Contre la comédie et le bal.
Elle voulut les porter au festin & au bal. […] Elle aimoit la pompe, la parure, les plaisirs, le bal, la comédie, tout ce qu’aiment les femmes. […] Il fait donner un bal sur ce théatre comme le bal de l’Opéra d’aujourd’hui, & exécuter un baller par Elizabeth, les Seigneurs & Dames de la Cour, qui l’ont appris & disposé dans deux jours, pour servir d’intermedes à la piece. […] Ce ne sont que bals, fêtes, spectacles, réjouissance ; je vais jusqu’à vous donner une bague. […] Il parut d’abord en masque dans un bal où étoit la Reine.
C’est un habit de chasse, un portrait, un bal où le mari est masqué, une compagnie de libertins, un mari adultère dont on surprend les lettres & dont le crime n’est qu’un jeu, une comédie jouée dans sa maison, où le mari & la femme ont des rôles. […] Le théatre n’inspire que des intentions corrompues : ambition, cupidité dans les parens, pour qui toutes les vertus sont dans le coffre fort, j’ai cent mille vertus en louis bien comptés, ou qui trouve tout le mérite dans de vieux titres de noblesse, sans penser que c’est être un sot d’épouser son maître : légèreté, débauche, intrigue, passion, dans les jeunes gens ; on s’en va au bal, à la comédie, à la promenade, enchanté des graces, du son de la voix, des beaux yeux, de la danse, &c. […] Le bal, le repas, les discours licentieux, les plaisirs de la chair, voilà son christianisme. […] Elles sont moins retirées : le jeu, le bal, les spectacles, les repas, le grand monde, les parties de plaisir, remplissent agréablement tout leur temps. […] Elles ne sont pas si matineuses : on passe à midi du lit à la toilette, de la toilette à table ; mais on se couche de bon matin, au retour du bal.
Ie les ay reduits aux Comedies, Bals, Balets, Mascarades ou Cavalcades, Feux de Ioye, ou Ioustes, Courses, Carozels, Entrées, Reveuës ou Exercices.
Au nombre de ces plaisirs, je mets les Bals publics et les Comédies. Vous savez ce qu’on entend par Bals publics.
Un pasteur fera tout ce qu’un zèle éclairé lui permettra de faire, pour empêcher les danses et les bals de s’introduire dans sa paroisse. […] 2° Il ne peut absoudre ceux qui fréquentent les bals masqués, à raison des désordres qui en sont inséparables.
On ne parle jamais de Dieu au bal ni à la comédie ; et si, aux festins et aux collations, on parle de Dieu ou des choses divines, de la dévotion ou des personnes dévotes, ce n’est ordinairement que pour se railler et faire des contes à plaisir.
A cet effet, entre autres moyens, il a inventé et introduit au monde les bals, les danses et les autres divertissements que les réprouvés appellent innocents, et que S.
Il n’est pas question de mouvement, comme au Balet, de dexterité comme au Bal, ny de Jeu comme au Carosel.
Il est évident que ceux qui vont au Bal, à la Comédie, et aux autres lieux où on danse et où on se divertit avec des désirs déréglés, et avec des dispositions contraires à la Loi de Dieu, se rendent encore coupables de péché mortel : Car si l’intention est criminelle, il faut nécessairement que l’action qui en procède le soit aussi, quelque indifférente qu’elle soit d’elle-même ; comme S.
Bals. […] de Rochechouart, Evêque d’Arras, contre les Bals, a, 408. […] Ses idées sur les bals, 447 Lami. […] Autre touchant les Bals, 408. […] Scenes du monde comparées à un Bal, 69.
LE titre contient tout ce qui est du Chapitre lequel défend : d’assister aux banquets, festins, jeux, danses, et bals, ou spectacles déshonnêtes ; Et que ni par ceux de leur famille soit permis de donner ou contribuer quelque chose pour tels vanités.
Sentiment du reverend Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, touchant les Bals & les Comedies en general. […] Ainsi, par exemple, ces representations profanes, ces spectacles ou assistent tant des mondains oisifs & voluptueux, ces assemblées publiques & de pur plaisir, ou sont reçûs tous ceux qui amene, soit l’envie de paroître, soit l’envie de voir, en deux mots, pour me faire toûjours mieux entendre, Comedies & Bals, sont-ce des Divertissemens permis ou défendus ?
D’ailleurs, la raison sur laquelle ces lois sont appuyées, regarde la danse aussi bien que les autres divertissements mondains ; car elles prohibent ces divertissements, parce que les jours des Fêtes sont destinés à gémir humblement : l’on ne fait pas moinsd au bal, et à la danse qu’à la comédie et aux autres spectacles. […] Pour reprendre donc tout ce que nous avons dit dans ces deux derniers Chapitres, il est constant que le bal et les danses sont incompatibles avec la sanctification des Fêtes, et que toute sorte de jeux et de spectacles sont défendus en ces mêmes jours par les lois Ecclésiastiques et civiles.
lorsqu’on néglige de s’en corriger, et qu’on s’y lie avec affection, est une disposition au mortel : on peut dire en ce sens que ceux-là pèchent mortellement qui vont fréquemment au bal, à cause qu’ils se disposent insensiblement à tomber dans le péché mortel, et qu’ils s’exposent au péril de le commettre.
Cela suffit pour obliger tous ceux qui ont quelque soin de leur salut de fuir les Comédies, le Bal et les Romans, n'y ayant rien au monde qui fasse sortir davantage l'âme hors de soi, qui la rende plus incapable de l'application à Dieu, et qui la remplisse davantage de vains fantômes.
Elles la passent toute dans des visites, dans le jeu, dans les bals, dans les promenades, dans les festins, dans les Comédies.
Elles la passent toute dans les visites, dans le jeu, dans le bal, dans les promenades, dans les festins, dans les Comédies.
