Lorsque devenu licencieux, efféminé, ennemi de toute pudeur, vous rentrez chez vous, votre femme fût-elle la plus accomplie, ne vous est plus agréable. […] Le vieillard rase sa pudeur avec ses cheveux, prêt à tout dire, à tout entendre, à tout faire ; des femmes sans voile & sans honte paroissent & par, lent hardiment sur la scène, elles semblent avoir fait une étude réfléchie de l’impudence, & répandent si bien le poison de l’impureté dans les y eux & les oreilles des spectateurs, qu’on diroit qu’elles ont conspiré d’attacher jusqu’aux racines de la modestie, de déshonorer la nature, & de rassasier leurs passions par la plus infame volupté.
Tout empire : le luxe introduisit la licence, le théâtre leur donna des ailes, elles vengèrent l’univers vaincu : « Sævior armis, luxuria incubuit, victumque ulciscitur orbem. » Enfin sous les Néron, les Caligula, les Héliogabale, le désordre étant monté à son comble, le spectacle, qui en fut toujours et un effet et un principe, ne connut plus les lois de la pudeur, jusqu’à ce que les Empereurs Chrétiens éteignirent cet incendie, ou plutôt jetèrent quelque poignée de cendres sur ce brasier, en le renfermant dans certaines bornes de bienséance. […] Voyez cette Actrice, si la pudeur ose la regarder.
La pudeur m’empêche de dire le reste.
n'en a-t-on pas banni tout ce qui pourrait blesser la pudeur ?
Qui ne regarde pas ces malheureuses chrétiennes, si elles sont encore dans une profession si contraire aux vœux de leur baptême : qui dis-je, ne les regarde pas comme des esclaves exposées, en qui la pudeur est éteinte ?
Les femmes se rendent coupables lorsqu’elles portent des parures qui blessent la modestie, plus coupables encore, si elles en introduisent la mode : « Sic sane graviter peccant mulieres quæ ubera immoderate denudata ostendunt ; aut alicubi introducunt morem ubera, etiam non ita immoderate, denudandi 1. » Sont coupables de péché mortel, les artistes dont les tableaux, les gravures et les statues ne respectent point les lois de la pudeur ; « quibus nempe exhibentur personæ grandiores nudis partibus pudendis ».
S’il étoit aussi impur que l’ancien tous ceux qui ont quelque pudeur s’en éloigneroient.
Nos Erostrates modernes, cherchant sans pudeur la célébrité, prétendent créer un homme nouveau : ils nous ont effrayés par les couleurs hideuses dont ils ont peint nos penchants naturels, et sont parvenus à nous faire honte des propriétés de notre être. « Vous êtes dans l’erreur, » nous crient-ils incessamment ; « détruisez vos passions ; cessez d’être ce que vous êtes, et devenez les fantômes de nos imaginations. » Infidèles Rhéteurs qui embarrassez notre simplicité dans vos sophismes, quand cesserez-vous de nous alarmer vainement ?
Ne chantons point de Lampsaque de & Caprée, ni de Crisis les lascives fureurs, ni de Flora les nocturnes horreurs ; qu’ici l’Amour épurant son systême, nud, mais décent, plaise à la pudeur mème ; que Vénus donne à Vesta des désirs. […] Au reste, cette union de la nudité & de la décence, de l’Amour & de la pudeur, des mœurs & des plaisirs, de Venus & de Vesta, de l’innocence & des désirs ; ces chimeres font penser qu’en composant cet ouvrage, le Sieur Bernard étoit déjà tombé dans l’enfance. […] Le peintre n’avoit pas, sous un voile imposteur, de la belle Pandore enséveli les charmes ; l’innocence étoit nuë, & l’étoit sans allarmes ; elle s’enveloppoit de la seule pudeur. […] Il dit pourtant ailleurs, en parlant du front, la pudeur l’entourant de l’ombre des cheveux, s’éleve & s’applanit ce front majestueux .
