» Mais supposé qu’il n’y ait rien dans les comédies qui puisse blesser l’innocence des jeunes gens, ni exciter en eux des passions dangereuses : supposé que de trente pièces de théâtre il y en ait une qui ne blesse point ouvertement la pureté, et l’innocence : supposé qu’il n’y ait rien dans les ajustements, dans la nudité, et dans les gestes des Comédiennes, qui blesse la modestie, et qui ne réponde à la pureté et à la piété des vierges qu’elles représentent : supposé que les personnes qui y assistent ne puissent inspirer aux jeunes gens l’esprit du monde et de la vanité qui éclate dans leur manière de s’habiller, dans tous leurs gestes, et dans toutes leurs actions : supposé que tout ce qui se passe dans ces représentations malheureuses ne porte point au mal ; que les paroles, les habits, le marcher, la voix, les chants, les regards, les mouvements du corps, le son des instruments, les sujets mêmes et les intrigues des comédies, enfin que tout n’y soit point plein de poison, et n’y respire point l’impureté : Vous ne devez pourtant pas laisser d’empêcher vos enfants, de s’y trouver ; Hom.
Platon définit que la vertu peut prendre une forme visible ; la représentation en donne un à la vertu & au vice, les idées abstraites y prennent un corps, le contraste du caractere prête des forces à la morale ; nous sommes conduits à la vertu par elle-même. […] Ce bel édifice, comme un cabinet de médailles, de coquilles, de curiosités, ou comme une vaste biblotheque, seroit partagé en deux corps pour les deux sexes, & distribué en plusieurs appartemens, garnis en plusieurs étages de tiroirs & de boëtes qui renfermeroient les pelotes, les aigrettes, les boëttes à mouches, les éventails, &c.
Ces signes sont ou attachés au corps de la personne, comme les cicatrices, ou tout à fait extérieurs comme les colliers. […] Jesabel immolée près de ce champ fatal ; cette Peine foulée sous les pieds des chevaux, les chiens désaltérés dans son sang inhumain, & les membres de son corps hideux, déchirés.
« L’histrionat, histrionatus, ou le métier de Farceur, dit donc saint Antonin, n’est pas défendu de lui-même, parce qu’il sert à la recréation de l’homme qui est nécessaire à la vie. » Et en un autre endroit : « Le Jeu scénique ou la Comédie, ludus scenicus, est un mélange de paroles et d’actions qui tend à divertir ; et si on n’y mêle rien de déshonnête, ni d’injurieux à Dieu, ni de préjudiciable au prochain, ce Jeu est un effet de la vertu d’eutrapelle, dont l’esprit fatigué a besoin pour se délasser, comme le corps a besoin de nourriture. […] Car quant à l’exemple de Floridor, à qui la Noblesse, dit-on, a été conservée, il ne prouve autre chose, sinon que le Roi est le Maître, et qu’il fait grâce à qui il lui plaît : nous n’empêcherons pas que le Docteur et ses Confrères ne s’adressent de même à Sa Majesté pour se faire réhabiliter, s’ils se sont autrefois piqué de Noblesse ; mais en attendant, il ne faut pas qu’ils se tiennent pour bien lavés de la tache d’infamie qu’ils ont tous sur le corps. […] Je lui faisais à peu près la même difficulté sur un autre fait de Police, et voici comme il me ferma la bouche : « Monsieur, me dit-il, le Corps politique a sa vermine aussi bien que le Corps naturel ; et quelque soin que nous prenions de l’en purger, il ne nous est pas possible.»
La médecine en corps a été réputée infâme, & chassée de Rome.
La ville de Reims, qui depuis le baptême de Clovis, où elle prétend qu’un Ange lui apporta la Sainte Empoulle, jouit du privilege de sacrer nos Rois, a célébré, par une fête publique, l’époque de la cinquantiéme année du sacre du Roi, le 28 décembre 1772 ; on chanta à ce sujet une Messe solemnelle en musique, à laquelle M. le Coadjuteur officia Pontificalement ; tous les Corps de Ville assisterent à la cérémonie pour laquelle on se servit des ornemens destinés au Sacie ; le Te Deum fut chanté au son des cloches, au bruit du canon & de la mousquéterie.
Ces moyens sont épars dans son livre, traités au long & appuyés par des exemples & des réflexions, on les a ramassés & abrégés, on y a ajouté & retranché, on en a fait un corps, & donné sur un ton dogmatique ce qui n’est qu’historique, on l’a mis sur le compte de S.
De même que les ordures souillent & bouchent les oreilles du corps, les discours, les chansons, les vers licentieux souillent & bouchent celles de l’ame.