Que l’on me cite un seul exemple où l’honnêteté pure et simple soit tournée en ridicule, et je condamne la pièce au feu. […] S’il y applique quelque remède, ce n’est ni le fer, ni le feu. […] Le Misanthrope métaphysique est donc, si l’on veut, un être surnaturel qui aime tous les hommes, excepté lui seul ; qui prend feu sur les injustices qu’ils éprouvent, et qui est de glace pour celles qu’il essuie lui-même ; qui combat tous les vices, hormis ceux qui lui nuisent ; auquel un petit mal qui lui est étranger, peut donner une très grande colère , et qui n’est point ému d’un très grand mal qui lui est personnel. […] La force du caractère voulait qu’il lui dit brusquement : votre sonnet ne vaut rien, jetez-le au feu ; mais cela aurait été le comique qui naît de l’embarras du Misanthrope, et de ses je ne dis pas cela répétés, qui pourtant ne sont au fond que des mensonges. […] « Mais ce feu céleste qui échauffe et embrase l’âme, ce génie qui consume et dévore, cette brûlante éloquence, ces transports sublimes qui portent leur ravissement jusqu’au fond des cœurs, manqueront toujours aux écrits des femmes.
Momus & Thalie ont eu beau chercher, par ordre du pere des Dieux, quoiqu’ils aient fait passer en revue tous les caractères que feu Moliere a traités, ils n’en ont pas trouvé de nouveau à présenter à la plume. […] Mais voici quelques particularités amusantes : la veille de la seconde représentation, il courut dans le public, & on afficha aux carrefours, un billet d’enterrement avec les vignettes ordinaires ; ossemens, larmes, têtes de morts, on y voyoit en gros caractère, vous êtes priez d’assister demain au service qui doit se faire pour feu Richard III, Roi d’Angleterre.
Il est vrai que ce feu s’éteint, cet éclair se dissipe. […] C’est dans ce lieu que Polymnie, Par de doux & tendres accens Excite dans l’ame attendrie Ces désirs, ces feux ravissans Qui font le bonheur de la vie Et les délices des amans.
de façon que l’âme mélancolique s’assoupit, et s’endort en la pratique d’icelles ; et dit avec David, « Mon âme s’est endormie à raison du dégoût qu’elle avait »,6 ou comme porte la version des Septante, Mon âme a distillé comme l’eau qui distille d’un alambic, ou comme la cire qui se fond goutte à goutte auprès du feu, et se perd. 2. […] Elle rend une homme inhabile et inutile à tout ; « Ce qu’est la teigne à la robe, et le ver au bois ; le même est la tristesse au cœur de l’homme », dit le sage Salomon : la robe rongée par la teigne ne sert plus à rien, et le bois vermoulu ne peut plus servir à aucun bâtiment, il n’est bon que pour le feu.
Abrégé de la vie de feu Monseigneur le Prince de Conti Je n’ai point entrepris de décrire la Vie de feu Monseigneur le Prince de Conti dans toute l’étendue que mérite un sujet si illustre, et si rare : j’ai considéré cette entreprise au-dessus de mes forces. […] Aussi elle était tellement persuadée de sa fidélité, et de sa prudence, qu’elle a recommandé à son successeur dans le Gouvernement de Languedoc, de suivre en toutes choses la conduite de feu M. le Prince de Conti. […] Et c’est dans cette espérance de voir revivre les vertus de feu son Altesse sérénissime, dans Messeigneurs les Princes ses Enfants, que nous avons sujet de nous consoler de notre commune perte. […] Enfin le peuple ne s’en va point que tout ne soit mort : tout passe par le fer, et par le feu. […] que le Président Flaccus faisait fouetter les Juifs au milieu du Théâtre d’Alexandrie, et leur faisait souffrir les tourments du feu et du fer.
Tout cela, selon lui, sert comme de souffre pour allumer le feu, en une jeunesse, dont l’âge etle sang bouillant l’en rendent trop susceptibles. […] en a fait jadis l’observation, et disait que « d’autant plus que ceux qui composent ces fables comiques sont éloquents, d’autant plus persuadent-ils, par l’Elégance de leurs Sentences, joint que des vers nombreux et ornés, s’attachent plus aisément à la mémoire des Ecoutants : Ainsi que c’est le moyen d’attiser le feu ès cœurs de la jeunesse qui y assiste »ac Nous ne croyons pas qu’il ait jamais été rien dit de plus vrai, de sorte que tant s’en faut que nous estimions qu’il y ait moins de danger ès Comédies ainsi déguisées, que quand elles étaient tout ouvertement dissolues, tout au rebours, elles sont doublement à craindre, vu que le mal s’y cache avec art, et que le poison s’y avale sous la malvoisie. […] Feu Monsieur de Bèze ayant mis en vers, et par personnages, le Sacrifice d’Abraham, pour inciter les Enfants à apprendre celle riche Histoire, la Congrégation des Pasteurs de Genève empêcha que la pièce ne fût représentée par les jeunes Ecoliers de leur Collège, qui en avaient eu desseincx. […] Amorce (pour allumer un feu).
Ie conclus absolument à la suppression de ces premiers ; & le feu President de Harlay, assisté de son Gilot & de son Rapin, les condamna vn jour à estre pendus par les pieds, comme gens desesperez, & qui se jettent dans les precipices.
Tous les moyens leur sont permis à tous, et toujours ; ils peuvent les chasser sans ordre et le plus confusément, à cor et à cri, à tir et à courre, à traits de limiers, aux furets et à panneaux ; c’est-à-dire, pour parler sans figures, que l’effet de cette satire fut de transformer tous les individus composant un peuple, sans en excepter la plus vile canaille, en censeurs, en juges de religion et de moralité, en inquisiteurs et scrutateurs des consciences, et puis persifleurs amers, distributeurs aveugles de sarcasmes, de quolibets, de huées, de ridicules, de lazzis, lesquels traits, qui sont les moyens dramatiques de réforme, ils lancent depuis cette époque à tort à travers, faisant ensemble, par le concert naturel de l’aveuglement et de la malignité, un feu de file contre ces loups, vrais ou prétendus tels, qui sont mêlés aux brebis, aux hommes de bien, avec lesquels ils ont extérieurement une parfaite ressemblance, dont il est impossible de les distinguer !..