Avec ces sentiments, on voit bien qu’il ne pouvait pas être partisan du théâtre, où l’on enseigne une morale toute opposée, où le célibat est un ridicule, le nom de virginité inconnu, où l’amour est le bien suprême, l’union avec ce qu’on aime, le comble du bonheur, où tout ce qui peut inspirer la volupté est étalé avec toutes ses grâces, beauté, nudité, danse, chant, parures, attitudes, vers, sentiments, intrigue, etc. […] Quoiqu’il ne parle pas nommément des magnifiques hôtels, des riches décorations, de la multiplicité des théâtres, il ne leur fait pas sans doute plus de grâce qu’aux logements des citoyens. […] Cette fille ayant dansé devant Hérode, avec les grâces et l’indécence d’une Actrice (et sans doute beaucoup moins, c’était une jeune Princesse plus noblement élevée qu’une vile danseuse), elle séduisit ce Prince, jusqu’à lui arracher ce serment, si ordinaire aux amants, de tout sacrifier pour l’amour d’elle, et enfin à sa prière d’immoler le plus saint des hommes. […] Elle répondit courageusement au tyran qui voulait la séduire : J’ai un époux à qui je garde fidèlement la foi que je lui ai donnée, j’ai reçu de sa main les plus riches habits des vertus, les plus magnifiques parures de la modestie ; il a ceint ma tête d’une couronne immortelle, il m’a couverte des pierres précieuses de sa grâce, son sang adorable est le vermillon qui pare mes joues ; en l’aimant je deviens plus chaste, ses caresses me rendent plus pure, quand je m’unis à lui il embellit ma virginité. […] Elle vous aborde d’un air engageant avec des discours pleins de douceur, et d’un ton de voix flatteur et insinuant, les cœurs des jeunes gens volent après elle, « facient juneaum avolare corda » ; méprisable par son immodestie, « pudore vilis », couverte de riches habits, les joues peintes de rouge, « genis picta » ; comme elle ne saurait avoir les grâces naïves de la nature, elle s’efforce, en se fardant, d’étaler une beauté empruntée, « aduiterinis fucis affectatæ pulchritudinis lenocinatur species ».
Dont au lieu de quatre contraires, Il voulut par divins mystères, Qu’elle eut le Ciel pour Elément : Les grâces en fussent nourrices, Que les Muses soient ses délices, Les vertus ses contentements. […] Qu’elle aurait toujours la puissance Par une céleste influence, D’émailler de fleurs un Printemps, D’échauffer les signes de glaces, Par ses deux bessons, dont les grâces Dominent mon âme en tout temps.
Louis par la grâce de Dieu Roi de France et de Navarre, à nos aimés et féaux Conseillers les Gens tenants nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand Conseil, Prévôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenants Civils et autres nos Justiciers qu’il appartiendra, Salut. […] Commandons au premier notre Huissier ou Sergent de faire pour l’exécution d’icelles tous actes requis et nécessaires, sans demander autre permission, et nonobstant clameur de Haro, Chartre Normande, et Lettres à ce contraires : Car tel est notre plaisir, Donné à Versailles le dixième jour du mois de Juin l’an de grâce mil sept cent quatorze, et de notre Règne le soixante-douzième.
Ce qui rend la représentation d’une pièce de théâtre beaucoup plus dangereuse que la lecture, c’est que le lecteur n’est sensible qu’aux grâces du style, qu’à la beauté des pièces : au lieu que le spectateur est exposé à tous les charmes d’une déclamation animée, de ce langage muet, si éloquent, si persuasif, si séduisant, qui, par un geste, parle aux yeux et pénètre le cœur, donne de la vivacité aux passions, de la force aux discours, qui exprime dans toute leur énergie les mouvements de l’âme que le poète n’a fait que rendre faiblement ; qui fait illusion sur la fausseté des pensées et des maximes, qui fait applaudir au mensonge avec plus de chaleur qu’on applaudirait à la vérité. Qu’on joigne à tout cela la voix séduisante, les attitudes étudiées d’une actrice qui n’épargne rien pour séduire le cœur, et s’attirer le tribut d’éloges qu’on peut rendre aux grâces et à la beauté d’un sexe qui n’a pas besoin de tant d’art pour nous séduire.
