Il le changea encore à la mort de Molière, & l’établit dans la salle du Palais-Royal, où il est resté jusqu’à l’incendie de 1763, qui contraignit les Directeurs de chercher une nouvelle salle. […] Je prévois que le Théâtre lyrique va bientôt changer de face. […] S’ils avaient fait une sérieuse attention à la plus-part de ses Drames, tant Français qu’Italiens, ils auraient bientôt changé de langage. […] Je demande s’il n’est pas naturel que tel Magicien fasse changer le lieu de la Scène trois ou quatre fois, & que des Dieux opèrent les prodiges les plus étonnans ? […] Mais il faut que le lieu de la Scène ne change qu’au commencement de chaque Acte.
Les anciens philosophes, qui nous ont soutenu que la vertu avait d’elle-même assez de charmes pour n’avoir pas besoin de partisans qui découvrissent sa beauté par une éloquence étudiée, changeraient sans doute de sentiment s’ils pouvaient voir combien les hommes d’aujourd’hui l’ont défigurée sous prétexte de l’embellira. […] Mais changent-elles de nature ou de condition, lorsqu’on change de terme ou de ton pour en parler ? […] Et puisque chacun sait que le théâtre n’a point été destiné pour expliquer la sainteté de nos mystères et l’importance de notre salut, ces sages réformateurs si fort zélés pour notre foi n’ont-ils pas mauvaise grâce de blâmer la comédie, parce que les méchants la peuvent voir sans changer d’inclination ? […] Cher écrivain, de peur qu’en travaillant à vous attirer cette réputation d’homme de bien, vous ne perdiez celle que vous avez d’être fort habile homme et plein d’esprit, je vous conseille en ami de changer de sentiment.
Qu’Orphée commence à jouer du Luth ; qu’au même instant elles paraissent toutes changées, et dansent avec l’ombre qu’elles poursuivent, soit un Symbole bien clair et bien expressif de la douceur d’un Evêque ? Il faudrait pour cela que votre Héros pût par sa douceur changer les furies de l’enfer ; c’est-à-dire, les Démons, ou convertir les damnés, ce qui est une hérésie que vous n’oseriez soutenir.
Vus dans l’eau, ils changent d’apparence ; ce qui étoit droit, paroît brisé ; l’objet paroît flotter avec l’onde. A travers un verre sphérique ou creux tous les rapports des traits sont changé ; à l’aide du clair & des ombres, une surface plane se releve ou se creuse au gré du Peintre ; son pinceau grave des traits aussi profonds que le ciseau du Sculpteur, & dans les reliefs qu’il sçait tracer sur la toile, le toucher démenti par la vue, laisse à douter auquel des deux on doit se fier. […] Cette habitude de soumettre à leurs passions les gens qu’on nous fait aimer, altère & change tellement nos jugemens sur les choses louables, que nous nous accoutumons à honorer la foiblesse d’ame sous le nom de sensibilité, & à traiter d’hommes durs & sans sentimens ceux en qui la sévérité du devoir l’emporte, en toute occasion, sur les affections naturelles. […] J’en dis autant de la Comédie, du rire indécent qu’elle nous arrache, de l’habitude qu’on y prend de tourner tout en ridicule, même les objets les plus sérieux & les plus graves, & de l’effet presque inévitable par lequel elle change en bouffons & plaisans de Théâtre, les plus respectables des Citoyens. […] Les ombres diront-ils, changent d’apparence à divers points de vue ; ce qui n’arrive pas de même aux surfaces planes.
Quelle docilité à profiter des avis, à changer, à retrancher, à ajouter. […] Les hommes efféminés qui s’y mêlent, n’ont pas besoin de changer de sexe, pour n’être que des femmes. […] Qu’on ne prenne pas le change, l’accueil, les caresses dont on les comble, ne supposent point une vraie estime ; on ne fait pour eux que ce que ce libertinage fit toujours en faveur des objets, des complices, des proxénètes ou des flatteurs de la passion ; car elles sont plus prodiguées encore à ceux que leurs désordres en rendent plus indignes, leur orgueil va jusqu’à changer leur nom ; ils rejettent la dénomination de Troupe, qui leur fut toujours donnée, pour prendre celle de Compagnie : à ce nom avilissant, bien digne d’une profession si vile, ils en substituent un plus noble ; cet abus dangereux des termes annonce la décadence des Lettres, aussi-bien que celle des mœurs.
La Tragédie naissante qui n’étoit d’abord que le récit d’une Avanture, fait par un seul Acteur, changea peu à peu de forme par les réflexions que firent les Poëtes en voyant courir le Peuple à ce Spectacle. […] Euripide ayant commencé une Tragédie par ce Vers, Iupiter, dont le nom m’est seulement connu, le tumulte qui s’éleva fut si grand, que le Poëte fut obligé de changer le Vers. […] Lysandre, qui changea le Gouvernement, réprima la liberté des Poëtes Comiques. […] Que de crimes, puisqu’il suffisoit, suivant Platon, d’une nouveauté introduite dans le chant, pour changer tout l’Etat ! […] Elle se consoloit de tomber sous des Maîtres, & d’en changer, pourvu qu’elle pût se flatter de conserver l’empire de l’Esprit.
Celles-ci sont au firmament comme autant de flambeaux que la main du Tout-Puissant a placés dans une distance respective qui ne change point, pour marquer son immutabilité : ces globes mobiles rendent un perpétuel témoignage à sa puissance par leur immensité, puis à sa grandeur par leur élévationbl. […] Moïse, que les Israélites auront pour législateur, voit l’Eternel dans un buisson qui brûle sans se consumer : il jette sa baguette devant Pharaon, laquelle est changée en serpent ; ce monstre disparaît aussitôt sous la forme d’une baguette. Les Egyptiens trouvent l’eau du fleuve changée en sang : à la prière du prophète, le sang se retire, et les eaux recouvrent leur pureté.
La Prusse est le Théatre de l’Opéra, où le coup de sifflet du Philosophe change la décoration à chaque acte. […] Un vrai politique a de plus grandes vues, & n’a pas besoin de changer à tous moment d’opération & de dessein. […] Sa mort changea tout ; Son successeur, qui pensoit fort différemment, rappella ses troupes, se lia avec lui : d’ennemie la Russie devint son alliée. […] Il continua la guerre ; mais tout changea quand il donna dans les erreurs de Luther. […] Je changeai la manœuvre de mes troupes, pour me donner l’air d’une savante Tactique, & les y exerçai beaucoup : cela me réussit.