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78. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XIII. Du temps que l’on perd au bal et à la danse. » pp. 280-284

Je souhaitterois aussi qu’on fît attention aux pieges que tout ceci tend à la chasteté, et au danger qu’il y a que le démon s’en prevaille pour nous porter au peché.

79. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

L’Eglise, la conscience, & les fréquens naufrages de l’innocence, sont ces voix, qui disent, que de tous les moyens, qu’a le démon pour perdre bien des ames, la comédie en est le plus doux, le plus fort, & le plus caché. […] Cela veut dire enfin, que ce n’estoir pas assez au Démon, que les gens d’une conscience toute perdue fussent à luy, par le scandale d’un Thêatre infame ; si ceux, que quelque pieté rend recommandables, n’en estoient faits encore les victimes, par le poison inspiré de l’amour, qu’un nouveau Théatre aprend aujourd’huy, plus modestement, mais aussi plus malicieusement, qu’il ne fist jamais.

80. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Le démon se rendra bientôt maître du corps, de la place, après que vous lui aurez laissé prendre les dehors ; et que lui importe dans le fond par où il se rende maître de votre cœur, je veux que ce ne soit pas par la volupté, n'y a-t-il que cette seule passion qui soit excitée au théâtre, celles d’ambition et de vengeance ne le sont-elles pas également, il lui est assez indifférent que vous soyez voluptueux, vindicatif ou superbe, pourvu que vous deveniez sa conquête. […] , n’allons pas ainsi affronter impudemment le démon dans le lieu de sa dépendance, la partie n’est pas égale, ne multiplions pas nos dangers sans nécessité, il n’y en a que trop à droite et à gauche, et partout où nous portions nos pas, pourquoi réveiller le feu caché sous la cendre, je veux dire exciter des passions endormies qui causeront peut-être une incendie horrible, et prétendre faire un pacte avec l’enfer.

81. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Le démon au milieu de tout cet air si riant qu’il donnait à la superstition et au culte qui lui était rendu, ne pouvait cacher la haine mortelle qu’il porte à l’homme ; c’est pourquoi n’étant pas content du sang des bêtes dans le temps même où Dieu n’en demandait point d’autre, il exigea dans ses Mystères qu’il y eût du sang humain répandu. […] Ce n’est point l’esprit de ceux qui sont appellés à une vie céleste, de ceux dont les noms sont déja écrits dans cette éternelle Cité, et qui font profession d’une milice toute spirituelle ; mais c’est l’esprit de ceux qui combattent sous les enseignes du démon. Oui mes frères, c’est le démon qui a fait un Art de ces Divertissements et de ces Jeux, pour attirer à lui les Soldats de Jésus-Christ, et pour relâcher toute la vigueur et comme les nerfs de leur vertu. […] Je ne fais point fort sur cet endroit de Tertullien, où il dit, qu’une femme Chrétienne étant entrée dans le lieu des Spectacles, devint possedée du démon, et que le malin esprit étant obligé par la force des Exorcismes de l’Église, de rendre raison de cette usurpation qui paraissait si injuste, il répondit, qu’il avait trouvé cette femme dans un lieu qui était à lui, et qu’il avait eu droit de s’en saisir. […] Il n’y a pas jusqu’aux démons que l’on fait danser.

82. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

C’est par là que le démon reprend l’empire fatal qu’il avoit sur nous avant le baptême. […] Tout ce qui nourrit la concupiscence, réveille la cupidité, excite l’impureté ; voilà le démon, la chair & le monde, que nous abjurons. […] Les pompes du démon, dit S.

83. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

fallait-il qu’il mît un Démon à la porte de chaque salle où se fait le bal, qui tordît le cols à tous ceux qui y entreraient, pour en donner de la terreur ? […] Si ce n’est point le Démon qui est l’auteur de la danse, qui est-ce donc ? […] Tous ont adoré le Démon pour le vrai Dieu, il nous sera donc permis de nous jeter aux pieds des Idoles, et de leur donner de l’encens ? […] Les saints Pères rapportant l’origine des Danses à l’invention du Démon, nous font assez connaître que leur naissance est corrompue. […] Quel avantage y peut-il avoir à un homme de se déguiser en Démon ?

84. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

Comment s’y trouveroit-il, puisque le démon y préside avec toutes ses pompes ! […] Malheur à vous qui faites la débauche & qui dansez au son des instrumens : par-tout où la danse se rencontre, la musique & les transports d’une joie effrenée, les femmes s’oublient de leur devoir, les hommes sont saisis d’un esprit de vertige ; c’est un séjour de tristesse pour les Anges, le sanctuaire des Démons & leur grande fête.

85. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

C’est une vrai fournaise en effet, dans laquelle le démon vous jette, c’est lui qui en allume les flammes ; ce n’est pas, comme les tyrans, du bitume, de la poix, des étoupes qu’il y emploie, mais des alimens plus combustibles & plus funestes, des ris dissolus, des discours obscènes, des airs lascifs, des objets indécens, des femmes immodestes, Les premiers feux étoient allumés par des mains barbares, & ceux-ci le sont par de mauvaises pensées, des désirs criminels. […] Celui qui s’abandonne au crime, a plus d’efforts à faire, plus de travaux à soutenir, plus de combats à livrer ; il n’est point de mer plus orageuse : c’est un homme possédé du démon.

86. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

D'où vient que Saint Augustin parlant des Jeux funéraires sacrés aux Divinités infernales, et qui furent renouvelés après une longue intermission, comme un remède aux malheurs publics, et à cette grande défaite qui les affligea en la première guerre Punique, les blâme d'avoir rétabli des réjouissances lors qu'ils avaient à pleurer tant de morts dont les Enfers s'étaient enrichis ; Misérables, de faire de grands Jeux et des Fêtes magnifiques agréables aux Démons parmi des guerres furieuses, des combats sanglants et des victoires funestes. […] Il ajoute que tous les combats des Grecs, soit pour l'exercice de chanter et jouer des instruments, soit pour éprouver la force du corps, n'ont point d'autres chefs que les Démons, et que tout ce qui plaît aux yeux, ou qui flatte les oreilles au Théâtre, n'a point d'autre sujet que le respect qu'ils ont voulu rendre à quelques fausses Divinités, ou à des morts.

87. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Tertullien363, Saint Augustin364, et Saint Chrysostome365 l’ont remarqué pour détourner les Fidèles des spectacles des Comédiens, qu’ils appellent des Jeux des démons ; et les porter à contempler ces beaux spectacles, que l’Ecriture sainte nous présente. […] Qu’il sied bien à de telles gens, de faire les personnages des Saints, et de chanter publiquement les louanges Divines, après que Dieu a si souvent fait entendre aux hommes qu’il ne voulait être loué que par ceux qui pratiquent la vertu. « Rectos decet laudatio », dit le Prophète Roi, et saint Basile expliquant ces paroles, remarque que c’est pour cette raison que Dieu fit taire le démon qui l’appelait Saint ; que saint Paul imposa silence à la Pythonisse qui lui donnait des louanges, et que Dieu défend aux pécheurs d’annoncer ses justices. […] Il serait à souhaiter que bien des gens lussent le discours qu’il a fait, pour montrer combien se trompent ceux qui voulant vivre en Chrétiens, ne laissent pas de se trouver dans les parties de plaisir, où les chants agréables entretiennent l’esprit et le cœur dans la mollesse : « Où se trouvent les chœurs de musique, qui excitent la sensibilité et les applaudissements des Spectateurs, dit ce grand Saint, là aussi se forme l’aveuglement des hommes ; les Anges en gémissent, et la fête n’est que pour le Démon. […] On voit des Chrétiens chanter aujourd’hui des Psaumes, et se rendre demain aux assemblées de divertissement : suivre aujourd’hui les maximes du Christianisme, et demain celles du démon.

88. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Qu’il suspende un peu la direction pour méditer la Morale Chrétienne, il apprendra que c’est moins par tels gestes et telles paroles, que par les mauvaises dispositions excitées en nous-mêmes et dans les autres que nous insultons à Dieu, et que nous nous livrons au Démon. […] Mais c’est le Démon qui la change, l’altère, et la gâte. […] Le Démon ne l’aura-t-il point gâtée ? […] Mais ils ont renoncé, dans le Baptême au monde, à la chair, et au Démon; et par ce divin Sacrement, chacun d’eux et de leurs spectateurs est devenu et sacrificateur, et l’Autel même où se doit égorger la victime que Dieu demande de chacun de nous.

89. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

Des chrétiens zélés pourraient-ils voir sans douleur, d’un côté les temples du Seigneur abandonnés et déserts, et de l’autre les théâtres, ces temples élevés au démon, regorger continuellement d’adorateurs qui vont en foule offrir à cet esprit de ténèbres leur encens et leurs hommages, qui témoignent un mépris dédaigneux pour les solennités religieuses, qui ne connaissent les jours spécialement consacrés au Seigneur que pour les profaner en se livrant à des divertissements souvent criminels et toujours dangereux ?

90. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

Parmi ces filles étaient dispersés quelques plaisants qui s’efforçaient de les distraire par des postures grotesques ; ils étaient déguisés en démons, et quelques-uns d’eux poussaient le jeu fort loin, afin de rappeler le courage héroïque des vierges qui jadis ont résisté aux tentations de l’esprit malin.

91. (1731) Discours sur la comédie « MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L’EVEQUE DE NIMES, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 352-360

Nous vous conjurons, Mes très chers Frères, par Notre Seigneur Jésus-Christ de vous en abstenir : Evitez les pièges funestes que le Démon vous a tendus ; ne fournissez pas à vos convoitises de quoi se soulever contre vous.

92. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE VI. » pp. 456-466

Je n’en veux pas dire davantage sur ce sujet, en ayant parlé ci-devant assez amplement, joint que les deux Auteurs que je viens de produire, Salvian et Tertullien s’en sont suffisamment expliqués, pour faire connaître à un chacun que les spectacles et les théâtres ne doivent jamais passer chez les vrais Chrétiens pour divertissements, puisqu’ils traitent ceux qui y assistent d’apostats, de prévaricateurs des Sacrements, de gens qui retournent vers le diable leur premier maître, qui préfèrent le démon à Dieu, qui font banqueroute à la foi de Jésus-Christ, qu’ils sont plus criminels que les païens, qu’ils sont sans Religion, qu’ils ne cherchent qu’à repaître leurs yeux adultères ; gens enfin qui se jettent volontairement dans le fort et la citadelle où se commettent toutes sortes d’impuretés.

93. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

On met d’ordinaire les Romans au nombre des pièges du démon les plus dangereux. […] Et pour ce qui regarde l’amour, un des plus malicieux artifices du démon, est de faire représenter ce qui se passe dans le commerce d’une passion illégitime, sous le prétexte d’un mariage espéré, afin que les compliments étudiés qui se font, les messages, les Lettres pleines de douceurs et de tendresses qui s’écrivent, soient moins suspectes à des âmes simples et sans expérience. […] Ainsi ce tempérament artificieux, dont le démon est l’auteur, rend encore la Comédie d’à présent plus nuisible, que n’aurait été une déshonnêteté manifeste et sensible.