Ainsi elles s’accoûtument peu à peu à l’impudence, & elles s’apperçoivent fort bien quand elles sont démasquées, du préjudice qu’elles ont fait à leur pudeur estant masquées. […] C’est en ces occasions que les yeux se trouvent aussi libres que les mains ; qu’on se sert de paroles équivoques & à double entente ; que la foule des assistans excuse quantité de choses que la pudeur ne pourroit souffrir ailleurs. […] D’ailleurs la nuit qu’on choisit ordinairement pour les danses, estant l’ennemie de la pudeur & la confidente des crimes, anime les plus timides pour executer hardiment leurs plus pernicieux desseins. […] Si bien que de la maniere que la danse se pratique aujourd’hui, on risque sa pudeur presqu’autant de fois que l’on danse ou que l’on regarde danser les autres.
Où est la pudeur ? […] les Poèmes licencieux, qu’il nomme le poison de la pudeur et de la sagesse. […] Ce serait le chemin le plus court pour s’éloigner de tout ce qui choque la pudeur. […] La pudeur lui est-elle à charge ? […] Ainsi, la cupidité devient-elle la maîtresse absolue de tout ; ainsi force-t-elle toutes les gardes de la pudeur.
» Avec ces réflexions de l’Ecriture ; tout devient saint, mais on les passe comme inutiles, pour supposer que Judith s’excite à jeter des regards funestes à la pudeur, et on s’imagine la voir. […] A ses yeux timides et modestes, Demander des regards plus hardis, plus funestes, Des regards dont l’éclat alarme la pudeur, Et porte le désordre et le feu dans le cœur. […] De tout ce que prévoit la timide pudeur, J’ai peine à soutenir l’épouvantable idée.
Si malgré toutes les précautions que je prends pour ne rien laisser échapper à ma plume qui me puisse brouiller avec la Pudeur la plus délicate, il plaît à Votre Grandeur de m’employer à quelque chose de plus sérieux, mon obéissance à ses Ordres lui fera connaître avec combien de soumission et de respect je suis, Monseigneur, De Votre Grandeur, Très humble et très obéissant serviteur.
pourquoi mener la jeunesse à cette école d’incontinence, où elle n’apprend qu’à perdre la pudeur, la honte et la chasteté.
Aussi dès que l’ennemi de la pudeur approche, le sang s’élève contre lui, s’oppose au premier choc, et supplée au raisonnement et à la réflexion. […] Les Prologues, ni les Epilogues dans Plaute n’offensent jamais la pudeur. […] » Les anciens Romains exigeaient des égards infinis dans la conversation d’un étranger avec leurs femmes ; de crainte qu’il n’en scandalisât la pudeur. […] Et quelle merveille qu’un Athée violât les lois de la pudeur ?
Il cite Racine qui a renonce à sa Bérénice, la croyant dangereuse à la pudeur ; et prétend que Corneille dans son Cid veut qu’on aime Chimène, qu’on l’adore avec Rodrigue. […] Il y a des choses curieuses sur Platon, qui a condamné les Tragédies anciennes, parce qu’elles réveillaient les passions, quoique les Femmes ne parussent pas sur les Théâtres des Païens par pudeur.
Jean Chrysostome1, qu’on est le plus éloigné de tout ce qui peut blesser la pudeur, il en coûte tant pour se conserver dans la pureté que Dieu exige de nous, de quel naufrage n’est-on pas menacé lorsqu’on s’expose sur la mer orageuse du Théâtre, & qu’on ajoute à l’inclination naturelle, l’art & l’étude de la volupté ?
Quand ils traiteraient les passions de la manière la plus honnête, cette apparence d’honnêteté et le retranchement des choses immodestes rendraient leurs pièces beaucoup plus dangereuses, parce que en attaquant la pudeur d’une manière moins directe, les personnes vertueuses en ont moins d’horreur, et pensent moins à se défendre du poison qu’elles contiennent.
Si Dina n’était point sortie de la tente de Jacob, son père, sa pudeur n’eût point eu d’assaut à soutenir.
Que la pudeur est l’apanage des femmes.
