Ce qui ne s’observe pas seulement dans la nature de l’homme et dans ses actions, mais aussi dans ses discours : De là est venu que l’Eloquence pour persuader avec plus de force, a mêlé parmi ses préceptes celui de la délectation : c’est ce point qui assaisonne les autres, c’est lui qui donne jour à la doctrine et aux raisons, et de l’activité aux mouvements. […] Il paraît aussi que cette opinion est seulement dans l’esprit du vulgaire comme une maladie épidémique : car pour les Grands ils ne se contentent pas de payer au double les loges, mais ils leur font outre plus de très grands présents estimant ne pouvoir trop récompenser un si agréable travail.
Vous auriez bien de la peine à persuader cela à la plupart de nos Orateurs : ils courent après toutes les pièces d’éloquence, et ne travaillent qu’à les imiter, sans penser seulement à ce que vous appelez des traces accessoires. […] Je veux que lorsqu’il aura entendu quelque Concert, on lui dise pourquoi tel ton charme l’oreille, et un autre la choque ; comment il se peut faire qu’un Musicien entre cent voix qui frappent en même temps le tambour de son oreille, distingue exactement celle qui a fait un faux ton, lui qui ne sait pas seulement s’il a un tambour dans l’oreille : de même comment il arrive que nous entendons divers sons à la fois ; et que nous soyons agités de diverses passions, qui s’expriment sur notre visage par rapport à tout cela.
et néanmoins c’est là seulement qu’elle s’entend. […] Les défenses n’ont pas été portées seulement contre les joueurs, à qui il n’est point permis de jouer ni en public, ni en particulier ; mais encore contre tous les autres qui s’arrêteraient pour les regarder ; on leur fait un crime d’y assister seulement des yeux. […] Monsieur, répondit le Philosophe ; je vous prie seulement de vous souvenir que vous êtes fils de Roi. […] Plût à Dieu que tous les Chasseurs en voulussent user de la sorte, je n’estimerais pas seulement la Chasse pour le divertissement, je l’aimerais encore pour la vertu. […] Le Littré reconnaît seulement liniment = onguent topique.
La morale Chrestienne ne pretend pas de depouiller l’homme de ses passions, elle entreprend seulement de les regler, & de luy en montrer le droit vsage. […] Ie sçais que la Comedie ne demande pas seulement vn Autheur qui la compose qu’elle veut aussi vn Acteur qui la recite, & vn Theâtre où elle soit representée auec les embellissemens qu’il luy peut donner. […] Ie diray seulement, qu’il est constant que Messieurs de l’Academie ont porté la langue Françoise au plus haut point de perfection, & qu’ils vont laisser de si bons preceptes à leurs successeurs, qu’elle s’y pourra conseruer long-temps. […] Car enfin Moliere ne composoit pas seulement de beaux ouurages, il s’áquiroit aussi de son rôle admirablement, il faisoit vn compliment de bonne grace, & estoit à la fois bon Poëte, bon Comedien, & bon Orateur, le vray Trismegiste du Theâtre. […] Mais il n’a pas seulement succedé à Moliere dans la fonction d’Orateur, il luy a succedé aussi dans le soin & le zele qu’il auoit pour les interests communs, & pour toutes les affaires de la Troupe, ayant tout ensemble de l’intelligence & du credit.
On a donné le nom de Comique Larmoyant aux Drames de M. de la Chaussée, où l’on ne voit agir ni des Hèros, ni des Rois, mais seulement des Seigneurs de la Cour.
Et le temps qui est spécialement dédié à la dévotion, ne comprend pas seulement tous les Dimanches de l’année, mais toutes les Fêtes qui sont d’obligation ; parce que suivant la doctrine commune, nous sommes obligés de les passer aussi saintement, que le jour même du Dimanche.
Je vous dirai seulement, Madame, qu’ils m’ont donné sujet d’admirer la diversité des vues que des personnes d’esprit peuvent avoir.
J’examine seulement quel doit être le théâtre dans notre nouvelle constitution, et quelle est l’espece de liberté qui lui convient. […] Je ne conçois pas qu’on puisse seulement faire cette question à un peuple vraiment libre. […] Ces derniers spectacles étoient d’abord soumis à jouer la parade, ensuite on les obligea seulement a conserver toujours le Théatre extérieur. […] L’Archonte avoit le droit de les admettre au concours ; c’est-à-dire, qu’il régloit seulement les rangs, et toutes les comédies d’Aristophane prouvent qu’il n’exerçoit pas la censure.
Ce n’est pas seulement le ridicule que peut avoir l’homme qu’ils se contentent de découvrir ; c’est surtout le caractère dont il est revêtu qu’ils s’efforcent de diffamer. […] Du reste, ils ne s’en tiennent pas à des paroles seulement : ils traduisent l’habit comme le ministère en ridicule : la farce se joue sous des dehors religieux et symboliques de chaque fonction sacrée : l’abus frappe par là davantage, le mépris de la Religion s’insinue avec plus de facilité, et la basse idée qu’on inspire du Sacerdoce revient naturellement à l’esprit, si tôt qu’un Prêtre s’offre à nos yeux. […] Peut-être qu’ils n’étaient pas Prêtres, à proprement parler, mais seulement Augures : c’était eux qui interprétaient les résolutions des Dieux par le chant des oiseaux, par l’inspection des entrailles des bêtes immolées, et par les observations du tonnerre. […] Pour recueillir ensemble tous les anciens Tragiques ; Sénèque se conforme assez à Euripide, et met Tirésias à couvert d’outrages : Œdipe conjure seulement Tirésias, mais sans lui perdre le respect, de révéler la réponse de l’oracle et la personne coupable ; celui-ci s’en excuse d’abord, et enfin le fort de la plainte des Dieux retombe sur Créon.
Saint Thomas en ces endroits parle seulement de certains jeux de théatre, qui sont en quelque façon utiles & même nécessaires pour l’honnête récréation du monde, par maniére de délassement d’esprit ; tels que sont les piéces qu’on représente en nos tragédies, des révolutions de Régnes & d’Empires par le sort des armes ; des histoires tragiques & surprenantes, qui n’excitent que des passions nobles, comme l’admiration, par la singularité des glorieux événemens & de quelques faits prodigieux ; la compassion, par la fatale destinée de quelques illustres malheureux que le sort a outragés nonobstant leur vertu ; tantôt la joie, quelques momens après la tristesse & la douleur ; tous ces mouvemens opposés d’espérance, de force ou de crainte, dont la variété plaît & réjouit innocemment l’esprit sans corrompre le cœur, parceque les mœurs n’y sont aucunement intéressés. […] Car ce n’est pas seulement en France, mais dans tous les Royaumes étrangers. […] Tels sont les fruits de malédiction que portent partout ces indignes spectacles, & les péchés que l’on commet seulement pour en aimer le peril.