94. (1675) Traité de la dévotion « Chapitre III. De la trop grande sensibilité aux plaisirs de la terre ; troisième source de l’indévotion. » pp. 58-65

J’en dis de même du jeu, fureur qui agite les hommes comme une espèce de démon.

95. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

Evitez les pièges funestes que le Démon vous a tendus.

96. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

Lorsque les Italiens et les Anglais apprennent que nous flétrissons de la plus grande infamie un art dans lequel nous excellons, qu’on excommunie des personnes gagées par le Roi, que l’on condamne comme impie un spectacle représenté dans des couvents, qu’on déshonore des pièces où Louis XIV et Louis XV ont été acteurs, qu’on déclare œuvre du démon des pièces reçues par des Magistrats et représentées devant une Reine vertueuse, quand des étrangers apprennent cette insolence et ce manque de respect à l’autorité royale, cette barbarie gothique, qu’on ose nommer sévérité chrétienne, peuvent-ils concevoir que nos lois autorisent un art déclaré infâme, ou qu’on ose couvrir d’infamie un art autorisé par les lois, récompensé par les Souverains, cultivé par les plus grands hommes, et qu’on trouve chez le même Libraire l’impertinent libelle du Père le Brun à côté des ouvrages immortels de Corneille, Racine, Molière ? 

97. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

On ne condamne dans le monde que les péchés extérieurs et grossiers ; mais Dieu juge plus rigoureusement, il condamne plus sévèrement les péchés spirituels, les péchés de démon : être idolâtre de soi-même, être horriblement attaché à soi et à ses propres intérêts.

98. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Le démon en use de même en répandant son venin sur les choses de ce monde qui sont les plus agréables. […] Que ne pourrois-je point vous dire en faveur des pauvres, qui ont des droits si sacrés & si imprescriptibles sur ce superflu que vous employez à vous procurer ce dangereux plaisir, sur la profanation dont vous vous rendez coupables ; lorsque vous choisissez pour assister à ces pernicieux spectacles le jour même du Seigneur ; lorsque, pour me servir de l’expression de Tertullien, vous sortez de l’Eglise du Dieu vivant pour aller à celle du démon ; lorsque de ces mêmes mains que vous venez d’élever vers le ciel dans la prière, & de cette même voix qui vient de célébrer les louanges du Seigneur, vous applaudissez à de vils comédiens ? […] Vous en concluez l’innocence de ce divertissement ; & moi je devrois peut-être en conclure la corruption de votre cœur ; je devrois peut-être vous dire que si vous n’y avez pas perdu votre innocence, c’est que vous ne l’y aviez pas portée ; que si des objets si séduisans n’ont point allumé dans votre cœur le feu des passions, c’est qu’il en étoit déja tout consumé ; qu’enfin si le démon ne s’est pas servi de ce moyen pour vous attirer dans ses piéges, c’est qu’il étoit déja assuré de vous y tenir.

99. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

fruits d’un débordement complet de tout ce que le pathos le mieux conditionné peut engendrer dans un cerveau tourmenté du démon d’écrire. […] cette jeune fille était appelée à d’honnêtes fonctions ; un démon, jaloux de sa perte, est venu placer un théâtre sur une route du cercle de ses devoirs ; moitié faiblesse, moitié séduction, la pauvre enfant vole à sa ruine. […] -Antoine et du Pont-aux-choux, je me retrouvai encore poursuivi par le démon qui, malgré mes dents, m’offre un théâtre à chaque pas ; devant un bâtiment neuf, désigné sous le nom de Panorama dramatique, situé à l’entrée du cours du Temple, en arrivant par celui des Filles du Calvaire.

100. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

C'est une folie de se déguiser de mille manières les plus étranges, les plus grotesques, en Chinois, en Iroquois, en Turc, en furie, en démon, en Arlequin, en Pierrot ; c'est une folie de se donner pour ce qu'on n'est pas, ce qu'on rougirait d'être, pour Alexandre, pour Oreste, pour Jupiter, Vénus, Messaline, Cartouche ; c'est une folie de se remplir de folies, de débiter des êtres de raison, de se repaître de fantômes. […] De là des danses de toute espèce, légères, graves, majestueuses, badines, bouffonnes, etc. qui peignent les mouvements de l'âme, des danses de Guerriers, de Bergers, de Paysans, de Furies, de Dieux, de Démons, de Cyclopes, d'Indiens, de Sauvages, de Mores, de Turcs, qui caractérisent les professions et les peuples ; de là ces mouvements compassés de la tête, des pieds, des bras, des mains, etc. qui tous doivent se réunir de concert pour former les traits du tableau ; de là tous les divers habits et parures analogues à ce qu'on veut représenter, mais qui tous élégants, dégagés, propres, conservent et rendent saillante la taille et la forme du corps, qu'ils laissent admirer ; de là cette souplesse moelleuse, cette mobilité coulante, cette marche gracieuse, cette symmétrie des pas, ces figures entrelaçées, cette espèce de labyrinthe où à tout moment on se perd et on se retrouve ; de là ces innombrables combinaisons de plusieurs danseurs qui se cherchent, se fuient, s'embarrassent, se dégagent, se parlent par gestes, varient à tous les moments la scène, mais qui dans tous leurs mouvements les plus compliqués, toujours soumis au coup d'archet, semblent n'agir que par la même impulsion.

101. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

et étant persuadé que leur donner les beaux habits qu’il quittait, c’était sacrifier aux démons.

102. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Saint Chrisostome prétend que les nudités sont le trône du démon : Nudæ figuræ demon assidet. […] L’Eglise explique les mystères de la Réligon à la faveur de ces pieuses images, à la portée des simples ; la séduction dévoile les mystères de l’impureté, aux yeux de l’innocence qui les ignore, & en rappelle l’idée à l’imagination lubrique qui s’en repaît ; c’est l’école du vice & l’école de la vertu : le zèle excite à la vertu par la vue des couronnes célestes que les Saints ont obtenus, il éloigne du péché par le tableau de la mort, du jugement, de l’enfer préparés aux pécheurs ; & le démon par les jeux, les ris, les graces, les délices, le bonheur des amans, dans les bras de la volupté, réveille les goûts, anime l’espérance, écarte les remords, enivre de plaisirs ; c’est le Prêtre de Paphos, & le Ministre de l’Eglise.

103. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

Persuadé que, la sainteté de la vie des Prêtres et la ferveur de leurs prières fait la prospérité de l’Empire et en assure les victoires, par les grâces qu’ils nous obtiennent du ciel, que leurs exemples sanctifient les âmes et nous attirent la miséricorde de Dieu, nous avons appris avec douleur, et ce qui paraît incroyable, que des Diacres et des Prêtres, et ce que nous rougissons bien plus de dire, même des Evêques, jouent à des jeux de hasard, et s’oublient jusqu’à se trouver à la comédie, « scenicorum vel thimelicorum fiunt spectatores ludorum « ; eux qui obligent tous ceux qu’ils baptisent de renoncer aux pompes du démon, dont les spectacles sont une grande partie, « ut abrenuntient pompis Diaboli, quorum non minima pars sunt spectacula ». […] Et quoiqu’ils aient quitté ce métier, que la fureur ou la possession du Démon ait cessé, l’irrégularité subsiste ; il faut une dispense (Gibert, des Censures, pag.

104. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

Le démon s’appercevant, dit-il encore, que l’idolâtrie à la suite causeroit du dégoût aux personnes raisonnables, a accompagné son culte superstitieux & ridicule, de l’enchantement des Spectacles, afin que frappant les sens d’une maniere agréable & touchante, le plaisir la fit aimer.

105. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

[NDE] « Drôle » signifie à l’époque «  un homme qui fait le beau » ainsi que « du Danois trole, un démon » (voir Ménage, art. « drôle », 1694).

106. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

Ils prêcheront souvent avec force contre les Danses, et le Bal, par lequel sont excitées les passions les plus dangereuses: Enfin ils emploieront tous leurs soins à représenter avec un zèle pieux, et avec autant de véhémence, qu'il leur sera possible, combien les Comédies, qui sont la source et la base presque de tous les maux, et de tous les crimes, sont opposées aux devoirs de la discipline Chrétienne, et combien elles sont conformes aux dérèglements des Païens; et que comme elles sont une pure invention de la malice du Démon, le Peuple chrétien les doit entièrement abolir.

107. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

., le Saint-Esprit, la Sainte-Vierge, les saints, les démons, et des hommes chargés quelquefois des rôles les plus profanes.

108. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

Cependant on lui décerne des triomphes, on n’approuve pas seulement, mais on déifie ces violences qui ont versé tant de sang, et ce Démon exterminateur du genre humain, est considéré comme un homme miraculeux choisi de Dieu, pour en tenir le gouvernement.

109. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

) cette grande Babylone, la demeure des démons, la retraite de tout esprit impur qui fait boire aux Grands de la terre, qui nous fait boire à tous le vin de sa prostitution ! […] Ce Concert est-il fait pour réjouir les Anges & les Démons tous ensemble ? […] Que direz-vous de ces protestations, Diligam te, Domine , faites par ces cœurs vendus au démon de l’impureté, avec qui ils ont fait une espece de pacte d’en ravir à Dieu le plus qu’ils peuvent ? […] Le démon de l’Opéra, ce vrai ennemi de son salut & du nôtre, s’applaudira-t-il toujours de la compter parmi ses suppôts ? […] Quel est donc ce prodige à forme humaine, qui n’est ni homme ni démon, puisqu’il n’a le ver rongeur ni de l’un ni de l’autre ?

110. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Le Diable amoureux est un mauvais roman, où sous le vieux cadre de sorcier & de revenant, on dit bien des choses plates, triviales, sans goût, sans esprit ; tout son mérite est une multitude de caricatures, de figures grotesques, de démons, de sorciers qui peuvent un moment amuser les enfans & le peuple ; il ne vaut pas le diable boiteux du sieur le Sages, où il y a du sel & de l’esprit. […] Dans le genre sombre, terrible, affreux, les austérités de la Trape, l’horreur des précipices, le carnage des batailles, les tourmens des Martirs, les cruautés des Iroquois, l’appareil du grand jugement, la fureur des démons, le désespoir des damnés, qui oseroit dire que ces divers objets ne formeroient point de vrais tableaux ? […] On lui dira, que ce genre, tout parfait qu’il le croit, plaira difficillement en France, où le caractère gai, doux & humain ne voit qu’avec répugnance des horreurs, qui plaisent en Angleterre, qui plaisoient dans le cirque de Rome, qui plaisoient à des Iroquois, qui plaisoient à des démons, à des damnés ; mais qui ne sont pas dans nos mœurs.

111. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Il faut convenir que le démon a bien ses martyrs. Ce détail immense de la toilette, cette attention scrupuleuse de la parure, cette gêne incommode des habits, que des heures entieres, des mains les plus exercées, les yeux les plus pénétrans, peuvent à peine exécuter, seroit un joug insupportable, si la religion l’exigeoit ; le démon mieux servi ne trouve que des victimes dociles qui s’immolent pour lui : Vous avez bien gagné l’enfer (disoit Thomas Motus à une coquette de ce caractere), Dieu vous feroit tort de vous le refuser. […] ne semble-t-il pas qu’on prenne le démon pour médiateur ?

112. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Et lorsque quelques Théologiens disent : Mais, si les pompes du Démon ne sont pas là, où sont-elles donc ? On leur répond, sur l’autorité de plusieurs autres Théologiens, que les pompes du Démon sont dans le péché, & spécialement dans l’orgueil ; que les choses les plus riches & les plus brillantes ne sont point, en elles-mêmes, criminelles ; que le plus beau de tous les Spectacles est la contemplation du Ciel, de la Terre, & de la Mer ; que Salomon, dans sa gloire, n’étoit pas si artistement vêtu que le Lys des champs ; & que tous les efforts de magnificence, que peuvent faire les Souverains, ne valent pas un simple boccage que nous offre la Nature.

113. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Les Démons, dit Tertullien, prévoyant que le plaisir des spectacles serait un moyen des plus efficaces pour introduire et maintenir l'idolâtrie (disons-en de même de l'irréligion et du vice), inspirèrent aux hommes l'art des représentations théâtrales ; ce qui devait tourner à leur gloire, ne pouvait venir que de leur inspiration : « Dæmones prospicientes sibi, inter cætera idolatriæ, etiam spectaculorum inquinamenta, quibus hominem a Deo avocarent ejusmodi ostium ingenia inspirasse. […] Je suis bien éloigné de jeter aucun nuage sur la religion et la vertu des Jésuites ; c'est sans doute contre leur intention que le Démon a mis à profit le goût pour les spectacles qu'ils ont répandu dans tout le royaume, pour produire le mauvais fruit dont ils ont eu les dents agacées, comme dit l'Ecriture : Dentes obstupescunt.

114. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

L’Auteur cite l’endroit de Tertullien au Chapitre 28. du Livre des Spectacles, d’une femme Chrétienne, laquelle étant allée au Théâtre et à la Comédie, en revint possédée du diable, et que les Exorcistes demandant au démon comment il avait osé attaquer une Chrétienne, il répondit qu’il l’avait fait sans crainte, parce qu’il l’avait trouvée dans un lieu qui lui appartient, Inveni ine meo af. […] Il ne s’en trouverait pas un seul, et ce qui est encore plus à déplorer, c’est que dans cette indifférence pour les choses saintes, vous avez en même temps une ardeur qui passe celle du feu même, pour des choses détestables qui ne sont dignes que des démons.

115. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

Voilà le premier pas du démon, c’est par l’ornement que vous apportez au bal, qu’il commence à vous gagner, & qu’il debauche vôtre cœur.

116. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

 » Le Concile ajoute : « Le Prédicateur fera voir que les Comédies et les autres spectacles sont la source de presque tous les désordres qui déshonorent le Christianisme ; il fera voir combien ils y sont contraires, combien ils sont conformes aux maximes des Païens, et avec combien de ruse et d’artifice le démon les a inventés ; ce qui suffit pour montrer qu’on les doit entièrement exterminer.

117. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

Si je m’abandonne à la rigueur avec les Pères de l’Eglise, et que j’invective contre la Comédie comme contre une des plus pernicieuses inventions du Démon, je ne puis lire nos Théologiens, ces grands hommes si distingués par leur piété et par leur doctrine, que je ne me laisse adoucir par la droiture de leur raisonnement, et plus encore par la force de leur autorité. […] Cette bouche d’or de la Grèce avait diti que ce n’est pas Dieu qui est l’Auteur des jeux, mais le Démon, et pour donner de la force à ce qu’il avait avancé, il avait apporté ce passage de l’Ecriture : « Le peuple s’assit pour manger et pour boire, et il se leva pour jouerj. » Mais S. […] Et ce grand homme répond : « qu’il est vrai que toutes choses ont été instituées de Dieu, mais qu’elles ont été corrompues par le Démon : Que le fer, par exemple, est autant l’ouvrage de Dieu que les herbes et que les Anges ; que toutefois Dieu n’a pas fait ces créatures pour servir à l’homicide, au poison et à la magie, quoi que les hommes les y emploient par leur malice : et que ce qui rend bien des choses mauvaises, qui de soi seraient indifférentes, c’est la corruption et non pas l’institution. » D’où appliquant ce raisonnement aux Spectacles et à la Comédie, il s’ensuit que considérée en elle-même, elle n’est pas plus mauvaise que les Anges, les herbes et le fer, mais que c’est le Démon qui la change, l’altère et la gâte.

118. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

L’Ange Raphaël le donna à Tobie, ce qui fut très-agréable à Dieu, & lui mérita la grace d’être délivré du démon qui avoit fait mourir les sept premiers maris de Sara, qui ne cherchoient dans le mariage que la satisfaction de leurs passions brutales. Mais l’Auteur, qui ne s’embarrasse guère du conseil de l’Ange, & ne craint pas le démon Asmodée, laisse prendre l’essor à son imagination. […] Il appelle Plutarque le Théologien du Paganisme, & lui fait dire, pour se moquer de l’enfer & du mariage : Vous qui ne vous mariez pas, vous êtes des impies que les démons attendent pour leur faire souffrir des peines éternelles au fond des enfers.

119. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

., c. 10) ; comme une école d’impudicité et de libertinage, une peste que le démon a fait succéder à l’idolâtrie ; en un mot, ils ont considéré la fréquentation des spectacles comme une espèce d’apostasie, parce que, disent-ils, une telle action est une des pompes du démon auxquelles les chrétiens ont renoncé par leur baptême.

120. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

« Le dernier événement du Fils de Dieu est un nouveau spectacle que Tertullien n’a point oublié : il nous remet devant les yeux la joie des esprits célestes, la gloire des saints, la rage des démons, la confusion des réprouvés.

121. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

C’est une pensée communs chez les peres, d’après Tertulien & Saint Cyprien, que le fard fait injure à Dieu, que c’est vouloir réformer son ouvrage, y ajouter, & l’embellir, comme un apprentif qui oseroit toucher aux tableaux d’Apelle, que ce qui est naturel est l’ouvrage de Dieu, & ce qui est artificiel l’ouvrage du démon : Quod nascitur, opus Dei est ; quod fingitur, diaboli. […] Il court après la gloire de la beauté, il prétend ajouter à l’ouvrage de Dieu, donner des couleurs & des agrémens qu’on n’a pas reçu, & que Dieu ne veut pas donner, c’est censurer la providence, & la corriger ; tout cela est l’ouvrage du démon : Quod fingitur, opus diaboli.

122. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

l’Esprit de Dieu avec le Démon de la Comédie ? […] L’un ôte tout le poison que les Païens ont mis dans leurs Comédiesad, l’autre en compose de nouvelles et tâche d’y mettre de nouveaux poisons, l’un enfin fait un sacrifice à Dieu en travaillant utilement pour le bien de l’Etat et de l’Eglise, et l’autre fait un sacrifice au Démon (comme dit saint Augustinae) en lui donnant des armes pour perdre les âmes.

123. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

que penser, dans un siècle où les apparitions des morts, les possessions du Démon, les flammes de l’enfer passent pour des rêveries, bonnes, comme dit Boileau, pour amuser des enfants et des femmes, que penser d’un revenant affublé d’un linceul, que Molière fait venir sur le théâtre parler à son athée, et l’inviter à souper avec lui dans l’autre monde ? […] Un cœur chrétien peut-il voir lancer la foudre à un Acteur, entendre prostituer le langage de la religion, entendre appeler le Démon éternel, tout-puissant, digne des autels ?

124. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

« O démon plein d’appas ! […] Il fut accusé de sorcellerie dans l’affaire des démons de Loudun, condamné et exécuté.

125. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

On y voit de simples mortels & des Hèros ; des Guerriers & des Prêtres ; des Bergères & des Princesses ; des Nations entières & des Rois ; des Démons & des Dieux ; des Magiciens & des Enchanteresses : d’horribles déserts sont remplacés par des campagnes riantes ; des jardins magnifiques sont changés tout-à-coup en des rochers arides, en des gouffres affreux ; une sombre forêt est suivie d’un palais superbe ; la nuit la plus obscure succède au jour le plus vif ; l’enfer paraît dans des lieux où l’on admirait l’Olimpe. […] On veut que l’ouverture par laquelle les Démons sortent de l’Enfer, ressemble à ces abîmes que la terre forme en s’entre-ouvrant : on veut que la voûte d’un Palais se partage, se brise quand une Magicienne ou une Divinité est supposée la fendre pour s’élancer dans les airs. […] Alcide descend aux Enfers, combat les Démons ; arrache Alceste du séjour de la mort, la ramène sur la terre, & la cède à son époux : est-il croyable que tant d’événemens se soient passés dans vingt-quatre heures ?

126. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

Baillet, que Molière est un des plus dangereux ennemis que le démon ait suscité aux bonnes mœurse ; que son poison, tantôt subtil, tantôt grossier, s’insinue à la faveur de ses agréments, et que si les portes de l’Enfer pouvaient prévaloir contre la morale du Christianisme, ce serait à Molière à qui l’on en aurait l’obligation.

127. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

Que le père arrache donc son fils d’un danger si effroyable, le maître son serviteur, le parent ses proches, les citoyens ses voisins, et enfin que chacun s’emploie pour rappeler dans le chemin du salut des Chrétiens malheureux qui deviennent semblables aux bêtes, et qui se conduisent par l’inspiration des Démons.

128. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

Démons, rentrez sous terre, affreux chaos, cessez, Armide a vu Renaud ; Renaud n’est plus coupable : (Peut-on encor haïr ce qui paraît aimable ?)

129. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Et d’ailleurs Votre Altesse, ne doute point que le vœu que nous avons fait au Baptême de renoncer au Démon, à ses pompes, et à ses œuvres, ne nous oblige aussi à renoncer à la Comédie. […] « Donc si toutes les choses sont introduites dans les Spectacles par les démons, s’ils sont faits pour eux, et si tous les ornements y viennent d’eux, ils sont assurément de ces pompes des démons, auxquelles nous avons renoncé, sans qu’il nous soit libre d’y participer ni par les actions ni par les regards. […] , un sacrifice très agréable aux démons, lorsque nous disons, ou faisons quelque chose qui blesse, et bannit l’honnêteté, qui est l’amie de la justice. […] à défigurer son visage par des masques, qui sont capables de faire peur aux démons ? […] Mais la Comédie en elle-même n’est-elle pas un reste de l’Idolâtrie, ayant été inventée par les démons, et consacrée à de fausses divinités ?

130. (1722) Chocquet, Louis [article du Supplément au Dictionnaire Historique et Critique] « article » pp. 42-44

Après ces Dialogues des Démons, on en voit d’autres qui sont pires en leur espece ; car les Discours que l’on fait tenir à Dieu & à Jesus-Christ parlans l’un à l’autre sont entiérement indignes de la majesté du sujet.

131. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

Conduire ses fils & ses filles au spectacle, c’est les conduire aux autels des démons & les y immoler : immolaverunt filios suos & filias suas dæmoniis.

132. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

Conduire ses fils & ses filles aux spectacles, c’est les conduire aux autels des démons & les y immoler : immolaverunt filios suos & filias suas damoniis.

133. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

., & regardent comme l’odeur du démon toutes les odeurs recherchées de la sensualité, dont elles font l’aliment & le signe, de qui on peut dire comme Pline, des femmes de mauvaise vie de son temps : Suavis odor transeunte fœminâ invitat . […] C’est un attrait de volupté, un piege du démon : Laquei dæmonis, illecebra voluptatum .

134. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Tertullien rapporte un fait arrivé de son temps, qui est fort semblable : Une femme possedée du Démon ayant été exorcisée, on demanda au Démon où & de quel droit s’étoit-il emparé de cette femme : Je l’ai saisie chez moi, dit-il ; elle m’appartient, je l’ai trouvée à la comédie.

135. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Quel Chrétien peut se résoudre à être, même en masque, idolâtre, magicien, démon, fausse divinité, une Vénus, un Pluton, un Vulcain, un Bacchus, un Mahométan, un blasphémateur, un impie, Julien l’Apostat, Mathan, Mesence ? […] C’est un artifice du démon ; en se repaissant de la représentation, on s’apprivoise avec la réalité, bien-tôt on le commettra ; on apprend le langage de l’enfer, bien-tôt on le parlera.

136. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Mais ne m’avouera-t-on point qu’il s’y prend bien mal pour nous persuader que la véritable dévotion le fait agir, lorsqu’il traite Monsieur de Molière de démon incarné, parce qu’il a fait des pièces galantes et qu’il n’emploie pas ce beau talent que la nature lui a donné à traduire la vie des saints Pères ?

137. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

D'où l'on peut reconnaître quel est ce Démon, qui ne peut être apaisé autrement qu'en lui sacrifiant, non pas des animaux ni le sang humain, mais toute la pudeur, que l'on y détruit sans ressource. » Et voici commeLactant, de fals. rel. l. 2.

138. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

mettre cinq ou six heures de temps à se parer et à se peindre le visage, pour aller ensuite dans une assemblée tendre des pièges à la chasteté des hommes, et servir de flambeau au démon pour allumer partout le feu de l’impudicité : demeurer les nuits entières exposé aux yeux et à la cajolerie de tout ce qu’il y a de libertins dans une ville ; employer tout ce que l’art et la nature ont de plus dangereux pour attirer leurs regards, et pour séduire leur cœur, déguiser sa personne et son sexe, pour ôter à la grace ce petit secours qu’elle trouve dans nos habits ; rouler de quartier en quartier sous un masque de théatre ; ne se pas contenter de discours frivoles et inutiles, se relâcher jusqu’à dire des paroles qui scandalisent : de quel terme oserait-on se servir pour autoriser une licence si scandaleuse ?

139. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Le démon, dit Tertullien, ne conduit plus aux Temples des idoles, mais au théâtre et au bal, où l’on voit des statues animées, des idoles vivantes, qui s’étudient par tous les charmes à séduire le cœur, et à le faire apostasier.

140. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Ensuite vint le regne d’Henri IV & de Louis XIII, après quoi tout s’évanouit. on lui donna aussi deux talismans, l’un qu’elle portoit toujours sur elle, de je ne sais quelle peau, qu’on disoit être d’un enfant immolé au Démon ; l’autre une medaille enfermée dans une boëte d’acier dont elle gardoit la clef. […] Ces figures bizarres, répandues confusément & sans ordre, sont des caracteres magiques, des figures de geomance, de metoposcopie, qu’on trouve dans tous les livres qui traitent des sciences occultes, les signes des sept planettes, des lettres initiales, de je ne sai quel nom, des mots barbares inintelligibles, entr’autres les noms que les livres de magie donnent aux Démons : Hagiel, Haniel, Aganiel ; & on y trouve aussi le nom de Fernel ou Frenail, habile Medecin & bon Ecrivain, à qui la Reine croyoit devoir sa fécondité, & qu’on accusoit de donner dans cet reveries. […] Ces deux femmes toutes nues sont dans l’état le plus indécent, & on lit sous leurs pieds le nom d’Asmodée, Démon de l’impureté.

141. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

D’ailleurs ce démon dominant, qui nous entraîne malgré nous, aux choses qui sont du ressort de nos talens naturels, mais cachés, ne produit de grands hommes que quand il engage à des grandes entreprises.

142. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IX. Sentiments de S. Ambroise. » pp. 200-211

Le théâtre est une armée rangée en bataille, où le démon ramasse toutes ses forces, où les combattants, les batteries, les pièges, distribués et combinés avec le plus grand art, attaquent de tous côtés l’indiscret spectateur qui ose risquer ce combat décisif.

143. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Ainsi la Royauté d’Hérode, l’abandon des Juifs & la naissance du théatre ont la même époque, & commencent le régne du démon en Judée, tandis que le Messie, dans le même-tems commence par sa naissance le régne de Dieu. […] C’étoient donc & les objets les plus indécens, & les hommes les plus corrompus qui servoient au démon, à deux fins, à inspirer à nourrir l’idolâtrie, & le vice.

144. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Le démon ne mène plus aux temples des idoles, mais au théatre, où l’on voit des idoles vivantes qui s’étudient à faire apostasier. […] Mais on se trompe, l’Evangile défend par-tout ces divertissemens : la pureté du cœur, la mortification des sens, la foiblesse de la chair, la légèreté de l’esprit, la force des passions, la malice du démon, la suite des occasions, la haine du monde, &c.

145. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Un démon est-il grand ? […] Demandez-le à ceux qui au moment de paroître devant Dieu, voient tomber le voile que le démon de la chair avoit mis devant leurs yeux.

146. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

N’est-ce pas trahir sa confiance, être son parricide, plutôt que son pete, son séducteur plutôt que son Instituteur, son démon plutôt que son Ange gardien ? […] Mais tandis qu’on est si délicat sur les justes craintes qu’inspire la religion, on ne veut pas voir que les machines de l’opéra présentent les mêmes choses : démons, magiciens, fées, enfer, &c. que la plupart des tragédies offrent des choses horribles.

147. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Car c’est vous jouer de Dieu même, mon Frere, écrivoit saint Cyprien, d’avoir dit anathême au démon, comme vous l’avez fait en recevant sur les sacrés fonts la grace de Jesus-Christ, et de rechercher maintenant les fausses joies qu’il vous présente dans une assemblée ou dans un spectacle de vanité. […] Ce n’est point encore assez ; mais ne vous déguisez rien à vous-même, et reconnoissez-le de bonne soi : n’est-il pas vrai qu’à force de lire ces sortes d’ouvrages et d’avoir sans cesse dans les mains ces livres corrupteurs, vous avez donné imperceptiblement entrée dans votre ame au démon de l’incontinence, et que les pensées sensuelles ont commencé à naître, les sentiments tendres à s’exciter, les paroles libres à vous échapper ; que la chair s’est fortifiée, et que vous vous êtes trouvé tout autre que vous n’aviez été jusques-là, ou que vous ne vous étiez connu ?

148. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

« Les pompes du démon Serm. […] Cette apparence d’honnêteté, et ce retranchement de choses immodestes qu’on a fait, à ce qu’on prétend, dans la Comédie, la rend plus dangereuse et plus à craindre ; ce retranchement n’étant pas entier et parfait, c’est un artifice du démon de faire jouer quelques Comédies où il n’y ait rien, ce semble, contre les bonnes mœurs, afin d’accoutumer les hommes par le plaisir qu’ils y prennent, à se plaire insensiblement à celles qui sont sales et malhonnêtes : c’est pour lors qu’il faut s’en défier davantage, dans le sentiment de Tertullien Tertull. de spect. cap. […]  » . « Je veux, dit-il, qu’il y ait des choses honnêtes dans les spectacles, mais c’est un artifice du démon. Personne n’a jamais mêlé le poison avec le fiel et l’hellébore ; mais on le met dans des mets bien assaisonnés et agréables au goût : c’est ainsi que le démon mêle ce qu’il y a de plus doux et de plus agréable avec le poison mortel qu’il nous présente.

149. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Le Démon est le père du mensonge ; il se mentit à lui-même & à ses complices, se disant semblable au Très-haut ; il mentit à la premiere femme, l’assurant qu’elle ne mourroit pas, mais seroit une divinité, si elle mangeoit du fruit défendu.

150. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

C’est ainsi que les jésuites parviendraient à obtenir l’exécution des lois d’Etat, qui sur terre anticiperaient l’enfer et rempliraient dès ce bas monde l’office des démons.

151. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

Par les vœux du Baptême, par lesquels nous avons renoncé au démon, au monde, et à ses pompes que les Théâtres étalent. 3°.

152. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Si au lieu d’ensanglanter la scène par le meurtre de Stella, l’auteur eût mis dans l’âme de cette femme des sentiments de grandeur et d’héroïsme ; s’il lui eût donné de l’élévation et de la générosité, nous n’aurions pas eu alors, il est vrai, de nonne sanglante possédée du démon de la vengeance, tuant, brûlant, remplissant la scène de crimes qui font frémir la nature ; il aurait fallu reporter l’intérêt sur une religieuse sublime par ses vertus, grande par ses sacrifices, touchante par son amour.

153. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

 7, rapporte que la peste ravageant la ville de Rome, les Romains, qui avoient inutilement essayé bien des remedes, s’aviserent d’instituer des Jeux scéniques, jusqu’alors inconnus, pour appaiser les Dieux, c’est-à-dire les Démons selon le Prophete : Omnes Dii gentium Dæmonia  ; belle maniere d’obtenir des miracles. […] Les Démons, dit-il, inspirerent aux Romains la pensée d’introduire chez eux le théatre, pour faire succéder à la peste, qui tuoit les corps, une peste bien plus funeste aux ames, & pernicieuse aux bonnes mœurs, moyen bien sûr de perpétuer son culte : Astutia Dæmonum longè graviorem pestilentium ex hâc occasione non corporibus, sed moribus curavit immittere.

154. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

C’est chose assez connue, que les Dieux des Gentils, c’est à dire les Démons, ont exigé ces jeux de leurs adorateurs, comme partie de leur servicead : tellement qu’ils ont été tenus parmi eux comme exercices de Religion,23 «  Les jeux de la Scène, disait S. […] fc Pour laisser à part ce que vous-mêmes excusez, disant qu’il ne se fait pas toujours : Parlons des ordures de tous les jours, que les légions des Démons ont inventées telles, et en si grand nombre, que les âmes même honnêtes et bonnes, quoiqu’elles en puissent mépriser et fouler aux pieds quelques-unes, ont toutefois de la peine à les surmonter toutes. […] « Ce genre de démons n’était expulsé que par le jeûne et la prière ». […] Rivet modifie la formule du baptême (renoncer à Satan, à ses pompes et à ses œuvres), substituant les spectacles aux « œuvres » du démon : les spectacles deviennent la principale intervention du diable dans la vie des humains.

155. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Mais un démon, envieux du bonheur de la France, & la légereté, si souvent reprochée à notre Nation, vinrent troubler un si bel ordre ; les guerres sanglantes de Religion, absorberent les esprits pendant environ un siecle, & ne semblerent s’amortir que pour faire place au délire de l’imagination.

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