Je remarque encore deux choses bien considérables, que le Prophète adresse aux Juges : la première est quand il les appelle « des Dieux et les fils du Souverain » : et la seconde, lors qu’il leur dit, « qu’ils mourront comme des hommes » : car par les premières paroles, il leur représente qu’ils sont revêtus de la puissance de Dieu ; que c’est de lui seul qu’ils tiennent leur autorité sur les autres, et qu’ils sont enfants de Dieu non seulement par adoption, comme le reste des hommes, en tant que unis à Dieu par la foi et par la grâce, mais encore par leur établissement dans leurs Charges, par celui qui est le seul et vrai Dieu, au pouvoir duquel ils participent. […] car, de grâce, quelle est la pratique, quelle est la fin, quel est le fruit de ces gens qui paraissent sur les Théâtres, sinon les mêmes que l’Ecriture marque de cet homme de perdition, et dont ils sont les avant-coureurs, à savoir d’arracher les âmes d’entre les mains de Dieu, pour les faire les esclaves de Satan, par la liberté que Messieurs les Juges leur ont donnée ? « Vous mourrez comme des hommes », ajoute le Prophète parlant aux Juges, comme s’il disait, vous ne mourrez pas comme Juges, comme Pasteurs et Supérieurs des autres, mais comme hommes qui n’aurez aucune autorité non plus que le dernier des mortels, et qui serez traités avec toute sorte de mépris, de confusion et de peines, parce que la grandeur du châtiment se prendra de la grandeur des grâces que vous aurez reçues : le haut rang que vous tenez dans le monde ne vous exemptera ni de la mort, ni du jugement, ni des tourments qui sont préparés à ceux qui président, et qui ont abusé de leur autorité, comme font les Juges qui préfèrent la satisfaction d’un Tabarin, d’un Jodelet, et d’un faquin, à la gloire de Dieu, à l’honneur de son Eglise, et au salut des âmes qui sont le prix du Sang de Jésus-Christ : Pensez-y, Messieurs, il y va de vôtre éternité. […] Le même Tertullien que je viens de citer, parlant de la scène et de l’échafaud des Farceurs, l’appelle « la sacristie de Vénus, le consistoire de l’impudicité, l’arsenal de toute vilenie, qui prend sa grâce et sa gaité, de l’ordure et de la saleté », parce que la voix des Bateleurs, leurs gestes et leurs habits de parade, allument des étincelles de lubricité dans le cœur de ceux qui les écoutent et qui les regardent.
Louis par la grâce de Dieu Roi de France et de Navarre : A nos aimés et féaux Conseillers, les Gens tenant nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand Conseil, Prévôt de Paris, Baillis, Sénéchaux, leurs Lieutenants Civils, et autres nos Justiciers qu’il appartiendra, Salut : Notre aimé le sieur … … …. […] Donné à Paris le vingt-neuvième jour du mois de Juin, l’an de grâce mil sept cents cinquante-deux, et de notre Règne le trente-septième.
ESPRIT FLECHIER, par la grâce de Dieu, et du Saint Siège Apostolique, Evêque de Nîmes, Conseiller du Roi en tous ses Conseils : A tous les Fidèles de notre Diocèse, Salut et Bénédiction. […] Nous avions espéré que ces plaisirs ayant perdu pour vous la grâce de la nouveauté, et vous, ayant perdu le goût de ces plaisirs, vous n’abuseriez plus de nôtre silence. […] c’est au Dieu vivant que nous offrirons nos solennelles actions de grâces ; nous chanterons les Cantiques de Sion dans nos Temples : Nous nous réjouirons, et notre modestie sera connue de tout le mondeq.
LOUIS par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre. […] Donné à Paris le treizième jour du mois de May, l’an de grâce mil sept cent vingt-neuf, et de notre Règne le quatorzième.