Cela suffit pour obliger tous ceux qui ont quelque soin de leur salut de fuir les Comédies, le Bal et les Romans, parce qu'il n'y a rien au monde qui fasse plus sortir l'âme hors de soi, qui la rende plus incapable de s'appliquer à Dieu, et qui la remplisse davantage de vains fantômes.
Jurieu cependant est un ennemi déclaré du théatre, il dit l. 2, c. 3 : une personne qui revient du bal ou de la comédie est très-mal disposé à la dévotion ; on a beau dire qu’on a rendu le théatre chaste, qu’on n’y entend plus que des leçons de vertu, que les passions n’y paroissent animées que pour la défense de l’honneur, qu’on n’y produit que des sentimens de générosité ; pour moi je dis que les vertus du théatre sont des crimes selon l’esprit de l’Évangile, & que si on y entendoit quelque chose de bon, il est gâté par l’impureté des lèvres & des imaginations à travers lesquelles il passe. […] Elles n’oublient rien pour se conserver l’air de jeunesse, elles veulent tromper les hommes, & je ne sais si elles n’espèrent pas de tromper la mort, elles veulent toujours être l’objet de l’amour des hommes, afin d’avoir part à tous les plaisirs quand la vieillesse a répandu ses caractères sur leur tein, elles tirent le rideau dessus pour la rendre invisible ; vous les voyez ces femmes idolâtres du monde & de la volupté ensevelir leurs têtes sous un amas de poudre pour confondre la blancheur de leurs cheveux avec cette blancheur étrangère ; elles comblent avec du fard les enfoncemens de leur visage, elles ombragent les rides de leur front avec des boucles, des rubans, des dentelles ; ce qu’elles font de plus prudent, c’est d’embaumer leur corps avec des parfums pour arrêter l’odeur qui sort de leur cadavre : dans cet équipage elles se mêlent dans toutes les sociétés, dans toutes les parties, au bal, à la comédie, elles y tremblent de foiblesse, à peine distinguent-elles les couleurs, après avoir été les idoles du monde, elles le châtient des crimes qu’elles lui ont fait commettre ; ce sont des spectres qui le poursuivent, il les fuit, il en a horreur. […] Je défie de déviner l’un des crimes atroces qu’elle leur impute ; c’est qu’aucun ne pouvoit souffrir le jeu, le bal, le spectacle ; je ne sais de quel Historien elle a tiré ce fait si intéressant, les grands événemens de ce siècle ont trop occupé leur plume pour s’embarrasser de la comédie ; & ces hommes célèbres eux-mêmes s’en occupoient trop pour perdre le temps à ces frivolités, ni avoir aucun goût pour elles, le théatre étoit dès-lors inconnu en Hollande, où on ne pensoit qu’à établir la république & le commerce ; elle ne faisoit que de naître en Angleterre & en France où on n’avoit encore vu que les confrères de la passion. […] Aldegonde, Jurieu, Claude n’étoient rien moins que des mysantropes ; il est vrai que les synodes des Protestans ont défendu le bal & les comédies, & ils n’avoient garde de ternir la gloire de leurs principaux chefs, en leur faisant un crime de leur indifférence pour le bal & la comédie ; mais les Dames ont droit de déraisonner, il faut tout pardonner aux grâces.
Mais, malgré la prétendue réforme, voit-on sans rire ou plutôt sans pitié, la sultane favorite passer du lit du prince au chœur de religieuses, du bal, de la comédie, parée en nymphe, à l’office divin, habillée en chanoinesse, souvent à son côté Maurice son fils, qu’elle menoit avec elle ? […] Il auroit pu tourner la députation en plaisanterie, & pour toute audience lui donner le bal : mais il refusa de la voir. […] Son infidele devint amoureux à Vienne d’une femme mariée, dans un bal ou comédie. […] Enfin elle accepta une fête à qu’il lui donna à Mauricebourg Le bal, la comédie, les repas, les présens, les parures, qui peut tenir contre d’ennemis ligués qui attaquent en même-temps un cœur ? […] Le souper suivit la comédie, la Sultane se mettant à table, trouva sur son assiette un bouquet de diamans, de perles, de rubis, d’émeraudes, comme reine du bal, qu’elle ouvrit avec son amant après le souper.
Selon les Jurisconsultes, une femme qui court le bal la nuit avec des hommes, est présumée coupable. […] Car si tous les canons & les ordonnances défendent aux laïques de se déguiser en Ecclésiastiques, en Religieux, de paroître sous ces habits au bal, au théatre, il est bien plus défendu à ceux-ci de s’habiller en laïques. […] Il raconte que dans une partie de débauche Denys le tyran ayant voulu faire masquer les convives, pour danser (ce que nous appelons bal masqué) Platon le refusa absolument, au risque de la colère du Prince, ne voulant pas, dit-il, pour lui plaire, se dégrader à cet excès. […] Un jour que la Duchesse de Bourgogne devoit aller au bal, elle envoya dès le matin un carrosse à six chevaux à la Maison Professe chercher le P. […] Un Magistrat courut le bal habillé en diable.
Demandez-luy, dis-je, si c’est un grand mal d’aller au bal & à la comedie, & il vous répondra hardiment que c’estSalu. 1. 6. […] D’où il faut inferer par une suite necessaire que ceux qui vont à la comedie & au bal, violent impunément les vœux solemnels qu’ils ont faits à Dieu au Sacrement de Baptême. […] Ainsi je puis dire avec verité, que les bals & les comedies sont les ouvrages du diable, puisque c’est luy qui en est l’autheur, comme je vous l’ay fait voir dans ma premiere Partie, & par consequent, oderis Christiane, quarum authores non potes no odiisseL. de spect. c. 10. […] Voilà M. les pompes du monde qui étoient en veneration parmi les Gentils, mais quelles sont celles qui sont en estime parmi les Chrétiens, je répons que si elles ne sont pas les mêmes, elles sont au moins les restes des payennes, qui ont été toutes deux ingenieusement renfermées dans les bals & dans les comedies ; on danse & l’on fait de magnifiques colations & de superbes festins dans les bals & dans les opera, comme faisoient autrefois les Payens dans les pompes funebres & dans les enterremens des morts ; il y a même apparence que cette coûtume avoit passé parmi les Iuifs, puisque l’EvangileMatth. c. 9. […] Oüy, M. je le repete encore une fois tous ces spectacles publiques, ces divertissemens, ces bals & ces comedies sont les œuvres de Satan & les pompes du monde, ausquelles vous avez renoncez dans le Sacrement de vôtre regeneration, quod, autem ejeramus, neque facto, neque visu participare debemus .