Ce ne sont pas seulement les ennemis innombrables des Jésuites, ce sont leurs amis, ce sont les gens du monde, qui sous prétexte de religion, dont quelquefois ils ne s’embarrassent guère, font un crime au P. […] Cette fontaine sacrée jaillit à la vie éternelle, car ce n’est pas seulement du pain que l’homme vit, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. […] L’Ecriture ne fait les chastes délices que de ceux qui l’étudient dans l’esprit qu’elle a été composée ; la loi est alors seulement plus douce que le miel, plus précieuse que l’or, plus brillante que les astres.
Mais ce n’est pas seulement par cette attaque indirecte, peut-être la plus efficace, c’est par bien d’autres endroits qu’il montre son zèle à saper le christianisme. 1.° Il en écarte avec soin et le langage et les idées. […] Mais en cela il ne parle que comme les gens de bien, et ce n’est pas seulement sur le Tartuffe, c’est sur la comédie en général, où il n’avait pas le même intérêt, que ce dénicheur des Saints, qui n’était pas superstitieux, a tenu le langage de la piété. […] On ne peut trop maintenir le respect dû aux Puissances, aux lois de l’Etat : je loue infiniment le zèle de ceux qui leur font rendre un si juste devoir ; je voudrais seulement que Dieu ne fût pas moins respecté, ses lois moins observées, sa morale moins révérée, sa religion, ses Ministres, son culte moins protégé : le Créateur et tout ce qui appartient à son service, le mérite-t-il moins ?
Il en est arrivé de même des Poèmes Dramatiques : car depuis qu'ils ont été retirés des Théâtres anciens consacrés aux faux Dieux, ils n'ont plus été considérés comme une invention des Démons, et n'ayant plus rien de leur vieille et criminelle vénération, ils sont donnés au public, et portés jusques dans le Palais des Rois, sans aucun scrupule d'Idolâtrie ; On les regarde seulement comme les Chefs-d'œuvre d'un bel esprit ; et une parfaite imitation de la vertu des Héros, et tout ce que l'on y peut admirer sont les inventions du Poète, et le beau récit des Acteurs.
ceux qui fréquentent les théâtres songent-ils seulement qu’il y a des vêpres ?
Cette liberté reconnaît sans doute une espèce d’intolérance, mais seulement en matière de dogme, de mystères et de croyances : elle autorise les prêtres de chaque religion à refuser, s’ils le jugent à propos, leurs prières et l’administration des sacrements aux religionnaires de leur croyance, qui ne se conformeraient pas aux devoirs religieux qui leur sont imposés.
Ainsi il fait un exercice continuel d’ambition, de vanité, de fausse tendresse, de vengeance, tout est en combustion chez lui, sans qu’il en sente seulement la fumée parce qu’il en est dehors, l’appareil de son supplice y est tout dressé par le déchaînement des passions sans qu’il l’aperçoive, tout occupé qu’il est de ces aventures imaginaires qui font des plaies très réelles et très profondes dans son âme, il ne voit pas les précipices que ses ennemis lui creusent, et les chaînes qu’ils lui forgent, je pleurais, dit saint Augustin dans les Confessions, une Reine Didon qui s’était tuée par un violent transport de son amour, et je ne pleurais pas mon âme, ô mon Dieu, à qui je donnais la mort, en m’éloignant de vous sa vraie vie, par l’attachement déréglé à ces fictions dangereuses. […] Ils ne s’empareront pas seulement de votre esprit et de votre cœur, ce qui n’est néanmoins que trop suffisant pour vous perdre, ils infecteront encore votre imagination et votre mémoire, en y imprimant des traces qu’ils savent bien réveiller dans les temps les plus favorables à leurs noirs desseins, c’est une semence funeste qui produira en son temps des fruits de mort, si elle ne le fait pas directement, ce sera indirectement en éteignant en vous l’esprit de prières et de dévotion, or qu’est-ce qu’une âme vide de cet esprit ?
Je me demanderai seulement quel fruit la jeunesse peut en retirer. […] Je cite seulement un fait reconnu par tous ceux qui ont un peu étudié l’histoire.
« De tout ce que nous venons de dire, il faut donc conclure que la Poësie imitative non plus que la Peinture, n’a point pour but de nous faire connoître la vérité ; mais seulement de flatter ce ce qu’il y a en nous de plus foible & de moins conforme à la Raison. […] Ainsi donc, ô mon cher Glaucon, lorsque vous rencontrerez de ces effrénés amateurs d’Homere qui vous disent que ce Poëte a instruit la Grece, & qu’on ne peut trop le lire ni l’étudier toute sa vie, ni trop se conformer à ses préceptes si l’on veut bien se conduire parmi les hommes, il leur faut répondre avec amitié, comme à de bonnes gens qui se connoissent en Poësie, & leur avouer qu’Homere est en effet le plus grand des Poëtes, & le premier des Poëtes Tragiques ; mais que pourtant nous ne pouvons recevoir dans notre République d’autres ouvrages de Poësie que les Hymnes & les louanges des Dieux, persuadez que nous sommes que du moment que nous y recevrons cette autre Poësie molle & voluptueuse, ce ne seront plus les Loix ni la Raison qui y regneront, mais seulement la douleur & la volupté. […] Une Piéce qui n’excite ni la Crainte ni la Pitié, mais seulement l’Admiration, comme Cinna, Polieucte, Pompée, Nicoméde, &c. est une Piéce, qui quoique très belle, ne peut suivant la définition d’Aristote, être appellée Tragédie. […] De cette Réflexion d’Aristote qui me paroît très juste, il s’ensuit qu’on ne doit pas représenter les souffrances d’un martyr Chrétien, puisque mettant son bonheur dans ses souffrances, il n’excite ni la Crainte, ni la Pitié ; mais seulement l’Admiration. […] Jean, versassent des larmes ; il est dit seulement qu’ils se tenoient debout aux pieds de la Croix, Stabant.
Le dessein que je me propose est découvert au commencement de mon Ouvrage ; je dirai seulement ici, que je serais charmé d’avoir écrit en abrégé tout ce qui concerne les différens Spectacles ; & d’avoir prouvé que la Comédie-mêlée d’Ariettes est susceptible de toutes les règles, puisqu’on l’appelle un Drame.
Mais que deviendroit cette Bibliotheque, s’il vouloit la réduire aux seules Piéces, je ne dis pas dignes d’être admirées, je dis seulement écrites avec bon sens, & conduites avec vraisemblance ?
Principe réduit à rien le plus grand de tous les commandements, qui est celui qui nous oblige d’aimer Dieu plus que toutes choses, en prétendant qu’il n’est point certain, qu’il oblige jamais par lui-même, mais seulement par accident.
Il ne mériterait pas d’être seulement écouté, s’il ne nous donnait encore une fois Saint Thomas pour garant de ses erreurs.
Saint Thomas pour adoucir ce passage si contraire à l’eutrapélie d’Aristote, dit que ce père a voulu exclure la plaisanterie, non point de la conversation, mais seulement « de la doctrine sacrée, a doctrina sacra »a. a. q. 168. art. 2. ad.
