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38. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Ce ne sont que des acteurs qui changent d’habits. […] La fable de ce drame est prise de ce mauvais livre, a quelques circonstances près, qu’on a changées pour l’accomoder au théatre. […] Le Journal de Trevoux & celui des Savans, qui en ont parlé, semblent avoir changé leur zèle. […] Il prend le change & détruit ses propres vues. […] Il est bien plus raisonnable de demander qui peut être assez insensé pour refuser de changer a la mort, après une vie passée dans le crime.

39. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

L’effet général sera le même sur tous les hommes ; mais les hommes ainsi changés conviendront plus ou moins à leur pays. […] Que deviendrait l’espèce humaine, si l’ordre de l’attaque et de la défense était changé ? […] Tout est changé. […] Je doute que le Peuple Anglais ait beaucoup gagné au change. […] En y pensant mieux, j’ai changé d’opinion.

40. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Epaminondas rendit une charge vile, glorieuse ; et changea l’envie de ses citoyens en admiration pour être toujours splendide et égal à soi-même. […] Pardonnez à l’insuffisance de mon esprit, belle âme, qui en la comparaison de chose incomparable, n’avez semblable que vous : La similitude des pierres précieuses vous offense, elles ont leur être en la terre, et votre origine est au ciel, si ce n’est de celles d’Egypte qui naissent au plus haut de l’Ether : Vous en avez le feu et l’éclair étincelant, et moi pour vous honorer j’en tiens la constance, qui m’a fait entreprendre cette matière qui est une pierre de prix : Voyez que dans ma main elle sera brute en la terre, sans être en œuvre ; donnez-lui sa vraie feuille, la chaleur et le teint selon l’aspect de votre Soleil : affinez son lustre pour la faire étinceler sans nuage, cendre, noirceur, paille, filandre, poudre qui puisse permettre à la lime de mordre ou d’altérer qu’elle ne perde sa couleur qu’en votre flamme, pour se changer, comme le mauvais Saphir en un bon diamant : Et au lieu que j’en fais une Charite sans grâce, relevez-le de celles que vous tenez qui vous font esclaver, dominer et triompher des âmes plus parfaites, pour ne parer vos trophées de dépouilles éteintes en ce combat qui est plus glorieux que ceux de Jupiter, d’Apollon, de Palémon, et d’Archémore : aussi en avez-vous un prix plus excellent que l’olivier, le pommier, l’ache, et le pin : car vous en rapportez les couronnes immortelles qui n’étaient dues qu’aux immortels : et décochant par paroles les sagettes des Muses, comme un second Anthée vous reprenez nouvelles forces, non pas en touchant la terre, mais en vous élevant au ciel, où vos propos nous ravissent, non sur les ailes d’or d’Euripide, mais sur les célestes de Platon, qui portent nos désirs jusques au lieu où la vertu fait sa demeure, nous rassasie du délicieux miel de Python, du nectar de Calliope, purifie nos oreilles, éclaire les yeux de notre esprit humecte nos âmes d’une rosée dont la douceur éteint toute amertume, et ne nous laisse que le regret de voir beaucoup d’hommes mal nésk, qui pour entendre la mélodie Phrygienne ne sont pas atteints d’une divine fureur : mais comme le Temple des Euménides en Athènes rendait frénétique celui qui n’y apportait le respect qui était dû, le vôtre a eu la même propriété : et ainsi que Lycaon fut changé en loup, vous les avez fait transformer en bêtes hurlantes.

41. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XVI. » pp. 69-70

La passion de flatter votre Héros vous transporte de telle sorte, qu’elle vous fait oublier qu’il s’agissait de rendre des honneurs à un Pontife qui n’est que le Ministre de Dieu, et non pas le Dieu même qu’on adore : Et c’est dans cette espèce d’enivrement, que vous poussez la flatterie, jusques à changer sa qualité de Pontife en celle de Dieu.

42. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — TROISIEME PARTIE. Des obstacles qui s’opposent parmi nous à la perfection de la Comédie. » pp. 57-75

Qui ne sait pas que de tout temps l’ambition a changé la face des Etats ; que l’amour de l’or à éteint celui de la vertu ; que par-tout où il y a eu des hommes, on a vu régner tour-à-tour le mensonge, la calomnie, la trahison, le luxe, le libertinage, la perfidie, la mauvaise foi, & généralement tous les vices dont le cœur de l’homme est malheureusement la victime ? […] La Comédie auroit donc la gloire de travailler à la correction des mœurs, au-lieu que jusqu’ici, elle n’en a changé que les manieres, c’est-à-dire que les mœurs restant les mêmes se font seulement reconnoître à des signes différens de ceux d’autrefois.

43. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Le théatre change à chaque scène ; le spectateur a le plaisir de parcourir de contrée en contrée les quatre coins du globe. […] A tout moment elle disoit, le voilà ce coquin, il est toujours le même, il n’a point changé . […] je respire à peine Mon être est-il changé ? […] Que signifie ce galimatias, mon être est-il changé, m’as-tu donné le tien ? […] Il n’a que trop raison de le dire ; la volupté amollit, effémine, change si bien les hommes qu’elle en fait des femmes.

44. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

.° que de changer les habits d’un sexe à l’autre est un péché grief. 2.° C’est un péché, quoique moindre, de se masquer sans changer de sexe : un pere ne peut pas le permettre à ses enfans, & un maître à ses domestiques. 3.° C’est toujours un grand péché de faire & de vendre des masques ; il faut quitter ce métier, ou refuser l’absolution. […] Ce qu’on y change ou ajoute de richesse, d’élégance, de couleur, de figure, dorure, frisure, &c. tout cela est contraire aux loix de l’Eglise. […] Il n’est pas plus permis à l’Ecclésiastique de quitter la soutane qu’au Militaire de changer son uniforme, au Religieux son habit : l’élégance de sa toilette est une vraie mascarade. […] Il s’en fut à la fripperie changer d’habit, & sut le lendemain que la servante étoit bien malade à cause d’une visite que le diable lui avoit rendue, & qu’on disoit dans le quartier que le diable avoit emporté M.

45. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre II. Que les nouveaux Drames sont susceptibles de règles, ainsi que les autres Poèmes. » pp. 121-122

Le nouveau Théâtre change souvent les règles dramatiques.

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