Le Prince de … a donné ce carnaval deux bals par semaine, l’un paré, l’autre masqué. […] On avoit admis aux bals masqués une douzaine des plus jolies filles de par le monde, pour animer la conversation, & relever la vertu des Duchesses par le contraste. Les bals continueront jusqu’à la mi-carême, à moins que l’Archevêque n’y mette obstacle ; mais on s’arrange, on priera les Dames à souper, il se trouvera là quelqu’un qui jouera par hasard un menuet, on le dansera, il surviendra d’autres violons par hasard encore, & petit à petit, sans scandale, l’assemblée deviendra bal, Lett.
On a construit en l’honneur de ce Poëte un grand édifice & une salle de bal, qui pouvoit contenir 2000 personnes, & fort ornée. […] Il est vrai que comme tout doit se ressentir de l’humanité, on n’entroit que par billet, & chaque billet coutoit une guinée, il en falut un nouveau pour entrer au bal, qui coutoit demie guinée, ce qui revient à un Louis & demi, ce qui paya, & au-dela, tous les Frais de la fête. Les instrumens jouerent pendant le déjeuné ; à dix heures on se rendit à l’Eglise, où la musique se fit entendre ; on revint à l’Hôtel-de-Ville, où on servit le dîné, après lequel suivit le bal, & la fête continua les deux jours suivans de la même maniere. […] & dans la plûpart des Diocèses, se masquer, aller au Bal, à la comédie, avoit toujours été pour les Ecclésiastiques un cas réservé, avec suspense encourue par le seul fait. […] Ses deux Vicaires qui confessoient aussi, & l’avoient imité subirent le même sort, les actrices triompherent, la piece fut jouée avec encore plus d’éclat ; il y eut bal, on dansa toute la nuit, on y fit toutes sortes de folies.
Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et qui êtes chargés, je vous soulagerai ; Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi que je suis doux et modeste de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes. […] « La maison du seigneur est déserte, et tu te rues avec fureur vers les plaisirs, les fêtes, les bals et les spectacles !… « Anathème donc contre les plaisirs, les fêtes et les bals ! […] Quant aux bals, je ne chercherai point à les excuser, à les défendre par des exemples puisés dans l’Ecriture sainte. […] La voici : Un autre auteur profane, un poète se charge de vous la fournir : « Ces visites, ces bals, ces conversations Sont du malin esprit toutes inventions…o. » Chrétiens, vous l’entendez !
Pour se mettre à la portée du peuple, ce Saint représente la joie, le plaisir, les fêtes des bien-heureux dans le ciel par des idées de danse, de bal, d’instrumens, de musique, &c. La salle du bal est fort vaste, très ornée & très-bien éclairée. […] Ces idées sont folles, ridicules, extravagantes, si on les prend à la lettre sur les danses du théatre, les bals masqués & paré, que nous connoissons. […] Ses conseils, ses leçons, ses exemples, les remplissent du même esprit ; elle les mene dans les compagnies, au bal, au spectacle, & les entraîne dans le même désordre. […] Est-ce à la toilette, au bal, au spectacle, au jeu, qu’on s’attendrira sur leur malheur, & après des dépenses qui épuisent tout, que reste-t-il à leur donner ?
On célébrait le jour anniversaire de la conspiration des poudres : pendant qu’on jouait la comédie dans la salle du bal, le feu prit à de la poudre qu’un épicier avait imprudemment mise sous le théâtre.
Je ne sais encore pourquoi on n’a pas défendu d’arborer sur la scène et dans les bals masqués la robe du palais, le rabat, le bonnet quarréd, comme on y a proscrit les habits ecclésiastiques et religieux. […] Un homme de robe ne saurait guère danser au bal ou paraître au théâtre, sans consentir à son propre avilissement. […] « Multarum delitiarum comes saltatio, vitiorum omnium postremum. » Toutes les danses n’étant pas également criminelles, on ne peut l’entendre que des danses du théâtre, les bals, les ballets, etc. qui ne sont en effet que des folies et des occasions de crime : « Nemo saltat sobrius, nisi forte insanit. » Est-ce une sévérité outrée d’éloigner les Magistrats de la comédie ?
Ce Symbole nous représente peut-être encore, que votre Héros sait le secret d’aller au Bal et à la Comédie sans en être moins vigilant sur son Troupeau : secret ignoré jusques à cette heure par tous les Saints Evêques.
M. l’Evêque d’Amiens (la Mothe, grand homme de bien), apprenant qu’il y avoit un bal, fit appeller à minuit, ses Grands Vicaires, & leur dit, je veux vous mener au bal ; surpris avec raison, ils lui représenterent que cette démarche lui feroit tort, il persiste, on part sur le champ ; l’étonnement de l’assemblée, quand on le vit, seroit difficile à exprimer, un morne silence succéde à la joie à laquelle on se livroit : je ne suis pas venu , dit le Prélat, pour troubler vos plaisirs ; mais je vous demande à chacun, pour les pauvres de cette ville, qui sont accablés de misere, tandis que vous vous réjouissez, autant que vous avez dépensé pour le bal . […] Un seul bal de l’opéra, en 1770, rapporta douze mille livres de profit au directeur ; ceux des trois jours gras valurent quarante mille livres : les François ont-ils droit de se plaindre des impôts, il n’en est point de plus onéreux que les spactacles ; s’ils peuvent tant donner à leur plaisir, doivent-ils se réfuser aux besoins de l’État, & n’est-ce pas une invitation à ce ministere ?.
