A AMSTERDAM,Chez Zacharie Chatelain et fils, Imprimeurs-Libraires.
Desmolets Tome sept, partie premiere A PARISChez Nyon fils, Quai des Augustins,près la rue Gille Cœur,à l'Occasion.
Caubère [mention manuscrite] A PARIS Rolin fils, Quai des Augustins,à S.
Œdipe apprend la mort de Polybe, Roi de Corinthe, dont il croit être le fils ; il mêle à sa douleur quelque espèce de joie, puisqu’il voit tomber par là cet Oracle, qui lui avait prédit, qu’il serait le meurtrier de son père ; mais il apprend en même temps, qu’il n’est point fils de Polybe ; et cette nouvelle emmène le dernier secret de sa destinée : Il se trouve fils de Laïos, qu’il a tué, et de Jocaste qu’il a épousée. […] Eschyle, ni Sophocle n’y ont pas regardé de si près ; ils ont représenté Oreste poignardant Clytemnestre sa mère, sur le Théâtre : quelque sujet qu’il eût de la haïr, il n’y a point de raison, qui puisse autoriser un fils à commettre un parricide, et à tremper ses mains dans le sang de sa propre mère. […] Cette Princesse conçoit un amour violent pour Hippolyte, fils de Thésée, son mari : Après bien des combats, elle prend enfin la résolution de découvrir à son Amant une flamme si criminelle : Ce jeune homme, plein de vertu, bien loin de répondre à cet amour incestueux, est épouvanté d’une déclaration si peu attendue : L’amour de Phèdre se change en fureur, et dans la crainte d’être prévenue, elle se hâte d’accuser son Amant, et se résout à le perdre par une calomnie horrible ; enfin elle se livre toute entière à son désespoir, et se donne à elle-même la mort qu’elle n’avait que trop méritée. […] C’est une faute que les critiques reprochent à Euripide dans son Hécube ; les plaintes que fait cette mère infortunée, après avoir trouvé le corps de son fils Polydore, que le perfide Roi de Thrace avait fait égorger, attendrissent tout le monde ; il fallait s’en tenir là. Mais le Poète donne le change au Spectateur, en lui représentant Hécube acharnée à se venger, et qui arrache elle-même les yeux au meurtrier de son fils.
A Paris Chez Pierre de Breche Père et Fils, ruë S.
L’auteur est-il fils de marchand, où a-t-il voulu se moquer de la noblesse, par l’ennoblissement d’un bourgeois qui non-seulement n’a rien fait pour son Prince, mais qui vient d’être pris en combattant contre lui ? […] Louis, fils d’une Reine très-pieuse, qui l’éleva dans la piété, a passé sa vie dans les bonnes œuvres, est mort dans les sentimens les plus chrétiens, après avoir reçu tous les Sacremens ; Henri, fils d’une Reine furieuse qui fit mourir des milliers de Catholiques, néglige dans son éducation, après la vie la plus libertine, à péri de la mort la plus déplorable, par l’horrible attentat d’un de ses sujets, sans avoir un moment pour se reconnoître. 6°. […] portoit & méritoit le nom de Juste, comme son fils celui de Grand & son petit-fils celui de Bien-aimé. […] Son fils se laissa éclipser par le Cardinal de Richelieu, qui affermissoit son autorité : mais jamais il ne fut dominé par des maîtresses ; ses mœurs furent toujours pures. […] Tous les mots de Henri IV, dont la plupart ne sont que des plaisanteries, approchent-ils des sages leçons que ce saint Roi laissa en mourant à son fils ?
On ne blâme pas le fils d’un Grand homme d’être le panégyriste de son père. […] On diroit au fils de Pradon : Honorez la mémoire de votre père, mais oubliez qu’il ait fait des Tragédies. […] Quoique je parle au Fils de Racine, je lui déclarerai ingénument que son Père n’étoit pas un aussi grand Génie que Corneille. […] Le vieillard deshonoré confie à son fils le soin de sa vengeance. […] Je censure sans ménagement un de ces hommes dont on ne doit lire les Ouvrages, ni prononcer le nom qu’avec respect, & j’adresse ma critique à son Fils.
Vous avez tort, M. de Molière : il fallait que le père fût absolu, qu’il parlât toujours sans que le fils osât lui dire mot, que la religieuse, bien loin de paraître sur un théâtre, fit dans son couvent une pénitence perpétuelle de ses péchés, et cet athée supposé n’en devait point échapper ; ses abominations, toutes feintes qu’elles étaient, méritaient bien pour leur mauvais exemple une punition effective. L'intrigue de cette comédie aurait été mieux conduite, s’il n’y avait paru pour tous personnages qu’un père qui eût fait des leçons à son fils et qui eût invoqué la colère de Dieu pour l’exterminer lorsqu’il le trouvait sourd aux bonnes inspirations. […] Vous auriez bien plus meilleure grâce de blâmer un sentiment criminel et des lâches transports que vos oreilles avaient entendus, que l’impiété de ce fils, que vous connaissiez pour imaginaire et pour chimérique.