Les chants sacrés ne doivent point représenter le tumulte des passions, mais seulement la majesté de celui à qui ils s’adressent, et l’égalité d’âme de ceux qui les prononcent.
Aussi n’est-ce pas de cela que je veux parler : je dis seulement qu’on peut faire une belle Tragédie sans amour ; je ne dis pas que l’Auteur d’Iphigénie a dû n’en point mettre dans sa Pièce, je ne fais que proposer une pensée qui m’est venue, et nous examinerons ensemble si j’ai raison. […] Est-ce là un petit mal, quand il serait vrai qu’on s’en tiendrait là ; mais souvent on va plus loin, et si une jeune fille qui est sous la conduite de sa mère, ne s’engage à rien de plus qu’à ce que je viens de dire ; jugez un peu ce que peuvent faire celles qui ont plus de liberté, et pour ne pas parler seulement d’elles, jugez de combien de désordres ces spectacles peuvent être cause en tant de jeunes gens à demi corrompus, principalement quand ces beaux sentiments d’Amour sont dans la bouche de personnes bien faites, et de la vertu desquelles on n’est pas trop persuadé. […] On les a aussi représentées ailleurs, et nous avons des Poètes Français qui ont travaillé sur ces sujets ; mais qu’on les ait représentées dans les Collèges, ou ailleurs, cela ne fait rien ni pour ni contre moi : je veux seulement vous faire connaître que ces Histoires fournissent assez de passions et d’intrigues pour une belle Tragédie. […] Je conseillerais seulement aux Auteurs qui introduisent des femmes sur le Théâtre de les faire paraître dans la modestie et la retenue qui est le propre de leur sexe.
Remarquons seulement que le Théâtre qui reçoit des personnages qui lui sont étrangers, doit les faire agir de manière qu’ils ayent toujours un certain rapport avec son genre primitif.
Thomas, il n’y a rien de si facile que de résoudre les questions morales et les cas de conscience, quand on les considère en la thèse ou selon la théorie, dans leur genre ou dans leur espèce, parce qu’une action morale n’est bonne, mauvaise ou indifférente en son espèce, que par le rapport qu’elle a à son objet, selon qu’il est bon, ou mauvais, ou indifférent ; mais il n’y a rien de si malaisé que de résoudre ces mêmes questions en particulier et en hypothèse, parce qu’une action n’est pas bonne en l’individu seulement par son objet, mais par l’assemblage de toutes les circonstances nécessaires, et qu’il ne faut que l’absence d’une bonne circonstance, ou la rencontre d’une mauvaise, pour rendre vicieuse une action qui de soi serait bonne ou indifférente : Bonum ex integra causa, malum ex quolibet defectu.
Alors, les Magistrats de la Grece punissoient un auteur comme un empoisonneur public pour avoir seulement altéré le caractere d’un héros par une intrigue de passion ; alors on vit le plus célebre Auteur d’Athènes condamné par un jugement solemnel pour avoir mis sur la scene un personnage d’impie qui parloit avec trop peu de respect de la Religion. […] Seulement, que quelque accident imprévu vous y surprenne, disoit encore Tertullien : qu’un coup de foudre, par exemple, vous y avertisse des vengeances du Seigneur ; aussi-tôt on vous voit effrayés ; vous vous empressez à porter la main sur votre front pour y tracer le signe du salut. […] J’ajoute que quand même on pourrott le regarder comme indifférent en lui-même, encore ne pourroit-on sans crime y assister, à raison seulement du risque où s’y trouve toujours l’innocence.
Mais les conséquences de ce délire, a-t-on seulement pensé à les entrevoir ? A-t-on seulement soupçonné que, toute vue de religion, de morale, de décence étant mise à part, le bien de la société générale étoit étrangement compromis dans cette fatale substitution ? […] Eussent-ils songé seulement à s’éloigner des limites de leur patrie, s’ils avoient imaginé que les guerriers, dont le sang devoit cimenter la victoire, expireroient dans le camp d’un genre de mort vulgaire ?
Ce n’est pas seulement le langage de tous les Peres, de tous les Prédicateurs, de tous les gens de bien, c’est celui de tout le monde. […] & seq. veut que les Pantomimes soient très-utiles, non pour enseigner les regles de la vertu, ils ne parlent point ; mais pour amuser une multitude de spectateurs dans les Fêtes publiques ; qui ne pouvant pas entendre, pensent voir de fort loin, (la finesse du geste, du coup d’œil, des traits du visage, &c. ne vont pas plus loin ni si loin que le son, ce n’est peut-être que de gros Lazzis ;) on ne connoît pas les grandes ressources du génie pantomime, on peut en faire un spectacle intéressant, (il faudroit être fort habile pour en faire autre chose que de l’amusement,) il est vrai qu’il veut le faire accompagner d’une musique de génie représentative, & très expressive ; car les airs, dit-il, ne sont que l’expression d’une passion cachée, il faut en représenter le motif & la cause, ce qui met dans la nécessité d’un recitatif joué par le pantomime, ce qui eut ramené non les paroles, mais seulement, & même rarement le sentiment. […] Le premier sur le Publicisme des femmes, le second, sur la réforme du théatre, a sa maniere ; il ne parle pas de supprimer le théatre, seul moyen de les réformer ; mais seulement de suprimer la profession des comédiens, & de leur substituer des jeunes gens de l’un & de l’autre sexe, pour lesquels la déclamation seroit un exercice libre & honorable, qu’ils pourroient cultiver sans renoncer à leurs emplois, Magistrat, Avocat, Officier, Marchand, &c.
Ce n’est pas seulement le cérémonial, la dignité, la varieté des presséances, qui fait affecter certain arrangement ; c’est l’intérêt secret de leur beauté. […] Les Peintres étudient avec soin le coloris, il a fait la réputation de plusieurs Artistes célebres : l’art du coloris ne consiste pas seulement à donner à chaque objet sa couleur naturelle, mais à bien assortir les couleurs, de les bien répandre sur le tableau, dans le lointain ou dans le voisinage, dont les couleurs doivent tomber les unes sur les autres, afin de donner à chaque Groupe & à l’ensemble, le degré de teinte & de nuance, qui doit résulter de leur combinaison. […] Le poëte nous dit seulement que c’étoit une espece de glu qu’on répandoit sur tout le visage, en sorte que quand son mari vouloit la toucher il s’engluoit comme un oiseau pris au piege ; viscansur labra mariti .