Or, quels entretiens plus pernicieux, que ces pièces où la Religion, la Vertu et la Piété sont ridiculisées, la corruption excusée et toujours plaisante, la pudeur offensée par des équivoques que voient à peine des enveloppes légères ! […] Qui ne regarde celles qui sont dans une profession si contraire aux engagements du Baptême, comme des esclaves exposées, en qui la pudeur est éteinte ? […] L’Opéra lui paraît excessivement dangereux dans toutes ses parties : il regarde la musique et la danse, qui en sont l’âme, comme des écueils où la modestie et la pudeur échouent presque toujours35.
Les femmes n’y connoissent, ni la pudeur ni la retenue ; ce sont des Lamies dangereuses qui font parade de leurs nudités pour attirer les hommes ; ce sont des Syrenes enchanteresses qui charment les sens, qui endorment la raison, & font faire naufrage à la vertu. […] Ensuite parut la vertu d’une beauté ravissante, véritable & sans fard, lumiere pure, air noble & majestueux, la modestie & la pudeur. […] Mais de tous les lieux favorables, A la poursuite du plaisir, Les théatres sont plus capables De satisfaire le desir ; Là, son cœur badine & folâtre, Où les femmes avec ardeur Vont pour voir & pour être vues, Où les rencontres assidues Sont les écueils de la pudeur.
Ce seroit une erreur de penser que la modestie ne rejette que les grossieretés ; elle exclud jusqu’aux plus légères nuances du vice, sur-tout elle brille par les traits de la pureté la plus délicate, de la pudeur la plus sévère. […] Que les femmes, dit l’Apôtre, ne paroissent qu’avec des habits modestes, non avec l’or, l’argent, les nudités, les pierres précieuses, les cheveux frisés, les riches étoffes ; que la pudeur & la chasteté soient leur ornement, que tout y respire la sainteté : In habitu honesto, non in tortis crinibus, auro, margaritis, ostendentes pietatem, &c. […] Si de bonne foi on vouloit suivre les loix de la pudeur, que ne feroit on pas par les prieres, les larmes, les amis, la résistance, pour ne pas se charger du scandale de l’immodestie ?
« Toute représentation est par sa nature criminelle & peché, où les représentans se servent des paroles, ou font des gestes contraires à la pureté, ou des choses, qui puissent nuire au prochain. » Ce seroit ne pas connoître le genie du theatre moderne, que de soûrenir qu’on n’y dit jamais de ces paroles équivoques, qui fassent rougir la pudeur : & qu’on n’y voit jamais des gestes que l’honnéreté chrétienne ne souffre pas, & que cependant l’Ange de l’Ecole veut qu’on bannisse de tout divertissement. […] Une tolerance donc suppose toujours un mal : c’est ainsi qu’on souffre dans quelques Roiaumes, aussi bien qu’à Rome & ailleurs des maux, dont les personnes, qui nous objectent ceci, ne voudront pas assurement nous donner exemple, & dont toute ame, qui a de la pudeur, sent de l’horreur & de l’aversion.
Il n’y aurait que les libertins qui pussent voir les pièces déshonnêtes ; les femmes de qualité et de vertu en auraient de l’horreur, au lieu que l’état présent de la Comédie ne faisant aucune peine à la pudeur attachée à leur sexe, elles ne se défendent pas d’un poison aussi dangereux et plus caché que l’autre qu’elles avalent sans le connaître, et qu’elles aiment lors même qu’il les tue. […] Cependant combien y a-t-il de pères et de mères qui souffrent sans scrupule que leurs enfants se remplissent l’esprit et la mémoire de ces Chansons, qu’ils les chantent en leur présence et avec plaisir ; de sorte qu’en les répétant librement, ils s’accoutument insensiblement à perdre la honte et la pudeur, qui les ferait rougir dans un âge plus avancé de les entendre, si on ne les avait accoutumés de bonne heure à ce langage corrompu.