A la cour, où d’agréables farceurs jouent tous les personnages qu’ils croyent propres à faire leur fortune, la beauté avec ses charmes, la politique avec ses intrigues, l’orgueil avec son luxe, la comédie avec ses traits efféminés, l’hypocrisie avec ses dissimulations, la volupté avec se délicieux repas, le bal & le spectacle avec leur mélange des deux sexes, hélas ! […] Lupus, fameux & saint prédicateur de Rome, apprenant qu’on préparoit de grandes fêtes de carnaval, bals, mascarades, carrousels, alla trouver le F. […] Voici ce qu’il dit du bal & de la comédie. […] Mais devineroit-on qu’on y reçoive des femmes, que les femmes y interrogent les enfans, & leur fassent des argumens ; que de temps en temps les violons & les flûtes interrompent l’Exercice, & jouent un intermedes & qu’à la fin on y chante des airs d’opéra, on y exécute les plus belles danses, que le président homme grave & en dignité, y applaudisse, & fasse tenir le bal en sa présence.
On avait vu avant lui, il avait lui-même donné des bals, ballets, mascarades, etc. où l’on dansait, chantait, récitait des vers ; Benserade en avait fait un grand nombre. […] Il fut suivi de quantité de bals, ballets, mascarades, dont on ne cessait d’amuser le Roi et la Cour, et où les Italiens jouaient un grand rôle. […] Cahusac, qui dans son Traité de la Danse, nous apprend que le Concile de Trente donna le bal à Philippe II, Roi d’Espagne, et que le Cardinal Légat, Président, en fit l’ouverture par une gavotte.
& d’être informé d’un pas de trois, dansé à Vienne, d’une ariette chantée à Berlin, d’une décoration de Madrid, & c. il en est ainsi des établissemens dramatiques, il s’en fait de tous côtés ; en France, théatres publics, théatres de société, salles de spectacles, coliesées, vauxhal, académie de danse, académie de musique, salles de Bal, manufactures de fard, troupes d’acteurs, lottereis d’amateurs, sociétés d’actionnaires, imprimeurs, colporteurs, libraire de comédie, peinture, décoration, & c. enfin, il vient de se former, ce qu’on n’avoit jamais vu encore, une académie de Pactes-comiques, dont l’unique étude, l’unique emploi est d’examiner & de composer des comédies ; ils s’assemblent chaque semaine pour cet unique objet ; ils ont avoir des lettres-patentes, tous les Parlemens les attendent avec impatience, pour les enrégistrer avec honneur, la souscription est ouverte pour établir des couronnes en faveur de la meilleure piéce, & tous les papiers publics sont gagés pour l’annoncer. Il est comme des bals de théatre de deux especes ; bal & théatre choisi, où l’on ne vient que pour prier ; bal & théatre public ouvert à tous les masques, où tout le monde, sans choix, entre au hasard ; c’est un vrai cahos, rien de régulier, tout est en désordre, le désordre est pour bien de gens un plaisir piquant, comme le bon ordre est un plaisir pour les autres ; c’est-là qu’on s’égare, on se cherche, on s’abandonne, on se trouve, on se pousse, on se lutine ; la foule roule, & s’arrête, elle entraine, elle répousse, on se fatigue, on s’estropie, & on s’est amusé. Quelquefois des personnes qui ont fait une partie, viennent masquées uniformément, selon quel un dessein marqué, le plus souvent malin ou galant ; quelquefois le bal est arrangé selon certain systême de déguisement ; cette assemblée alors réguliere, s’appelle mascarade ou ballet ; quand le ballet est fini, on laisse au public la liberté de danser comme il lui plair.
Il falloit , dit Monluc dans ses Mémoires, que dans les plus grands embarras de la guerre & des affaires le bal marchât toujours. […] Ce n’étoit là ni un bal paré, ni un bal masqué. Les Huguenots qui sonnoient la trompette & battoient le tambour pour faire danser les Suisses n’étoient pas élégans, & la Reine du bal à qui sur-tout on en vouloit, n’étoit pas de trop bonne humeur. […] Festins, bals, danses, combats, couremens de bagues, avec une belle comédie sur le sujet de la belle Genieve de l’Arioste qu’elle fit représenter par la Madame d’Angouleme, & par les plus belles Princesses, Dames & Demoiselles de la Cour, qui même la représenterent très bien, & si bien, qu’on n’en vit jamais de plus belle. […] C’étoit aussi par dévotion que dans la même parure, avec la même musique exquise, elle alloit au bal & à la comédie.
C’est pourquoi nous voyons qu’ils leur ont tout à fait défendu les comédies, les bals et les danses.
Un Carrousel excite le courage : une course de Chevaux la curiosité et l’émulation : un Bal fait naître des mouvements différents selon les dispositions des Spectateurs : un Feu d’artifice excite la joie : une Pompe funèbre la tristesse, et ainsi des autres.
Les libertins de M…. donnent tous les ans, pendant le carnaval, des bals parés & masqués, dans la salle de la comédie, comme à Paris à l’opéra. […] Un pere de famille, qui ne peut sacrifier le bien de ses enfans au soulagement des pauvres, a offert de donner à la Communauté des bals au profil des pauvres. […] Ces bals se sont donnés, & la recette (qui a été employée à payer les frais, n’a rien produit) a été versée dans la caisse de Charité. […] Dès que les bals sont pour le profit des pauvres , ont-ils dit, nous serons trop heureux de pouvoir faire ce brin de charité. […] Dans le fait, cette prétendue charité n’a été proposée que pour amasser de quoi faire les frais du bal.
