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349. (1666) Seconde Lettre de Mr Racine aux deux apologistes des Hérésies Imaginaires « De Paris ce 10. Mai 1666. » pp. 193-204

Cicéron n’est pas moins nécessaire que lui, il est plus en usage dans les Collèges, il est assurément moins dangereux, car quand vous nous dites qu’on ne trouve point dans Térence ces passions couvertes que vous craignez tant, il faut bien que vous n’ayez jamais lu la première et la cinquième Scènes de l’Andrienne, et tant d’autres endroits des Comédies que l’on a traduites, vous y auriez vu ces passions naïvement exprimées, ou plutôt il faut que vous ne les ayez lues que dans le Français et en ce cas j’avoue que vous les avez pu lire sans danger.

350. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

 23, dit, la comédie ést une chose indifférente, régardée en elle même, dans la speculation, comme une simple représentation d’une action humaine : elle seroit toutefois très-dangereuse, par les circonstances , (choix de l’action réprésentée, maniere de la représenter, caractères des représentans, dispositions des spectateurs ;) mais il seroit bien plus dangereux de les affectionner. c’est dommage de semer dans votre cœur des affections si vaines, si sottes, à la place des bonnes impressions ; on ne trouve pas mauvais que les enfans courent après des papillons ; mais n’est-ce pas une chose ridicule & lamentable, de voir des hommes faits (à plus forte raison des Ecclésiastiques) s’affectionner à de si indignes bagatelles qui outre l’inutilité, nous mettent en danger de nous perdre  ! […] Spectacle dangereux, objet d’une passion excessive récusation à Cahors, l’oracle de Saint François de Sales.

351. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Il doit être bien dangereux, sa contagion infecte les plus grands hommes ; il doit être bien honteux, les plus grands amateurs en rougissent, quand ils écoutent les conseils de la raison, les loix de la Religion, les regles de la décence. […] Un jour pendant la tenue d’un Concile, plusieurs Evêques s’étoient assis & s’entretenoient dans la rue à la porte d’une église ; Pélagie vint à passer comme en triomphe au milieu d’une foule d’amans & de domestiques : les Evêques en furent scandalisés, & détournerent les yeux d’un objet si dangereux & si profâne.

352. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Les femmes y deviennent plus dangereuses par l’état où elles s’y montrent, par l’esprit de liberté, de hardiesse, qu’elles y prennent, le goût de parure, de mollesse, de vanité. […] L’illusion la plus dangereuse & la plus commune, c’est de ne traiter de péché que les crimes grossiers, & de danger que les derniers attentats qui y entraînent.

353. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Le masque de la galanterie est de tous le plus dangereux & le plus commun ; tout est contrefait en amour, & c’est la voie la plus sûre de séduction. […] Les Grecs ne faisoient pas monter les femmes sur la scène, mais des hommes habillés en femme, ce qu’on a long-temps imité en France, & ce qui est moins dangereux pour les mœurs.

354. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

est plus dangereux que personne. […] Les barbares de l’Amérique sont moins dangereux, moins méprisables, moins détestables.

355. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Je ne veux pas vous laisser la liberté d’appuyer la preuve de ses dangereux effets par l’impression qu’elle fera sur l’esprit, j’ai démontré qu’elle n’en pouvoit faire qu’une très-bonne sur le cœur. […] Elle me semble d’autant plus dangereuse qu’avant de l’entamer vous avez soin de faire parade d’un esprit de modération, et; de douceur qui ne m’a pas paru vous inspirer jusqu’à présent. « Ne nous prévalons, c’est vous qui parlez, ni des irrégularités qui peuvent se trouver dans les ouvrages de sa jeunesse, ni de ce qu’il y a de moins bien dans ses autres piéces, et; passons tout d’un coup à celle qu’on reconnoît unanimement pour son chef-d’œuvre : je veux dire le Misantrope. » Cette indulgence qui veut excuser ce que tout le monde disculpe aura bientôt des suites rigoureuses. […] Si les vieillards s’opposent encore à ce qu’elle souhaite, c’est moins, je crois, parcequ’ils les regardent comme dangereux, que par la crainte de rien innover, et; parcequ’il se rencontre des esprits turbulens qui possedant l’art d’en imposer, se font un plaisir de contrarier. […] Tant qu’on ne changera pas de façon de penser sur leur compte, il est certain que le plus grand nombre ne se conduira pas avec toute la retenue qui seroit à souhaiter ; mais comme il est possible de remédier au préjugé, sur tout dans un petit État comme Genève, où la société est tellement unie, que le sentiment d’un seul fait presque celui de tout le monde, on ne doit point désespérer des soins qu’on pourroit prendre pour se procurer un Spectacle aussi peu dangereux par la morale des piéces que par l’exemple des Acteurs. […] Qu’une femme sage et; vertueuse commence à sentir quelque inclination pour un homme qui a trouvé le chemin du cœur, elle se condamne intérieurement, et; cherche à se distraire pour couper court à une passion qu’elle connoît dangereuse.

356. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Marmontel voudroit qu’on donnât de grosses pensions aux Comédiennes ; mais les personnes sensées, les véritables Citoyens, qui estiment peu le dangereux & le frivole, ne penseront jamais comme lui.

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