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38. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Puisque les Modernes ne savent parler que de l’amour sur la Scène, ce qui est la marque certaine, ou d’une corruption générale, ou d’un défaut de génie dans le plus grand nombre des Poètes ; outre qu’ils ne devraient jamais traiter cette passion que dans la vue d’instruire les Spectateurs ; ils pourraient encore joindre à cette passion, devenue instructive, plusieurs autres espèces d’intérêts que la raison et les devoirs autorisent : ainsi on pourrait traiter des sujets de l’amour conjugal, de l’amour paternel, de l’amour filial, de l’amour de la Patrie : voilà des intérêts tendres et vifs, qui seraient nouveaux et très convenables au Théâtre ; intérêts qui peuvent avoir leurs degrés, suivant les circonstances dans lesquelles on peut les saisir, et suivant les différents caractères des hommes que l’on introduirait sur la Scène : par exemple, l’imprudence, la faiblesse, la fermeté, la complaisance, la colère, et toutes les autres passions qui s’associent dans le cœur humain à la passion dominante, ne feraient-elles pas paraître, dans la personne qui serait occupée de quelques-uns de ces sentiments, une infinité de caractères marqués et différents entre eux, qui seraient combattus par la force du raisonnement et par l’ascendant du caractère ? […] Les quatre sortes de sentiments que je viens d’indiquer sont tels que, s’ils étaient mis sur la Scène avec tout l’appareil propre à en faire valoir l’intérêt, ils ne pourraient manquer de remplir l’objet que l’on doit se proposer, qui est de corriger et d’instruire ; mais on ne saurait disconvenir que la passion de l’amour, ainsi qu’on a coutume de nous la représenter, ne produise des effets tout contraires.

39. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Un Auteur zélé Patriote peut employer son art à instruire ses Concitoyens de leur intérêt, et faire au Théâtre ce qu’un autre ferait sur la Tribune. […] Dans une Démocratie au contraire un Citoyen est toujours instruit des motifs qui font agir les Chefs de l’Etat. […] C’est un troisième moyen d’instruire les hommes et de les corriger que la Providence a peut-être voulu joindre aux deux premiers pour aider les hommes à se rendre dignes de sa miséricorde, et qui sera tout aussi respectable que les autres quand on l’aura purgé de l’Anathème et qu’on aura corrigé quelques abus qui marchent encore à sa suite. […] Vous connaissez La Double Inconstance de M. de Marivaux : il ne traite pas dans cette pièce les gens qui se battent par honneur de « bêtes féroces », mais pour les instruire et s’en faire écouter, il s’y prend bien plus joliment : voyez la scène quatrième du troisième acte de cette pièce entre Arlequin et un Seigneur qui lui apporte des lettres de Noblesse . […] Fagan, intitulée Les Originaux at, dans laquelle on instruit un jeune homme des périls auxquels tous les vices exposent par le malheur des vicieux, qu’on fait passer en revue devant lui.

40. (1697) Satire à Mgr Bossuet « SATIRE A MONSEIGNEUR JAQUES BENIGNE BOSSUET. EVEQUE DE MEAUX. » pp. 46-48

Docte et sage Prélat dont le Ciel a fait choix, Pour instruire et former la jeunesse des Rois, Et qui par des discours vifs et pleins d’éloquence Sais confondre l’erreur, et bannir l’ignorance.

41. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

Ecoutons-le : c’est un Pere Chrétien, qui veut instruire son fils, & faire servir à son instruction, les écueils, dont il connoissoit le danger. […] Ecoutez J.C., votre Docteur & le mien, c’est lui-même, qui va vous instruire & vous répondre. […] Je les ai communiquées aux Apôtres, & au corps visible des Pasteurs, que j’ai établis pour vous instruire ; écoutez donc, & faites ce qu’ils vous disent. […] C’est là, où J.C. vous attend ; c’est là, où il préside ; c’est là enfin, où il veut vous éclairer, vous instruire & vous toucher. […] Parce qu’ils sont un poison, & un moyen dangéreux de s’instruire.

42. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

C’est par de telles raisons que la société des jésuites veut à tout prix se charger d’instruire les hommes, non pour les éclairer, mais pour les tromper, sans les rendre meilleurs, et enfin pour les démoraliser. […] Leurs élèves trop dociles, lorsqu’ils sont bien imbus de faux principes et de doctrines détestables, deviennent également les ennemis déclarés des sciences, et à l’exemple de leurs instituteurs, ils ne veulent pas que les hommes s’éclairent, et condamnent les peuples à l’ignorance : A peine sortis des bancs, ils refusent eux-mêmes, de s’instruire d’une manière plus approfondie ; leur âme abâtardie s’accoutume à ne plus faire usage de la raison et à ne plus avoir une conscience qui leur soit propre ; ils sont soumis à l’erreur et au mensonge. […] On ne prétend pas dire qu’il faille exciter le peuple à se livrer malgré lui à l’étude des sciences ; mais il faut lui laisser la liberté de s’instruire, lui en faciliter les moyens plutôt que d’y mettre des entraves, et de pousser la petitesse jusqu’à persécuter cette précieuse et utile méthode de l’enseignement mutuel, que les aveugles partisans des jacobinières de Montrouge et de Saint-Acheul a, persécutent pour plaire à la puissance jésuitique. […] Depuis que la cruelle superstition exerce ses ravages dans la malheureuse péninsule, depuis que la faction du monachisme et du jésuitisme, ultramontaine malgré le saint-siège, y verse de toutes parts à grands flots le sang humain et y excite les passions les plus haineuses ; depuis qu’elle y fanatise le peuple abruti par l’ignorance, on n’y a pas encore entendu la voix du père des chrétiens, nulle pastorale apostolique, n’y a encore été proclamée, d’accord avec l’autorité souveraine séculière, pour apaiser les fureurs, ramener les esprits à l’autorité légitime, et instruire les hommes sur leurs devoirs de chrétiens et de sujets soumis.

43. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — V. La Comédie donne des leçons de l’amour impur. » pp. 9-11

Quoiqu’il en soit, il est constant qu’il instruit de l’art criminel d’aimer & d’être aimé ; il apprend le langage de l’amour profane ; il enseigne les moyens de se dérober aux yeux des surveillans.

44. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quinzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 275-277

A mon retour vous serez instruit de tout.

45. (1751) Avertissement (Les Leçons de Thalie) pp. -

L es plus beaux traits d’une sérieuse morale sont souvent moins puissants pour instruire et corriger les hommes que des portraits ridicules de leurs défauts.

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