Saint Cyprien avait dit auparavant dans l’Epître à Donat en faisant abstraction de l’idolâtrie, que ce qu’on voyait sur les Théâtres n’était capable de donner que de la douleur ou de blesser la pudeur. « Jetez27 , dit-il, les yeux sur les différents endroits contagieux des Spectacles, voyez si vous pourrez rien trouver sur le Théâtre qui ne puisse en même temps exciter en vous la douleur et blesser la pudeur ». […] Il conclut, que ces Spectacles doivent être défendus, dans lesquels on ne voit que des choses malhonnêtes, où l’on n’entend que des paroles bouffonnes et vaines, où les représentations sont contre la pudeur, où les Comédiens et les Farceurs disent des paroles trop libres pour faire rire ». […] En effet, dit ce même Père, une malheureuse expérience nous apprend que les vierges qui vont à ces Spectacles ont moins de pudeur, les jeunes gens y deviennent impudents et effrontés, les vieillards retombent dans la débauche, d’où naissent les souillures des mariages et quantité d’autres crimes. […] » Si l’on n’avait rien retranché dans les Comédies, et qu’elles fussent aussi mauvaises qu’elles l’ont été, il n’y aurait que les libertins qui y iraient : les personnes de qualité et de vertu en auraient de l’horreur : au lieu que l’état présent de la Comédie, ne faisant ce semble aucune peine à la pudeur, on ne se défend pas d’un poison qui est d’autant plus dangereux qu’il est caché ; qu’on l’avale sans le connaître, et qu’on l’aime lors même qu’il tue.
Le beau sexe, aujourd’hui, ne se fait plus scrupule d’abandonner à nos regards ce qu’autrefois la pudeur l’obligeoit de cacher.
Qu’une conduite réguliere & même austere, soit commandée à ceux qui prononcent sans cesse les noms d’honneur, d’héroïsme, d’honnêteté, de pudeur.
Quoi, mes Dames, mettre cinq ou six heures de tems a se parer & à se peindre le visage, pour aller ensuite dans une assemblée tendre des pieges à la chasteté des hommes, & servir de flambeau au demon, pour allumer par tout le feu de l’impudicité, demeurer les nuits entieres exposées au yeux & à la cajollerie des jeunes fous, & de tout ce qu’il y a de libertins dans une ville, emploïer tout ce que l’art & la nature ont de plus dangereux pour attirer leurs regars, & pour leur renverser l’esprit, deguiser vos personnes & vôtre sexe, pour n’avoir plus honte de rien, & pour ôter à la grace ce petit secours, qu’elle trouve dans la pudeur, qui vous est si naturelle.
Je crois qu’il ne convient pas ni à la Majesté Divine, ni aux maximes de l’Evangile, que la pudeur, & l’honneur de l’Eglise soient souillés par cette contagion si honteuse, & si infame. » De Theatricis, & ipsos plac1uit, quamdiu agunt, à Communione separari.
Car, en matière de religion, l’exemple est le moteur le plus fort et le plus victorieux ; le sang des premiers martyrs a amené des flots de sang, parce que chacun voulait payer de sa vie son entrée dans la foi, et obtenir la couronne céleste, en mourant pour le fils de Dieu qui en était le suprême dispensateur ; Et puisque les ecclésiastiques veulent soumettre les autres chrétiens à l’observation des décrets des conciles, et qu’au moment de leurs décès ils leur font la fausse application de sentences exterminatoires, il est de toute justice, de toute pudeur publique qu’ils rentrent eux-mêmes dans la volonté de leurs propres lois, et qu’ils s’en montrent les fidèles et les zélés observateurs.
Mais pour les passions molles & voluptueuses, où l’ame se livre aux funestes délices de l’impureté, à la dissipation, à la frivolité, perd la pudeur, la religion, la charité, il n’est pas douteux que le théatre & la danse, analogues au caractère nationnal, montés sur ce ton, établis & entretenus dans ces vues, par des personnes plongées dans le désordre, exercées à exciter les passions, les peignant, les embellissant, les réalisant, étalant, offrant l’objet avec toutes ses graces au premier qui en veut, se piquant, se faisant gloire de produire ces malheureux effets, il n’est pas douteux que le théatre & la danse théatrale ne fassent dans tous les cœurs les plus grands ravages. […] D’abord les femmes rougissoient de donner leur personne en spectacle ; c’étoit un reste de pudeur, comme parmi nous elles sont embarrassées la premiere fois qu’elles s’y montrent, elles ne sont pas encore aguerries : Inter erit satyris paulum pudibunda proterris.
