Où nous avons reçu l'Onction du Saint Esprit, y ferons-nous entrer les pompes du Diable, les fables de Satan, les cantiques de la débauche?
Aussi l’intention des Comédiens vous attirant en ce lieu, est pour vous y donner un agréable divertissement, car ils sont les plus fâchés quand il se fait du bruit, pour preuve de ceci c’est que si vous les vouliez croire jamais vous n’y ameneriez vos laquais, et jamais il n’y entrerait de passe-volantsh.
Les animaux ont un cœur et des passions ; mais la sainte image de l’honnête et du beau, n’entra jamais que dans le cœur de l’homme.
La vertu étoit encore respectée, le mercure regrette que ce dramatique sur les fleurs de lys, n’ait pas continué une carriere où il montroit le talent le plus décidé, je regrette au contraire qu’il y soit jamais entré, & qu’au moment de terminer celle de sa vie, pour entrer dans l’éternité, il ait rappellé au public les écarts de sa jeunesse.
Quand tout le monde eut pris place, il entra des Chanteurs, des Joueurs d’instrument, qui formerent un concert au-dessus de toute la musique du monde. […] Après qu’ils eurent fait mille sauts périlleux, ils rentrerent dans l’Eléphant, qui sortit comme il étoit entré.
On fait entrer le Pere Coton dont on se mocque à la tête des Jésuites, & d’une troupe d’Ecoliers qui chantent, de qui on dit. […] Cet homme, qui étoit bon & charitable, apprit qu’une pauvre orpheline qu’il protégeoit, désiroit entrer dans une troupe de Comédiens.
Shakespeare se donne la liberté de faire entrer des gens d’Eglise dans plusieurs de ses pièces : mais il en soutient d’ordinaire la dignité, et ne leur attribue rien qui ne soit dans les règles. […] Je laisse les Poètes pour entrer dans les preuves tirées de la raison et de l’histoire.
Lorsque la scène est dans un Sallon, dans un Cabinet, il faut éviter tout ce qui peut rappeler au Spectateur qu’il est au Théâtre : il serait à propos que les Coulisses semblassent absolument fermées ; que les Acteurs ne pussent entrer ou sortir que par les issues convenables au lieu où ils s’entretiennent ; qu’un Sallon eût au plus deux portes ; je voudrais même que dans les Pièces à composer, où le lieu ne prêtera jamais, & sera le plus ordinaire possible, on se restreignit la plupart du temps à une seule entrée : aujourd’hui, lorsqu’un personnage à fuir se présente, la trop grande facilité de l’éviter, détruit tout le plaisir de l’embarras, & nous prive d’une quatrième espèce de comique, que j’appelerais comique de position, & qu’on pourrait ajouter au comique de pensées, de sentiment & de situation : d’un autre côté, l’illusion est détruite, des que le Spectateur sent s’élever cette pensée, qu’on ne s’échapperait pas ainsi, sans être vu, d’un Sallon ou telle autre pièce d’un véritable Appartement : ce défaut ne résulte pas de la maladresse des Acteurs, ou seulement de la mauvaise disposition du Théâtre, il vient de l’Auteur : il est sur-tout sensible dans les Drames des Auteurs-Comédiens, qui paraissent ne se défier jamais assez de la nonvérité de la Scène. […] Le nombre des Billets sera fixé de manière, que le Spectateur ne soit pas trop gêné : la distribution se fera toute entière au Public, & l’on aura soin que cette règle soit mieux observée qu’elle ne l’est aujourd’hui : une balustrade fermée de deux portes défendra l’approche du Bureau : deux Sentinelles, à chaque porte, feront entrer & sortir, sans confusion. […] Je n’entrerai pas dans de grands détails là-dessus ; je vais citer seulement la Soubrette du Tartufe ; cette femme est trop hardie, trop insolente ; son rôle, d’un bout à l’autre, est invraisemblable : mais le personnage de Juliette, dans la Gouvernante, a beaucoup de vérité : il est naturel qu’une Suivante ait un libre accès & soit fort bien, avec une jeune Orfeline, étrangère dans la maison où elle vit ; que cette domestique marque de la jalousie contre une Gouvernante nouvellement introduite, qui veut lui enlever la confiance de sa jeune maîtresse ; qu’elle ait des sentimens conformes à son éducation, & favorise en secret un Amant aimable, honnête, libéral. […] Il serait néanmoins possible de suppléer ce qui manque à nos Pièces, d’une manière aussi avantageuse qu’agréable & variée : par exemple, que chaque Pièces eût une espèce de Prologue en Ballet, dans lequel la Pantomime[O] aurait avec le Drame un rapport marqué : des Danses, dans le genre des Pyrrhiques *, disposeraient merveilleusement l’âme, & la mettraient dans l’assiète la plus favorable pour entrer dans les situations : ce serait comme une chaleur douce qui ouvre les pores ; l’âme ainsi préparée se pénétrerait davantage d’attendrissement & de plaisir. […] On ne peut se prêter à ce mensonge : tout le monde sait qu’on est entré à cinq heures, & qu’on doit sortir avant neuf.