Et quand Varron dans le jugement qu’il fait des Poëtes, attribüe la Grandeur à Pacuue, & la Mediocrité à Terence, il n’a point dessein de preferer l’vn à l’autre, ny d’estimer dauantage le Grand que le Mediocre : Il veut seulement, Monsievr, par ces deux exemples representer l’idée & la forme des deux genres differens, à sçauoir de la Poësie Tragique, & de la Comique. […] Ils discourent seulement, au lieu de parler ; c’est à dire, ils parlent en beaux esprits, & ne parlent pas en honnestes gens.
celui qui a pour elle moins d’empressement que pour le théatre, ces théatres diaboliques & prostitués, diabolicis theatris, meretricibus (expression singuliere, difficile à rendre en françois ; le théatre n’est pas seulement plein de femmes prostituées, il est comme prostitué lui-même, vendu au crime, il vend le crime, theatris meretricibus). […] Ce ne sont pas seulement des chevaux qui courent, ce sont des blasphêmes, des cris, des querelles, des discours licentieux, que de toutes parts on entend, des femmes de mauvaise vie, par-tout répandues & étalées, des libertins, des gens mous & efféminés.
Il dit seulement que les principaux murs de l’enceinte sont basties de bonnes pierres quarées, mais que tout le dedans est destruit, & qu’il croit que les degrez, & les diverses commoditez internes estoient de bois, que l’on dressoit, ou que l’on demolissoit selon l’occasion. […] Nous dirons seulement deux choses de cet Amphitheatre naturel, qui luy sont singulieres, & par où il doit estre distingué de tous les autres.
J’ai appris dans ce Catéchisme qui nous vient de Rome, au rapport de M. de Voltaire, comme dans celui de Paris et dans tous les autres de l’Univers, que notre vie appartient à Dieu et à la Patrie ; que nous en sommes seulement les dépositaires ; que le véritable honneur consiste à les bien servir ; que le courage est moins dans le mépris de la mort, que dans le motif qui l’inspire ; que la vengeance est un crime, l’homicide un forfait, le suicide une extravagance qui ne peut partir que d’un cerveau troublé par de noires fumées. […] C’est à son école seulement que vous trouverez ces idées autant vraies et exactes, que grandes et sublimes, qui échauffent et embrasent le cœur en même temps qu’elles éclairent l’esprit.
Ils ont tous un cheval figuré en carton peint, c’est-à-dire, seulement la tête et le poitrail d’un côté réunis à la croupe de l’autre, en laissant un vide qui permet aux jeunes cavaliers de placer leurs corps entre deux, pour paraître enjambés sur ce cheval, d’où il pend une sorte de caparaçon, en couleur de rose, pour cacher les jambes des cavaliers. […] Mais ce n’est pas seulement dans la ville d’Aix que nous trouvons l’usage de ces sortes de processions ; celle de Mâcon nous offre un autre exemple aussi bizarre de l’irréflexion du clergé, ou pour mieux dire, des jésuites qui en furent les ordonnateurs, et qui poussèrent l’esprit de l’irréligion jusqu’à choisir un jour de carnaval, pour la représenter ; voici ce que l’on lit dans les Annales de la société de Jésus, tome IV, in-4°, p. 511. […] Je dis universel, parce que ce n’était pas seulement en France que le clergé catholique mêlait des sujets profanes aux choses saintes et aux offices divins ; nous allons nous borner à quelques citations de ces sortes de profanations dans les pays étrangers : A Nivelle, dans le Brabant, la confrérie de Sainte-Gertrude fait, tous les ans, le lendemain de la Pentecôte, une procession solennelle en l’honneur de cette sainte qui est la patronne de la ville. […] Ceux qui prennent cet exercice sont obligés d’y retourner tous les ans, faute de quoi ils tombent malades ; et ce ne sont pas seulement des gens du peuple ou des bourgeois qui font cela, mais aussi des personnes de la plus grande qualité. » A Séville, le nombre des disciplinants va jusqu’à sept ou huit cents ; et ils l’emportent sur ceux de Madrid par la rigueur avec laquelle ils se fustigent. […] On couvrait le modeste animal d’une belle chape, depuis l’église cathédrale jusqu’à Saint-Etienne ; on faisait entrer la jeune fille dans le sanctuaire, et on la plaçait avec son âne du côté de l’évangile : on commençait ensuite la messe solennelle, et après l’épître, on entonnait la célèbre prose qui a été publiée tant de fois, et toujours avec des variantes, parce qu’elle se chantait différemment dans les églises de France ; car ces différences sont trop considérables et trop nombreuses pour les attribuer seulement, comme on l’a fait, à des fautes de copistes.
» Et dans le Canon 9 du Concile de Chalon-sur-Saône de la même année, il est ordonné51 que les Prêtres ne doivent pas seulement rejeter et fuir les Comédiens ; mais qu’ils doivent encore représenter aux Fidèles l’obligation qu’ils ont de les rejeter et de les fuir. […] La seconde est, qu’on ne peut pas dire non plus que Saint Charles ait défendu les Comédies de son temps, par rapport seulement aux grandes impuretés dont elles étaient remplies, puisque ceux qui entreprennent la défense de la Comédie et de la justifier, prétendent que ce grand Prélat ne la condamne que pour les Fêtes et pour les heures du Service divin, et qu’il l’a cru permise les autres jours ; il faut donc supposer que ces grandes impuretés et ces grandes dissolutions n’étaient pas dans ces Comédies : car autrement ce grand Saint ne les aurait pas cru permises les autres jours. […] » On n’est pas seulement obligé d’éviter le péché ; mais encore les choses qui nous y portent ordinairement, dit saint Chrysostome77, Homélie 15. au peuple d’Antioche : il en est en cela, ainsi que remarque ce Père78, comme d’un homme qui marche près du précipice, la crainte seule qu’il doit avoir d’y tomber est capable de l’y précipiter ; ainsi, dit-il, celui qui ne s’éloigne pas entièrement du péché, mais qui s’en approche facilement, doit s’attendre que la crainte dans laquelle il vit le fera tomber dedans. […] Si l’homme n’avait point été corrompu par le péché, et qu’il fût demeuré parfaitement le maître des mouvements de son cœur, on pourrait croire qu’en voyant la représentation d’une chose malhonnête, il laisserait le mauvais plaisir que la chose est capable d’inspirer, pour se rendre seulement sensible à la manière de la représentation ; mais dans l’état de la nature corrompue, ces deux plaisirs sont trop voisins pour pouvoir, moralement parlant, prendre l’un et laisser l’autre. […] Et quand il en serait question, cela ne prouverait pas que la Comédie fut permise les autres jours ; mais seulement que c’est un plus grand péché d’y assister ou de la représenter aux jours et heures particulièrement consacrés par l’Eglise pour honorer Dieu, qu’en un autre temps ; et c’est pour cette raison particulière qu’ils sont plutôt excommuniés.
Mais on s’est trompé : ce n’est pas seulement l’idolâtrie, c’est encore la dangereuse représentation du crime, les leçons du vice, l’apologie des passions, les occasions du péché.
Ce n’est pas seulement en portant la parole que l’Acteur doit éxprimer les passions du Personnage qu’il représente ; il faut qu’il se persuade que pendant le tems qu’il est sur la Scène, tout ce qui s’y passe ne saurait lui être indifférent : ne serai-ce que dans l’instant qu’il parle, qu’il doit paraître ému, agité ?