Voici ce qu’il en dit dans son Introduction à la vie dévote : « Les jeux, les bals, les festins, les pompes, les comédies en leur substance, ne sont nullement choses mauvaises, ains indifférentes, pouvant être bien et mal exercées ; toujours néantmoins ces choses-là sont dangereuses : et de s’y affectionner, cela est encore plus dangereux. […] Voyez dans nos opulentes cités la jeunesse énervée, flasque, flétrie, fanée, saturée de plaisirs, de volupté, de musique, de spectacles, de danses, de bals et d’autre chose encore : la source des beaux sentiments est tarie, le caractère est dégénéré et le cœur desséché. […] La poitrine se prend ; on s’adresse au magnétisme, aux somnambules, à l’omœopathie, à l’orthopédie, aux divinités chéries du jour, à Melpomène, à Thalie et à Terpsichore, c’est-à-dire aux spectacles et aux bals où l’on achève d’épuiser le peu de sensibilité qui reste encore et qu’on eût pu utiliser peut-être pour le rétablissement de la santé par un long séjour à la campagne.
Toutefois nous n’appliquons celuy de Balet, qu’aux Assemblées où se fait vn Bal, ou à ces dances reglées & mysterieuses, que nous appellons Balet. […] La Comedie & le Bal en Hyver, &c. […] Ie n’entends pas toutefois par ce dernier mot de belle Dance, ce rampant mol & paresseux, que les corps foibles & abbatus ont introduit dans les Bals. […] Cette division à mon sens ne convient point trop mal à nos deux manieres de Dance, à l’ordinaire ou à la commune dans les Bals publics & particuliers, & à la forte ou à l’extraordinaire, telle qu’on la pratique dans les Balets. […] L’oreille y doit estre plus fine que dans le Bal ; car le mouvement en est plus soudain, peu complaisant, & qui n’attend pas celuy qui dance.
Une actrice française sa maîtresse, que Charles II avoit amenée de Paris, plusieurs enfans naturels, un théatre brillant, des bals, des fêtes sans nombre, un luxe qui épuisa toutes les finances ; production naturelle du païs d’où il venoit, & où il avoit demeuré depuis la mort de son pere, signalerent un regne, que de si tragiques événemens auroient du rendre sage. […] Ils mettent tout en œuvre pour y attirer des spectateurs ; on y tire des feux d’artifices, & des lotteries ; on y donne des bals & des concerts ; on y trouve de pantomimes, des marionettes, des sauteurs, des joueurs de gobelets, des danseurs de cordes, on sert à tout prix, des rafraîchissemens chauds, froids, secs & liquides ; les soires de Saint Germain & de Saint Laurent n’en approchent pas. […] Madlle. de Montespan, enlevée à son mari, entretenue pendant 15 ans, mere de six à sept Princes, promenée en triomphe dans toute la Flandre, avec des Gardes du Corps aux portieres de son Carosse, logée dans toutes les Villes comme une Reine, avec les plus beaux meubles de la Couronne, qu’on portoit par-tout, des bals masqués, des bals parés, des comédies, des feux d’artifice, recevant tous les honneurs, tous les hommages en présence du Roi & de la Reine qui accompagnoient la favorite, & pour comble de gloire, justifiée par le plus saint Prédicateur, Pocquelin de Moliere ; dans les beaux sermons de George Dandin & d’Amphitrion, qui peut méconnoître les heureux fruits du théatre ?
Ses égaremens passés lui donnent un nouveau crédit : il s’éleve fortement contre le bal & les spectacles, qu’il assure, par son expérience, être si pernicieux pour les mœurs, qu’il est absolument impossible d’y résister. […] La fête fut terminée par un grand repas, la comédie & le bal, partie essentielles, & devenues d’étiquettes. […] Benserade avoit mis les Métamorphoses en rondeaux, du Rosai distibue la Vie d’Henri IV en opéras bouffons, M Hénaut veut que l’Histoire de France soit partagée en drames, & le Sieur Gardel, premier danseur de l’Opéra, & maître des Bals de la Reine, &c. […] Le voyage de l’Archiduc Maximilien & ceux de tous les princes sont marqués à chaque pas par le bal, l’opéra, la comédie.
Une personne qui revient du bal et de la comédie, quoi qu’on en puisse dire, est très-mal disposée à la dévotion.
François Évêque de Genèvef permet d’aller au Bal, il faut dire le même de la Comédie, qui ne peuvent s’en dépenser sans intéresser la charité, donc le propre, dit ce S. […] Si vous voulez faire réflexion sur le livre de Tertullien, vous m’avouerez qu’il suffirait de le transcrire et de le traduire, sans y rien ajouter, pour former la bouche à tous ceux qui trouvent mauvais qu’on blâme le Bal et la Comédie, et qui soutiennent qu’on y peut aller sans intéresserk l’innocence et la piété.
Le temps ne permet pas de m’étendre sur les désordres et les inconvénients du bal, la plupart des raisons qui prescrivent l’un, condamnent l’autre, les danses sont aussi bien que les comédies un reste du paganisme, car les idolâtres croyaient rendre par là un grand honneur à leurs fausses divinités dans leurs fêtes solennelles. […] Et après cela le bal trouvera des partisans et des apologistes aussi bien que la comédie, on traitera de divertissement honnête, d’action indifférente, ce qui est la honte et l’opprobre du christianisme.
