Sophocle, heureusement né pour ce genre de Poésie, avec un grand fond de génie, un goût délicat, une facilité merveilleuse pour l’expression, réduisit la Muse Tragique aux règles de la décence & du vrai ; elle apprit à se contenter d’une démarche noble & assurée, sans orgueil, sans faste, sans cette fierté gigantesque qui est au-dela de ce qu’on appelle héroïque ; il fut intéresser le cœur dans toute l’action, travailla les vers avec soin ; en un mot, il s’éleva par son génie & par son travail, au point que ses Ouvrages sont devenus l’exemple du beau & le modèle des règles. […] Ce génie sublime, qu’on eût appellé tel dans les plus beaux jours d’Athènes & de Rome, franchit presque tout-à-coup les nuances immenses qu’il y avait entre les essais informes de son siècle, & les productions les plus accomplies de l’art. […] Corneille avait cependant connu ce genre, & sembla ne vouloir pas y donner son attache : mais Racine, né avec la délicatesse des passions, un goût exquis, nourri de la lecture des beaux modèles de la Grèce, accommoda la Tragédie, aux mœurs de son siècle & de son Pays. […] Cette liste finit au grand Addisson : le Caton d’Utique de cet illustre Auteur est le plus grand Personnage, & sa Pièce est la plus belle qui soit sur aucun Théâtre. […] Ce serait aller contre le grand but de la Tragédie, que de peindre le vice en beau ; ce but doit être de purger les passions, en mettant sous nos yeux les égaremens où elles nous conduisent, & les périls dans lesquels elles nous précipitent.
Le point d’honneur n’est autre chose que la bravoure, et la bravoure est une qualité estimable dont il est beau de se piquer : elle convient surtout à une Noblesse généreuse appelée par sa naissance, ses privilèges et les vœux qu’elle en a faits, à la défense de l’Etat. […] Je me trompe fort si vous n’avez imaginé un très beau dénouement pour quelque Tragédie ou Comédie dans laquelle le point d’honneur mal entendu serait l’objet de la critique. […] Gresset n’a pas cru s’exposer à la mauvaise humeur du Public, en faisant entendre ces beaux vers de la Tragédie d’Edouard III. […] « Non, direz-vous en style Clinique, il convient d’être seul de son parti, quand on est seul raisonnable » : j’en conviens, mais quand le Public est sage, il est beau sans doute d’être de l’avis du Public. […] Les connaisseurs ont beau les admirer toujours ; si le public les admire encore, c’est plus par honte de s’en dédire que par un vrai sentiment de leurs beautés.
Le Public disoit que nous avions fait dépenser cent mille francs pour nos belles. […] On avoit parcouru tous les théatres de l’Europe pour en tirer le plan, en désigner les beautés & les fondre toutes dans la salle de la comédie de Paris, comme Appelles rassembla les beautés d’Athènes, prit de chacune ce qu’elle avoit de plus beau pour en former sa Venus. Chacun de ces grands Artistes donna son dessein & s’épuisa pour tracer le plus beau ; on cherche avec le plus grand soin dans quel heureux quartier on pourroit le construire, chacun choisit, selon son goût, le spectacle, se promena dans tout Paris, chaque quartier plaida pour être enrichi de ce chef-d’œuvre. […] Germain), à qui tout bonheur je désire, vint aussi aux Italiens bien aimés de nos citoyens ; c’étoit le beau Festin de Pierre, & qui feroit rire une pierre, &c. […] Shakespear a des traits de génie étonnans, égaux & supérieurs aux plus beaux endroits de Corneille ; mais ce ne sont que des traits momentanés, rien de suivi, rien de soutenu, rien d’achevé ; ces éclairs éblouissans laissent dans la plus profonde obscurité.
La Religion, la vertu, la sagesse, la décence le mettroient dans un plus beau jour. […] Mais l’apologiste a beau faire, l’un ne sauve pas l’autre ; il démontre au contraire la frivolité & la dépravation d’un cœur qui combat la vérité connue. […] je suis belle ; toutes les préfaces & annonces des drames disent de même, j’ai un grand talent. […] Brydonne de dissimuler que l’Angleterre vaut encore mieux, & que les Angloises sont plus belles que les Siciliennes. […] Les acteurs auroient tout pardonné ; mais en théatre les beaux yeux font la loi & dégradent les hommes.
La peinture, la sculpture, la gravure ont transmis ses traits à la postérité ; mais n’ont pu lui présenter un beau visage : cet Arléquin étoit fort laid. […] Tous ces beaux titres sont à peu près comme le titre d’Académicien de vingt Académies, que les Ecrivains se donnent. […] On a beau couvrir les acteurs & les spectateurs d’or & d’argent, ce sont des enfans qui vont à cheval sur un bâton, & des enfans qui s’en occupent bien plus à plaindre que des enfans.
Votre inflexible dureté lasse et rebute leur tendresse ; ils ont beau se souvenir que vous êtes leur père, si vous oubliez qu’ils sont vos enfants, le vice l’emportera sur la vertu, le mépris dont vous vous chargez étouffera le respect qu’ils vous doivent. […] Celle dont notre poète s’est moqué particulièrement, qui se réunissait à l’hôtel de Rambouillet, était composée des femmes les plus recommandables par leur rang et leurs vertus, dont un sage, dont Fléchier a fait le plus bel éloge, dont les mœurs en effet étaient les plus édifiantes. […] Oui, d’après toutes les traditions qui les concernent, la douce harmonie d’un commerce pur régnait dans ces assemblées composées de l’élite du sexe, de femmes douées des plus belles qualités de l’âme, dont les petits défauts qu’on leur reprochait tenaient, pour la plupart, à ces qualités supérieures. […] Le bon goût aurait pu attendre l’influence de la belle institution de l’Académie Française, qui devait faire disparaître les équivoques, les obscurités du langage, naturellement et sans inconvénient, de la manière que le soleil dissipe les ombres. […] combien d’actes de dévouement, combien de belles actions et de choses utiles, se font tous les jours par le même mobile, et qui n’en ont pas moins les résultats les plus heureux, dont les auteurs par conséquent n’en doivent pas être moins encouragés !
Deux mots vraiment sublimes, qui présentent le plus beau caractère, & sont le plus bel éloge de ce Prince. […] Que cette passion d’un héros si célebre, auroit produit de belles scénes ! […] On a beau faire, la Clairon l’emporte. […] Emilie a produit Voltaire dans le beau monde. […] Ce qui fit faire ces beaux vers où la tendresse d’une monade, L’.
Il lui prodigue les plus grands éloges, comme à un art agréable, l’un des plus beaux ornemens de la scène. […] Que c’est un beau rôle à jouer ! […] Tout le monde y applaudit, & c’est un des beaux traits que Pline loue dans le panégyrique de ce Prince. […] Au milieu d’un carré formé par quatre allées, on a placé un orchestre qui joue les plus beaux airs ; on danse, on se promène, &c. chacun à son gré. […] A l’entrée de la nuit une belle illumination éclaire toutes ces salles ; le Mercure de juillet 1769 prétend qu’il y a cinq mille lampions, sans compter une infinité de bougies.