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2. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XVII.  » pp. 471-473

Ainsi les Poètes qui doivent s'accommoder à ces inclinations pour leur plaire, sont obligés de faire en sorte que leurs pièces roulent toujours sur ces trois passions; et de les remplir d'amour, de sentiments d'orgueil, et des maximes de l'honneur humain. […] Je l'ai vu, j'ai vengé mon honneur et mon père; Je le ferais encor, si j'avais à le faire. » C'est par la même corruption d'esprit qu'on entend sans peine ces horribles sentiments d'une personne qui veut se battre en duel contre son ami, parce qu'on le croyait auteur d'une chose dont il le jugeait lui-même innocent. […] A l'erreur du public c'est peu qu'il se refuse, Vous êtes criminel tant que l'on vous accuse, Et mon honneur blessé sait trop ce qu'il se doit Pour ne vous pas punir de ce que l 'on en croit... Telle est de mon honneur l'impitoyable loi, Lorsqu'un ami l'arrête, il n'a d'yeux que pour soi, Et dans ses intérêts toujours inexorable Veut le sang le plus cher au défaut du coupable. » Personne aussi ne s'est jamais blessé de ces paroles barbares d'un père à un fils, à qui il donne charge de le venger.

3. (1675) Traité de la comédie « XVII.  » pp. 297-299

Ainsi les Poètes, qui pour leur plaire doivent s'accommoder à ces inclinations, sont obligés de faire en sorte que leurs pièces roulent toujours sur ces trois passions, et de les remplir ainsi d'amours, de sentiments d'orgueil, et des maximes de l'honneur humain. […] Je l'ai vu, j'ai vengé mon honneur et mon père. […] Et mon honneur blessé sait trop ce qu'il se doit Pour ne vous pas punir de ce que l'on en croit. Telle est de mon honneur l'impitoyable loi, Lorsqu'un ami l'arrête, il n'a d'yeux que pour soi; Et dans ses intérêts toujours inexorable, Veut le sang le plus cher au défaut du coupable. » On écoute avec plaisir ces paroles barbares d'un père à un fils, à qui il donne charge de le venger.

4. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

La grande dignité sembloit estre une base necessaire pour pouvoir soustenir un si grand honneur. […] Masso n’ayant pû obtenir du Senat ces honneurs, se fit justice à soy mesme, & Triompha sur le Mont Albin avec toute la Pompe & toutes les ceremonies imaginables. […] Mais l’honneur de monter dans le Char n’étoit accordé, que ie pense, qu’à la Ieunesse, ou qu’au Sexe incapable de monter à Cheval. […] Adrian opiniastra de faire Triompher Trajan, & de luy faire rendre apres sa mort les mesmes honneurs que s’il eust esté en vie. […] On luy donnoit toûjours les plus honorables places : & mesme sa maison portoit quelques marques des honneurs meritez & obtenus par son Maistre.

5. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

dirait-il qu’elle a blessé son honneur ? et quel honneur a-t-il ou a-t-elle donc à perdre ? […] Eh qui leur ôte ni la religion ni l’honneur ? […] Oter la religion et l’honneur. […] Qui peut ôter l’honneur, si on ne le mérite ?

6. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Lesage en a changé le titre parce que le point d’honneur est le mobile de toute l’intrigue. […] Premièrement, il est bon d’expliquer ce que c’est que cet honneur qu’on doit aimer plus que la vie. Malapeste quel honneur ! […] Je vous rends votre paquet de Noblesse, mon honneur n’est pas fait pour être Noble, il est trop raisonnable pour cela. […] Lesage, Le Point d’honneur [repr. 1702], comédie en trois actes et en prose, Paris, Barois fils, 1739.

7. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre premier. Des Spectacles des Grecs. » pp. 3-6

Les premiers furent les Pithiens, instituez à l’honneur d’Apollon en suite de l’importante Victoire qu’il remporta sur un terrible serpent qui ravageoit Delphes, ou plustot sur un celebre & redouté voleur qui faisoit gemir tout le Païs sous la crainte & sous la cruauté de ses brigandages & de ses meurtres. […] Tout ce qui leur estoit propre & particulier & qui les distinguoit des autres, fut l’ouvrage & le soin des esprits de ce temps, qui composerent diverses Chansons à l’honneur de ce Dieu, & qui pour en mieux conserver la memoire voulurent faire d’annuelles representations de son combat auec le serpent, quoy que fabuleux : Mais ils y employerent tant d’industrie, qu’ils persuaderent enfin les Peuples, & qu’ils establirent parmy eux leurs imaginations pour des mysteres. […] Ce combat donna occasion d’en faire un volontaire & funebre à l’honneur de l’Enfant devoré, & pour la consolation d’Hypsipile. […] Melicerte s’estant precipité dans la Mer pour éviter la cruauté de sa Mere donna la naissance aux quatriémes, appellez Isthmiens, & conseillez à SiSyphe par les Nereides en l’honneur de ce mal-heureux : leurs jeux & leurs ceremonies n’eurent rien de recommandable que la nouveauté.

8. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre II. Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. » pp. 36-56

Sophocles introduisit trois Acteurs parlant ensemble dans la Tragédie, avec d'autres embellissements qui lui donnèrent sa dernière perfection ; et nous voyons clairement cette première vérité dans les écrits de Donat, et de plusieurs célèbres Auteurs, qui nous apprennent que ces deux Poèmes ne furent au commencement qu'un Hymne Sacré en l'honneur de Bacchus, chantée et dansée par de grands Chœurs de Musique dans les Temples. […] et Béotiens avaient dans leurs Temples un Théâtre à l'honneur de cette fausse Divinité. […] Ce fut pourquoi les Athéniens célébraient en son honneur des solennitésLiban. reth. […] Cette révérence néanmoins ne lui fut pas si particulière qu'elle n'ait passé jusqu'aux autres Dieux qu'ils honoraient par les Jeux du Théâtre ; car aux Fêtes de Minerve les Athéniens introduisirent la même dispute de Poésie et de Musique ; et chez les Romains il y avait toujours sur le Théâtre deux Autels, l'un à la main droite, consacré à Bacchus, comme au Dieu du Théâtre, et l'autre à la main gauche, au nom de celui en l'honneur duquel on faisait les Jeux ce jour-là. […] Et Valère dit que les Théâtres ont été inventés pour rendre honneur aux Dieux, et donner du plaisir aux hommes.

9. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

La Rosiere fut mariée dans l’an ; le Seigneur voulut être parrain de son premier enfant ; le Rosier fut marié aussi dans son année, on lui fit les mêmes honneurs. […] Toute la ville de Besançon y a prit part, on s’y est rendu en foule ; un détachement de la garnison, a été commandé pour joindre les honneurs militaires, aux honneurs ecclésiastiques & civils. […] Le Curé introduisit la Rosiere dans l’Eglise & la plaça sur un Prie-Dieu qu’on lui avoit préparé devant la Table de la Communion, au bruit de la musique du Régiment & des boëtes qu’on tiroit dans la voisinage, & les filles chanterent des couples composés par un Bénédictin à son honneur. […] Freron, dans son année littéraire, faisant l’histoire de la Rosiere de Salenci, ajoute, que ne feroit-on pas des hommes en attachant de la gloire & de l’honneur à la vertu, il ne manquoit plus à notre corruption que de jetter du ridicule sur la fête de la Rose, (comme l’ont fait Favard & Pesé,) & sur le plaisir pur qu’elle doit faire aux ames honnetes . […] ta gloire S’éternise aujourd’hui Tu sera dans l’histoire, Rival de Salenci ; Puissent tes habitantes, Dignes d’un tel honneur, Par des vertus constantes Mériter leur bonheur.

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