On ne joue point la Comédie pour une seule personne : c'est un spectacle que l'on expose à toutes sortes d'esprits, dont la plupart sont faibles et corrompus, et à qui par conséquent il est extrêmement dangereux.
Et comme cette nécessité ne vient que de leur mauvaise disposition qu'ils sont obligés de corriger; on peut dire qu'elle n'est nécessaire à personne, et qu'elle est dangereuse à tout le monde.
Il est inutile d’entrer ici dans le détail des preuves ; mais j’en conclus qu’à plus forte raison la comédie leur est défendue : plus indécente et plus dangereuse que tous ces exercices, elle en réunit plusieurs, en ajoute d’autres, et les surpasse tous. […] Le saint Evêque d’Apamée Thomas étant auprès de Cosroès, Roi de Perse, vainqueur et persécuteur, pour le solliciter en faveur des Chrétiens, voulut bien se trouver avec lui à une course de chevaux : exercice sans doute bien moins dangereux que le théâtre, et dans une occasion unique, où l’Eglise avait intérêt de ménager un Prince impérieux et cruel. […] Bernard mit son talent à profit dans sa jeunesse, en jouant des comédies chez lui, et chez le Duc de Bellegarde son protecteur, qui s’en amusait beaucoup ; mais dès qu’il fut converti, son premier soin fut de renoncer au théâtre et au malheureux talent de contrefaire les gens, aussi opposé à la charité chrétienne qu’à la politesse et à la décence, d’où il ne peut revenir que du mal, et il exhortait tous ceux qui s’adressaient à lui de fuir ces dangereux spectacles. […] 78.), défend aux Clercs d’être présents à certaines comédies, vraisemblablement assez peu dangereuses, qui se représentaient alors dans les maisons particulières, aux festins des noces et autres grands repas ; mais leur ordonne de se lever et de se retirer quand les Comédiens entreront, « Surgere de convivio et abire. » 2.° Il est défendu aux enfants des Prêtres de représenter la comédie ou d’y assister, soit aux enfants nés avant la promotion de leur père au Sacerdoce, les seuls que puisse reconnaître l’Eglise Latine (Concil.
Il n’est certainement pas possible qu’on ne trouve étrange, qu’un Prêtre obligé par son état à inspirer aux fidèles la fuite des divertissements dangereux, les y porte par un Ouvrage exprès, et qu’il détermine à faire des Comédies un Auteur qui craint de blesser sa conscience dans un semblable travail. […] Gémissant sur l’empressement que font paraître les peuples, et quelquefois même les Magistrats pour des pratiques condamnables, elle n’ose en venir à des extrémités, et se contente d’ordonner à ses Ministres de travailler à désabuser les peuples et à leur donner de l’horreur de tous les divertissements dangereux qui les enchantent. […] Le poison de l’amour a bientôt pénétré, D’autant plus dangereux qu’il est mieux préparé. […] Il est certain qu’on croit communément que dans les livres même, où la Comédie se trouve dénuée de tous ces attraits du Théâtre qui parlent si vivement aux passions, elle ne laisse pas d’être dangereuse à plusieurs personnes.
Ces Compagnies respectables sont trop jalouses des bonnes mœurs et de la décence, pour tolérer dans leurs membres un désordre si dangereux et si scandaleux. […] La société des Comédiens a toujours paru si dangereuse et si déshonorante pour les Magistrats, que la loi Romaine leur défend d’aller jamais dans leurs maisons, non plus que dans celles des personnes infâmes (Tacit. […] Les plus zélés défenseurs du spectacle ne disconviennent pas qu’il n’y ait quelquefois des pièces mauvaises, des objets séduisants et des personnes faibles, pour qui il est dangereux. […] Ce trait me fait souvenir de la pénitence de Lully dans une maladie dangereuse. […] La gaze légère de politesse dont elle se couvre, ne rend que plus dangereux un poison dont on se défie moins, et qu’on avale avec plus de plaisir.
L’endroit le plus dangereux de la dissertation est celui où l’auteur tâche de prouver l’innocence du théâtre par expérience.
Plaise au ciel que la vertu reprenne ses droits sur des cœurs faits pour l’aimer et la pratiquer, et que le gouvernement se déclare contre son ennemi secret et le plus dangereux, je veux dire l’ennemi de la religion et de la vertu.
Cette partie du spectacle est moins dangereuse que la danse, la déclamation, l’indécence des actrices ; pourvu qu’on n’y souffre point d’immodesties en peinture, en sculpture, qui font rougir la pudeur. […] Le Journal Œconomique, très-utile quand il se borne à l’agriculture ; mais plein de paradoxes & de choses dangereuses, quand il sort de sa sphere, & se mêle de finance, de morale, de religion, de gouvernement, matieres qui ne sont point de son ressort. […] Quelques-uns prétendent avoir une science certaine qu’elle est dangereuse pour les mœurs. […] La danse est moins dangereuse que l’oisiveté, les cabarets, les promenades solitaires. J’en doute : mais, cela fût-il vrai, il suffit qu’elle soit dangereuse en effet pour l’interdire à ceux qui s’y damnent.