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2. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Je me joins à eux, je lui porte un coup ; ne fuis-je pas aussi coupable qu’eux ? […] Combien en est-il, qui ont prétendu de même n’y aller qu’une seule fois, ou par curiosité, ou par complaisance ; et que l’attrait du Théâtre a tellement séduits tout à coup, qu’ils en sont devenus les partisans les plus zélés et les plus empressés sectateurs. […] Mais tout à coup un cri extraordinaire frappa ses oreilles et excita sa curiosité. […] Je vous avoue, répondit la Princesse, que quelque gaie que je sois en allant à la Comédie, sitô t que je vois les premiers Acteurs paraître sur la scène, je tombe tout à coup dans la plus profonde tristesse. « Voilà, me dis-je à moi-même, des hommes qui se damnent de propos délibéré, pour me divertir.

3. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10

Le caractere de son écuyer n’est pas moins faux : on le donne pour un homme sensé qui n’a jamais lu de livres de chevalerie, & ne peut par conséquent en être infatué, & qui cependant quitte maison, femme & enfans, pour courir avec un fou, qu’il connoît tel, sous l’espérance chimérique d’un gouvernement, & des aventures extravagantes où il n’y a que des coups à gagner, & en gagne en effet en abondance, aussi-bien que son maître : il est cent fois rompu & laisse pour mort, &, contre toutes les regles du moral & du physique, il est sur le champ ressuscité par miracle, & revient en extravagant s’exposer à de nouveaux coups, & mener la vie la plus misérable. Le maître n’est pas moins maltraité ; on lui casse à coups de pierre les dents, la tête, les reins ; il est dix fois renversé de cheval & se brise tout le corps : un quart-d’heure après le voilà sur les étriers, la lance en arrêt, se battant contre des moulins à vent, des troupeaux de moutons, des lions, des chats, des autruches. […] Ce gentilhomme, si bien élevé, si doux, si judicieux, vomit plus de grossieretés contre son écuyer que la plus brutale harangere ; il lui donne des coups de lance sur la tête, l’étend presque mort à ses pieds.

4. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVII. Accidents arrivés dans les spectacles. » pp. 150-153

bm « Que quelqu’accident imprévu, disait Tertullien, vous surprenne au théâtre, qu’un coup de tonnerre, par exemple, vous avertisse des vengeances du Seigneur, aussitôt on vous voit effrayé ; vous vous empressez à porter la main à votre front, pour y tracer le signe de salut ; mais que faites-vous ? […] « Le 26 juillet 1769 on jouait la comédie à Feltri, en Italie, lorsqu’il s’éleva tout à coup une tempête horrible.

5. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVII. On y risque tout par une seule assistance. » pp. 40-44

Ils se trouvent dans celles qui sont les plus propres à leur porter les coups les plus mortels ; à rouvrir des plaies qui avoient été longtems à se fermer, & on demande froidement s’ils sont coupables ! […] Ce fut par-là que son cœur, où il y avoit bien plus de présomption que de force, & qui étoit d’autant plus foible, qu’il avoit compté sur lui-même, au lieu de ne rien attendre que de vous, ô mon Dieu, se trouva blessé tout d’un coup.

6. (1646) Science du chrétien « Des comédies. » pp. 638-643

Le grand Tertullien ne donne qu’un coup de pinceau pour décrire la comédie, mais ses couleurs sont si noires qu’elles donnent de l’horreur. […] Si je croyais que vous et moi dussions jamais assister à ces vilaines comédies, je demanderais à Dieu qu’il envoyât son foudre pour nous écraser, et ce coup du Ciel ne nous serait pas si funeste, que le geste d’un comédien lascif, ou la parole d’une effrontée comédienne.

7. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Le Curé fit son devoir, la dame ayant manqué son coup, se rendit sans peine, & fut remise à son mari. […] Le maréchal de Villars apprenant que le duc de Bervick avoit été tué d’un coup de canon au siège de Philisbourg, s’écria, cet homme a toujours été heureux. […] Malgré cela, il entretenoit des filles qui l’ont tué, & c’est une comédienne (la Favart) qui lui a donné le coup de grace. […] On n’a pas encore vu dresser sur le théatre ce singulier procès-verbal, qui seroit un joli coup de théatre & un beau dénouement, quoiqu’il y en ait souvent d’équivalent. […] Un autre coup de baguette fait sortir de la tente les grands officiers du serrail ; le Grand-Turc étoit au milieu d’eux tout éclatant de pierreries : c’étoit encore l’Electeur déguisé avec ses seigneurs.

8. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

Telles sont les reconnoissances, les lettres ou billets, les poignards, l’évocation des mânes, les oracles, les songes, les coups de tonnerre, les suppositions ? […] Dans l’Electre de Sophocle, la reconnoissance du frere & de la sœur, est la situation la plus brillante, le coup de théatre le plus surprenant. […] Ceux d’Electre viennent d’un coup si barbare que l’ame en frissonne. […] Les Anciens faisoient retentir leur Théatre de coups de tonnerre.

9. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

On entend de loin des coups de fusils, qui, joins à l’air embarrassé des acteurs, parut un coup de théatre si naturel, que tout le monde y applaudit. […] Les objets sont différens, les armes ne sont pas les mêmes, mais c’est le même esprit la même fureur, les mêmes principes, les mêmes effets, par-tout un vrai Machiavélisme, comme parmi les animaux, les oiseaux se battent à coups de bec, les bêtes féroces se déchirent avec leurs griffes, les chiens mordent, les chevaux donnent des coups de pieds, les bœufs frappent à coups de cornes : c’est toujours l’instinct du Machiavélisme.

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