Unde sit Embolaria mulier, id est Scenica. » nues avec des postures indécentes, et que le moindre sentiment de pudeur ne pouvait souffrir ; il ne faut que lire le grand Pline, qui lui donne cette qualité en termes exprès ; et Galéria était un Embolaire ou Bouffonne, c'est-à-dire du nombre de ces femmes Scéniques, qui venaient sur le Théâtre dans les intervalles des Actes, sauter et danser en bouffonnant, ce qu'on nommait Embola ou Intermèdes ; et si cet Apologiste eût pris la peine de lire les termes de Pline, ou qu'il en eût cherché la signification dans son Calepin, ou qu'il eût seulement jeté les yeux sur le commentaire, il n'aurait pas fait cette faute ; et bien loin de croire ces femmes fort honnêtes, comme il se l'est imaginé, il doit savoir qu'elles étaient l'opprobre du Théâtre, prostituées et louées à prix d'argent pour ce honteux exercice.
Et n’est-ce pas pour donner une étrange atteinte à votre pudeur ?
Honorius et Arcadius importunés par le Peuple en ordonnèrent le rétablissement, par une Loi du vingt-quatre Avril 396. mais à « condition de n’y rien représenter qui put blesser la pudeur, ou qui fut en quelque autre manière contre les bonnes mœurs. » LeL. 2.
Si je ne craignais point de faire trop de confusion à ces Bourgeoises, à ces Demoiselles et Dames qui ont tant d’inclination pour les spectacles, lesquelles plaignent bien moins vingt ou trente sols pour les Farceurs, qu’elles ne font un double qu’elles donnent assez rarement à un pauvre ; je leur ferais encore entendre saint Cyprien, lequel parlant des exercices des bateleurs, les nomme « un lieu infâme, publici pudoris lupanarium », où l’on perd la pudeur et la pudicité, « l’école et la maîtresse de toute impudicité » : Saint Augustin sur les Psaumes, parlant des spectacles, les appelle « les greniers de l’impudicité ».
Les comiques Anglois manquent à la bienséance & aux bonnes mœurs ; leurs beautés sont obscurties par des morceaux entiers où la pudeur n’est pas respectée. […] 10) qu’il y a bien des pieces honnêtes, dont la plus exacte pudeur ne rougiroit point.
Dans la fable & dans l’histoire l’homme a toujours vécu dans une société toute formée, qui connoissoit la religion & la pudeur. […] Ces pieces, ainsi que le Poëme de Madame du Boccage, sont prises du Paradis perdu de Milton, où le Poëte Anglois insére une épisode voluptueuse des premieres amours d’Adam & d’Eve, où la pudeur est peu respectée.
Car si c’est une fille ; n’est-ce pas offenser la pudeur du sexe, et blesser l’honneur de la virginité, rachetée du Sang de Jésus-Christ, que de voir sur un Théâtre une Chrétienne se produire, pour faire le personnage d’une femme passionnée, coquette, effrontée, emportée ou furieuse, selon les diverses passions qu’exige son rôlet. Le Christianisme qui doit être une Ecole de pudeur et de modestie pour des filles, doit-il avoir quelque chose de commun avec le Théâtre, qui est une Ecole d’effronterie et d’impudence ?
Les Acteurs sont la plupart de la plus vile canaille, des gens de mauvaise vie, des misérables, sans pudeur et sans religion. […] 1.), comme une espèce de prodige un reste de modestie que la force de l’usage et la pudeur avaient fait conserver sur le théâtre, où l’on n’en connaît presque plus.