Le lendemain, pendant qu’on célébroit l’anniversaire de la conspiration des poudres, un grand nombre de personnes se rendit le soir dans la salle du bal, pour y voir jouer des marionnettes : un épicier du voisinage avoit malheureusement placé de la poudre sous le théatre, le feu y prit, & la plupart des spectateurs périrent. […] Les bals sont des fêtes nocturnes, les rendez-vous aiment les ténebres, l’amour comme les voleurs s’enveloppe des ombres : celui qui fait mal, dit l’Ecriture, ne peut souffrir la lumiere. […] Les actrices iroient y étudier ces antiquités, chercher des graces, y apprendre le costume ; on y trouveroit des modeles de masques pour le bal ; & comme plusieurs modes n’ont été imaginées que pour cacher les défauts, ce magasin donneroit des mouches pour les boutons, du rouge pour la pâleur, des falbalas, des paniers pour, &c. […] Un pere ayant vu danser sa fille dans une bal, ne pouvoit se lasser de louer sa gouvernante, qui l’avoit si bien élevée.
Medard, celui qui la couronne est un Prêtre qu’on n’ose nommer), ensuite on forme un bal champêtre . Ce bal champêtre, ces filles, ces rubans en baudrier, ces garçons qui les tiennent par la main, cette Rosiere poudrée, frisée à cheveux flottans en grosses boucles, toute cette décoration théatrale imaginée par Favart, pour contenter ses actrices, fut en effet exécutée sur la scène italienne, lorsqu’on y joua la Rosiere. […] Si les jeunes gens vont danser dans la place publique, ce bal n’est point du tout de la cérémonie, & la Rosiere n’y paroît pas, Salenci n’est pas un théatre, la fête de la Rose n’est pas une comédie, la Rosiere & ses compagnes ne sont pas des actrices.
Voici ce qu’il dit du bal de l’Opéra. […] On se rit des soins inutiles d’un mari jaloux : il a beau se tourmenter toute l’année, un seul bal de l’Opéra détruit toutes ses précautions. Les libertés du bal, les commodités et la facilité du masque trompent les plus vigilants Ces assemblées ont beaucoup de ressemblance avec les cérémonies païennes du Temple de Cythère et de Paphos.
L'Eglise a toujours condamné avec indignation ces profanes extravagances ; elle a enfin réussi à les bannir du lieu saint, il n'en reste que quelques légers vestiges dans les processions de la ville d'Aix, dans quelques Communautés de filles, où le jour des Innocents les Pensionnaires sont les maîtresses, dans plusieurs paroisses de campagne, où le jour du Patron on fait des cérémonies singulières, surtout dans les folies du carnaval, dans les bals et les comédies ; ce que l'Eglise n'a jamais pu abolir, non plus que les vices qui les produisent, et les crimes qu'ils font commettre. […] Rien de tout cela chez les Juifs, il n'y avait ni gavotte, ni pavanne, ni pas de trois, ni bal, ni ballet, etc. on ne connaissait ni maître à danser, ni livre de chorégraphie ; ce n'était que des sauts et des bonds, des courses ajustées, il est vrai, assez grossièrement à la mesure de quelque air que tout le monde bat naturellement, ou joué par quelque instrument, ou chanté par des voix humaines, mais sans ordre, sans liaison, sans dessein, tout au plus des danses en rond, que les femmes faisaient d'un côté, et les hommes de l'autre.
Il faut que les maris soient toujours complaisans, Jusques à leur laisser & Mouches & Rubans, Et courir tous les Bals & les lieux d’assemblée.
Ils prêcheront souvent avec force contre les Danses, et le Bal, par lequel sont excitées les passions les plus dangereuses: Enfin ils emploieront tous leurs soins à représenter avec un zèle pieux, et avec autant de véhémence, qu'il leur sera possible, combien les Comédies, qui sont la source et la base presque de tous les maux, et de tous les crimes, sont opposées aux devoirs de la discipline Chrétienne, et combien elles sont conformes aux dérèglements des Païens; et que comme elles sont une pure invention de la malice du Démon, le Peuple chrétien les doit entièrement abolir.
Est-ce à Tragédie, Comédie, Opéra petit ou grand, Bal ou Ballet ? […] Venez-vous prendre de l’éloignement pour les bals & la danse à l’école de nos Terpsychores, de nos Sultanes & de nos Nymphes ? […] Aussi combien de vous, pour avoir assisté à nos Bals, à nos Spectacles, pourroient chanter avec l’aimable Cendrillon : Je ne l’ai pas donné, mais je l’ai laissé prendre ! J’en atteste sa marreine qui, pour la consoler de la perte d’une de ses mules qu’elle a faite au Bal, lui dit : Que de beautés sortant du bal Ont souvent perdu davantage.
Commençons par la considération de l’institution de ces mêmes Fêtes, et des exercices qui sont propres à la sainteté de ces jours ; afin que nous connaissions par là, si le bal, et la danse sont compatibles avec ces dévotions, et avec ces solennités.
Il n’y a pas jusqu’aux Chevaliers de Malte, Ambassadeurs dans quelque Cour, de qui les nouvelles publiques ne disent avec édification : Un tel Bailli a donné le bal et la comédie, les plus habiles danseurs, les meilleures actrices ont fait honneur à la religion.
Augustin, labourer que pécher ; et pour ne pas laisser d’excuse dans l’innocence prétendue du spectacle, il dit expressément en plusieurs endroits : Il vaut mieux travailler toute la journée que d’aller au bal ou à la comédie : « Melius est arare qum saltare vel in theatro desidiosus existere. […] Mais lorsque le péché dure les heures entières, comme le bal, la comédie, les lectures mauvaises, il n’est pas douteux que la circonstance ne doive être déclarée, comme mortellement aggravante.
