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143. (1588) Remontrances au roi Henri III « [Chapitre 2] » pp. 128-135

qu’est le menu peuple des villes de France, principalement de Paris, lequel mâtinek tout le monde, s’échappant des charges et cotisations lesquelles tombent entièrement sur les médiocresl des villes et aux champs, sur plus pauvres cent fois que ne sont telles manières de gens Artisans, vivant assurément dans les villes plus francs que les Gentilshommes. […] [NDE] médiocres = gens ordinaires.

144. (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426

toutesfois pource qu’ilb n’y a pas faute de gens délicats, favorisant et soutenant les vices, et leur donnant autorité, voire qui pis est, abusantc de l’autorité des saintes et divines écritures, pour soutenir les vices, comme si ce ne fût point mal fait se trouver aux Spectacles publics pour se récréer (car la vigueur de la discipline ecclésiastique est tellement abâtardie et écouléed, et déchoit si fort de mal en pis, qu’il n’est plus jàe question d’excuser les péchés, ainsf de les approuver et avouer.) […] On ajoute à cette infamie une autre infamie condigneaf : Tels sont les sauteurs, et gens merveilleusement souples, item ces joueurs de gobelets, et autres bateleurs. […] Il verra comme Dieu crée le monde, comme il fait l’homme avec les autres animaux : comme il façonne sa machine, et la rend meilleure et plus belle : il connaîtra comme le monde se baigne en ses péchés, il verra les justes naufrages, les loyers des gens de bien, et les supplices des méchants : Exod. 14. 22il apprendra comme les mers ont été séchées pour passer le peuple de Dieu, Exod. 17. 6. […] Tels sont les sauteurs, et gens merveilleusement souples, item ces joueurs de gobelets, et autres bateleurs.

145. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Il faudrait, ajoute-t-il, pour représenter ce spectacle, les tragédies d’Echyle et de Sophocle, encore même ne pourraient-elles pas atteindre à l’excès de ces maux : « Quæ Carthaginenses passi sunt Æschilis et Sophoclis tragediis egerent, atque horum quoque linguam vinceret malorum magnitudo. » Cette ville si puissante, si riche, qui a longtemps disputé à Rome l’empire du monde, qui a mis Rome à deux doigts de sa perte, qu’à peine Rome a pu vaincre après trois grandes guerres, est aujourd’hui le jouet des barbares : « Illa a Romanis vix capta, quæ cum maxima Roma de principatu certaverat, eamque in summum discrimen deduxerat, modo facta est ludibrium barbarorum. » Ses célèbres Sénateurs, errants et fugitifs dans toute la terre, attendant pour vivre quelque aumône des gens charitables, arrachent les larmes des yeux, et présentent le plus triste tableau de l’instabilité des choses humaines : « Orbe toto errantes, vitam ex hospitalium manibus sustentantes, cient spectantibus lacrimas, et rerum humanarum instabilitatem declarant. » Cet Auteur ajoute que peu de temps auparavant, les habitants de Trèves, après avoir vu trois fois piller, saccager et brûler leur ville par les Francs, eurent la folie de demander des spectacles pour toute consolation et tout remède à leurs maux : « Quis æstimare hoc genus amentiæ possit qui excidio superfuerant quasi pro summo deletæ urbis remedio, circenses postulabant ?  […] On reprochait à César, comme une grande faute, d’avoir obligé Laberius, Chevalier Romain, qui avait un talent singulier pour contrefaire les gens, et qui avait composé quelque comédie, de monter sur le théâtre et de jouer sa pièce. […] L’oisiveté, la paresse, la volupté, rendirent esclave une nation invincible : « Ita gens industria potens, manu strenua, mollitie virtutem pristinam perdidit, et quos ante Cyrum invictos bella præstiterant, in luxuriam lapsos otium ac desidia superavit. » Qu’on ne soit pas surpris que je parle de théâtre dans des temps si reculés, il était déjà établi en Grèce, par conséquent connu dans l’Asie mineure et par Cyrus. […] On le voyait jusque sur le théâtre faire aux Acteurs et aux Actrices des caresses indécentes, bien sûr de n’être pas refusé par des gens qui ne s’embarrassaient pas plus que lui des mœurs et des bienséances.

146. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

En France c’est le rendez-vous d’une poignée de gens des œuvres, à peu près toujours les mêmes, & l’on veut que ce soit l’école de la vertu pour la nation, le dépot où elle puise les grands sentimens & les qualités aimables. […] Celui-ci descend de sa place, se met derriere le barreau, remercie les Gens du Roi, & donne son acquiescement. […] Votre Paysan parvenu par des intrigues galantes aura beau prêcher la modestie qu’il n’a pas pratiquée, & exagérer les suites funestes de l’amour, il trouvera plus de gens disposés à copier ses intrigues, que de ceux qui viendront profiter de ses leçons. […] Le Franc dans son discours de reception, a en depuis le même zèle contre les gens sans Réligion dont l’Académie ne croit pas que le nom dépare la liste, il a été plus mal reçu. […] Combien de gens d’une famille honnête, à plus forte raison d’une maison distinguée, seroient heureux de faire ces réflexions, & de pouvoir effacer si facilement l’infamie de leur intrigue, & quelque fois des mariages aussi honteusement contractés avec de pareilles femmes.

147. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Offense-t-on impunément des gens de qualité qui sont tous les jours Rois, Empereurs, Héros, & un Tribunal au-dessus de tout soupçon d’erreur ou de partialité ? Ainsi le peint leur mémoire ; l’intégrité inflexible, les lumieres supérieures, le goût infaillible des Comédiens l’emporte sur tous les gens de lettres, & toutes les Académies. […] Le dessein du Poëte est qu’on soit comme le Héros épris des belles personnes ; qu’on les serve comme des Divinités, qu’on leur sacrifie tout, c’est-à-dire, le but du Poëte est de rendre les gens amoureux. […] Une infinité de gens achetent des éloges, & ne doivent leur réputation qu’a leur argent. Les parasites, les cliens, les protégés sont des gens à éloges, qui vendent leur langue.

148. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Il paroît pourtant rougir de cette belle apothéose : il veut que les gens de condition mettent de la noblesse dans leur libertinage. […] Selon l’expression de sa servante, lorsqu’on voulut lui porter les Sacremens, dont tout le monde faisoit si peu de cas, qui, ni Louis XIV, qui recompensoit tous les gens de lettres, ne pensa à lui, ni l’Académie ne songea à l’adopter, ni Boileau, qui étoit lié avec lui, & avoit vu ses ouvrages, ne le crut digne ni de ses satyres, ni de ses éloges, & lui-même fit brûler ses contes divins dont il fit une sincere pénitence. […] Ce n’est pas entendre les termes une faculté n’est pas un scandale  ; mais employer ses talens à jouer des comédies & fournir matiere au Théatre, & à favoriser l’infame & pernicieux metier des Comédiens, c’est aux yeux du sage Gresset & de tous les gens de bien, un scandale publique qu’il a dû réparer publiquement, très-sérieusement, comme il a fait. […] Les gens mariés ne valent pas mieux, selon lui. […] Est-ce pour les gens vertueux qui sont en si petit nombre ?

149. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Si je connaissais moins les gens vertueux que vous avez fréquentés, vous m’en donneriez une idée effroyable. […] Rousseau, qu’une pareille Pièce jouée devant des gens en état de choisir, ne fit plus de Mahomet que de Zophire. […] Voilà les gens qui vont au Spectacle le bandeau sur les yeux, et qui en reviennent capables de réflexions salutaires, à moins de les supposer imbéciles. […] Peu de gens aiment la vertu pour elle-même. […]  » Mais s’il n’y avait pas des gens de bien, des gens sincères, il n’aurait plus aucun sujet de haïr ni les flatteurs, ni les fripons.

150. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

Mais, mes Pères, n’y a-t-il qu’à décrier les plus gens de bien par vos fictions Poétiques ? […] Car on peut croire que l’estime que tous les gens de bien font de ce livre, a été une des principales causes qui a porté le Pape à le faire depuis peu Evêque de Vaison afin de lui donner moyen de pratiquer avec plus d’autorité les excellentes maximes, qu’il a enseignées dans cet Ouvrage.

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