» Saint Cyprien avait dit auparavant dans l’Epître à Donat, en faisant abstraction de l’idolâtrie, que ce qu’on voyait sur les Théâtres n’était capable que de causer de la douleur ou de blesser la pudeur. « Jetez S. […] » , dit-il, les yeux sur les différents endroits contagieux des spectacles, voyez si vous pourrez rien trouver sur le Théâtre qui ne puisse en même temps exciter en vous la douleur et blesser la pudeur. […] » Il conclut que ces spectacles doivent être défendus, dans lesquels on ne voit que des choses malhonnêtes, où l’on n’entend que des paroles bouffonnes et vaines, où les représentations sont contre la pudeur, où les Comédiens et les Farceurs disent des paroles très libres pour faire rire. […] En effet, dit ce même Père, une malheureuse expérience nous apprend que les vierges qui vont à ces spectacles ont moins de pudeur, les jeunes gens y deviennent impudents et effrontés, les vieillards retombent dans la débauche ; d’où naissent les souillures des mariages, et quantité d’autres crimes. […] » Si l’on n’avait rien retranché dans les Comédies, et qu’elles fussent aussi mauvaises qu’elles l’ont été, il n’y aurait que les libertins qui iraient ; les personnes de qualité et de vertu en auraient de l’horreur : au lieu que l’état présent de la Comédie ne faisant, ce semble, aucune peine à la pudeur, on ne se défend pas d’un poison qui est d’autant plus dangereux qu’il est caché, qu’on l’avale sans le connaître, et qu’on l’aime lors même qu’il tue.
C’est là justement, où je vous attendois ; Et moy je vous dis, Madame, qu’elles sont en quelque façon plus dangereuses a l’innocence, qu’elles n’étoint ; car autrefois l’innocence n’avoit garde d’en être interessée, puis que les personnes, qui avoient un peu de conscience, fuyoient le Theatre, comme un lieu de scandale, & de peché, & qu’on n’y voyoit, que celles, qui avoient perdu la conscience, & la pudeur.
Je ne les louerais point en soutenant avec vous que la pudeur leur est naturelle ; ce serait prétendre que la nature ne leur a donné ni besoins, ni passions ; la réflexion peut réprimer les désirs, mais le premier mouvement (qui est celui de la nature) porte toujours à s’y livrer. Je me bornerai donc à convenir que la société et les lois ont rendu la pudeur nécessaire aux femmes ; et si je fais jamais un Livre sur le pouvoir de l’éducation, cette pudeur en sera le premier chapitre.
De-là tous ces agréments, que l’ennemi de la pudeur a pris soin de répandre sur les spectacles. […] Et quand il n’y auroit, ajoute Saint Augustin, que la rencontre de l’un & de l’autre sexe, sans parler de ces criminelles afféteries de femmes sans pudeur, qui par leurs airs languissants, leurs voix pénétrantes, leur action empoisonnée ne cherchent, selon l’expression de Saint Basile, qu’à vous percer, vous déchirer des traits des passions qu’elles représentent : sans tout cela, dis-je, quand il n’y auroit que la vue d’un sexe toujours dangereux, qui affecte de venir y montrer une beauté relevée par-tout ce que le faste & le luxe ont imaginé de plus enchanteur : ah !
J’en appelle ici, mes Frères, à votre propre témoignage : j’en appelle sur-tout à ce sexe à qui la pudeur est si naturelle, & en qui elle survit quelquefois à la vertu. […] Qu’importe qu’on ne voie, qu’on n’entende plus directement dans les Spectacles rien qui puisse alarmer la pudeur & salir l’imagination, si tout y est d’ailleurs destiné à séduire l’esprit & à corrompre le cœur ; si le voile qu’on y jette sur des objets honteux en eux-mêmes, n’est qu’un artifice pour insinuer plus sûrement dans les ames le poison d’un amour profane & criminel, & percer de ses traits envénimés ceux que la grossièreté & l’indécence des paroles seroient capables de révolter ?
12. fait sans pudeur, l’histoire des ses amours, avec une femme mariée ; il dit qu’ayant su qu’elle devoit aller à la comédie, il s’y rendit, s’approcha d’elle, comme par hazard, s’assit à son côté, il se lia si bien avec elle, qu’il en vint au dernier crime. […] A quoi pensez vous, lorsque sans pudeur vous courez, riez, parlez dans nos Temples, interrompant les Fidéles dans leurs priéres, & les Prêtres dans leurs fonctions ?