Qu’est-il donc besoin après cela que l’Écriture parle expressément de Théâtre, d’Opéra, de Comédie, ou de Bal ; puisqu’il n’y a personne qui raisonnant sans se flatter, n’y trouve tout d’un coup la condamnation de toutes ces choses. […] « Ils prêcheront souvent avec force contre les Dances et le Bal, par lequel sont excitées les passions les plus dangereuses. […] Les Bals, les Danses, et telles Assemblées ténébreuses attirent ordinairement les vices et les péchés comme les querelles, les envies, les moqueries, les folles amours : et comme ces exercices ouvrent les pores du corps de ceux qui les font ; aussi ouvrent-ils les portes du cœur, au moyen de quoi si quelque serpent sur cela vient à souffler aux oreilles quelques paroles lascives, quelque muguetterie n, quelque cajolerie ; ou quelque basilic vienne à jetter des regards impudiques, des œillades d’amour, les cœurs sont fort aisés à se laisser saisir et empoisonner. […] 1. « En même temps que vous étiez au Bal (c’est la même chose de la Comédie) plusieurs âmes brûlaient en enfer pour des péchés commis en pareille occasion. […] « On les voit être de toutes les parties de plaisir, sans excepter les Bals et les Comédies.
La Salle ou Bal est aussi toute prête une machine ingénieuse mettra le parterre au niveau du théatre, ce qui forme un salon octogone de 45 pieds de diamêtre, magnifiquement décoré de colomnes, de statues, de glaces, &c. […] Toutes les petites loges qui sont sur le parquet sont mobiles, & peuvent, être aisément enlevées, & quand on veut pour le bal & autre fête, ce parquet se leve tout entier avec des cries, pour être mis à la hauteur du théâtre, dans les occasions qui demandent toute l’étendue.
Charles s’élève contre le bal et les danses qui se faisaient aux jours de Fête et de Pénitence, 199.
Ainsi ont parlé du bal M. […] J’ai condamné ces spectacles d’horreur, Bal, Opéra, Redoute, Comédie.
Les Danseurs de ce temps-là devoient être bien nobles, & les bals bien brillans. […] La Comtesse de Salisburi, Maîtresse d’Edouard, dansoit dans un bal avec toutes les graces des héroïnes de Paphos, soit que sa jarretiere fut mal attachée, soit que l’agitation de la danse la détachat, ce beau ruban tomba.
Jeu et luxe, bassette et lansquenete, mouches et fard, coiffures fantasques et nudité de gorge, bal, comédie et opéra, sujets ordinaires de la morale de nos Prédicateurs, je vous abandonne à leur zèle ; trop muet, hélas !
Pavillon Evêque d’Alet dans le Rituel Romain à l’usage du Diocèse d’Alet imprimé à Paris en 1677. ordonne de différer l’Absolution « à ceux qui fréquentent les Bals et les Comédies, où ils commettent ordinairement plusieurs péchés d’impureté, comme mauvais désirs, pensées sales, regards lascifs. […] Et nous défendons à tous Prêtres, Bénéficiers et Ecclésiastiques de ce Diocèse ou y résidant, d’assister aux Bals, Opéra ou Comédies à peine d’excommunication encourue ipso facto. […] Si néanmoins par quelque occasion, de laquelle vous ne puissiez vous bien excuser, il faut aller au bal, prenez garde que votre danse soit bien apprêtée, c’est à-dire, qu’elle soit accompagnée de modestie, de dignité, et de bonne intention... Mais surtout en sortant de ces lieux pour empêcher les mauvais effets du vain plaisir qu’on aurait pu prendre, il faut considérer qu’en même temps que vous étiez au bal, plusieurs âmes brûlaient au feu d’enfer pour les péchés commis à la danse, que Notre Seigneur, Notre-Dame, les Anges, et les Saints vous ont vu au bal. […] Plût à Dieu que tout le monde entrât dans les maximes de ce saint Evêque ; nous verrions bientôt cesser les Bals et la Comédie.
On a même imaginé à l’opéra de lever le parterre à niveau du théatre, pour faire la salle du bal. […] Mais ne craignons rien, le pouvoir de la Commission ne va pas jusqu’à réformer la noblesse, elle n’embrasse que les roturiers ; tout Chevalier peut porter la croix au jeu, au bal, à la comédie, dans toutes les compagnies, avec autant de magnificence que les plus grands Seigneurs.
A dieu donc le bal & les masques ; qui court le bal plus que les Grands ?
Vous m’objecterez peut-être que ces festins, ces bals, ces jeux, dont le monde fait son occupation et ses délices, ne peuvent pas plus s’allier que les Spectacles avec la Croix de notre divin Sauveur, et que cependant la multitude se livre sans scrupule à ces plaisirs. […] Ainsi l’on fait l’éloge du Christianisme, et l’on n’a plus d’âme que pour les plaisirs ; ainsi l’on passe alternativement du Bal au Salut, de la Sainte Table au Théâtre où l’on ose venir avec les lèvres encore teintes du sang de Jésus-Christ ; ainsi l’on s’abandonne à une vicissitude de Confessions et de rechutes, et l’on croit avoir tout gagné, ou parce qu’on a malheureusement trouvé un Confesseur cruellement indulgent, selon l’expression de Saint Cyprien, ou parce qu’on a contracté l’affreuse habitude de ne plus s’accuser de la fréquentation des Théâtres.
L’amour de la comédie et du bal qui les favorisent presque toutes n’a garde de demeurer muet.
Le démon, dit Tertullien, ne conduit plus aux Temples des idoles, mais au théâtre et au bal, où l’on voit des statues animées, des idoles vivantes, qui s’étudient par tous les charmes à séduire le cœur, et à le faire apostasier.
Tous les Auteurs modernes ne s’opposent pas beaucoup à la fréquentation de la Comédie d’à présent ; saint François de Sales semble y donner les mains en parlant des Bals et de ceux qui y vont ; saint Thomas6 en parlant de la Comédie, a dit que ce n’était point une chose mauvaise. […] Le Catéchisme de Montpellier de l’an 1687, page 230, met entre les choses qu’il faut éviter pour conserver la chasteté, les divertissements malhonnêtes, les excès de bouches, les bals, les danses, les Comédies, les mauvais livres, etc. Le Catéchisme de Bourges de l’an 1693, page 437, sur le sixième Commandement, marque les choses qui font tomber dans l’impureté : le bal, la danse, la Comédie et les Romans. […] Et quand il parle des bals et des danses dans la pratique, 3e Partie, Chapitre 33, il dit que « c’est une chose dangereuse ; et selon l’ordinaire, façon avec laquelle cet exercice se fait, il est fort penchant et incliné du côté du mal, et par conséquent plein de danger et de péril » : ce sont les paroles de ce saint Evêque, que l’on peut appliquer à plus forte raison à la Comédie.
