebre Apellés ; Apellés ne put résister à la tentation, il en devint amoureux, Alexandre s’en étant apperçu, la lui donna. […] Voyant la jeune Laïs, il fut frappé de sa beauté, & la prit chez lui, pour servir de modele à ses tableaux. […] Pense-t-on bien au salut de ces jeunes peintres ?
J’ai mis dans notre confidence Un jeune élève des neuf sœurs, Qui par leurs premieres faveurs A mérité ma confiance.
Une jeune & très-jolie débutante a demandé grâce d’un quart, en produisant cependant des lettres d’un Sous-fermier, d’un Duc & Pair, & de deux Conseillers au Parlement, qui lui donnent les espérances les plus prochaines, & même la certitude d’avoir bien-tôt ce qui lui manque. […] Les Actrices & les Danseuses sont jeunes, jolies, & d’une vertu éprouvée. […] Cette jeune & belle étrangère fut fort heureuse de n’avoir pas été à la comédie, elle y auroit perdu sa vocation. […] Une jeune personne élevée dans un couvent, avec beaucoup de piété, revient dans sa famille.
Son Académie est composée de soixante jeunes figurans & figurantes, les mieux faits qu’il peut trouver, & sans doute les plus chastes, dont l’assemblage dans la même salle, & les danses continuelles, ne sauroient éfleurer l’inaltérable innocence. […] Ce n’étoit pas l’objet des amours du Prince, c’étoit sa niece, & la parenté, sur-tout dans les ascendans, écarte l’idée du crime ; on la fait venir dans la salle du repas, comme tous les jours dans les familles on fait danser un enfant pour s’amuser & le faire briller ; une jeune Princesse, sans doute bien élevée & décente, qui n’étoit point exercée à tendre des pieges à la vertu, & ne prétendoit pas à la conquête de son vieux oncle au préjudice de sa mere, si neuve, si simple, que ne sachant que demander, elle va consulter sa mère, court répéter ses paroles, reçoit la tête de Jean-Baptiste, & la lui donne. […] Elle y paroissoit au milieu de ses rivales, avec les graces & les désirs d’une jeune Odalisque, qui a des desseins sur le cœur de son maître. […] Le jeune Poëte croit en faire l’éloge ; la sagesse en conclud sa condamnation ; la parole de Dieu en est le garant : Cum saltatrice ne assiduus sis, ne pereas in efficucia illius, virginem ne conspicias, ne scandaliseris in decore illius, propter speciem mulieris multi pereunt.
Quels moyens, au moins capables de fixer l’attention & le goût, présente-t-elle à une mere vertueuse qui veut procurer un délassement convenable à cette fille jeune & décente qu’elle éleve à ses côtés ? […] A Rome, Cicéron & Pline le jeune nous assurent en parlant des Comédies de Roscius & de Virginius, qu’elles étoient très-pures & très-chastes.