Evremond prenne ici les Mœurs, c’est-à-dire, ou par rapport aux règles du Théâtre, ou par rapport à celles de la Morale, les mœurs de la Comédie Anglaise sont très contraires aux mœurs de la Comédie des Anciens. […] Collier, lequel combat la Comédie Anglaise par un parallèle continuel avec celle des Anciens, dont l’Anglaise s’écarte si fort pour ce qui regarde les mœurs. […] Ils verront pour le moins que ni la Tragédie ni la Comédie ne doivent rouler sur une passion qui paraît presque toujours chez eux une vertu et non une faiblesse, ou qui est toujours pernicieuse aux mœurs sous quelque forme qu’ils la représentent. […] Au reste, les noms des Comédies et des Personnages que j’ai cru devoir traduire en Français, se trouveront à la tête du Livre, avec l’Anglais à côté. Cette liste est faite particulièrement pour les Anglais : on y a gardé l’ordre alphabétique : la lettre C. marquera que c’est un nom de Comédie, et la lettre P. que c’est un nom de Personnage habillé en Français.
Comme avec un adversaire aussi redoutable que vous l’êtes, il est bon de prendre ses avantages, et de faire armes de tout au besoin ; je n’ai eu garde de détacher la Comédie du Comédien, qui fait un de ses principaux dangers, comme vous en convenez très équitablement. Mais on ne fait guère de Comédie qui n’ait pour but la représentation, autrement ce serait l’idée de la Comédie qui ne se trouve point : ainsi la pratique en est déjà selon vous très vicieuse. […] Arnaud fut autrefois touché de vos raisons pour la justification de la Comédie prise en elle-même, c’est-à-dire indépendamment des secours pernicieux de l’Acteur. […] Venons à ce que vous dites, que si la Comédie rectifiée et prise en elle-même, ne laisse pas d’être mauvaise, il faut bannir des Eglises les peintures les plus innocentes, comme les Vierges agréables de visage, les Suzanne et les Madelaine. […] Vous avez trop de piété, Monsieur, pour vouloir en dédire Saint Augustin : mais s’il m’était permis de me citer, profane que je suis, après une autorité sacrée, j’oserais vous rappeler une tirade de ma Satire, où j’ai fait voir qu’on ne va point à la Comédie pour se rendre plus vertueux ; qu’on y va seulement dans la vue d’un délassement agréable ; qu’au contraire notre orgueil se rend quelquefois plus fier par le plaisir malin que nous sentons à détourner sur le prochain la peinture des vices qui sont représentés dans les Comédies ; qu’enfin tout le fruit qu’on en retire, c’est d’apprendre le secret d’être vicieux, sans passer pour ridicule.
Dictionnaire de Trévoux, verbo Comédie. […] En 1609, une Ordonnance de Police défendit aux Comédiens de représenter aucunes comédies ou farces, qu’ils ne les eussent communiqué au Procureur du Roi. […] Fagan dans ses nouvelles Observations sur les Comédiens, Paris 1751, souhaite qu’on réforme la Comédie, 1°. […] Le quatrième Traité des Essais de morale de Nicole ; le P. le Brun, dans son Discours sur la Comédie. […] « Le temps où nos bons aïeux, comme dit l’Abbé des Fontaines, pleuroient à nos vieilles comédies, étoit déja passé ».
i Mais si les comédiens et la comédie sont tels qu’il dit, pourquoi l’apprennent-ils à leurs disciples ? […] Otez donc les Rois, chassez les Princes, bannissez la noblesse, exilez les beaux esprits, dépeuplez le monde d’habitants, et lors il n’y aura plus ni comédiens ni comédie. Car, puisque la terre en sa circonférence n’est qu’un théâtre, et les citoyens d’icelle que les acteursam, qui y représentent diversement leur personnagean, comme il a plu au Tout-Puissant les leur approprierao, vous ne pouvez faire que la comédie soit sans monde, ni le monde sans comédie. […] [NDE] Laporte laisse la comédie à ceux qui voudront la voir ou la jouer (« exercer »). Ces étrangers qui ont réduit la comédie à un « cloaque d’impudicité » sont les Italiens, qui jouent aussi à Bourges en 1607 : sur le conflit entre le comédien et le jésuite se greffe la rivalité entre troupes et répertoires.