Disons encore plus à la louange de notre espèce, & cette réfléxion regarde particulièrement la Tragédie ; par un penchant naturel, qui subsiste toujours en nous malgré nos vices, & qui prouve que nous sommes faits pour vivre en société ; ce n’est pas seulement aux incidens, aux malheurs réels, que nous voyons arriver sous nos yeux, que nous prenons vivement part ; dès qu’on nous peint avec des couleurs vraisemblables, ou avec un crayon énergique, des revers auxquels l’on peut être sujet, nous sommes émus & affectés.
L’Amphithéâtre destiné aux femmes seulement, deux cents livres, ci…… 200 l.
.… nul ne s’attribue à soi-même cet honneur, mais il faut y être appelé de Dieu comme Aaron. » C’est ce divin modèle du Fils de Dieu qu’ont toujours suivi et imité tous les véritables Pasteurs : Et l’Eglise n’en honore aucun comme Saint, dont elle ne puisse dire ce qui est marqué dans le Bréviaire de Paris pour le commun des Pontifes : « Ille non vano tenuit tremendam Spiritu sedem, proprio nec ausu, Sed sacrum jussus Domino vocante Sumpsit honorem. » Les Saints n’ont pas seulement été éloignés de cette ambition pour les charges de l’Eglise, qui fait, pour parler conformément à votre allégorie, que l’on se jette après, qu’on tâche de s’en saisir et qu’on y court en dansant, c’est-à-dire dans une disposition bien contraire à cette crainte et cette frayeur que leur humilité leur a toujours inspirée, mais ils ont encore marqué quels étaient sur cela leurs sentiments, et qui selon eux étaient les plus dignes de ces charges.
Si elles les tolèrent, c'est qu'elles ne sont pas établies pour remédier à tous les maux, mais seulement à ceux qui attaquent directement la Société.
En effet, il est certain que les caractères étaient très propres à amener la réforme, si on les avait introduits dans l’intention de corriger le Théâtre ; mais ce ne fut point là l’esprit dans lequel on nous les présenta : On prétendit seulement corriger les ridicules qui influent sur les mœurs ; et, à la vérité, on y parvint en partie et à quelques égards ; mais on peut dire aussi que, de la même main, on présenta au malade la médecine et le poison tout à la fois.
a « Les Prêtres doivent s’éloigner de tous les objets qui ne font que charmer les oreilles & surprendre les yeux par des apparences vaines & pernicieuses, & ils ne doivent pas seulement rejetter & fuir les comédiens, les farceurs, & les jeux deshonnêtes, mais ils doivent encore representer aux Fidéles l’obligation où ils sont de les rejetter & de les fuir. » 3. […] « Les Chrêtiens, dit-ila, ont pris des anciens Romains la folle coûtume de se masquer non pas un ou deux jours seulement comme eux, mais deux mois entiers avant le Carême, non pour honorer quelque fête, ainsi qu’il se pratiquoit autrefois à Rome, mais par le seule passion de faire les foüs. […] « Car enfin, dit admirablement saint Jean Chrysostomee , nous ne sommes pas seulement obligez d’éviter les pechez, mais nous devons encore fuir les choses mêmes qui nous paroissent indifferentes, & qui portent neanmoins insensiblement au peché. […] Il ne nous en a pas donné pour sauter avec impudence comme des chameaux : car ce ne sont pas seulement les femmes qui sautent d’une maniere honteuse, les chameaux le font aussi ; mais il nous en a donné pour nous tenir ferme dans les Cœurs des Anges.
Saint Cyprien dans un Traité qu’il a aussi composé sur les Spectacles, ne les condamne pas seulement par rapport à l’idolâtrie ; il suppose que quand il n’y aurait même rien de mauvais, il serait toujours très malséant à un homme qui fait profession du Christianisme d’y assister S. […] » que les Prêtres ne doivent pas seulement rejeter et fuir les Comédiens ; mais qu’ils doivent encore représenter aux fidèles l’obligation qu’ils ont de les rejeter et de les fuir. […] » L’on objecte que Saint Bernard dans un de ses ouvrages, traite les spectacles de vanité seulement, et dit qu’il ne fait pas de plus grandes imprécations à ceux qui assistent aux spectacles, sinon qu’ils courent toujours après, puisqu’ils fuient la paix d’un agréable repos, pour se repaître d’un plaisir qui n’est qu’une inquiétude curieuse. […] On n’est pas seulement obligé d’éviter le péché, mais encore les choses qui nous y portent ordinairement, dit Saint Chrysostome Chrysost. […] Et quand il en serait question, cela ne prouverait pas que la Comédie fût permise les autres jours, mais seulement que c’est un plus grand péché d’y assister et de la représenter aux jours et heures particulièrement consacrés par l’Eglise pour honorer Dieu, qu’en un autre temps ; et c’est pour cette raison particulière qu’ils sont plutôt excommuniés.
Quand je dis qu’il y ait beaucoup d’action dans un Opéra, je n’ai garde d’entendre qu’il soit rempli d’événemens ; je recommande seulement que les Acteurs restent très peu sur la Scène, qu’ils soient toujours en mouvement, qu’ils aillent & qu’ils viennent. […] Ce que je dis ici n’est point pour me déclarer en faveur de ceux qui soutiennent que le dénouement peut être connu sans préjudicier à l’intérêt ; c’est seulement pour avertir qu’on est libre de le faire des deux façons.
En vous accordant (ce qui n’est point mon avis) qu’un Ecrivain Philosophe doit quelquefois dissimuler sa pensée par respect pour sa Nation, vous conviendrez du moins qu’il doit ce respect seulement à la génération qui existe, & qu’il ne doit que la vérité aux générations qui ne sont plus. […] Je proposerai des loix, non pas seulement sur le Théâtre, mais sur tout ce qui est relatif à la publication de la pensée. […] Mais si, quand il faut de puissans remèdes, on nous donne des palliatifs ; si l’on veut ménager encore les prétentions arbitraires, & cet empire de l’habitude, cette autorité des anciens usages ; si l’on se contente de remplacer un Gouvernement absurde par un Gouvernement supportable ; si l’on ne fait que perfectionner le mal, pour me servir de l’expression du vertueux Turgot ; si, quand il faut établir une grande constitution politique, on s’occupe de quelques détails seulement ; si l’on oublie un instant que les loix doivent également protéger tous les Ordres de Citoyens, que toute acception de personne ou d’état, est une chose monstrueuse en législation, que tout ce qui ne gêne point l’ordre public doit être permis aux Citoyens, & que par une conséquence nécessaire, il doit être permis de publier ses pensées, en tout ce qui ne gêne point l’ordre public, de quelque manière, sous quelque forme que ce soit, par la voie de l’Impression, sur le Théâtre, dans la Chaire & dans les Tribunaux ; si l’on néglige cette portion importante de la liberté individuelle ; la France ne pourra point se vanter d’avoir une bonne constitution : les ames fières & généreuses, que le sort a fait naître en nos climats, envieront encore la liberté Angloise que nous devions surpasser : nous perdrons, peut-être pour des siècles, l’occasion si belle qui se présente à nous, de fonder une puissance publique ; & les Philosophes François, écrasés, comme autrefois, sous la foule des tyrans, seront contraints de sacrifier aux préjugés, ou de quitter le pays qui les a vu naître pour aller chercher une Patrie ; car il n’y a point de Patrie sans liberté.