Les petits spectacles forains remplissoient le vuide du théatre aboli ; le goût de la danse, passion épidémique, se réveille tout-à-coup avec fureur ; des bals champêtres s’ouvrent dans tous les villages aux environs de la capitale ; des artificiers Italiens donnent des spectacles Pyriques, (des feux d’artifices,) & pour les animer d’avantage, y réunissent des danses ; enfin, d’après le Vauxhall Anglois, on imagine de construire à grands frais des lieux d’assemblées, décorés comme des théatres, pour y attirer le public ; c’est-à-dire, les curieux, les gens de plaisir, les citoyens désœuvrés, des femmes, sur-tout les jeunes gens, &c. par toutes sortes d’amusemens, souvent par le seul concours des personnes qu’on y peut voir, ou de qui l’on peut être vu, & même encore par la facilité de se cacher dans la foule ; ces divers établissemens ont le succès de la nouveauté, toujours attrayans pour des François.
& ici, pour vous le dire en passant, voilà bien des questions decidées, vous nous demandés si les spectacles, les comedies, les opera, les bals, les theatres vous sont défendus ou permis : je ne veux sur cela qu’un principe qui vous servira à décider toutes sortes de cas en cette matiere.
Maman n’a qu’à venir me faire la leçon, Qu’il faut fuir l’opéra, le bal, la comédie, Dans la chambre passer sa vie.
« Je voudrais qu’en général, dans les bals que je propose, toute personne mariée y fût admise au nombre des spectateurs et des juges, sans qu’il fût permis à aucune de profaner la dignité conjugale en dansant elle-même : car à quelle fin honnête pourrait-elle se donner ainsi en montre au public ?
Ses Mignons se moquoient de lui, & l’insultèrent dans un bal. […] Il obligeoit les Grands de la Cour, jusqu’au Cardinal de Lorraine & au Duc de Guise, de venir comme lui couvert d’un sac à ces processions, & rioit à gorge déployée des bouffonneries qu’y faisoient ses Mignons, peut-être par son ordre, du moins de son aveu, portoit & marmotoit son gros chapelet jusqu’au bal & dans les parties de débauche, & en lioit les femmes dans le temps qu’il en abusoit.
Ainsi, par exemple, ces représentations profanes, ces spectacles où assistent tant de mondains oisifs et voluptueux, ces assemblées publiques et de pur plaisir, où sont reçus tous ceux qu’y amene soit l’envie de paroître, soit l’envie de voir ; en deux mots, pour me faire toujours mieux entendre, comédies et bals, sont-ce des divertissements permis ou défendus ? […] Qu’auroient-ils dit de ces promenades, dont tout l’agrément consiste dans l’appareil et dans le faste ; des ces promenades pour lesquelles on se dispose comme pour le bal, et où l’on apporte le même esprit et le même luxe, de ces promenades changées en comédies publiques, où chacun, acteur et spectateur tout à la fois, vient jouer son rôle et faire son personnage ?
Il y est question des Bals. […] « J’ai lu, Monsieur, l’avis sur les Bals que vous m’avez envoyé ; & puisque vous souhaitez de sçavoir ce que j’en pense, je vous dirai que je n’ai jamais douté qu’ils ne fussent très-dangereux. […] de Saint-Lambert a faite des Bals dans son Poëme des Saisons, mais avec une intention bien différente de celle de M. […] Burette, c’est apparemment de ce terme originaire de Sicile que dérivent210 les mots de Bal & Ballet. […] Les habitans de Marseille ne tarderent pas à faire construire un Cirque qui, comme le Waux-Hall de Paris, est destiné aux Bals, Comédies, Opéra, Cafés, &c.
Palissot, qui ne l’ignore pas, ramene partout le Théatre, & de tous ses personnages en fait des amateurs : Opera, Bal, Vauxhal, Comédie, ils font de tout. […] Aux spectacles, aux Bal, il la suit comme un ombre. […] On a parlé d’un Bal qui doit être charmant.
Bal. t. […] Bal. t.
Le premier est au chapitre 23, de la première Partie, dont voici les paroles : « Les jeux, les bals, les festins, les pompes, les Comédies en leur substance, ne sont nullement choses mauvaises, ainsi indifférentes, pouvant être bien ou mal exercées : Toujours néanmoins ces choses-là sont dangereuses ; et de s’y affectionner, cela est encore plus dangereux, etc. » Le second est au chapitre 23, de la troisième Partie, où saint François de Sales s’explique à peu prés de la même manière : « Les bals et danses, dit-il, sont choses indifférentes de leur nature ; mais selon l’ordinaire façon avec laquelle cet exercice se fait, il est fort penchant et incliné au côté du mal, et par conséquent plein de danger et de péril, etc. » De ces paroles de saint François de Sales, et de quelques autres qu’il ajoute encore, les Partisans de la Comédie infèrent que ce Saint a regardé la Comédie comme une chose indifférente de sa nature, qu’il n’en a pas blâmé l’usage, pourvu qu’elle n’eût rien de déshonnête, et qu’il ne l’a pas même interdit à sa Philothée, pourvu qu’elle n’y mît pas son affection. […] « C’est, dit-il, qu’à même temps que vous étiez au bal, plusieurs urnes brûlaient du feu d’enfer pour les péchés commis à la danse. […] Que Notre Seigneur, Notre Dame, les Anges, vous ont vu au bal.