Il fallait, pour se maintenir, tourner les esprits sur quelque autre objet ; rien n’y était plus propre que d’endormir dans les plaisirs, dissiper par les spectacles, amuser par les fêtes, gagner par des magnificences, des Courtisans inquiets, qui laissés à eux-mêmes ne cessaient de cabaler contre lui.
Tout ennuie à la fin, les livres les plus amusants, les conversations les plus gaies, les fêtes les plus brillantes, les parties de plaisir les mieux assorties, la comédie elle-même, où l'on va, dit-on, se désennuyer.
Et comme il n’y avoit point autrefois de Dieu particulier qui n’eût aussi son culte & ses sacrifices particuliers, les débauchez qui étoient les sacrificateurs de ce Comus, composoient des Odes & des Elegies, qu’ils chantoient à son honneur, comme des Hymnes & des Cantiques aux jours de ses principales Fêtes, & de ses plus grandes solemnitez. D’où j’infere que la comedie étant si infame dans son autheur & dans son origine, un Chrétien ne fait pas un moindre crime d’y assister, que celuy qu’il commetroit en assistant aux fêtes des Bacanalles, & des Orgies des anciens, où allant au Sabat avec les Sorciers, puisque le demon étant l’autheur & l’instituteur des uns & des autres, il y reçoit un pareil honneur de tous les assistans.
& seq. veut que les Pantomimes soient très-utiles, non pour enseigner les regles de la vertu, ils ne parlent point ; mais pour amuser une multitude de spectateurs dans les Fêtes publiques ; qui ne pouvant pas entendre, pensent voir de fort loin, (la finesse du geste, du coup d’œil, des traits du visage, &c. ne vont pas plus loin ni si loin que le son, ce n’est peut-être que de gros Lazzis ;) on ne connoît pas les grandes ressources du génie pantomime, on peut en faire un spectacle intéressant, (il faudroit être fort habile pour en faire autre chose que de l’amusement,) il est vrai qu’il veut le faire accompagner d’une musique de génie représentative, & très expressive ; car les airs, dit-il, ne sont que l’expression d’une passion cachée, il faut en représenter le motif & la cause, ce qui met dans la nécessité d’un recitatif joué par le pantomime, ce qui eut ramené non les paroles, mais seulement, & même rarement le sentiment.
L’Auteur cite mal le septième dimanche après Pâques, il n’y en a point de septième ; mais il est peu familier avec les fêtes & les sermons ; il faut le lui pardonner.
On avoit à Constantinople la coutume de parer indécemment les nouvelles mariées le jour de leur noce, comme si la joie de la fête eût dispensé de toutes les loix.
Qu’il choisisse à sa patrie les fêtes, les jeux, les spectacles qui lui conviennent ; c’est un soin que nous lui laissons. […] » Ce barbare ne savait pas que le premier besoin d’une société est d’être en paix avec elle-même ; qu’il y avait à Rome dans les esprits un principe de sédition, qui ne se dissipait que dans les fêtes ; et que lorsqu’un peuple n’est pas content, il faut tâcher de le rendre joyeux. […] Qu’on y joue, qu’on y danse, puisque vous le voulez, qu’on y donne des fêtes ou des spectacles, qu’on y vive avec les femmes ou sans les femmes, pourvu que l’industrie et le négoce y soient en vigueur, et que la police y soit vigilante et sévère, les fondements de votre liberté n’en seront ni plus forts ni plus faibles.
Si mon pere eut vêcu vingt ans de plus, nous étions tous perdus, le jour de sa naissance auroit mangé tout son Royaume en fêtes.