Nous avons seulement voulu faire sentir le caractere des amours du théatre, l’aveuglement & le malheur de ceux qui s’y livrent, même des plus grands Princes. […] Ce n’est pas en elles une inclination vitieuse, c’est une facilité nonchalante ; elles péchent seulement pour n’avoir pas la force de se défendre. […] Ce genre de spectacle très couteux & très-difficile dans l’exécution est plus effrayant qu’agréable, & peut seulement servir à faire voir l’habileté de l’Artificier.
Il faut une religion pour le peuple ; un Roi est mal-adroit s’il souffre qu’on en abuse : mais il n’est pas sage d’en avoir lui-même, il doit seulement en faire semblant. […] Y a-t-il quelque traité à faire, si nous nous souvenons seulement que nous sommes Chrétiens, tout est perdu, nous sommes dupé : dans la guerre le moindre scrupule gâte tout. […] Sans souiller dans les histoires anciennes & modernes, voyez seulement les Russes, il n’y a que des bêtes entousiasmées qui puissent agir comme eux.
Il est bien vrai que Dauphin fait d’abord l’insolente déclaration dont il s’agit ; mais il fallait ajouter que lorsqu’on parle seulement à Dauphin d’un tête-à-tête ; loin de s’y engager, il marque sur cela sa répugnance, et ne veut point y entendre. […] Cet habile Rhéteur n’exclut pas seulement toute saleté grossière du genre railleur, il en retranche même sans exception toute mauvaise équivoque : il veut « de l’honnêteté dans la pensée aussi bien que dans les mots qui l’expriment : il veut qu’un homme de probité conserve je ne sais quelle pudeur jusques dans les petites libertés qui lui échappent, et qu’il parle toujours avec retenue et conformément à son caractère : il ajoute que le ris coûte trop cher si on l’achète aux dépens de la vertu : » Instit. […] Cette conduite de Sophocle n’est pas seulement plus instructive que l’autre ; elle est encore plus naturelle.
C’est rendre seulement justice aux hommes et leur apprendre, ce qui n’est que trop vrai que les femmes qu’ils méprisent sont plus estimables qu’eux. […] Médire, c’est dire du mal : or dans ce sens le Spartiate est un imbécile, de se fâcher contre quelqu’un qui loue au lieu de médire : si c’est un reproche fin au panégyriste de ce que, par des louanges hyperboliques, il s’empêchait d’être cru, ce n’est plus blâmer la louange, c’est blâmer seulement une exagération préjudiciable à l’éloge : en ce sens, le Spartiate est un homme d’esprit, sans que cela prouve qu’il n’était pas permis à Lacédémone de dire du bien d’une honnête femme. […] Elle fait des Vers par lesquels elle prouve que le génie n’est pas réservé seulement aux hommes : que ne puis-je traduire dignement une Tragédie qu’elle achève maintenant !
Ainsi les sens n’y sont pas seulement séduits par l’extérieur, mais l’âme y est attaquée par tous les endroits où sa corruption est sensible : car elle n’aime ces choses au dehors que parce qu’elles sont les images de ses maladies.
par la grâce de Dieu Roi de France, savoir faisons, à tous présents et avenir : Nous avons reçu l’humble supplication de nos bien-aimés, les Maîtres, Gouverneurs et Confrères de la Confrérie de la Passion et Résurrection de Notre-Seigneur, fondée en l’Eglise de la Trinité à Paris : contenant que comme pour le fait d’aucuns Mystères de Saints, de Saintes, et mêmement du Mystère de la Passion, qu’ils ont commencé dernièrement, et sont prêts de faire encore devant Nous, comme autrefois avaient fait, et lesquels ils n’ont pû bonnement continuer, parce que Nous n’y avons pas pû être lors présents, ou quel fait et Mystère ladite Confrérie a moult frayé et dépensé du sien, et aussi ont fait les Confrères chacun d’eux proportionnablement ; disant en outre que s’ils jouaient publiquement et en commun, que ce serait le profit de ladite Confrérie ; ce que faire ils ne pouvaient bonnement sans notre congé et licence ; requérant sur ce notre gracieuse Provision : Nous qui voulons et désirons le bien, profit et utilité de ladite Confrérie, et les droits et revenus d’icelle être par Nous accrus et augmentés de grâce et privilèges, afin qu’un chacun par dévotion se puisse adjoindre et mettre en leur Compagnie ; à iceux Maîtres, Gouverneurs et Confrères d’icelle Confrérie de la Passion de Notredit Seigneur, avons donné et octroyé de grâce spéciale, pleine puissance et autorité Royale, cette fois pour toutes, et à toujours perpétuellement, par la teneur de ces présentes Lettres, autorité, congé et licence, de faire jouer quelque Mystère que ce soit, soit de la Passion et Résurrection, ou autre quelconque, tant de Saints comme de Saintes qu’ils voudront élire, et mettre sus toutes et quantes fois qu’il leur plaira, soit devant Nous, notre Commun ou ailleurs, tant en recors qu’autrement, et d’eux convoquer, communiquer, et assembler en quelconque lieu et place licite à ce faire, qu’ils pourront trouver en notre Ville de Paris, comme en la Prévôté et Vicomté ou Banlieue d’icelle, présents à ce trois, deux ou un de nos Officiers qu’ils voudront élire, sans pour ce commettre offense aucune envers Nous et Justice ; et lesquels Maîtres, Gouverneurs, et Confrères dessus dits, et un chacun d’eux, durant les jours desquels ledit Mystère qu’ils joueront se fera, soit devant Nous, ou ailleurs, tant en recors qu’autrement, ainsi et par la manière que dit est, puissent aller et venir, passer et repasser paisiblement, vêtus, habillés et ordonnés un chacun d’eux, en tel état ainsi que le cas le désirera, et comme il appartiendra, selon l’ordonnance dudit Mystère, sans détourner ou empêcher : et en pleine confirmation et sûreté, Nous iceux Confrères, Gouverneurs et Maîtres, de notre plus abondante grâce, avons mis en notre protection et sauvegarde, durant le recors d’iceux jeux, et tant comme ils joueront seulement, sans pour ce leur méfaire, ou à aucuns d’eux à cette occasion, ne autrement.
