Elle n’en vouloit que de jeunes & de belles, elle les formoit à son école. […] Le théatre est une école militaire, & l’Actrice une maîtresse d’escrime ; il s’y forme de grands Officiers & de bons soldats.
» Il ajoute ensuite, que ces spectacles sont des écoles publiques d’impureté Ibid. […] » . « Je crois, dit-il, qu’ils ne savent pas que l’orchestre où tous les spectateurs se voient fréquemment, est comme une école publique d’incontinence pour tous ceux qui y vont avec tant d’empressement. […] « Dans les Théâtres , dit-il, il n’y a que des ris dissolus, des choses honteuses, qu’une pompe diabolique, qu’une dissipation d’esprit, qu’une perte de temps, que des projets d’adultère : ce n’est qu’une Académie d’impureté, et une école d’intempérance.
A la bonne heure : admettons le plaisir comme délassement nécessaire ; les danses & la Musique comme procurant ce délassement : les Drames Français, comme renfermant toujours quelque leçon utile, comme éclairant l’esprit, formant le cœur, nous apprenant à nous tenir sur nos gardes ; le Théâtre de la Nation comme une Ecole du monde, où les jeunes-gens achèveront leur éducation avec moins de danger qu’au milieu de bien des cercles.
Quelle école pour Zima ?
» Ce pompeux panégyrique du théâtre est bon à faire à quelqu’un qui ne l'a jamais vu ; il fait rire ceux qui le connaissent, si l'enthousiasme ne leur met sur les yeux un verre coloré. « Lorsque Julien (on l'a appelé l’Apostat dans tout l'univers pendant quatorze siècles, il a cessé de l'être depuis que toutes les religions sont indifférentes) défendit aux premiers Chrétiens d'enseigner les lettres humaines, et à la jeunesse de les étudier ailleurs que dans les écoles payennes, (les jeunes gens eurent toujours la liberté d'apprendre ce qu'ils voulurent, il n'y eut que les Régents Chrétiens interdits.
Il cite saint Cyprien dans la seconde Epitre, qui nous apprend que les Chrétiens regardaient ces Spectacles comme une grande source de corruption pour les mœurs : le Théâtre était une école d’impudicité, l’Amphithéâtre de cruauté, et saint Augustin ajoute dans le sixième Livre de ses Confessions Chapitre 7. que le Cirque qui paraissait le plus innocent causait des factions, et produisait tous les jours des querelles et des animosités furieuses.
Les Peres ne nomment pas seulement les theatres où l’on jouë ces Pieces criminelles des écoles publiques où l’on enseigne le vice, des trônes où on l’ordonne avec une autorité absoluë, des camps assemblez pour l’aider à défaire les vertus. […] Ces écoles n’enseignent pas seulement le peché, on ne commande pas seulement le peché sur ces trônes ; ces camps ne se contentent pas de nous presser de le commettre ; ces munitions, ces forces ne l’aident pas seulement à nous presser, ces pestes n’en demeurent pas à de simples menaces.
Telemaque, & George Dandin ; des savans & pieux Mandemens sur les matieres ecclésiastiques, & Pourceaugnac, Scapin, Sganarelle ; des Traités de piété, & l’Amphitrion, l’Education des Filles, l’Ecole des Femmes ; des Lettres pleines d’onction, & le Medecin malgré lui ; la Démonstration de l’existence & des attributs de Dieu, & le Tartuffe, le Festin de Pierre ; la parfaite soumission à la Bulle qui condamne les Maximes des Saints, & les scandaleuses déclamations, les insolens sarcasmes contre les plus respectables personnes qui condamnoient la licence de ses farces. […] Hé quelle école pour les mœurs !