La fête commença par une Comédie allégorique au sujet de la fête, sur un theatre dressé dans la grande allée (la fête elle-même étoit une Comédie ou le dénouement d’une Tragédie). […] Il fut à la comédie en grand cortége, & au retour il forma chez lui une brillante assemblée, donna un grand repas & un grand bal, à l’honneur de S. […] Le privilége exclusif de loger la comédie fut autentiquement accordé. […] La comédie y réussit parfaitement : on espere qu’elle dédommagera la République de la perte de la Corse. […] La comédie, ce grand remede à tous les maux, qu’on fe hâta d’établir au plus vîte dans cette île, ne l’a pas encore purgée de cette engeance peccante.
Ce terme qui a un air de badinage, n'est point déplacé en parlant de la comédie. […] On joue partout la comédie. […] Mais réduite à sa juste valeur, quel est le fond d'une comédie ? […] Tous ces petits livrets, ainsi que les petits airs, ne sont que des comédies. […] Je n'ai jamais pu comprendre qu'on laisse aller les jeunes gens à la comédie quand on a quelque soin de leur éducation.
La Comédie a offert une place distinguée à l’Académie Françoise, & l’acceptation de cet illustre corps devient entre les mains de l’Avocat, (p. […] Mais sans trop s’effrayer de ces autorités respectables, l’Avocat reclame les Arrêts favorables à la Comédie Françoise. […] Personne ne devoit être plus prévenu de celle qui vous favorise, Mademoiselle, plus porté à innocenter la Comédie, que les Auteurs dramatiques. […] Comédie. […] Maximes sur la Comédie, nomb. 5.
MONSEIGNEUR, Je n’ai pu apprendre qu’on me croyait dans le monde Auteur d’un libelle fait en faveur de la Comédie, sous le titre de Lettre d’un Théologien, etc. […] Charles dont je me faisais fort ; je ne savais pas bien même ce que c’était que la Comédie Française de la manière qu’elle se joue à Paris, n’ayant jamais lu de Comédies de Molière, et n’en ayant lu que fort peu d’autres et sans application, n’ayant d’ailleurs qu’entendu parler des Rituels sur les Comédiens, sans avoir même lu celui de Paris. C’est ce manque d’attention et de réflexion qui m’avait engagé à prendre dans mon écrit particulier, et que je n’ai jamais voulu rendre public, la défense de la Comédie. […] Il ne m’a pas été difficile de changer mon premier sentiment sur la Comédie, et de prendre celui où je suis présentement. Je suis très convaincu après avoir examiné la chose à fond, que les raisons qu’on apporte d’un côté pour excuser la Comédie sont toutes frivoles, et que celles qu’a l’Eglise au contraire sont très solides et incontestables, quand elle met les Comédiens au nombre de ceux à qui elle refuse dans la maladie le Viatique, à moins qu’ils ne réparent le scandale qu’ils ont donné au public, en renonçant à leur profession, et qu’elle ne les veut pas admettre à recevoir des Ordres, s’ils s’y présentaient.
Comédie. […] Un mari et une femme, gens de qualité, vont à la Comédie. […] Tous deux, parce qu’ils ne font que s’y délasser, que les Comédies d’aujourd’hui sont fort châtiées, que c’est une coutume reçue dans les pays policés, et même à Rome, qui est le centre de la Religion. […] De ces principes, j’ai conclu ailleurs qu’on ne peut pas même permettre d’assister à la première représentation d’une Comédie. 1°. […] On demande si des Communautés Religieuses peuvent représenter en particulier des Pièces de théâtre sur des sujets de piété, avec les habits dont on se sert à la Comédie et à l’Opéra, en n’y admettant point de personnes de dehors.
La Comédie donne des leçons de l’amour impur. […] Tout cependant dans la Comédie annonce ce pernicieux dessein. […] Refl. sur la Comédie, pp. […] « Que veut, disoit le grand Bossuet à un Apologiste de la Comédie, que veut un Corneille dans son Cid ? […] Refl. sur la Comédie, pp.
[frontispice] Les Leçons de Thalie ou les Tableaux des divers ridicules Que la Comédie présente : Portraits, Caractéres, Critique des mœurs, Maximes de conduite propres à la Société [...] […] Si nous cherchons parmi les Modernes de quoi appuyer encore ce sentiment, Rousseau nous dira : « Des fictions la vive liberté, Peint souvent mieux l’austère vérité, Que ne ferait la froideur monacale, D’une lugubre et pesante morale. » Ce n’est pas qu’on prétende ici justifier la Comédie dans toutes ses parties : il est un juste milieu entre deux excès également opposés ; les uns sans aucun examen condamnent absolument ce genre d’écrire comme contraire aux bonnes mœurs. Les autres prennent hautement sa défense dans toutes ses parties : enfin des gens plus raisonnables prétendent qu’il faut regarder la Comédie sous deux points de vue tout à fait différents. Dans le premier, c’est une représentation où l’intrigue, le jeu de théâtre, les situations sont les parties qui forment l’ensemble d’une pièce, parties nécessaires à la vérité, mais qui n’en sont que l’accessoire, destinées à intéresser le Spectateur, mais qui renversent quelquefois le but principal de la Comédie, savoir, la réformation des mœurs. […] Dans le second point de vue, la Comédie est un tableau où l’on voit des caractères, des portraits, une critique fine des mœurs, des exemples de vertu et des sentiments d’honneur, le vice démasqué, le sot orgueil confondu.
Mais il y a encore une autre raison plus grave et plus chrétienne, qui ne permet pas d’étaler la passion de l’amour, même par rapport au licite ; c’est, comme l’a remarqué, en traitant la question de la comédie, un habile homme de nos jourse ; c’est dis-je, que le mariage présuppose la concupiscence, qui selon les règles de la foi est un mal auquel il faut résister : contre lequel par conséquent il faut armer le chrétien. […] Car c’en est une manifeste que de ne pouvoir ni ne vouloir résister à cet ascendant auquel on assujettit dans les comédies les âmes qu’on appelle grandes. […] N’en disons pas davantage, les suites de cette doctrine font frayeur : disons seulement que ces mariages, qui se rompent ou qui se concluent dans les comédies, sont bien éloignés de celui du jeune Tobie et de la jeune SaraTob. […] [NDE] Nicole, « De la Comédie », in Traité de la comédie (1ère version) = Les Visionnaires, ou seconde partie des lettres sur l’Hérésie Imaginaire, contenant les huit dernières, Liège : Adolphe Beyers, 1667, chap.