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110. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Près d’elles et à leur lumière, la fourberie est une politique sage et l’art de gouverner, l’esprit de faction est le caractère d’une âme hardie faite pour régner sur ses semblables, le duel est une loi de l’honneur, la vengeance est un devoir ; le suicide est un droit à sa propre vie, qui n’est ignoré que des lâches et des faibles. […] Alceste, dans cette pièce, est un homme droit, sincère, estimable, un véritable homme de bien qui déteste les mœurs de son siècle et la méchanceté de ses contemporains, qui, précisément parce qu’il aime ses semblables, hait en eux les maux qu’ils se font réciproquement, et les vices dont les maux sont l’ouvrage.

111. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Donnerait-on des rôles semblables à de jeunes Religieux ? […] Il était réservé à notre siècle de voir de semblables horreurs, et à la Société de les enfanter, etc. » Ce n’est pas à nous assurément à entrer dans les affaires des Jésuites ; nous ne rapportons ce morceau que pour faire voir ce que les Magistrats pensent de la comédie, même des collèges, combien ils la croient opposée au respect dû à la religion, à la pratique des vertus chrétiennes, et à la bonne éducation de la jeunesse.

112. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

Il soutient qu’elle est supposée, qu’il a cherché partout sans l’avoir pu trouver ; qu’il n’est pas probable qu’un saint Evêque, tel qu’était saint Charles, ait fait une Ordonnance pour permettre la Comédie, lorsqu’on trouve le contraire dans le premier concile Provincial de Milan, où ce saint Archevêque parle avec ses Suffragants en ces termes : « Nous avons, dit-il, trouvé à propos d’exhorter les Princes et les Magistrats, de chasser de leurs Provinces les Comédiens, les Farceurs, les Bateleurs, et autres gens semblables de mauvaise vie, et de défendre aux Hôteliers et à tous autres sous de grièves peines, de les recevoir chez eux.  […] Car pour la galanterie criminelle, l’envie, la fourberie, l’avarice, la vanité et choses semblables, on ne peut croire que le Comique leur ait fait beaucoup de mal.

113. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Je vous demanderois grace ; Monsieur, sur quelques traits de cette Lettre, qui paroissent sortir des limites du ton épistolaire, si je ne savois, par une longue expérience, que la vérité a toute seule par elle-même le droit de vous intéresser indépendamment de la façon dont on l’exprime, & si d’ailleurs, dans un semblable sujet dont la dignité & l’énergie entraînent l’ame & commandent l’expression, on pouvoit être arrêté un instant par de froides attentions aux régles du style, & aux chétives prétentions de l’esprit.

114. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

Les Casuistes ne sont point rares dans la capitale du Royaume ; il falloit interroger la Sorbonne : le Prélat, les Pasteurs vous auroient répondu volontiers ; mais vous vouliez être autorisée, & désesperant d’en tirer un avis favorable, vous avez imité les Rois d’Israël, qui consultoient les faux Prophétes : semblable à ces enfans du mensonge dont parle Isaie, qui disoient aux Prophétes : Ne nous annoncez aucune vérité fâcheuse, ce sont des oracles conformes à nos inclinations, que nous attendons de vous ; n’importe pas que ce soit des erreurs, pourvû qu’elles nous plaisent1.

115. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien premier. Sentiment du reverend Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, touchant les Bals & les Comedies en general. » pp. 8-16

Qui en croiront-ils, s’ils ne se rendent pas à des semblables authoritez ?

116. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [M] » pp. 426-430

D’où peu donc venir ce plaisir extrême, qui accompagne seulement le danger où se trouvent nos semblables ?

117. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

Voilà la résolution de ce grand personnage monsieur Gerson conformément à tous les anciens Docteurs saints, desquels qui voudra voir au long la sentence touchant telles impures impiétés, comme aussi touchant les autres débauches, danses, folies, ivrogneries, momeries, et semblables bacchanales, accoutumées méchamment et scandaleusement, d’être commises les jours des fêtes, lise les lieux ci après notés, savoir est : Chrysostome, t. 2, Homélie 38 in 2 Matthoei.

118. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85

Ils flattent notre amour-propre en nous faisant voir des passions semblables aux nôtres ; et les portraits qu’ils nous en font nous plaisent encore plus que ceux de nos personnes : ces portraits deviennent souvent des modèles.

119. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Il est peu d’hommes qui souhaitassent que les femmes, dont ils sont écoutés, fussent semblables à celle-là, & qui fussent bien flattés d’une intrigue qui ne subsisteroit que par des tours aussi malins. […] Et beaucoup d’autres choses semblables ; il n’a dit que ce qui est sans cesse exprimé dans les Chansons que l’on chante par tout l’Univers, & que, sur cet article, il ne faut pas tout-à-fait écouter Despréaux, qui étoit piquant & envieux.

120. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

La Capitale même, toute féconde qu’elle est en merveilles, n’en voit pas de semblables. […] Pétrone, sans être Pénitent blanc, fait dans son Satyricon une réforme semblable.

121. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

Notre style marche d’un pas égal, rien ne l’arrête : il est semblable au ruisseau qui coule sur un sable fin. […] Les Peuples qui font usage des mêmes instrumens, doivent en tirer des sons & des accords à peu près semblables.

122. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Long-temps apres Tibere voulut rendre de semblables honneurs à ses ayeux, & pour en mieux honorer la memoire, il donna deux combats de Gladiateurs, l’un dans le Marché, & l’autre dans l’Amphitheatre. […] Ce congé s’apelloit Mission, & la ceremonie qui se pratiquoit on l’accordant estoit de leur donner un baston simple, ou une verge à peu pres semblable à celle dont on se servoit pour les instruire.

123. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Elle est puissamment aidée à la produire, & même à la dévancer, par un principe plus actif encore ; on pourroit voir l’amour propre étendre avec empressement un voile épais fur le tableau de nos fautes, pour les dérober aux yeux de nos semblables, ou faire des efforts pour nous corriger.

124. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXII. De l’usage du Théatre relativement au Comédien. » pp. 104-121

Non-seulement deux Auteurs ne voyent pas du même œil, mais un homme que deux événemens semblables auroient affecté pareillement, seroit un phénomène rare.

125. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

LEs Motifs, qui portent les Personnes du Monde a aller au Bal, a la Comedie, & a se trouver a des semblables divertissemens sont ordinairement mauvais ; c’est pour satisfaire leur curiosité, leur vanité ; c’est pour y voir, & pour être vû, & nul bon Motif ne peut justifier la coûtume, que l’on prend d’y assister.

126. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

n’est-ce pas une chose lamentable, de voir qu’un si grand nombre de Chrétiens emploient les Fêtes et les Dimanches, surtout depuis la Septuagésime jusqu’au Carême, au jeu, au bal, à la danse, et à la comédie, ou à voir, ou donner d’autres semblables spectacles, d’une manière très indigne, et pour ne pas dire avec impiété, ou au moins avec un mépris intolérable des Canons de l’Eglise, des Ordonnances des Princes, et de la loi de Dieu même, qui nous oblige de passer les Fêtes saintement ?

127. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

« Que les tragédies et les comédies qui ne doivent être faites qu’en latin, et dont l’usage doit être très rare, aient un sujet saint et pieux : que les intermèdes des actes soient tous latins et n’aient rien qui s’éloigne de la bienséance, et qu’on n’y introduise aucun personnage de femme ni jamais l’habit de ce sexe. » En passant, on trouve cent traits de cette sagesse dans les règlements de ce vénérable institut : et on voit en particulier sur le sujet des pièces de théâtre qu’avec toutes les précautions qu’on y apporte pour éloigner tous les abus de semblables représentations, le meilleur est, après tout, qu’elles soient très rares.

128. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Il y a des Gens si simples, qu’ils croient que la même reforme dure encore, parce qu’on n’entend plus de ces Farces impudiques qui n’avaient que des railleries de crocheteurs, et dont les meilleurs mots n’étaient que des impertinentes Equivoques ; Certainement on a bien fait de les condamner, mais si on ne se sert plus de ces pointes grossières où il n’y avait qu’un jeu de paroles sales proférées sans honte et sans respect ; ne connaît-on pas qu’en ce temps-ci on en dit presque de semblables ; mais plus finement et plus couvertement ?

129. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Les apologistes du spectacle, qui ont voulu mettre quelques différences entre l’ancienne & la nouvelle comédie, à raison de l’ancienne grossiéreté du langage, n’en ont jamais mis, ni pu mettre sur la peinture, qui fut toujours semblable, puisqu’on n’y a jamais représenté que les mêmes choses. […] Il en est comme des gens vertueux, dont on ne peut souffrir les exemples & la présence : on n’aime que son semblable, le mal gagne peu-à-peu jusques dans le cloître. […] L’histoire nous rapporte plusieurs traits semblables des statues qu’il a fallu mutiler ou couvrir pour arrêter les excès que la vue des nudités faisoit commettre.

130. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Voilà les premiers commencemens de la Tragédie, qu’il ne faut pas confondre avec les Tragédies satyriques, inventées par Thésée pour amuser les Grecs, dont les acteurs barbouillés de lie, pour être plus semblables à des Satyres, étoient promenés dans des chariots, d’où ils récitoient des passages tirés de l’Odissée, ou de l’Illiade d’Homere, ou de son Margites. […] Pour plaire à cette multitude, semblables à une courtisanne qui ne vend le plus souvent ses faveurs qu’avec répugnance & dégoût pour celui qui les achete, ils sacrifieront d’abord leur goût, toutes les fois qu’ils y seront interessés, jusqu’à ce que ce même goût une fois corrompu, ne leur laisse plus aucun sacrifice à faire. […] Un Laboureur, ou un Vigneron possesseur de toute l’espèce représentative de son pays, y tient toutes les fermes à loïer ; & le reste, malheureux, craint de former son semblable.

131. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Combien en trouverait-on qui semblables à Valentin persévérassent jusqu’au martyre ?  […] Les saintes Lettres ne seront-elles qu’un amusement semblable aux Champs Elysées d’Homère et à la Théogonie d’Hésiode ? […] pour s’être rendu semblable à nous et présent à nos yeux sous une forme humaine ?

132. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Saint Charles Borromée fit ordonner, dans un concile provincial, que les prédicateurs reprendraient avec force le déréglement de ces plaisirs publics, que les hommes, séduits par une coutume dépravée, mettaient au nombre des bagatelles où il n’y a point de mal ; qu’ils décrieraient avec exécration les spectacles, les jeux, les bouffonneries du théâtre, et les autres divertissements semblables qui tirent leur origine des mœurs des Gentils, et qui sont contraires à l’esprit du christianisme ; qu’ils se serviraient de tout ce qui a été dit de plus pressant sur ce point par Tertullien, saint Cyprien, saint Chrysostôme et Salvien1 ; qu’ils développeraient avec soin les suites et les effets funestes des spectacles ; et qu’enfin ils n’oublieraient rien pour déraciner ce mal et faire cesser cette corruption. […] On se figure aisément tout l’attirail de la vanité et des dangereux appas de ces femmes, semblables à ces sirènes dont parle le prophète Isaïe, qui font leur demeure dans les temples de la volupté.

133. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Du moins ne peut-on douter que l’un ne soit l’imitation de l’autre : style assez semblable, même ponctuation, mêmes sentimens, mêmes pensées, même sombre tragique semblent décéler le sieur Arnaud, qui s’applaudit d’en être l’inventeur. […] Les Vestales, semblables à nos Chanoinesses de Flandres & d’Allemagne, qui peuvent se marier, & qui à quelque fonction près, à l’Office divin qu’elles récitent, vivent avec la même liberté, le même éclat, la même mollesse, que les femmes du grand monde, les Vestales étoient magnifiquement habillées, somptueusement servies par un grand nombre d’esclaves, traînées dans un char brillant, précédées d’un Licteur, faisoient reculer le char même du Consul quand ils le trouvoient dans la rue, reçues dans toutes les compagnies, ayant les places les plus distinguées aux spectacles vis-à-vis du Préteur, très-opulentes, & de leur propre bien, étant des premieres maisons de Rome, & des dons immenses qu’on leur faisoit, & des richesses de leur Communauté.

134. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

qui rapporte l’avoir vu jouer, dit que cette Pièce était excellente ; il y compare l’Auteur aux plus célèbres Poètes comiques des Grecs et des Romains : et la réussite, ajoute-t-il, en fut si grande, qu’elle a donné lieu depuis ce temps aux proverbes de Patelineurs et de patelinage, pour exprimer dans les actions communes un semblable caractère que celui que l’on y représentait. […] Mais comme Sa Majesté Nous a pareillement ordonné d’empêcher à l’avenir qu’il n’arrive de semblables désordres, et d’établir dans les lieux destinés aux divertissements publics, la même sûreté qui se trouve établie par les soins et par la bonté de Sa Majesté dans tous les autres endroits de Paris : Le Procureur du Roi Nous a requis qu’il fût sur ce par Nous pourvu, afin que ceux qui voudront prendre part à cette sorte de divertissement, d’où présentement tout ce qui pourrait blesser l’honnêteté publique doit être heureusement retranché, aient la liberté de s’y trouver sans craindre aucuns des accidents auxquels ils ont été si souvent exposés.

135. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Caussin, autre Jésuite, dans sa Cour sainte, donnent aux Cours des Princes de semblables règles, aussi sages que chrétiennes, et croient la comédie aussi opposée à la bonne politique qu’aux bonnes mœurs, deux choses essentiellement liées, dont l’une ne peut subsister sans l’autre. […] Les Cardinaux Richelieu et Mazarin, par un semblable artifice, ont prévenu ou dissipé des intrigues de Cour, dont ils redoutaient les suites.

136. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Si cette considération ne renfermait pas une réponse suffisante, et que je fusse obligé d’en faire une au libelliste froid qui, à la vue de la plus grande misère, et du pouvoir commun à tous les hommes d’être immoral, m’a contesté l’affaire et le besoin pur d’écrire sur l’indigence et l’immoralité, et de traiter des moyens d’en détruire les causes, je pourrais y ajouter, qu’ayant vu dès mon enfance la maison de mon père, administrateur des pauvres, continuellement assiégée ou remplie de malheureux pleurant, souffrant la faim et le froid, marqués de tous les traits de la misère, ces tristes scènes, ont fait naître et laissé dans mon cœur un sentiment pénible que je n’ai pu soulager que par la composition de ce Traité ; et que ma mission fut, par conséquent, de la nature de celle que nous recevons tous de la pitié, pour tâcher de retirer notre semblable d’un abîme où nous le voyons périr.

137. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

Lorsqu’on invente un genre de spectacle qui n’a rien de semblable à ceux qui sont reçus, on ne doit craindre aucune opposition.

138. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

Je pourrais donner beaucoup d'autres semblables observations que j'ai faites sur les Modernes ; mais il me suffit de m'arrêter à celles qui concernent de plus près notre sujet.

139. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

Que si on m’objecte que ce grand Saint ne devait point avoir cette tolérance, mais une sainte sévérité, semblable à celle que les Pères ont témoignée contre les damnables divertissements : je vous réponds qu’il devait avoir cette tolérance dans le temps déplorable où le Christianisme était presque éteint.

140. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Mais si l’empire des circonstances a forcé d’avoir recours à ce nouveau système, si en économie politique, il a pu paraître le meilleur possible, n’est-il pas évident qu’il peut avoir cet effet douloureux d’achever de nous démoraliser et de nous mener par le chemin le plus court à l’insensibilité, comme à la plus stupide indifférence, à l’égard de nos semblables ? […] Combien de semblables abus, si contraires au texte comme à l’esprit des lois, ne sont-ils pas douloureux ! […] Dans sa discussion, tout doit avoir l’empreinte de la grandeur et de la majesté ; et si tout, rigoureusement considéré, n’y saurait être légitime, tout au moins doit porter avec soi son excuse naturelle : il défend son semblable. […] Combien donc sont réellement ennemis de leurs semblables et de l’état lui-même, ceux qui, pour se soustraire au joug d’une croyance commune, et montrer un esprit rebelle aux lois du christianisme, ont la coupable imprudence d’enseigner publiquement dans leurs ouvrages ou sur la scène, l’affreuse doctrine de l’impiété ? […] NDA Une personne respectable m’a attesté que dans les registres du greffe du parlement de Paris, il existe un arrêt rendu contre un particulier de la même ville, pour un délit semblable à celui que présente la comédie du Légataire universel ac.

141. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

Aulugelle explique la forme de ces souliers Gaulois, fort semblables à ceux des femmes Françoises. […] Cet usage & d’autres semblables subsistent dans bien des Eglises, sur-tout de Religieuses, où la Sacristie fournit des mouchoirs, des vergettes, des peignes comme des souliers.

142. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Je plaindrais notre Opéra s’il ne devait ses succès qu’à un semblable moyen : heureusement que la musique le met à couvert d’une partie du soupçon. […] Or une semblable Pièce peut-elle remplir les Spectateurs d’idées honnêtes ?

143. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

il n’y a point de mal, on y apprend à vivre dans le monde ; mais prenez garde qu’il n’y a rien d’innocent dans ces divertissements qui sont souvent des occasions prochaines de péché à ceux qui s’y trouvent, sans avoir mauvaise intention, parce que les comédiens d’aujourd’hui sont semblables à ceux dont parle Sénèque, qui corrompaient de son temps les mœurs, sous le beau prétexte de les reformer, et qui sous couleur de reprendre le vice, l’insinuaient adroitement et avec artifice dans les esprits des spectateurs, et qui voulant corriger les hommes en les divertissant, les perdent en les faisant rire, et meurent par cette fausse joie, comme ceux qui ont mangé de l’herbe Sardoniquec, selon la remarque des Naturalistes. […] Vous ne manquerez pas de répondre, qu’on prend bien garde à ces excès, et qu’on ne souffre pas de semblables familiarités.

144. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

Car pour la galanterie criminelle, l’envie, la fourberie, l’avarice, la vanité, & les autres crimes semblables ; il ne faut pas croire, selon l’observation du même Auteur, qu’elles leur ayent fait beaucoup de mal.

145. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — PREMIERE PARTIE. Quelle est l’essence de la Comédie. » pp. 11-33

Je conviens par la malignité qui caractérise l’esprit humain, que c’est un très-grand plaisir de voir son semblable tourné en ridicule, & de pouvoir se mettre au-dessus de lui : je conviens qu’on jouit avec satisfaction de l’embarras d’un jeune provincial qui se présente d’un air gauche dans un cercle brillant, qui salue d’un air timide, & qui perd contenance : je conviens qu’on est charmé de voir un homme qui se laisse duper comme un sot : pourquoi cela ?

146. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

La misanthropie est certainement un vice dangereux : un misanthrope est ennemi des hommes : ce n’est pas seulement en déclamant contre le genre humain, qu’il dévoile son caractere, c’est par ses actions & sa conduite : un homme de cette trempe refusera de rendre service à ses semblables, parce qu’il les hait : il quittera sa femme & ses enfans, à qui sa présence est nécessaire, pour aller vivre seul au fond d’un désert.

147. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

Celle-ci, semblables aux couleurs, donnent du relief, de la saillie à l’objet représenté.

148. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

Un Ouvrage dont le principal but est de faire rire, doit être d’une précision semblable, toute proportion gardée.

149. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

Le second moyen que je propose, est une pieuse association de toutes les femmes et filles d’une vie chrétienne, mais exempte des affectations qui blessent les bienséances raisonnables du monde : Association toute semblable à celle dont parle un célèbre Espagnol, Louis Vivèsg, homme d’un fort beau génie.

150. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

Il est le premier à convenir qu’Homère est excellent dans ses inventions fabuleuses, et qu’il charme l’esprit par ses agréables rêveries : mais il se déchaîne aussi contre le torrent de la coutume, qui porte à lire des choses si chatouilleuses pour les bonnes mœurs ; jusques là qu’il fait honneur au Christianisme qu’un Auteur nourri dans ces sciences profanes, et dans la Religion du Paganisme, que Cicéron, en un mot, eût reproché à Homère qu’il faisait des Dieux des hommes, et qu’il érigeait les hommes en Dieux : au lieu, dit-il, qu’il aurait dû rendre les hommes semblables aux Dieux, plutôt que d’abaisser la divinité à la condition des hommes.

151. (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11

Si je coupe court, c’est que, lorsque j’écris pour un Journal, je me figure vingt personnes autour de moi, semblables à autant de convives empressés d’occuper chacun sa place à une table trop étroite.

152. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

Pharaon appella les Sages & les Magiciens d’Egypte, qui par leurs charmes & leurs enchantemens, firent quelques merveilles semblables aux miracles de Moyse. […] , fidei apostatatio , une abjuration & une apostasie de la foy ; comme s’il vouloit dire que le crime d’un Chrétien qui va à la comedie, est semblable en quelque maniere à celuy ou d’un Sorcier qui va au sabat, ou d’un Renegat qui renonce au nom de Chrétien pour se faire Mahometan, qui quite l’Eglise pour aller dans une Mosquée, & qui renonce à l’Evangile pour suivre l’Alcoran ; fidei apostatatio, voilà une abjuration de la foy de Jesus-Christ de part & d’autre ; disons donc que la comedie est une veritable profanation de la sainteté de la Religion, puis qu’elle est un ruisseau empoisonné d’une source corrompuë, nam & rivulus tenuis ex suo fontè, & surculus modicus ex sua fronde qualitatem originis continetI. de spect. […] , comme un soldat est censé deserteur de milice, perfide à l’état, & traître à son Prince, qui passe dans le camp des ennemis, aprés avoir quitté son baudrier & ses armes, aprés avoir abandonné son drapeau & son étendart, & aprés avoit violé le serment de fidelité qu’il avoit prêté à son Capitaine ; de même le Chrétien est coupable d’une pareille trahison qui va à la comedie : car si l’Eglise est semblable à une armée rangée en bataille, ut castrorum acies ordinataCantic. 6. […] ce seroit là faire à Dieu un beau sacrifice, il n’appartient qu’aux Payens d’en offrir de semblables à leurs Idoles & à leurs Dieux.

153. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

) le cinisme de la licence ombrager la tête de la galanterie de son pennage orgueilleux ; la hardiesse, mere du vice regner dans des yeux impudens, comme dans ceux des Bacchantes échevelées, quand un thyrse à la main, elles fouloient aux pieds les sages loix de la pudeur ; des demi-robes parsemées des couleurs de la débauche & semblables à celles des Filles de Sparte, quand presque nuës elles alloient disputer le prix des exercices gymmiques ; le feu des peintures dangereuses vomi par cent bouches impures, comme les flammes de l’Etna pour le malheur de ceux qui l’environnent ; une jeunesse novice portant d’une main la torche ardente de la passion aveugle, & de l’autre le frêle roseau de l’inexpérience, aller en foule porter dans le gouffre de la corruption les tendres fruits de l’éducation, les racines déliées de la vertu & les fleurs délicates de la santé . […] Enfans ingrats & rebelles, (pag. 22.) méconnoîtrons-nous toujours l’Auteur de tous les dons, & semblables à ces insensés dont parle un Ecrivain sacré , dirons-nous toujours : retirez-vous de nous, nous n’avons pas besoin de vos lumières ? […] C’est trop long-temps nous abuser : Horace de qui ils ont emprunté leur devise, disoit en parlant de leurs semblables pour la défense de cette vertu : Sylvis deducti caveant, me judice, fauni ! […] en vain : nos Villes trop semblables à Bethsaïde & à Corrozaïn, mériteront leurs anathêmes, & ce sera pour notre plus grande condamnation que la vérité (p. 21.)

154. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Or, il est sans difficulté que rien n’est plus propre que ce qui s’appelle spectacles, bals, comédies, opéra & autres semblables. […] Voici à peu-près la maniere dont les gens du monde justifient les bals, les danses, les comédies, & autres semblables divertissemens : ce sont des choses, disent-ils, qui sont purement indifférentes d’elles-mêmes, & qui ne sont péchés que par le mauvais usage qu’on en fait ; car enfin, quelque austérité que l’on ait dans les mœurs, on ne peut pas dire qu’écouter précisément des acteurs qui récitent un poëme, où l’on fait voir le crime puni & la vertu récompensée, où il ne s’agit que d’un amour vertueux & légitime qui n’aboutit qu’à un lien sacré : quelque sévére, disent-ils, que l’on soit, on ne peut pas dire que ce soit un péché en soi-même. […] Le desir de plaire est ce qui conduit l’Auteur ; & le spectateur est conduit par le plaisir de voir peintes des passions semblables aux siennes : notre amour-propre est si délicat, que nous aimons à voir les portraits de nos passions aussi-bien que de nos personnes ; il est même si incompréhensible, qu’il fait, par un étrange renversement, que ses portraits deviennent souvent des modéles, & que la comédie, en peignant les passions d’autrui, émeut notre ame d’une telle maniere, qu’elle fait naître les nôtres, qu’elle les nourrit, qu’elle les échauffe, qu’elle leur inspire de la délicatesse, & qu’elle les rallume même lorsqu’elles sont éteintes. […] je vous demande s’il est convenable à un disciple de Jesus-Christ d’aller autoriser par sa présence des hommes scandaleux ; d’aller contempler avec curiosité des femmes sans pudeur, trop semblables à ces syrenes dont parle le Prophète Isaïe, qui ne charment que pour donner la mort ; des femmes qui par des attitudes étudiées, des gestes expressifs, répandent de tous côtés le poison de la volupté. […] L’Eglise même, conclut saint Chrysostôme après une description presque semblable à celle-ci, l’Eglise n’est pas toujours un asyle assuré contre les surprises & les insultes de la concupiscence : que deviendront des cœurs ainsi amollis & attendris, au milieu des assauts violens qu’ils auront à essuyer de toutes parts ?

155. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

On doit donc être attentif à prendre bien les caractères et à peindre les grands personnages semblables à eux-mêmes ? […] Un manant donc remplira désormais ses greniers des fruits de son penchant au vol, et chantera encore à bon compte aux dépens de qui il appartient : le vol ne sera plus pour lui un crime, ni pour ses semblables ; ce sera une chanson. […] Ce terme Rédempteur, qui parmi nous est affecté à la Personne de Jésus-Christ, et qui semblable au Tetragrammaton des Juifs est spécialement réservé à la Divinité, ce nom adorable de Rédempteur est attribué au ridicule Don Quichotte. […] Lorsqu’on a une fois imaginé un caractère, il doit suivant la règle d’Horace subsister uniforme, semblable à lui-même, et au premier plan jusqu’à la fin. […] Ne faut-il pas que nos désirs soient semblables à ceux de l’Apôtre, qui souhaitait de ne plus vivre, et d’être avec Jésus-Christ ?

156. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

Je dis là-dessus, qu’avec un tel fond de disposition, il est difficile, que cette personne aille à la comedie, sans pecher mortellement : Et combien en est-il de celles, qu’on y voit ; qui n’ayent une disposition semblable, ou naturelle, ou acquise ?

157. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66

De nouveaux énnemis renaissaient à chaque instant, semblables à l’hydre domptée par Hercule, plus on en terrassait, plus leur nombre se multipliait.

158. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre VI. De ce qu’un Poète dramatique doit sçavoir pour être en état de travailler dans le nouveau genre. » pp. 142-158

Je suis le prémier qui donne de semblables conseils dans un Livre fait plutôt pour instruire que pour égayer ; mais j’espère qu’on en retirera de très grands avantages : une Ouvrage qui traite en partie du Théâtre moderne, doit renfermer des règles Bisares & singulières, quand ces règles lui sont analogues.

159. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

Je n’en sais rien : mais on m’a communiqué une Lettre, qui fait part à madame Du D** d’un trait tout semblable, arrivé depuis peu dans une Ville considérable de nos Provinces, & que je vais rapporter. — Mademoiselle de F***, élevée dès l’enfance dans le Couvent de C**, n’en était sortie que pour épouser un jeune Conseiller ; soit qu’il eût beaucoup de mérite, ou seulement celui d’être le premier objet capable de la toucher, qui se fût offert à sa vue, on dit qu’elle l’aima éperdûment.

160. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

C’est par un motif semblable que l’on a long-temps représenté avec succès, sur un Théâtre voisin du nôtre, le fameux Siége de Leyrie, que les Espagnols firent par les ordres de Philippe II, & qu’ils furent obligés de lever en 1578.

161. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Il faut convenir que de semblables prérogatives sont aussi offensantes que commodes au corps théâtral.

162. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

On peut voir par là que les plus sévères souffrent les vices, puisqu’ils ordonnent de les punir, et que Don Juan doit être plutôt souffert qu’un autre, puisque son crime est puni avec plus de rigueur et que son exemple peut jeter beaucoup de crainte dans l’esprit de ses semblables.

163. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Le parlement les rebuta, comme personnes que les bonnes mœurs, les canons, les Pères de l’Église et nos rois de France avaient toujours réputées infâmes, et leur défendit de jouer ni de plus obtenir de semblables lettres, sous peine de 10.000 livres d’amende applicable aux pauvres ; et néanmoins, dès que la cour fut de retour de Poitiers, le roi voulut qu’ils rouvrissent leur théâtre.

164. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Ainsi nous ne doutons point que Madame la Princesse de Conti n’attire sur elle, et sur Messeigneurs les Princes ses Enfants de semblables bénédictions de la bonté de Dieu, qu’elle sert avec une pareille ferveur. […] Le Théâtre est rempli de semblables crimes « Videtur ne summa improbitate usus, non sine summa esse ratione ? […] Y a-t-il de plus grande folie que de se déguiser en bête, et de se rendre semblable à une chèvre ou à un cerf ; afin que l’homme qui a été formé à l’image et à la ressemblance de Dieu, devienne le sacrifice et la victime du démon ? […] , quelque chose semblable à ce qu’ont fait, et que font encore les Païens aux premiers jours de Janvier, vous déguisant en cerf ou en génisse ? […] « La fête des fous tire son origine des Païens et des Gentils, qui faisaient de semblables folies au commencement de Janvier, selon le témoignage de S.

165. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Semblable en cela à une Dame chaste et modeste qui serait contrainte de danser par religion à certains jours de Fête. […] Clovis sur la fin de ses jours avait simplement un joueur d’instrument, que Théodoric lui envoya de Rome ; en cela semblable au plus saint de nos Rois, qui comme nous verrons, n’avait qu’un Page qui lui chantait quelquefois des airs de piété. […] A plus forte raison, ajoute-t-il, les Ministres du Seigneur doivent fuir les discours extravagants et déshonnêtes des Histrions, n’étant pas bien séant que leurs yeux soient souillés par de semblables spectacles. « Non decet aut fas est oculos Sacerdotum Domini hujusmodi spectaculis fœdari. […] Le Parlement les rebuta comme personnes que les bonnes mœurs, les saints Canons, les Pères de l’Eglise, et nos Rois mêmes avaient toujours réputés infâmes, et leur défendit de jouer, ni de plus obtenir de semblables Lettres ; et néanmoins dès que la Cour fut de retour de Poitiers, le Roi voulut qu’ils rouvrissent leur Théâtre.  […]  » Avec quelle force ces Conciles se seraient-ils élevés contre de comiques Processions semblables à celle qu’on fait tous les ans à Aix le jour de la Fête-Dieu ; où les Mystères de l’Ancien et du Nouveau Testament sont déshonorés par des farces et des représentations indécentes ?

166. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Ainsi jamais ils ne sont à sa mesure, et toujours nous voyons au Théâtre d’autres êtres que nos semblables. […] A cela près, tout est semblable. […] Malgré cela, où a-t-on pris que l’instinct ne produit jamais dans les animaux des effets semblables à ceux que la honte produit parmi les hommes ? […] A Dieu ne plaise que je croie nos sages et dignes Magistrats capables de faire jamais une proposition semblable ; et sur votre propre Article, on peut juger assez comment elle serait reçue. […] On ne peut trop multiplier des établissements si utiles62 et si agréables ; on ne peut trop avoir de semblables Rois.

167. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

sans qu’aucune considération ait pu faire excepter de cette sévere loi ce prodige du siecle dernier, dont pour faire en deux mots le portrait, on pourroit dire ce que disoit un sage Payen d’un auteur tout semblable : qu’étant presque le seul qui pût mériter d’être vu & d’être écouté sur le théâtre, il étoit, d’autre part, le seul de tous ceux qu’on y voit, qui méritât de n’y jamais paroître : homme, en effet, qui, dans tout autre état que celui où son génie l’avoit jetté, eût été non-seulement l’honneur de sa patrie par la beauté de son esprit, non-seulement l’amour & les délices de la société par la bonté de son cœur, mais un modele de Christianisme même par l’austere probité & l’intégrité de ses mœurs. […] L’Eglise même, conclut Saint Jean Chrysostôme, après une description presque semblable à celle-ci, l’Eglise n’est pas toujours un asyle assuré contre les surprises & les insultes de la concupiscence.

168. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

« Si je considérois le théâtre relativement à l’humanité, à ce sentiment précieux qui nous fait aimer et rechercher le bien-être de nos semblables ; je le peindrois comme un gouffre qui engloutit la substance des citoyens, la propriété des commerçans, les secours des pauvres et des malheureux ; qui met le trouble et la confusion dans tous les états de la société. […] Rien ne rend l’homme dur et insensible comme les impressions de luxure ; mettant sa félicité dans cette jouissance brutale, il ne voit plus dans ses semblables que des machines propres à la faire naître. — Quand le peuple romain fut rassasié de spectacles mimiques, il lui fallut des gladiateurs ; il n’y avoit plus que le sang humain et l’aspect des cadavres mutilés qui pût lui donner un plaisir sûr. — Néron, Caligula, Héliogabale n’étoient des monstres de férocité que parce qu’ils étoient des monstres d’incontinence.

169. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Ce grand homme est semblable à la rose du printemps, au lys le long des eaux, à l’encens qui brûle dans le feu. […] Le sommeil, le travail, les actions animales, les vicissitudes, les désirs de l’immortalité, le trepas de ses semblables, tout lui montre la faux tranchante qui moissonne tout ce qui respire ; les animaux qui périssent, la fleur qui se fane, la riviere qui coule, la campagne que l’hiver dépouille, les plus solides bâtimens que le temps détruit, les générations qui se succédent ; le torrent entraîne tout, les ombres de la mort enveloppent tout.

170. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Ce sont les spectacles du théâtre, « pompæ diaboli spectacula theatri », et toutes les autres vanités semblables, dont le Roi David demande à Dieu d’être délivré : Détournez mes yeux, dit-il, afin qu’ils ne voient point la vanité. […]  8.) de la comédie, bien éloignée sans doute de son temps (au douzième siècle) de l’élégance et de la pompe de la comédie Française, mais qui toujours semblable à elle-même par ses vices et ses dangers, qui en font le caractère, n’a pas mérité seule les anathèmes que la religion et la vertu ont lancés sur elle dans tous les temps.

171. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

Arrive-t-il rien de semblable aux Comédiens ?

172. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

Je dis là-dessus, qu’avec un tel fond de disposition, il est difficile, que cette personne aille à la comédie, sans pécher mortellement : Et combien en est-il, de celles, qu’on y voir, qui n’ayent une disposition semblable, ou naturelle, ou acquise ?

173. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

Qu’on nous trace de semblables modèles, pour nous consoler de l’existence des Méchans ; qu’on nous peigne du moins quelquefois la vertu, dans ces états inconnus qu’il est inutile de tourner en ridicule, puisque ceux qu’on pourrait corriger par-la, sont rarement au nombre des Spectateurs.

174. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Il me semble que vous pouviez souffrir de semblables défauts sans appréhender que votre conscience en fût chargée ; ou bien Dieu vous a fait des commandements qui ne sont pas comme les nôtres.

175. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

Et ce qui conserva des personnes dignes d'un si grand mépris dans les avantages publics, où les gens d'honneur seulement devaient prétendre, fut à mon avis que la souveraine puissance était entre les mains du peuple, et que ces Farceurs ou Technites de Bacchus ayant tous leurs intérêts, toutes leurs liaisons, et toutes leurs cabales parmi la plus vile populace où ils étaient nés, eurent aisément les suffrages et la protection de leurs semblables, sous prétexte même de Religion, pour jouir avec eux de tous les privilèges de leur République.

176. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

« Les sauterelles ont été produites de la fumée du puits et de l’abîme, et sont montées sur la terre. » Et un peu après, « Et ces sauterelles sont semblables à des chevaux préparés pour le combat, et elles ont des couronnes, qui semblent dorées, sur leurs têtes. » Il conclut enfin que dans le bal se trouve la pompe du siècle, le feu de l’impureté, la superbe et la vaine gloire, et que les hommes par conséquent y deviennent ennemis de Dieu.

177. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Qui sont ceux qui proposent le plus communément une semblable objection !

178. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

S’il faut appeler Conversion l’entrée en Religion d’une fille qui avait toujours été pleine de piété et de pureté, et semblable à un lys qui est parmi les épines.

179. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

Une grimace de piété succède à plusieurs jours de fêtes profanes : Semblables à ces peuples envoyés dans Samarieb, qui tantôt Assyriens et tantôt Israëlites, après avoir encensé les Idoles, venaient adorer le vrai Dieu.

180. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

« Or, convient-il à un disciple de Jésus-Christ d’aller autoriser par sa présence des hommes scandaleux ; d’aller contempler avec curiosité des femmes sans pudeur, trop semblables à ces sirènes dont parle Isaïe9, qui ne charment que pour la mort ; des femmes qui, par des attitudes étudiées et des gestes expressifs répandent de tous côtés le poison de la volupté ?

181. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Mais enfin parcourons les lieux habités de ce vaste globe, l’Allemagne, la Hollande, l’Angleterre, &c. nous ne trouverons pas de trace d’un semblable aveuglement ; en Espagne… en Italie même, Contrée heureuse où siège le Chef visible de l’Eglise, on fait de la Comédie un des ornemens de la Solemnité des jours les plus saints. […] Les Anglaises sont douces & timides, les Anglais sont durs & féroces … … … … … A cela près tout est semblable. » Un petit Homme & un grand mis en parallele (quoique cela ne soit pas possible) doivent être selon lui, semblables par le contraste même ; quelle impertinence ! […] Aux cercles, mot élégamment inventé pour désigner avec plus de décence celui de tabagie ou d’asile de crocheteurs, il prétend même qu’il ne faut pas être Philosophe pour donner à de semblables coteries le nom de corps de garde, parce qu’on y respire un peu l’odeur du tabac. « On s’y enyvre (dit-il) on y joue, on y soupe, &c. … … l’excès du vin n’est pas un crime » : ô Ciel ! […] sophisme pour sophisme, j’aimerais autant dire qu’assassiner son semblable soit un acte de probité, méritoire même aux yeux du Créateur.

182. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Semblable en cela à ces bons peres de famille, qui au milieu de leurs enfans, se mêlent à tous leurs jeux, les excitent & les instruisent avec autant d’adresse que de succès, en paraissant eux-mêmes redevenir enfans Je conviens avec vous Monsieur, que les Théatres de la Nation sont susceptibles d’une administration plus utile au Public, plus honorable aux Gens de Lettres, plus ferme pour les Comédiens ; ces Théatres, en un mot, exigent, & promptement, une très grande réforme : le bien général qui doit en résulter ne peut qu’accélerer une époque depuis si long-tems desuée3. […] Semblable à ces reptiles obscurs, qui ne lâchent prise que lorsqu’ils regorgent de sans, les filles de Vénus n’abandonnent leurs adorateurs, que lorsqu’elles les ont mis dans l’impuissance absolue de charger leurs autels d’offrandes. […] Comme il ne voit rien de comparable à lui, il n’estime, il ne chérit que son individu ; ses semblables lui paraissent autant de machines créées tout exprès pour son avantage particulier, son amusement & ses plaisirs. […] Quand les abus se sont multipliés, & que des hommes bien intentionnés veulent les réformer44, on attaque leurs principes, on cherche à les rendre suspects ; les Etres obscurs, les avares égoïstes, qui trouvent leur bien-être dans le malheur public, se déchaînent contr’eux : mais les vrais Citoyens, qui n’ont en vue que le bien, de la Patrie, s’élèvent au-dessus de toutes les considérations, & n’en cherchent pas avec moins de zèle & d’empressement, dans ce bien général, qu’ils opérent, leur propre bonheur, qu’ils fondent toujours sur celui de leurs semblables. […] Tous les traits sont de la plus exacte ressemblance : « Tandis que les siecles n’offrent à nos yeux que des oppresseurs & des opprimés, qu’il est doux, qu’il est consolant, pour l’humanité de voir des Sages réunir autour d’eux, ce que l’éloquence a de force, ce que la Philosophie a de profondeur, ce que la vertu a de majesté, ainsi couverts de tout ce qui peut rendre les Hommes chers, utiles, & précieux à leurs semblables, s’avancer entre les Peuples & les Rois !

183. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

Pour moi, qui connais son activité et son zèle, je me garderai bien de lui adresser un semblable reproche.

184. (1698) Théologie du cœur et de l’esprit « Théologie du cœur et de l’esprit » pp. 252-267

Elles excitent en nous des mouvemens semblables à ceux qui tombent sous nos yeux ; & c’est-là le but des Acteurs : car la fin qu’ils se proposent, c’est de plaire à ceux qui les écoutent ; & pour leur plaire ils exposent des sentimens qui s’accordent avec la corruption de ceux à qui ils parlent : & comme ils parlent à des gens dont la plupart ont l’esprit perverti, & le cœur gâté, ils leur representent des emportemens violens, ou de vengeance, ou de jalousie, ou d’ambition : ils joignent à cela de pernicieuses maximes, capables de corrompre les ames les plus innocentes.

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