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103. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Le ridicule dont la teinte est si vaguement communicative, et qui a de plus l’inconvénient grave de ne pouvoir s’effacer ni par le repentir ni par la réforme, ni même par la perfection des personnes ou des classes qu’il a une fois frappées, on sait bien qu’en effet celles que Molière a ridiculisées ont été flétries, les unes pendant toute leur vie, les autres pendant plusieurs générations ; à peine ces dernières sont-elles relevées aujourd’hui de l’anathème, et on assure que plusieurs personnes, seulement coupables de quelques travers, en sont mortes ! […] Si les gens de ròbe, tant persécutés aussi sur le théâtre, embrouillent les affaires pour avoir plus de raisons de rançonner les clients, les commerçants falsifient les marchandises, vendent à faux poids et à fausses mesures ; le marchand de comestibles nous fait manger des drogues ; le marchand de boissons nous fait boire du poison ; l’orfèvre nous vend des objets d’or plaqué ou mêlé pour de l’or pur ; le bijoutier des pierres fausses pour des pierres fines ; le drapier du drap de Verviers pour du Louviers ; le fripier vend, à faux jour, du drap taché, rapé, rapetassé, en assurant qu’il est tout neuf, et qu’il fera honneur ; le mercier vend de la toile de Rouen pour du Jouy, des mouchoirs brûlés et mauvais teint, pour excellents et bon teint ; le bonnetier de la laine de Picardie pour de la Ségovie ; le chapelier du lapin pour du castor ; le fourreur du loup des Ardennes ou du bois de Bondy pour du loup de Sibérie ; l’épicier de l’eau de mort pour de l’eau-de-vie ; le confiseur du miel pour du sucre : le boulanger n’est ni plus ni moins fripon que les autres ; le rôtisseur vend de vieux coqs déchaussés pour des poulets ; le pâtissier vend des pâtés de sansonnets ou de pierrots pour des pâtés de bécassines ou de mauviettes, et le limonadier de la chicorée pour du café Moka ; le boucher vend de la vache pour du bœuf, et pèse avec le coup de pouce ; le chandelier du suif pour de la bougie ; le tabletier de l’os pour de l’ivoire ; l’imprimeur contrefait, le libraire vend les contrefaçons ; le tailleur met dans son œil, le fournisseur dans sa poche ; les caissiers, receveurs, payeurs, vident les caisses, violent les dépôts, prêtent à usure, grippent des sous, ou emportent tout ; les maçons sont des maisons en musique, ou d’une bâtisse légère, qu’ils vendent pour très-solides ; les architectes, entrepreneurs, peintres, paveurs et toiseurs, comptent des pieds pour des toises, demandent des mille pour des cents ; les horlogers et les médecins, qui travaillent à peu-près également dans l’ombre, par rapport à nous, désorganisent, dérangent nos montres et nos santés pour assurer leurs revenus, et se sont bien payer le tems et l’art qu’ils ont employés à faire le mal. […] Si on n’y voit pas celles que le succès des pièces et des acteurs soit plus assuré, on y voit qu’ils seront écoutés avec des préventions plus favorables, traités plus décemment, et mieux jugés.

104. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Ce même étranger, pour s’assurer le thrône qu’il trouva le moyen d’envahir, fit mourir Antigone, son compétiteur, Hircar, grand Pontife, son aïeul, toute la race des Ammoniens, tous les grands qui lui faisoient ombrage, & une infinité de personnes du commun que les crimes irritoient contre lui ; & pour comble d’horreur des milliers d’enfans, pour envelopper dans ses massacres le Sauveur du monde, parce que le Mages qui étoient venus l’adorer, l’appelloient Le Roi des Juifs. […] Son luxe, sa vanité, ses théatres, lui en assurent à jamais le nom. […] Ils avouerent leur dessein, & montrerent d’un visage assuré le poignard qu’ils avoient préparé, & déclarerent hautement que la piété & le bien public les avoit seuls portés à l’entreprendre, pour conserver la loi de leurs peres, que tout homme de bien doit préférer à la vie.

105. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Mais, ce qui est plus croyable, ils ont fait de grands exploits de galanterie, sur-tout le Marquis de…. qui se donne pour l’un des plus galans personnages, & assure qu’il doit à l’amour tout le succès de ses négociations. […] On l’assura que c’étoit l’original, dont il n’y avoit point de copie ; mais l’Auteur, qui étoit un fripon, en avoit gardé une, qu’il alla vendre cherement aux Libraires d’Amsterdam, qui l’imprimerent. […] J’admire avec quelle confiance on assure que le théatre, aujourd’hui épuré, ne parle qu’avec décence.

106. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Mais enfin obligé de prendre parti, « Les Pères, dit-il, assurent qu’on ne peut pas assister à la Comédie. […] Car en pareille occasion il faut une voix angélique ; et prenant lui-même la parole il assure qu’il « en a confessé plusieurs qui hors du ThéâtrePage 57. […] Un Comique a le secret de montrer aux hommes leurs défauts sans qu’ils s’en puissent fâcher ; il y en a même qui assurent que ses bouffonneries avalent mieux que les plus morales et les plus sérieuses prédications.

107. (1759) Lettre d’un professeur en théologie pp. 3-20

Nous croyons qu’un fait peut être véritable, quoique nous ne comprenions pas la manière dont il est arrivé : &, pour nous persuader de son existence, il nous suffit que des témoins irréprochables nous en assurent.

108. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

Mais ce ne doit être que pour se juger soi-même, se mettre en présence de l’Acteur & du Spectateur à la fois, & s’assurer si ce que l’un dit contente l’autre.

109. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

Voilà les désordres dont les Comédies de Moliere ont un peu arrêté le cours ; car pour la galanterie criminelle, l’envie, la fourberie, l’avarice, la vanité & choses semblables, je ne crois pas que ce comique leur ait fait beaucoup de mal, & l’on peut même assurer qu’il n’y a rien de plus propre à inspirer la coquetterie, que ces piéces ; parce qu’on y tourne perpétuellement en ridicule les soins que les peres & meres prennent de s’opposer aux engagemens amoureux de leurs enfans.

110. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

Se moquer de Dieu devant les yeux de toute une ville, exposer en risée la sainte vérité, faire que les profanes et athées se jouent audacieusement de tout ce qu’on proposera de vie et de mort éternelle, renvoyant le tout aux théâtres des jésuites : ce sera, si l’on croit ces drôles, un passetemps, un vain épouvantail, un jeu de trois jours, un spectacle remplissant les esprits mal assurés de vaines et détestables imaginations.

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