Silence de l’Ecriture sur les spectacles : il n’y en avait point parmi les Juifs : comment ils sont condamnés dans les saintes Ecritures : passages de saint Jean et de saint Paul. […] Ceux qui voudraient tirer avantage de ce silence, n’auraient encore qu’à autoriser les gladiateurs et toutes les autres horreurs des anciens spectacles, dont l’Ecriture ne parle non plus que des comédies. Les saints Pères qui ont essuyé de pareilles difficultés de la bouche des défenseurs des spectacles, nous ont ouvert le chemin pour leur répondre : que les délectables représentations qui intéressent les hommes dans des inclinations vicieuses, sont proscrites avec elles dans l’Ecriture.
En effet, ajoute-t-il, lisez et relisez l’Ecriture, vous n’y trouverez point de précepte formel et particulier contre la Comédie». […] Mais est-ce une conséquence pour cela que la Comédie ne soit pas défendue dans l’Ecriture par d’autres préceptes de morale plus généraux ? Point du tout : car autrement on pourrait dire que l’Ecriture sainte ne défend en aucun endroit de filouter et de boulinere ; parce qu’il n’y a dans l’Ecriture sainte aucun précepte qui dise, « Tu ne filouteras pas », ou, « Tu ne boulineras pas ». […] Notre Docteur qui ne s’assujettit à aucun ordre, retourne à l’Ecriture sainte expliquée par Albert le Grand, dont il rapporte les paroles, et par où il prétend justifier la Comédie dans les sens de l’Ecriture même. […] Ou plutôt quelle horrible corruption des paroles de l’Ecriture !
N’est-il pas vrai que ce casuiste ne vous a pas apporté un seul passage de l’Ecriture ni des conciles ? […] Cyprien, et aux autres Pères de l’Eglise qui ne vous flattent point, puisqu’ils n’ont point besoin de vous ; aux Pères à qui toute l’Eglise dit en la messe : Vos eslis lux mundi ; aux Pères qui lisaient et qui méditaient jour et nuit l’Ecriture, qui ont reçu le Saint-Esprit pour l’entendre, qui nous sont envoyés de Dieu, pour nous en donner l’intelligence, et qui reprennent aigrement ces folies ? Bref, supposons que tous les théologiens, les Pères et l’Écriture disent que ces badineries sont indifférentes, ce qu’ils n’ont jamais dit et ne diront jamais ; mais supposons qu’ils le disent parlant spéculativement, ce n’est pas à dire qu’il soit vrai en particulier et en hypothèse ; car comme dit Platon et après lui S. […] Comme en effet ils sont dignes de blâme, et vous aussi, et au jugement de Dieu tous ces raisonnements humains, ces arguments spécieux, ces beaux plaidoyers, qu’on étale en faveur de la chair et du monde, seront comme des toiles d’araignées subtilement tissuesf, mais qui se dissipent par un petit vent ; car tous ces raisonnements humains ne sont pas si solides et inébranlables que le ciel et la terre, ni le ciel et la terre qu’une seule parole ou syllabe de l’Écriture ; Facilius est cælum et terram præterire quam unum apicem de lege cadere (Luc 16. 17.). Donc un seul texte de l’Écriture doit avoir plus d’ascendant sur votre esprit, que tous les raisonnements humains : or je vous en ai cité plus de six.
Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. […] Si les spectacles sont absolument mauvais, d'où vient que l'Ecriture ne le condamne pas ? […] C'est une erreur que de croire que l'Ecriture ne condamne pas les spectacles. L'Ecriture les condamne quand elle condamne les concupiscences du siècle. […] Tertulien dit précisément que l'Ecriture en condamnant les concupiscences du siècle, condamne les spectacles.
Dans le Traité des Spectacles Quand même la sainte Ecriture ne défendrait pas aux Chrétiens d'aller aux Spectacles, la pudeur le leur devrait défendre: Lors que l'Ecriture commande quelque chose, elle exprime ce qu'elle commande ; mais lors qu'elle fait quelque défense, il y a des choses si honteuses, qu'elle trouve plus à propos de les défendre seulement en général, sans les exprimer en particulier. […] Mais encore qu'il n'exprime pas ces crimes dans l'Ecriture, il ne laisse pas de les défendre, puisque la sévérité dont il use dans la punition de toutes sortes de crimes, le marque suffisamment, et la raison le fait connaître évidemment. […] Mais qu'est-ce donc que l'Ecriture a défendu ? […] Qu'il s'applique à la lecture de la sainte Ecriture, il y trouvera des Spectacles dignes de la Foi, dont il fait profession ?
.) : Il n’y a rien qui me semble si doux que d’être retiré en ma petite chambre, y lire l’Ecriture sainte, la méditer devant Dieu, en rechercher l’intelligence, en goûter la douceur en repos et en silence ; j’y aurais bien plus de plaisir qu’à vous être ici ennuyeux, à vous étourdir de mes corrections, et perdre mon temps à reprendre des vices que plusieurs n’éviteront pas ; mais l’Ecriture m’épouvante. […] C’est une vérité orthodoxe et d’importance, que les chrétiens curieux de faire leur salut se doivent abstenir de ces divertissements mondains ; ce que je montre par toutes les voies par lesquelles on peut prouver une vérité catholique, à savoir par l’Ecriture et par les Pères, par les conciles et la pratique de la primitive Église, par les exemples, par les raisons et par l’expérience.
Ne sera loisible aux Fidèles d’assister aux Comédies, Tragédies, Farces, Moralités, et autres jeux joués en public ou en particulier, vu que de tout temps cela a été défendu entre les Chrétiens, comme apportant corruption de bonnes mœurs, mais surtout quand l'Ecriture Sainte y est profanée. Néanmoins quand en un Collège il sera trouvé utile à la jeunesse de représenter quelque Histoire, on le pourra tolérer, pourvu qu’elle ne soit comprise en l'Ecriture Sainte, qui n’est baillée pour être jouée, mais purement prêchée, aussi que cela se fasse rarement, et par l’avis du Colloque, qui en verra la composition. […] Un Ministre, Moine Apostat, Concubinaire, excommunie quelque femme pour avoir dansé ou assisté aux danses : Mais où ont-ils trouvé en l’Ecriture que danser est un péché qui mérite Excommunication ?
) Ces premiers chrétiens avaient lu en l’Ecriture, que la dévote Sara, femme du jeune Tobie, invoquant le secours de Dieu en sa grande affliction, lui remontrait qu’elle ne s’était jamais trouvée aux danses, et pourtant elle avait été mariée plus de deux fois14. Ils savaient qu’on lit bien en l’Écriture, que Jésus a souvent pleuré, et non pas qu’il ait ri une seule fois, ni même qu’il ait jamais souri, ni qu’il ait jamais dit une seule parole facétieuse, pas même par récréation, comme S.