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23. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VI. Ce que c’est que les mariages du théâtre.  » pp. 25-27

Car c’en est une manifeste que de ne pouvoir ni ne vouloir résister à cet ascendant auquel on assujettit dans les comédies les âmes qu’on appelle grandes. […] Ce qu’on y veut, c’en est le mal : ce qu’on y appelle les belles passions, sontf la honte de la nature raisonnable : l’empire d’une fragile et fausse beauté et cette tyrannie qu’on y étale sous les plus belles couleurs flatte la vanité d’un sexe, dégrade la dignité de l’autre, et asservit l’un et l’autre au règne des sens.

24. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXII. Passages de Saint Ambroise et de Saint Jérôme sur les discours qui font rire. » pp. 124-131

, où ce père traite à peu près les mêmes matières que Cicéron a traitées dans le livre de même titre, où ayant trouvé les préceptes que donne cet orateur, et les autres philosophes du siècle : saeculares viri : sur ce qu’on appelle joca, railleries et plaisanteries, mots qui font rire : commence par observer qu’il « n’a rien à dire sur cette partie des préceptes et de la doctrine des gens du siècle : de jocandi disciplina : c’est un lieu, dit-il, à passer pour nous : nobis praetereunda »: et qui ne regarde pas les chrétiens, parce qu’encore, continue-t-il, « qu’il y ait quelquefois des plaisanteries honnêtes et agréables : licet interdum joca honesta ac suavia sint : ils sont contraires à la règle de l’église : ab ecclesiastica abhorrent régula : à cause, dit-il, que nous ne pouvons pratiquer ce que nous ne trouvons point dans les écritures : Quae in scripturis sanctis non reperimus, ea quemadmodum usurpare possumus ?  […] , où expliquant ces deux vices marqués par Saint Paul : stultiloquium, scurrilitas, il dit que le premier, c’est-à-dire, le discours insensé, « est un discours qui n’a aucun sens, ni rien qui soit digne d’un cœur humain ; mais que la plaisanterie, scurrilitas, se fait de dessein prémédité, lorsqu’on cherche pour faire rire des discours polis, ou rustiques, ou malhonnêtes, ou plaisants : vel urbana, vel rustica, vel turpia, vel faceta : qui est, dit-il, ce que nous appelons plaisanterie, jocularitas : mais celle-ci, poursuit-il, doit être bannie entièrement des discours des saints, c’est-à-dire, comme il l’explique des chrétiens, à qui, dit-il, il convient plutôt de pleurer que de rire ». […]  et qui appelle « dureté et rusticité de ne savoir pas faire rire ; et encore de blâmer ceux qui le peuvent faire ».

25. (1607) Conviction véritable du récit fabuleux « letter » pp. 3-26

L’écolier qui faisait ce personnage s’appelle Josué de Villeneuve, et n’y en avait aucun autre qui représentât Dieu, que ce drôleur mentant appelle jésuitique. […] Appelles-tu donc cela, « tout à coup » ? […] Je t’ai dit qu’aucun n’a contrefait Dieu, comme distinct de Jésus-Christ, et que celui qui représentait Jésus-Christ s’appelle Josué de Villeneuve. […] Celui qui habite dedans icelle tour est homme de bien, et honnête personne, appelé Michel Gouille, qui assurera le même que je dis. […] Ce que n’apercevant pas cet étourdi écrivain, n’est-il pas en danger d’être appelé au Consistoirect ?

26. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

, l’appelle S.  […] , l’appelle Tertullien, il prête serment de fidelité à Dieu dans les Sacremens de Baptême & de Confirmation. […] Et voicy en effet comme cette molle & delicate Reine, delicata Regina , l’appelle S. […] Augustin appelle simulachra vitiorumL. 2. de civit. cap. 26. […] quoy, faut-il que je vous appelle à l’école des Payens pour vous y faire des leçons de vertu & de sagesse.

27. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

Je remarque encore deux choses bien considérables, que le Prophète adresse aux Juges : la première est quand il les appelle « des Dieux et les fils du Souverain » : et la seconde, lors qu’il leur dit, « qu’ils mourront comme des hommes » : car par les premières paroles, il leur représente qu’ils sont revêtus de la puissance de Dieu ; que c’est de lui seul qu’ils tiennent leur autorité sur les autres, et qu’ils sont enfants de Dieu non seulement par adoption, comme le reste des hommes, en tant que unis à Dieu par la foi et par la grâce, mais encore par leur établissement dans leurs Charges, par celui qui est le seul et vrai Dieu, au pouvoir duquel ils participent. Or si le Prophète appelle les Juges, « des Dieux, et les enfants de Dieu », n’est ce pas pour les engager doucement et agréablement à se conduire dans l’exercice de leurs Charges chrétiennement, saintement de sans reproche ; puisque ce serait une chose tout à fait honteuse, que des personnes si élevées et qui portent des qualités si glorieuses, se laissassent aller à des injustices, qui leur fissent changer leur nom de Dieux, en celui d’Antéchrists ? […] Le même Tertullien que je viens de citer, parlant de la scène et de l’échafaud des Farceurs, l’appelle « la sacristie de Vénus, le consistoire de l’impudicité, l’arsenal de toute vilenie, qui prend sa grâce et sa gaité, de l’ordure et de la saleté », parce que la voix des Bateleurs, leurs gestes et leurs habits de parade, allument des étincelles de lubricité dans le cœur de ceux qui les écoutent et qui les regardent. […] Si je ne craignais point de faire trop de confusion à ces Bourgeoises, à ces Demoiselles et Dames qui ont tant d’inclination pour les spectacles, lesquelles plaignent bien moins vingt ou trente sols pour les Farceurs, qu’elles ne font un double qu’elles donnent assez rarement à un pauvre ; je leur ferais encore entendre saint Cyprien, lequel parlant des exercices des bateleurs, les nomme « un lieu infâme, publici pudoris lupanarium  », où l’on perd la pudeur et la pudicité, « l’école et la maîtresse de toute impudicité » : Saint Augustin sur les Psaumes, parlant des spectacles, les appelle « les greniers de l’impudicité ».

28. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

De sorte qu’on appelle Comédien, celui qui monte sur un théâtre et qui par le Rôle, dont il s’est chargé, aide aux autres à y représenter publiquement quelque Pièce dramatique, afin de divertir le peuple, et de gagner par là de quoi subsister. […] les appelle des bouffons, bufones et gailhardos. […] déplore le malheur de la Ville de Carthage, d’avoir reçu les Comédiens, que le Roi Alaric avait chassés de Rome : et il appelle la Comédie, une peste encore plus pernicieuse que celle des gladiateurs et du Cirque, et que la ruse du démon a fait succéder à l’idolâtrie […] Il veut bien qu’on puisse donner quelque chose de modéré à ceux, qui donnent ces sortes de divertissements, qu’il appelle selon le langage ordinaire du théâtre Histriones. […] Par le Concile appelé quini sextum ou in trullo, Conc. in trullo. can.

29. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Ces titres remplissent bien l’idée de ce qu’on appelle honneur ! […] Dryden n’oublie pas de faire cette remarque contre Ben Jonson ; mais après tout il daigne bien approuver le dénouement de la pièce et l’appelle un cinquième Acte excellent. […] Je dis à cela que l’on peut appeler Henry IV. et Henry V. des Tragédies, si on veut. […] Ce grand génie appelle De Morib. […] les hommes t’abandonnent pour cette mauvaise marchandise qu’on appelle femme !

30. (1846) Histoire pittoresque des passions « RELIGION » pp. 158-163

Pendant trois siècles de massacres horribles, dans le midi de la France, elle encouragea le crime et les plus noirs forfaits ; plus terrible encore elle introduisit chez tous les peuples chrétiens, la noire inquisition dont les mystères feront à jamais frémir d’horreur ; et partout, et en tous temps, elle sema la discorde, anéantit l’égalité, en convoitant la suprématie et le despotisme, et abusa de ses privilèges, en les employant à satisfaire l’égoïsme et les mauvais penchants de ceux qui étaient appelés à la sanctifier. […] VIII, De Civit., où son opinion est si clairement exprimée dans ce peu de mots : « Et hæc sunt scenicorum tolerabiliora ludorum, comœdiæ scilicet et tragœdiæ » ; oubliant aussi que saint Thomas d’Aquin, à l’exemple du grand saint, avait considéré l’art dramatique, qu’il appelle histrionatus ars, comme nécessaire et indispensable à la société : « Necessarius ad conversationem vitæ humanæ »(art. 3, in resp. ad 3, quæst. 168) , et enfin ignorant peut-être, ce que nous ne voudrions pas admettre, que saint Antonin lui-même, appuyé de l’autorité de saint Thomas, dit dans suæ Summæ, tit. 8, cap. […] Mais jetons un coup d’œil rapide sur les ministres d’une religion austère, sur ceux mêmes qui en suivent extérieurement les préceptes, sur tous ceux qui la font servir à leurs lâches projets, soit pour satisfaire leur envie, soit pour protéger leur ambition, et nous trouverons comme compagnes inséparables de leurs caractères : l’insatiabilité, qui les rend avides de richesses, d’honneurs et de vénération servile ; l’égoïsme, qui les porte à tout faire pour eux-mêmes et à ne rien rapporter aux autres ; insensibilité, qui, après avoir endurci leurs cœurs à la vue des maux qui accablent l’humanité, à l’aspect des souffrances qui précèdent la mort, et que, dans leurs exercices, ils sont appelés à contempler, rend leur âme inaccessible aux douces impressions de la vertu et aux charmes de la sociabilité ; la cupidité, qui les rend sévères pour ceux dont la misère réclame des soins qu’elle ne peut assez récompenser, adulateurs et serviles auprès de ceux à qui les richesses et le faste permettent de faire de nombreux sacrifices.

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