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36. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

., les tartufes de justice, d’indulgence ou de pitié, de patience ou de modération, de modestie, de grandeur d’âme, d’amour filial ; et vous n’aurez aucun doute non plus qu’une satire en comédie dirigée contre une hypocrite de tendresse maternelle, comme il y en a effectivement, sur qui, par le jeu d’un Brunet ou d’un Potier, qui représenterait la marâtre, on livrerait à la risée publique le ton, les soins empressés, les caresses, les émotions ou les tendres élans du cœur d’une mère, ne portât une atteinte funeste à la plus précieuse des vertus, et ne détruisit en peu de temps l’ouvrage du génie supérieur qui a défendu si éloquemment la cause de l’enfance et mis à la mode, en les faisant chérir, les premiers devoirs de la maternité. […] Mais le plus grand, le meilleur moyen de réformation serait que les auteurs dramatiques, qui ont l’air depuis Molière à ces poltrons qui poursuivent des ennemis en fuite, ou cachés, et n’osent attaquer ceux qui font volte-face, fussent bien convaincus, enfin, qu’au lieu de harceler sans cessé directement ou indirectement les deux premières écoles, ils feraient beaucoup mieux de déployer leur talent et concerter leurs efforts avec ceux du reste de ces écoles, contre la dernière, jusqu’à ce qu’ils soient parvenus, sinon à la détruire, à l’affaiblir, ou la décrier au point que ses disciples, poursuivis, désarçonnés à leur tour et abandonnés surtout de leurs hommes marquants, qui leur servent d’autorité et de point de ralliement (ce qui doit être aujourd’hui un résultat de l’exemple seul de notre vertueux roi), soient forcés enfin, contre l’ordinaire, de chercher une retraite, d’aller se cacher dans la seconde école, d’où il sera ensuite d’autant plus raisonnable d’espérer pouvoir les diriger vers la première, qu’il n’y aura plus à choisir alors entre se réformer et se livrer à de plus grands excès. […] Mais je pense invariablement qu’on ne parviendra jamais à détruire d’une manière satisfaisante les plus puissants obstacles à cette régénération qu’avec le secours du moyen que je propose, pour la même fin, dans le second volume du Traité des causes et de l’indigence et de l’immoralité, etc., que j’ai adressé, comme celui-ci, à tous les hommes raisonnables, guidés par la religion et la saine philosophie, par l’expérience et le sentiment de la nécessité d’un changement de mœurs, pour leur intérêt particulier autant que pour l’intérêt général4. […] Afin de parvenir au but éloigné, aussi difficile à atteindre qu’il est désirable, j’en conviens, d’accorder leurs moyens respectifs d’instruction et de réforme, de coordonner leurs principes et réglements, leurs systèmes ou méthodes, et les mettre assez en harmonie pour qu’à l’avenir les écoles complémentaires du théâtre tendent véritablement au complément, à la perfection et au maintien de l’éducation précédente des autres écoles, ou du moins pour qu’elles n’en détruisent plus l’effet par un second apprentissage de la vie tout-à-fait opposé au premier ; pour parvenir, dis-je, à ce but désirable, sine quo non mores, il sera nécessaire alors que l’élite des auteurs et artistes dramatiques, que ces hommes distingués, recommandables par leurs mœurs autant que par leurs talents, et par leur influence ou ascendant sur leur société soient adjoints au conseil d’administration générale de l’instruction publique, et prennent part à ses délibérations, dont ils seront chargés de transmettre les résultats aux conseils également combinés des écoles des départements, avec lesquels ils entretiendront une correspondance habituelle. […] On y voit quelque chose de précieux par dessus tout : on y voit que les passions seraient le plus sagement contenues ; que les goûts dépravés, que toutes les licences corruptrices, seraient le plus rigoureusement réprimés ; que les fables dangereuses, bien que piquantes, comiques ou pathétique seraient rejetées, et, par conséquent, que la morale pourra être mise en sûreté ; sans que les sociétaires et autres bien intentionnés puissent avoir à se plaindre, puisque la censure sera exercée dans la meilleure forme possible, par leurs pairs assemblés ; lesquels pourraient aussi mieux apprécier alors cet axiome : Naturam repellas furcâ, usque tamen recurret ; et faire une plus sage ou plus profitable distinction, 1° entre les vices inexpugnables de nature, qu’on ne peut que contenir, et les vices de civilisation qu’il faut combattre franchement, comme le courageux Alceste le fait dans les faquins et les intrigants, qu’il désigne ; 2° entre les travers d’esprit, les ridicules et les préjugés susceptibles d’être corrigés actuellement par le théâtre, et ceux qui doivent être encore respectés, ou corrigés par des moyens plus doux, à cause de leur adhérence à des parties délicates de la morale, à des vertus que l’action trop violente ou trop prolongée du premier remède détruirait avec eux.

37. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre IV. Que les Danses sont défendues dans les lieux saints. » pp. 22-25

Nous vous enjoignons (ajoute-t-il plus bas) de détruire et d’arracher cette mauvaise coutume, qui est un véritable abus, afin que la sainteté des Eglises ne soit point violée par ces jeux profanes et indécents. » Mais il n’y a point de preuve plus puissante pour établir cette vérité, qu’on pèche grièvement lorsqu’on danse dans quelque lieu Saint ; que ce qui est marqué dans un Canon de ceux qu’on nomme Pénitentiaux, qui condamne à trois ans de pénitence, celui qui aurait commis cette irrévérence, que de danser seulement devant l’Eglise.

38. (1731) Discours sur la comédie « Lettre à Monsieur *** » pp. -

Caffaro suffit ce me semble pour détruire celle qu’on lui attribuait.

39. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

Les cours sont pleines de Machiavélistes, dont le zele apparent pour le service du prince cache ses manœuvres, pour se décrier & se détruire mutuellement, s’enlever la faveur & les graces. […] Telle fut la politique des Romains qui leur fit conquérir le monde : c’est un vrai Machiavélisme nuancé de quelques vertus Quelle fut encore la politique de César, d’Auguste, de Tibere qui détruisit la république, en particulier le luxe, le faste, les spectacles, le libertinage, en amollissant les peuples. […] Ces théatres furent détruits par les barbares ; les ruines qui en resterent furent prises dans la suite pour un amphithéatre ou pour quelques temples des dieux.

40. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Brisons nos chaînes, rompons ces fers, renversons ces Tribunaux qui se parent des armes de la justice, et qui en abusent pour te détruire. […] Détruisons ces tours et ces murs, odieux instruments de notre servitude, également impénétrables au jour et à tes douceurs. […] Il faut en convenir, puisqu’il est vrai, la seule raison d’une conduite si peu conséquente, c’est que tout ce qui attaque et détruirait, s’il était possible, la pureté de la Religion, nous fait bien moins de sensation, que ce qui tendrait à troubler notre tranquillité et notre repos, dont nous sommes tout autrement affectés.

41. (1823) Instruction sur les spectacles « Préface. » pp. -

Quand même nos prétentions iraient jusque là, elles seraient moins déraisonnables et plus légitimes que celles des prétendus philosophes de nos jours qui veulent détruire la religion, faire fermer ses temples, avilir ses ministres, et qui, s’ils en avaient le pouvoir, les congédieraient et les égorgeraient, comme ils l’ont déjà fait.

42. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre III. L’amour profane est la plus dangereuse de toutes les passions. » pp. 29-31

Dès lors que l’amour exclut de son commerce la prudence et la raison, il est plus propre à former un engagement indécent qu’à produire un mariage heureux q » ; il jette le trouble dans l’âme et dans les sens, il enlève la fleur de l’innocence, il étonne et détruit la vertu, il avilit et dégrade l’homme, il le met au-dessous de lui-même, il ternit sa réputation, la honte marchant presque toujours à sa suite.

43. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Ce seroit aujourd’hui détruire le théatre que d’en exclure les femmes. […] Cette comparaison est prise du Discours 32 de Dion Chrysostome aux Athéniens, où cet éloquent Orateur les exhorte non-seulement à bien recevoir les avis qu’on leur donne pour la réformation des mœurs, & des personnes qui ont assez de zèle & de courage pour les leur donner, mais à bien distinguer les charitables moniteurs qui agissent par de bonnes vues, de ceux qui sont conduits par l’intérêt, la vanité, & qui détruisent par leurs exemples le bien qu’ils pourroient faire par leurs remontrances, comme sont les Comédiens. […] Pour rendre Pompée respectable, il faut en retrancher les amours de César & de Cléopatre, ce qui seroit presque le détruire : d’ailleurs ces amours sont si connus, que quelque précaution qu’on prenne pour les déguiser, on se les rappellera toujours. […] Bannir l’amour & les danseuses, c’est détruire le théatre François ; on n’y va que pour les femmes, on ne goûte qu’elles.

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