Le plaisir de la Comédie est un mauvais plaisir, parce qu'il ne vient ordinairement que d'un fond de corruption, qui est excité en nous par ce qu'on y voit. […] Quand on ne sent donc pas la même aversion pour les folles amours et les autres dérèglements que l'on représente dans les Comédies, et qu'on prend plaisir à les envisager, c'est une marque qu'on ne les haït pas, et qu'il s'excite en nous je ne sais quelle inclination pour ces vices, qui naît de la corruption de notre cœur. […] Mais ce qu'il tire de là pour justifier la Comédie, qui est que le Théâtre est maintenant si chaste que l'on n'y saurait souffrir les objets déshonnêtes, est ce qui la condamne manifestement. […] Et par conséquent y ayant encore tant de corruptions et de passions vicieuses dans les Comédies qui paraissent les plus innocentes, c'est une marque qu'on ne haït pas ces dérèglements, puisqu'on prend plaisir à les voir représenter.
Le plaisir de la Comédie est un mauvais plaisir, parce qu'il ne vient ordinairement que d'un fond de corruption, qui est excité en nous par les choses que l'on y voit. […] Quand on ne sent donc pas la même aversion pour les folles amours, et les autres dérèglements qu'on représente dans les Comédies, et qu'on prend plaisir à les regarder, c'est une marque qu'on ne les hait pas, et qu'il s'excite en nous je ne sais quelle inclination pour ces vices, qui naît de la corruption de notre cœur. […] Mais ce qu'il tire de là pour justifier la Comédie, qui est que le Théâtre est maintenant si chaste que l'on n'y saurait souffrir les objets déshonnêtes, est ce qui la condamne manifestement. […] Et par conséquent y ayant encore tant de corruptions, et de passions vicieuses dans les Comédies les plus innocentes, c'est une marque qu'on ne hait pas ces dérèglements, puisqu'on prend plaisir à les voir représenter.
D’ailleurs le venin de la Comédie ne vient pas toujours à grands flots. […] Tr. de la Comédie, ch. […] « On peut donc dire à ceux qui se vantent que la Comédie & les Romans, (tout ce qui a été dit jusqu’à présent de l’une, peur s’appliquer aux autres,) n’excitent pas en eux la moindre mauvaise pensée, qu’ils attendent un peu, le diable saura bien prendre son tems, quand il en trouvera l’occasion favorable. […] Tous les désordres que causent parmi le peuple ces hommes corrompus, ces femmes prostituées & toute cette troupe diabolique qui monte sur le théatre, tous ces désordres, dis-je, retombent sur vous : car s’il n’y avoir point de spectateurs, il n’y auroit point de Spectacles ni de Comédie. […] Tr. de la Comédie, ch.
Tertullien le plus austère de tous nos Ecrivains, dit que les Comédies et les Tragédies étaient les meilleurs Spectacles des anciens, et n'y blâme autre chose que les adultères, et les autres crimes de leurs Dieux, que l'on y représentait avec beaucoup de mépris ; il en condamne le sujet par le peu de respect qu'ils portaient à leur Religion ; mais il ne charge ni d'infamie ni d'anathème ceux qui les représentaient. […] « Ce qu'il y a de plus tolérable, écrit Saint Augustin, ce sont les Comédies et les Tragédies, où les Fables des Poètes sont représentées parmi les Spectacles publics, avec quelques choses indécentes, mais sans aucunes paroles impudentes et dissolues, comme en beaucoup d'autres Jeux du Théâtre. […] Aussi Lactance ne blâme la Comédie et la Tragédie, que pour les sujets qui contenaient quelquefois des Fables malhonnêtes, et non pas l'art du Poète, ni l'exercice des Acteurs « Omissis Evangeliis Comœdias legere, amatoria bulicorum versuum verba canere, Virgilium tenere et Mimorum turpia scripta cantare. » Can. […] Et je ne sais comment il s'est pu faire que certains Canonistes prévenus de l'erreur public, et sans avoir examiné les sentiments des Anciens, ont allégué deux Canons, tirés des paroles de Saint Jérôme, comme une condamnation absolue de la représentation des Poèmes Dramatiques, car il n'en parle point ; il ne s'agit que des Ecclésiastiques qui lisaient les Comédies, au lieu de s'appliquer à l'étude des Ecritures Saintes, et l'on ne peut en tirer aucune conséquence, parce qu'il confond dans cette défense Virgile, et toutes sortes d'Auteurs profanes. En quoi il donne un conseil aux Ecclésiastiques, et non pas un précepte à tous les Chrétiens, autrement il faudrait dire qu'un des plus Saints et des plus doctes Evêques de ce Royaume, qui se faisait lire ordinairement les Comédies de Terence au chevet de son lit, a vécu dans un désordre condamné par les Canons, et que la lecture de Virgile est pernicieuse et criminelle.