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3. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Ce manteau bienfaisant tempere les ardeurs de la canicule, couvre de son ombre les épis dorés de la blonde Cerès, & les pampres du Dieu de la treille, les beautés de Flore, & les richesses de Vertumne. […] Il devoit pouvoir couvrir tout le siége & envelopper tout le trône, comme il couvre l’écusson. […] Ce grand & beau quarré n’étoit pas toujours de la même étoffe que la robe, mais plus riche, plus orné, magnifiquement brodé, couvert de pierres précieuses, entouré d’un galon & d’une crépine d’or. […] Les Sauvages de l’Amérique se couvrent d’une peau de Loup ou d’un Tigre, dont ils font pendre la queue par derriere. […] On voit dans les enterremens des gens affublés de noir traîner de longues queues en signe de deuil, jusqu’aux Militaires, qui couvrent leurs tambours de longs crepes, & font traîner leurs armes.

4. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IX. Sentiments de S. Ambroise. » pp. 200-211

Ambroise, et par sa chasteté il couvrait de confusion ceux qui sont engagés dans les liens du mariage : « Et hæc fecit cum adhuc non haberet uxorem. » (Tom. […] Jésus-Christ est notre objet et notre terme, le seul digne de nous ; méprisons tout le reste, pour ne nous occuper que de lui : « Ad Christum oculos dirige, averte à spectaculis et omni sæculari pompa. » Cherchez des plaisirs plus purs et de plus beaux spectacles : le ciel et la terre vous en offriront ; l’éclat de ces astres, qui perce les sombres ténèbres de la nuit ; cette vaste mer et ses abîmes, cette terre et l’émail de ses campagnes, les innombrables troupeaux qui la couvrent ; la variété du plumage, la douceur du ramage de ses oiseaux ; tout l’univers, théâtre de la puissance divine, ne vaut-il pas les fragiles et dangereuses décorations d’une scène criminelle, qui loin de vous satisfaire, ne peut que troubler le repos de votre vie par les justes remords qu’elle fait naître ? […] Elle répondit courageusement au tyran qui voulait la séduire : J’ai un époux à qui je garde fidèlement la foi que je lui ai donnée, j’ai reçu de sa main les plus riches habits des vertus, les plus magnifiques parures de la modestie ; il a ceint ma tête d’une couronne immortelle, il m’a couverte des pierres précieuses de sa grâce, son sang adorable est le vermillon qui pare mes joues ; en l’aimant je deviens plus chaste, ses caresses me rendent plus pure, quand je m’unis à lui il embellit ma virginité. […] Elle vous aborde d’un air engageant avec des discours pleins de douceur, et d’un ton de voix flatteur et insinuant, les cœurs des jeunes gens volent après elle, « facient juneaum avolare corda » ; méprisable par son immodestie, « pudore vilis », couverte de riches habits, les joues peintes de rouge, « genis picta » ; comme elle ne saurait avoir les grâces naïves de la nature, elle s’efforce, en se fardant, d’étaler une beauté empruntée, « aduiterinis fucis affectatæ pulchritudinis lenocinatur species ». […] J’ai couvert mon lit de fleurs, partout s’exhalent les plus douces odeurs, « domum meam cinnamomo » ; les ruisseaux d’essence coulent sur le pavé, « flagrat unguento humus ».

5. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Adam n’eut pas moins qu’Eve honte de sa nudité, & ne voulut pas moins se couvrit de feuilles. […] Si nous étions nés dans un pays froid comme le votre, n’aurions-nous pas soin de nous couvrir le corps ? […] Elles se couvrent le visage de rouge très-foncé. […] Un arbre sans fleurs ne promet aucun fruit ; il en fait esperer abondamment, quand il en est couvert. […] Visage toujours nouveau, confident infidele, vous dévoilez les mysteres que vous couvrez.

6. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

vous l’aimez, vous le désirez, vous y courez ; je vois déjà la mer couverte de vos débris. […] Il ne sert communément que de prétexte pour couvrir le phisique, le vrai but de tous ces beaux sentimens, & il y conduit immanquablement. […] Le premier sentiment qu’éprouva l’homme après son péché, ce fut la honte de sa nudité, & la premiere démarche fut de chercher à se couvrir. […] Vous ne pouvez vous couvrir des prétextes ordinaires du luxe : la naissance ou la dignité ont-elles jamais autorisé une Actrice ? […] Rebecca voyant de loin son époux, se couvrit promptement de son voile : le Roi Abimelech en donna un à Sara.

7. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

On n’a qu’à voir les choses de près, sans les lunettes de l’ivresse & de la passion ; Voltaire & les Voltairistes ne sont que des hommes très-mediocres, couverts du vernis, de l’élégance petillante de quelque étincelle d’esprit, pétris d’un orgueil & d’une presomption inépuisables, pleins d’une aveugle estime d’eux-mêmes, & d’un souverain mépris pour le genre humain. […] Qui a jamais vu une femme toute couverte de lauriers ! […] Les lauriers croissent chez elle ; elle n’a jamais fait un vers, ni une phrase de bonne prose : elle est couverte de lauriers ! […] Devant, derriere, & à côté de ce char, marchoient quantité de gens vêtus de soir, portant des flambeaux, & couverts de masques en forme de têtes de mort. […] Tandis que tout cela marchoit lentement dans les rues, on entendoit de tems en tems des trompettes couvertes de crêpes, qui rendoient un son lugubre, sourd & enroué, comme la trompette qui appellera les morts au dernier jugement.

8. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Renfermées dans leurs maisons, elles reçoivent ceux qui viennent ; mais ne vont chercher personne, ne s’étalent point sur un théâtre, ne paroissent dans les rues que très-modestement couvertes. […] Les hôtels de l’opéra & de la comédie, les environs jusqu’aux porrails & aux corniches, sont couverts de nudités. […] Mais on ne s’attend pas que les livres de la Réligion, qui jusqu’ici s’en étoient garantis, & ne connoissoient que les images pieuses, seroient couverts des mêmes livrées. […] L’histoire nous rapporte plusieurs traits semblables des statues qu’il a fallu mutiler ou couvrir pour arrêter les excès que la vue des nudités faisoit commettre. […] Sont ce des libertins qui les écartent, les brisent, les mutilent, les font couvrir de draperie ?

9. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [G] » pp. 408-415

Le Théâtre, chez eux, était un lieu vaste, accompagné de longs portiques, de galeries couvertes, & de belles allées plantées d’arbres, où le Peuple se promenait, en attendant les Jeux. […] Nous lisons dans Suétone qu’un Acteur qui jouait le Rôle d’Icare, & dont la machine eut malheureusement le même sort, alla tomber près de l’endroit où était placé Néron, & couvrit de sang ceux qui étaient autour de lui. […] Comme il n’y avait que les Portiques & le bâtiment de la Scène qui fussent couverts, on était obligé de tendre sur le reste du Théâtre des voîles soutenues par des mâts & par des cordages, pour défendre les Spectateurs de l’ardeur du soleil. […] Catulus imagina le premier cette commodité ; car il fit couvrir tout l’espace du Théâtre & de l’Amphithéâtre de voîles étendues sur des cordages, qui étaient attachés à des mâts de navires, ou à des troncs d’arbres fichés dans les murs.

10. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

 » Vous avez même par un excès de luxe couvert tout le terrain du théâtre, et introduit l'usage de certains manteaux qui mettent à couvert de la pluie, de peur que le froid de l'hiver ne diminuât le feu de la volupté : « Ne hieme voluptas impudica frigeret. […] N'y eût-il qu'une idole, fût-elle couverte de haillons, c'est toujours une idolâtrie qui offense Dieu. […] Ce ne sont pas tant ces libertins dont on a fait des Dieux, ce sont les démons qui ont inventé tous ces désordres, et se sont couverts de leurs noms ; c'est moins l'idolâtrie qui a formé le théâtre, que le théâtre qui a répandu l'idolâtrie. […] personne ne couvre le poison de fiel, mais il l'assaisonne de quelque chose d'agréable pour engager à le boire. Ainsi le démon cache son venin mortel dans des viandes délicieuses ; regardez comme du poison couvert de miel, tout ce que le théâtre peut avoir de noble, de poli, de judicieux, d'honnête : n'achetez pas votre satisfaction au prix d'un si grand danger.

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