Je vois que Rome encore a des cœurs vertueux. On demande du sang, Rome sera contente. […] Je dois sa mort à Rome, à vous, à nos neveux. […] Non, Rome, moi vivant, tu n’auras point de maître. […] [NDE] Chancellerie à Rome où l’on date les expéditions des bénéfices, les rescrits et autres choses qu’on expédie (Littré).
Les premières, et qui furent introduites de bonne heure en ces divertissements furent les Fables Atellanes, ainsi nommées de la Ville d'Atelle dans la Campanie, qui fut toujours la Province des délices et des voluptés d'Italie, et d'où elles furent transportées à Rome ; Elles étaient comme des Satires agréables, sans aigreur et sans turpitude, et que la vertu Romaine avait accompagnées de bienséance et de modestie, et dont les Acteurs étaient en bien plus grande estime que les Scéniques et Histrions, et jouissaient même de quelques privilèges particuliers, entre autres de sortir du Théâtre avec les habits dont ils s'étaient servis dans leurs représentations ; ce qu'à parler franchement je ne saurais bien comprendre, quoique les Auteurs en fassent grand bruit ; car si l'on entend qu'ils sortaient ainsi de la Scène où ils avaient paru, je ne vois pas quel était leur avantage, ne croyant pas que les autres Histrions y reprissent leurs vêtements ordinaires avant que de disparaître aux yeux du peuple ; et si l'on veut dire qu'ils pouvaient même sortir de ce grand lieu que l'on nommait Théâtre, et aller à travers la Ville jusques dans leur logis, avec les ornements qu'ils avaient portés en jouant leurs Fables, je ne connais point quelle était l'excellence de ce privilège ; car c'était les exposer en mascarades publics aux petits enfants et aux grands idiots, qui n'étaient pas plus sages, à mon avis, dans la Ville de Rome, que dans celle de Paris ; et qui sans doute les auraient suivis avec beaucoup de bruit et de tumulte. […] Ces Fables néanmoins furent jouées dans Rome assez longtemps avant les Poèmes Dramatiques dont l'art ne fut connu du peuple Romain qu'au siècle de Plaute et de Névius, environ cent cinquante ans après les Jeux Scéniques, quand la Comédie et la Tragédie y fut reçue, qui sont la seconde et la troisième espèce des représentations honnêtes, qui furent depuis ajoutées à la pompe des Jeux publics.
Les Censeurs à Rome pour conserver les mœurs avoient demandé les Spectacles. […] A Rome, Cicéron & Pline le jeune nous assurent en parlant des Comédies de Roscius & de Virginius, qu’elles étoient très-pures & très-chastes. […] « La Jeunesse de Rome ne souffrit point que ce genre de Comédie fût souillé par les Acteurs publics. » Juventus ab histrionibus pollui non Passa est. L’Historien de Rome parlant encore un peu plus bas de l’origine de ces Spectacles, dit qu’elle fut pure, mais qu’ils étoient déchus ; & que le désordre étoit presque monté jusq’uà la folie. […] Cependant comme la corruption infecta bientôt le Théâtre de Rome, nous n’offrirons point les Romains comme des modeles.
Car à Rome, ces derniers n’avoient point de Theatre particulier, comme en Grece, où ils avoient l’Orhestre* affectée pour leurs Danseurs. […] aprés celle de Rome, vne cruelle peste ravageant les champs & la ville, on recourut aux Dieux pour en obtenir quelque remede. […] Mummius apres avoir détruit Corinthe, remporta à Rome les Vases d’un celebre Theatre, qu’il avoit trouvé dans cette mal-heureuse Ville, & qu’aux Ieux qui se donnerent à son Triomphe, on en fit parade & on s’en servir sur le Theatre. […] Quelques-uns mesme veulent qu’il ait esté le premier Autheur des Theatres de bois, qu’on a veus à Rome. […] C’est que du temps de Empereurs, il y avoit à la fois dans Rome, trois Theatres & un Amphitheatre, dont ie crois mesme avoir desia dit quelque chose.
Les Comédiens, dit Tite-Live, liv. 39, ayant été appellés dans les premieres sociétés de Rome, perdirent les mœurs. […] Quelqu’efforts que fissent les libertins de Rome, comme ils font parmi nous, pour accréditer les spectacles, en montant eux mêmes sur les treteaux, le sénat proscrivit les Comédiens, & déclara infames ceux qui auroient quelques liaisons avec eux. Ces Comédiens de la Grece que nous venons de conquérir, disoit Caton, sont plus à craindre par la corruption qu’ils répandent dans Rome, que toutes les femmes des Carthaginois. […] Il en diminua, autant qu’il put, le nombre à Rome ; il combattit les partisans dans plusieurs de ses Ouvrages ; il engagea le célebre Pere Concina, Dominicain, à composer un Traité latin contre les spectacles, qui fut imprimé à Rome en 1752. […] N’ont-ils donc ni femmes, ni enfans, ni amis, ni pauvres, répondit un barbare, à qui l’on vantoit les jeux publics de Rome ?
Et c'est pourquoi ceux qui ont voulu introduire des Saints et des Saintes sur le Théâtre ont été contraints de les faire paraître orgueilleux, et de leur mettre dans la bouche des discours plus propres à ces héros de l'ancienne Rome, qu'à des Saints et à des Martyrs. […] « Si mon âme à mes sens était abandonnée, Et se laissait conduire à ces impressions, Que forment en naissant les belles passions. » Et l'humilité de théâtre souffre qu'elle réponde de cette sorte en un autre endroit : « Cette haute puissance à ses vertus rendue, L'égale presque aux rois dont je suis descendue ; Et si Rome et le temps m'en ont ôté le rang, Il m'en demeure encor le courage et le sang.
Si le clergé de France persiste à vouloir excommunier les gens de théâtre, et si des prêtres leur refusent les prières et la sépulture en terre sainte, ils se trouvent, ainsi que nous l’avons déjà dit, en contradiction manifeste avec le souverain pontife à Rome, qui protège les comédiens sans les excommunier, et dont les prédécesseurs eux-mêmes ont fait élever à grands frais des théâtres qui font l’amusement de la capitale du monde chrétien. On compte à Rome au moins huit théâtres, où l’on rencontre journellement des ecclésiastiques, des moines et des prélats qui assistent aux représentations théâtrales. […] Quant à la défense qui empêche les actrices à Rome de monter sur le théâtre, et veut qu’elles soient remplacées par de jeunes castrats, habillés en femmes, ce reproche est plus sérieux.
Ils suppléèrent à Rome à ceux que le Prince avoit retranché, ils n’y suppléroient pas moins parmi nous. […] Les Comédiens ont été vingt fois chassés de Rome par les Empereurs. […] Les Censeurs à Rome, pour conserver les mœurs, avoient demandé les spectacles. […] Les Comédiens à Rome, comme à Paris, étoient fêtés dans les plus belles compagnies. […] Mais il en résulte qu’à Rome le théatre étoit si infame que les Grands & les petits se déshonoroient en y montant.