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49. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

L’enchantement de la décoration, les grâces des Actrices, l’ivresse d’une volupté nouvelle, facile, piquante, l’adresse, l’insinuation séduisante des Comédiens, gagnent aisément un cœur sans expérience que tout s’efforce d’aveugler et de corrompre. […] C’était aussi abuser de la grâce, que de laisser mettre toutes les débauches sous la sauvegarde de la comédie (L. mater, de adulter. […] « La colère suffit et vaut un Apollonk. » Au reste il serait inutile de leur permettre d’autre vengeance ; la plupart s’embarrassent peu d’une infidélité dont ils profitent, et accordent de bonne grâce une liberté qu’ils savent prendre pour eux-mêmes. […] Charmée de la bonne grâce avec laquelle Beauval mouchait les chandelles, elle en devint amoureuse et l’épousa, à condition néanmoins que Beauval la laisserait maîtresse, aurait la patience de souffrir ses caprices, et la docilité de ne se mêler d’aucune affaire du ménage. […] Dieu lui-même a grand tort de priver le pécheur de la grâce et de la gloire, et de le déclarer indigne des sacrements ; c’est lui enlever le frein et le contrepoids du vice.

50. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Il ne nous est pas plus permis d’entendre parler des adultères des hommes et des Dieux, que les Comédiens pour gagner de l’argent chantent avec toutes les grâces dont ils sont capables (à l’Opéra) : « Nec fas est nobis audire Deorum hominumque adulteria, quæ suavi verborum modulamine prœmiis inducti celebrant. » Les Chrétiens se font gloire de la modestie et de la continence, ils respectent le mariage, honorent la chasteté, et fuient l’injustice et le péché. […] La vérité les dirige, la grâce les garde, la paix les protège, la sagesse les enseigne, la parole divine les conduit, Dieu seul les gouverne, Jésus-Christ, la vraie vie, règne en eux. […] Pierre, où l’on célébrait l’anniversaire de la délivrance de Rome, dont on était redevable aux vertus, au zèle, à l’éloquence de ce grand Pontife, l’un des plus illustres qui se soient assis sur le siège du Prince des Apôtres, se plaint de l’ingratitude du Peuple Romain, qui oubliait une si grande grâce. […] Sont-ce les Comédiens par leurs jeux, ou les Saints par leurs prières, qui ont fléchi la divine miséricorde, et nous ont obtenu la grâce, quand nous ne méritions que des châtiments ? […] tunc Christo mimos offerimus. » N’est-ce pas frapper celui qui nous comble de grâces, insulter celui qui nous honore de ses caresses, rendre le bien pour le mal, que d’offrir à Dieu des pièces de théâtre en reconnaissance ?

51. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXIX.  » p. 490

 » Si l'âme n'est fortifiée et affermie dans la vie intérieure par la grâce, elle se refroidit beaucoup dans les occupations terrestres et séculières.

52. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Je parle de la religion, qui pour peu qu’on ait de zèle pour la gloire du vrai Dieu, ne peut qu’être ébranlée, affligée, scandalisée, de voir revivre et parer de toutes ses grâces, des monstres et des absurdités qu’elle s’est fait une gloire de noyer dans le sang d’un million de Martyrs. […] Les gens de bien persécutés sont ces Martyrs dans le sang desquels elle se baigne : le sang des innocents qu’elle séduit et qu’elle fait mourir à la grâce, crie-t-il moins vengeance contre la main qui l’a versé ? […] « Muses, grâces, amours, dont elle fut l’image, O mes Dieux et les siens ! […] Denis, oui, c’est là que j’adore  L’esprit, les grâces, les appas : Je les aimai vivants, je les encense encore. » Est-ce un Chrétien qui tient ce langage ?

53. (1675) Traité de la comédie « XXIX.  » p. 323

 » « Si l'âme n'est fortifiée et affermie dans la vie intérieure par la grâce, elle se refroidit beaucoup dans les occupations terrestres et séculières.

54. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

« Tu scis Domine quia numquam concupivi virum, et mundam servavi animam meam ab omni concupiscentia : numquam cum ludentibus miscui me, neque cum iis qui in levitate ambulant. » Et Job cet homme si droit, et si plein de grâce, marque très expressément, que la danse n’est pas une des moindres parties du dérèglement des pécheurs, lors qu’il dit, « Que leurs enfants s’assemblent, et que dans des assemblées ils jouent, et ils se réjouissent au son du tambour, et des autres instruments, mais qu’enfin ayant passé leur vie dans le plaisir, ils descendent en Enfer dans un instant. » Job. 21. […] Mais pourquoi nous mettons-nous en peine de savoir quel a été le jugement des personnes éclairées par la grâce, et animées de l’esprit de Jésus-Christ, puisque plusieurs hommes sages selon le monde, ont blâmé la danse par la lumière seule de la prudence civile et de la raison ? […] est-il possible que l’on tolère dans l’Eglise de Dieu un libertinage si horrible, et que l’on voie des écoles publiques de lubricité, et des assemblées où se font des trafics infâmes, et où se concluent les desseins des impuretés les plus abominables, et des adultères, même les jours des Dimanches et des Fêtes, et encore plus particulièrement dans le temps que l’Eglise a destiné pour remercier Dieu du bienfait inestimable de la naissance de son Fils, et depuis la Septuagésime jusques au Carême, c’est-à-dire lorsque suivant les intentions de cette même Eglise, nous devrions être occupés à pleurer nos péchés, et à nous disposer à obtenir la grâce d’une parfaite pénitence.

55. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — section »

Madame Des Tianges & sa sœur jouirent d’une égale félicité : le volage D’Alzan, sûr que son épouse pouvait tout charmer ; qu’elle possédait les grâces les plus séduisantes & tous les talens, l’aima par goût, par vanité, par tous les motifs imaginables ; eh !

56. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Extrait du privilège du Roi. »

Par Grâce et Privilège du Roi, donné à Paris le 8 Mai 1694.

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