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225. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IX. Sentiments de S. Ambroise. » pp. 200-211

Jésus-Christ est notre objet et notre terme, le seul digne de nous ; méprisons tout le reste, pour ne nous occuper que de lui : « Ad Christum oculos dirige, averte à spectaculis et omni sæculari pompa. » Cherchez des plaisirs plus purs et de plus beaux spectacles : le ciel et la terre vous en offriront ; l’éclat de ces astres, qui perce les sombres ténèbres de la nuit ; cette vaste mer et ses abîmes, cette terre et l’émail de ses campagnes, les innombrables troupeaux qui la couvrent ; la variété du plumage, la douceur du ramage de ses oiseaux ; tout l’univers, théâtre de la puissance divine, ne vaut-il pas les fragiles et dangereuses décorations d’une scène criminelle, qui loin de vous satisfaire, ne peut que troubler le repos de votre vie par les justes remords qu’elle fait naître ?

226. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

J’avais cherché à me convaincre moi-même, qu’on peut rendre instructive une passion aussi criminelle que celle de Phèdre ; la critique juste et solide d’un de mes amis m’a éclairé et m’a fait revenir à mon premier sentiment, qui était de croire cette Pièce insoutenable sur le nouveau Théâtre ; surtout quand je donne l’exclusion à des Tragédies qui, en comparaison de celle de Phedre, mériteraient presque d’être placées parmi celles que je conserve.

227. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

 Dans le séjour affreux des ombres éternelles Tomboient en un moment leurs ames criminelles. […] Son sujet criminel devient son ennemi, Et quand le Ciel vengeur ordonne qu’il punisse, Nulle fausse pitié ne corrompt sa justice. […] C’est peu d’y étaler ces exemples qui instruisirent à pécher, & qui ont été détestés par les Payens même ; on en fait aujourd’hui des conseils, & même des préceptes ; & loin de songer à rendre utiles les divertissemens publics, on affecte de les rendre criminels ». […] « Une fable du Paganisme mise en action ; fable qui n’a pour objet que l’intrigue la plus licencieuse & la passion la plus criminelle. […] Son feu n’allume point de criminelles flamme.

228. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

A se mocquer de leurs adversaires, à les accuser de malignité, de jalousie, de corruption secrette, couverte d’un zele hipocrite : la plaisanterie, style du Théatre, la récrimination, défense ordinaire des criminels, sont de fort petites raisons dont le mensonge seul peut avoir besoin. 2°.  […] Les étincelles d’un feu criminel, qui petillent dans toute la personne d’une actrice ; cette flamme qui s’élance de ses yeux, cette langueur dans ses attitudes, cette vivacité dans ses mouvemens, ce souris qui invite & aplaudit au crime, ce chant harmonieux, qui amollit, cette voix douce qui pénétre, cette gayeté qui rassure, ces paroles tendres, ces sentimens rafinés, ce transport, ces dialogues animés, que sais-je ; c’est l’immodestie, c’est la volupté même qui parle, qui agit, qui appelle, qui s’offre, qui triomphe ; c’est-à-dire, qui empoisonne, qui perd l’homme pour l’éternité.

229. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Dans la comédie il conduit à une union légitime ; s’il est criminel ; il donne la mort ; s’il ne l’est pas, il fait un mariage. […] On croit aujourd’hui l’amour une partie si essentielle des plaisirs publics, qu’on ne peut goûter de spectacle que cette passion criminelle n’anime toute l’action ; une jeune personne y voit, y entend tout ce qu’on trouve dans le monde le plus corrompu, & souvent davantage ; elle y voit le vice arrangé, combiné avec art, embelli des graces les plus séduisantes ; elle y voit justifier, applaudir, louer ce qu’on cache avec soin quand on succombe.

230. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

Cruel, ma destinée est assez malheureuse ; La foudre suit le spectre, et l'enfer a mugi, Puissé-je dans ces feux allumés par le ciel Expier les erreurs d'un penchant criminel. » Quel galimatias ! […] Qui soutiendrait la vue des dissections anatomiques, des opérations de chirurgie, de la question des criminels, du gibet, de la roue, etc. ?

231. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Il n'est point de comédie où quelque jeune personne du sexe ne soit l'objet des poursuites criminelles, et quelque jeune homme le poursuivant. […] Le second dépend de nous, et nous rend criminels.

232. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

. « Que si les Pères se sont tant déchaînés, contre la Comédie, ça a été parce que de leur temps l’excès, en était criminel et immodéré ; et que s’ils l’avaient trouvée comme elle est aujourd’hui, conforme aux bonnes mœurs, et à la droite raison, ils ne l’auraient pas tant décriée... […] Celui qui par ses mouvements mesurés et par ses expressions sensibles allume dans le cœur d’un autre le feu criminel dont il est embrasé lui-même, passe-t-il pour chaste dans l’Ordre du Révérend ?

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