Ainsi les sens n’y sont pas seulement séduits par l’extérieur, mais l’âme y est attaquée par tous les endroits où sa corruption est sensible.
est né bon, je le pense, et crois l’avoir prouvé ; la source de l’intérêt qui nous attache à ce qui est honnête, et nous inspire de l’aversion pour le mal, est en nous, et non dans les Pièces ; il n’y a point d’art pour faire naître cet intérêt, mais seulement pour s’en prévaloir.
Mais comme dans ce denouement il ne s’agiroit pas seulement de lui, mais du sort de l’Empire, après nous être mis à la place de Titus, mettons-nous un moment à la place des Romains, qui vont être privés du bonheur dont ils espéroient jouir sous son regne. […] Sur nos Theatres, jamais la vertu n’a fait rire : je ne dis pas seulement les honnêtes gens ; mais même ses plus grands ennemis, ceux qui s’en sont éloignés par leurs déreglemens. […] On n’apprend point à la Comedie à manquer de respect aux vieillards ; mais seulement à ne pas donner à leurs opinions un consentement sans examen. […] Si jamais il vous prend fantaisie de créer une nouvelle Republique, à l’imitation de Platon, admettez-y les histrions de place, les saltinbanques ; protegez, encouragez les tavernes, plaisirs selon vous bien supérieurs aux spectacles, & dont vous celebrez l’innocence ; que ces amusemens exquis fassent les délices de votre colonie, il est beau d’être le fondateur d’une nouvelle secte de Philosophie, & le législateur d’un peuple heureux : dispensez-vous seulement de proposer à vos nouveaux habitans, comme le modele parfait d’un divertissement public, cette danse où les vieillards, les hommes faits, & les enfans, accompagnoient leurs sauts de cette chanson que vous avez traduite de Plutarque, & que je vous rappelle ici : Nous avons été jadis jeunes vaillans & hardis ; nous le sommes maintenant à l’épreuve à tout venant ; & nous bientôt le serons, qui tous vous surpasserons.
Virgile lui-même étoit mécontent de son Eneide, parce qu’il sentoit combien il lui étoit difficile d’atteindre à Homere : & Horace, qui ne pouvoit pas ne point connoître ce grand Ouvrage de son ami, quoiqu’il ne fût point encore public, quand il parle de Virgile, dit seulement que les Muses champêtres lui ont accordé leurs graces, parce qu’en effet Virgile est par ces Muses au-dessus de Théocrite & d’Hesiode. […] Ce n’est pas seulement la populace qu’Horace accuse, puisqu’il nous dit que dans l’Ordre même des Chevaliers on préféroit le plaisir des yeux à celui des oreilles : Equitis quoque jam migravit ab aure voluptas.
L’Auteur remarque d’abord que saint Thomas parle seulement par occasion de la Comédie dans l’article 2. et 3. de la 2. 2. q. 168. […] Sect. 12. et il cite seulement ces deux mots, Ludus scenicus.
Les hommes et les femmes y traitent l’amour avec une retenue et avec une modestie qui sont dignes d’admiration, surtout lorsqu’on les compare à la licence qui règne ordinairement sur le Théâtre ; et, quoique ce soient des personnes du plus haut rang qui nous y donnent des leçons d’une si belle conduite et d’une si rare modération, ce n’est pas seulement pour les Princesses et pour les Seigneurs que cette Pièce est instructive ; les personnes de la plus basse naissance en peuvent tirer les mêmes avantages. […] A l’égard des hommes, la corruption est parvenue à un tel degré sur ce point, qu’il me paraît inutile d’en parler ; je me contenterai seulement de citer et d’adopter la maxime d’un Auteur recommandable qui ne craint pas de dire, qu’il n’y a plus d’honnêtes gens dans le monde, parce que la façon avec laquelle on traite aujourd’hui la passion d’amour déshonnore également tous les hommes.
Il s’ensuivra seulement que les Auteurs dramatiques n’auront réellement mérité de leur patrie, que lorsqu’ils auront joint l’utile à l’agréable. […] Je n’oublierais pas assurément Dom Sanche, si l’Auteur, comme vous l’avez très ingénieusement démêlé en parlant de Molière, n’eût, à l’exemple de ce fameux Comique, défiguré un si bel ouvrage par un dénouement postiche, contraire aux mœurs établies dans les quatre premiers actes de la pièce, et amené seulement pour ne pas blesser les préjugés de sa nation, et pour s’assurer davantage des applaudissements du parterre, qu’il a préférés aux éloges du sage3 et au but le plus noble qu’ait pu se proposer l’art dramatique.
Au moment où j’écris, un Corps Céleste, nouveau à nos regards, est descendu sur l’Horison ; mais ce spectacle, également frappant pour les Esprits éclairés & pour le Vulgaire, amuse seulement la frivole curiosité, quand il doit élever nos réflexions.
La décision n’appartient qu’aux Juges dont le caractere est émané du thrône & de Dieu même ; un simple Avocat étant un homme isolé, ses avis ne sont nullement des Arrêts ni des Sentences définitives : son ministére n’a lieu que dans la justice contentieuse, il discute les différents & le Sénat prononce, déterminé seulement par la force des preuves, & n’ayant aucun égard à son autorité.
Nous n’avons plus des chœurs comme les anciens, cette lueur même momentanée est éclipsée ; nous avons seulement dans les opéras une sorte de chœur qui est fort peu soumis aux loix d’Horace.
D’où peu donc venir ce plaisir extrême, qui accompagne seulement le danger où se trouvent nos semblables ?
Nous ne lisons quasi aucun des Anciens, qui ait parlé de cette matière, qui ne reprenne beaucoup tels jeux : lesquels je suis aussi certain que les magistrats Chrétiens n’approuvent aucunement, ains étant chargés du pesant faix d’une si grande police, les permettent seulement, comme nous avons vu les prêches des hérétiques et bordeauxv publics être permis, en intention d’éviter plus grands maux : mais toutefois s’il fallait permettre le mal, il me semble du tout intolérable que ce soit sous le titre de la Passion, comme il ne serait loisible et ne devrait être permis aux femmes débauchées, se titrer de la confrérie de la très sacrée et très pure vierge Marie mère de Dieu.
Car au lieu de se rendre avec fidélité, et avec ferveur aux divins Offices, ils s’occupent à danser, et à dire des chansons profanes et indécentes ; et ils ne se causent pas seulement du dommage à eux-mêmes, en souillant la pureté de leur conscience par les péchés qu’ils commettent ; mais ils troublent les autres dans leurs dévotions. » c.
Ils veulent être remués, agités, vivement excités, à condition toutefois que ce ne soit pas en leur inspirant des remords, en faisant porter leur terreur et leur pitié sur leur propre misère, mais seulement en les attachant à de vaines fictions, où l’ombre qu’ils poursuivent puisse leur faire oublier la réalité ; où on les intéresse par le spectacle de passions et de malheurs qui ne soient ni trop loin d’eux ni trop près, et qu’ils puissent envisager sans un retour douloureux et pénible sur leur propre cœur ; à condition encore que, si on veut les forcer à rire de leurs propres faiblesses, ce soit sans ôter à leurs passions les espèces de dédommagements qui leur importent le plus sans faire souffrir leur orgueil, si ce n’est peut-être dans la peinture de quelques vices que tout le monde abhorre, et qu’on charge si bien que personne ne peut s’y reconnaître.
