J’avoue que cette licence effrénée d’un Particulier sans caractère, nourri dans nos Théâtres, qui ose faire publier à Paris un Libelle aussi monstrueux, contre une Nation dont il n’a qu’à se louer, m’a révolté ; et je n’ai pu m’empêcher de faire la critique de son Livre, malgré toute la faveur où sa façon d’écrire et la nouveauté des idées qu’il présente, le mettent aujourd’hui auprès du Public.
[NDE] Jean le Rond d’Alembert, « Genève », in L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Paris, A.
« Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue. » Mais la pièce par elle-même était, ce me semble, de nature à réussir. […] Comment se fait-il, par exemple, que Fanchon continue à demander l’aumône dans les rues de Paris, lorsqu’elle est arrivée à un si haut degré de fortune, que, pour donner passage à des bienfaits qui n’ont ni raison ni mesure, elle est obligée d’emprunter jusqu’à la livrée d’une femme de qualité ? […] Comme il est peu de femmes qui, courant les rues de Paris, puissent, ainsi que Fanchon, amasser des trésors assez abondants, pour les prodiguer avec tant d’indiscrétion au premier venu, cet exemple n’est pas d’un grand poids et d’une grande importance dans la société. […] NDA La grande et constante affluence des citoyens de tous les ordres dans les églises de Paris à l’époque des solennités de la Pâque et du Jubilé, prouve que sur ce point mes craintes étaient injustes et mes plaintes prématurées. […] Devise de la comédie, imaginée par le poète Santeul (Paris 1630) et donnée à l'arlequin Dominique (Bologne 1640) pour qu'il la mette sur la toile de son théatre (Dictionnaire des citations, Le Monde).
La Provence & le Languedoc composaient des espèces de Comédies & des chansons charmantes, tandis que les Prêtres de Paris savaient à peine lire. […] Elle fut jouée en 1470, elle avait alors pour titre, les Tromperies, finesses & subtilités de maître Pierre Pathelin, avocat à Paris.
C’est ainsi qu’a parlé de nos Poëtes un Italien habile, qui les connoissoit, parce qu’il avoit fait un long sejour parmi nous ; & Martelli qui avoit aussi vecu quelque tems à Paris, n’en a parlé qu’avec admiration. […] Riccoboni n’est pas plus favorable à sa Nation, lorsque dans son Histoire des Théâtres, il dit : Tout ce que les Italiens ont fait de mieux en 250 ans en fait d’Ouvrages Dramatiques, ne peut être comparé à ce que la France a produit en 70 ans, & parmi le grand nombre de Tragédies Françoises, qui traduites en Italien ont été si bien reçues en Italie, il y en a beaucoup qui n’ont été représentées qu’une fois ou deux à Paris, c’est-à-dire, que ce que nous rejettons peut encore être bien reçu en Italie.
Boursault, dans une lettre écrite à l’Archevêque de Paris pour la défense des spectacles, donne une raison qui paraît d’abord plausible, mais qui dans le fait est absolument fausse. […] Comme la Cour donne le ton à la capitale, et la capitale aux provinces, c’est d’abord sur le théâtre de la Cour que s’étalent les modes, elles passent de là aux théâtres de Paris, et de ceux-ci tout passe au peuple.
Il est bien vrai qu’une Pièce peut être représentée à Paris & à la Cour, quand il est avéré qu’elle ne contrarie aucune opinion particulière d’aucun des arbitres ; mais on doit sentir, en récompense, que rien n’est moins possible, quand la Pièce n’est pas tout-à-fait insignifiante. […] Vous me diriez qu’ils vivoient au sein d’une démocratie ; comme si le droit des hommes dépendoit de la forme des Gouvernemens, comme si le droit des hommes n’étoit pas le même dans Athènes & dans Paris, sous le trente-neuvième degré & sous le quarante-neuvième, à Tornéo & sous la ligne. […] Cette pièce n’est pas sans doute une école de bonnes mœurs ; mais son immoralité ne seroit pas un titre d’exclusion, à Paris, où l’on représente journellement les farces de Montfleuri, de Dancourt, & de M. de Beaumarchais.
Voltaire, le docteur à la mode, qui fait quelquefois montre de bel esprit, aux dépens du jugement, auroit embouché la plus bruyante trompette, & crié, du ton de son frere Sourdis, dans le Poëme de la Pucelle, Français rougissez de honte, & voyez les judicieux Anglois mettre au nombre de leurs législateurs, un de ces héros que vous condamnez à l’infamie, on l’auroit cru, ou auroit vu suppliques & mémoires présentés au Roi, pour obtenir qu’il fit ouvrir l’Eglise & le Palais aux comédiens, & donner à la nation le glorieux avantage de les compter au nombre des Magistrats & des Chanoines : le Parlement auroit fait des remontrances, le Clergé des mandemens, les arrêts & les excommunications du vieux tems paroîtroient habillées à neuf, les Avocats du bon ton feroient imprimer des factums, les beaux esprits chamailleroient en prose & en vers ; les Gaffés de Paris, & les antichambres de Versailles fairoient passer la cause des foyers aux boutiques, & des boutiques aux halles. […] La destinée des Princes & des Princesses des coulisses, est une affaire aussi chaude à Paris, que l’unité des Parlemens à Londres, où le théatre est fréquenté par un peuple immense, de tous les Etats, & n’est fait que pour divertir, & c’est son vrai point de vue. […] Tel il parut à Paris, à Londres, à Leide, à Vienne, où il passa plusieurs années, & où sa naissance, sa fortune, sa réputation, son esprit, ses connoissances lui procurerent l’accueil le plus favorable.