Ce n’est pas seulement dans le sens moral que tout ce monde n’est qu’une comédie, où chacun joue son rôle, se contrefait et se masque, et cherche à en imposer par des apparences de vertu, de probité, de valeur, de zèle, de grandeur, et qu’à la mort tous les hommes, comme les acteurs derrière le théâtre, deviennent égaux, et sont confondus dans la poussière ; cette comédie fut toujours jouée, elle l’est partout.
Pour les affaires de la Religion, qui ont si fort agité tout ce regne, sur lesquelles il n’est pas permis d’être neutre, quand l’Eglise a parlé : ce n’est pas seulement de la neutralité, c’est une vraie indifférence. […] Ce cercle lui donne libéralement le goût, les graces, les talents, le génie, le discernement & toutes les connoissances, Entraîné par le tourbillon de ces suffrages, & par le vent d’une gloire si brillante, il n’imagine pas seulement qu’il puisse faire des fautes, & qu’il puisse exister ailleurs quelque merite. […] Le vice ne rend pas seulement criminel, il est rare qu’il ne rende encore ridicule.
Le théatre a beau rire, il ne justifiera jamais les nudités, le fard, les parures recherchées ; il perdra les ames en inspirant ce goût, s’en faisant un jeu, un honneur, un agrément nécessaire : Quiconque à son mari veut plaire seulement, Ma bru, n’a pas besoin de tant d’ajustement. […] Conciliez ces deux choses : Signifier l’exploit d’une ordonnance, & ce n’est rien seulement qu’une sommation, un ordre de vuider.
Quant aux viandes qui ont été immolées aux Idoles, nous n’ignorons pas que nous avons… sur ce sujét asséz de science , nous sçavons asséz, qu’elles ne contractent par cette immolation aucune foüillure, qui les rende immondes, & qui en interdise l’usage : mais la science enfle, & la charité édifie : ainsi il ne faut pas écouter seulement nôtre science, & faire tout ce, qu’elle nous assure être permis ; mais il faut encore consulter la charité, & voir ce qu’elle demande de nous… Quant à ce qui est donc de manger des viandes immolées aux Idoles , cela n’est pas mauvais en soi : … ne vous faites donc pas une peine de ne pouvoir user de la liberté que vous avez de manger de tout : Mais prennez garde, que cette liberté, que vous avez, ne soit aux foibles une occasion de chute , comme elle le pourroit être, si vous vous en serviez en leur présence ; car si l’un d’eux en voit un de ceux qui sont plus sçavans & mieux instruits de la liberté que lui donne l’Evangile, assis à table dans un lieu consacréaux Idoles, ne sera-t-il pas porté lui, qui est encore foible, à manger aussi de ces viandes sacrifiées , & ainsi vous perdrez par vôtre science , & par l’usage que vous en faites, vôtre Frere, qui est encore foible, pour qui Jesus-Christ est mort. […] Mais afin que ce Pere n’attire pas sur lui & sur sa Fille les malheurs, que Dieu répand ordinairement sur les Peres, qui par leurs exemples, & par le mauvais usage de leur empire perdent les doux fruits d’un saint Sacrament ; je supplie ce Pere qu’il se souvienne, que la providence Divine ne lui a pas donné cette Fille pour lui, mais pour elle-même ; que, si cette fille est le gage de l’amitié de Madame son Epouse, elle est aussi le fruit du Sang de Jesus-Christ ; que, si elle est noble par sa naissance, elle est Chrêtienne par son Batême ; que cette seconde qualité lui est plus avantageuse, plus necessaire, & plus glorieuse que la prémiere, & qu’ainsi il n’est pas seulement obligé de l’élever en Fille de condition, mais qu’il est encore plus obligé de l’élever en Chrêtienne, & qu’il doit plus travailler à lui inspirer l’esprit de l’Evangile, que l’air, & les manieres du monde.
Je ne dis pas qu'on ne puisse quelquefois employer ces expressions métaphoriques, qui sont partout reçues, encore moins voudrais-je soupçonner la pureté d'intention d'un Auteur que j'ai connu rempli de piété, je dis seulement que c'est un homme qui, comme un grand nombre de Jésuites, nourri du théâtre, ayant composé et représenté des pièces, regardant les talents dramatiques comme un mérite distingué, s'en est rendu le langage familier, et le parle naturellement à tout propos, sans s'apercevoir de l'indécence de l'application qu'il en fait aux choses saintes. […] De cinq cent mille personnes dans le royaume, qui depuis quarante ans ont assisté aux spectacles des Jésuites, il n'y en a pas deux qui aient seulement vu le dos du livre de Santarellit, et plus de quatre cent mille ont lu et vu jouer ces pièces meurtrières.
L es Grecs ont donné la naissance à ce nom ; & les Romains qui les ont suivis & imitez l’ont conservé, quoy qu’ils semblent s’en estre servy seulement dans vn sens particulier : Car par ce mot de Balismus, ils entendoient seulement une maniere de dance au bruit des Tambours. […] On n’a plus eu d’égard aux divers talens des Danceurs, on a méprisé la finesse & la singularité du pas ; & ce qui est pis, que tout, on a voulu plaire à la Cour & aux Dames, qui sont les deux écüeils du bon sens, & qui font les mauvais destins des beaux Ouvrages, dans cette maudite veuë, on a chargé le Theatre de gens de qualité à qui l’interest ou la vanité a fait briguer & solliciter honteusement l’honneur d’y paroistre, seulement pour se décharger sur eux d’une partie de la dépense. […] La raison n’en est pas si évidente que l’on pourroit penser ; & cela ne vient point seulement de la difference des pas, mais mesme de la force de la constitution, de l’habitude, de l’oreille, & de mille autres Parties, qui sont absolument necessaires pour bien dancer dans un Balet. […] C’ est un racourcy de Balet, une boutade de l’imagination, qui rencontrant un objet agreable, familier & facile, se contente de peu d’Entrées, de peu d’appareil, & où l’on se pique seulement de faire paroistre un dessein bien formé, galant ou folastre, & bien executé.
Nous ne les traiterons pas avec tant de rigueur, mais nous concluerons, que la prétendue purgation des mœurs, est une chimère inventée en faveur seulement des Comédiens.
Le simple Citoyen instruit par la renommée, se dira à lui-même que la Religion n’est pas seulement un frein pour le Peuple, mais qu’elle gouverne tous les états.
Les bonnes mœurs dans le chrétien & l’honnête homme ne regardent pas seulement la pureté, elles embrassent la charité pour le prochain & la justice.
Pourriez-vous seulement souffrir ce discours ?