C’est là justement, où je vous attendois ; Et moy je vous dis, Madame, qu’elles sont en quelque façon plus dangereuses à l’innocence, qu’elles n’estoient ; car autrefois l’innocence n’avoit garde d’en estre interressée, puis que les personnes, qui avoient un peü de conscience, fuyoient le Théatre, comme un lieu de scandale, & de péché, & qu’on n’y voyoit, que celles, qui avoient perdu la conscience, & la pudeur.
Qu’on nous donne des piéces que les oreilles chrétiennes puissent entendre : qu’on les représente avec la décence qui convient à des chrétiens : que la vertu y soit peinte avec les graces, le vice avec les traits qui leur sont propres ; on ramenera les spectacles à la fin de leur première institution, & les Loix n’auront plus à condamner des abus qui deshonorent notre siècle, qui font gémir la Religion & la pudeur.
D'où l'on peut reconnaître quel est ce Démon, qui ne peut être apaisé autrement qu'en lui sacrifiant, non pas des animaux ni le sang humain, mais toute la pudeur, que l'on y détruit sans ressource. » Et voici commeLactant, de fals. rel. l. 2.
Quant aux indécences et aux libertés de l’ancien théâtre contre lesquelles on ne trouve pas étrange que les Saints Pères se soient récriés, je dirai encore à notre confusion que les tragédies des anciens Païens surpassent les nôtres en gravité et en sagesse, ils n’introduisaient pas de femmes sur la Scène, croyant qu’un sexe consacré à la pudeur ne devait pas ainsi se livrer au public, et que c’était là une espèce de prostitution, j’avoue qu’il y avait souvent de l’idolâtrie mêlée et que leurs pièces comiques poussaient la licence jusqu’aux derniers excès, mais les nôtres sont-elles fort modestes, ce que vous appelez les farces n’a-t-il rien qui alarme les oreilles pudiques ?
Dites-leur que le bal est défendu parce qu’il est presque toujours l’écueil de l’innocence, le tombeau de la pudeur, le théâtre de toutes les vanités mondaines, et le triomphe de toutes les passions : que c’est un assemblage de tous les dangers du salut, et un précis vif et piquant de toutes les tentations : que tout y est écueil : que tout y est poison : danses, instruments, objets, entretiens, assemblée, tout y concourt à étouffer les sentiments de piété, à séduire et l’esprit et le cœur : que rien n’est plus opposé que le bal à l’esprit du Christianisme : avec quel mépris serez-vous écouté !
Quelle si délicate pudeur, quelle innocence si austère, exposée sans préservatif à l’air du monde le plus contagieux, au milieu d’une foule d’objets tous fort tentants ; en butte et à découvert à une grêle de traits empoisonnés, peut sans miracle n’être point blessée ?
Supposons néanmoins pour un moment, que cette Actrice a sacrifié toute pudeur pour parvenir à ses fins.
Augustin : D’ailleurs ces sortes de déguisements portent aisément à faire des actions qui blessent la pudeur & l’honnêteté chrétienne, sur-tout dans un temps de débauche, de libertinage & de plaisirs, tel qu’est celui du carnaval, où quantité de Chrétiens s’abandonne à des excès criminels, sans que presque personne s’y oppose.
On dira peut-être, ajoute ce Pere, que cette défense ne regarde que les Pécheurs publics à qui on refusoit les recréations les plus innoncentes ; mais je vous assure que l’éloignement des Spectacles est un preservatif nécessaire à quiconque est jaloux de conserver son innocence : si Dina n’étoit point sortie de la tente de Jacob, son pere, sa pudeur n’eût point eu de combat à soutenir ; une vaine curiosité la fit entrer dans la Ville de Sichem, pour y voir les femmes du pays, elle fut malheureusement rencontrée par le jeune Prince, & cette fatale entrevûe causa la ruine de tout un peuple & de sa propre vertu.
Le bal, les spectacles sont une académie publique pour apprendre l’impureté & donner des leçons d’une malheureuse science qui ne s’apprend que trop d’elle-même ; les jeunes gens s’y accoutument à prendre des libertés avec les femmes, & les filles auparavant sages & modestes à perdre la modestie & la pudeur ; où personne n’entre sans le plus grand danger de perdre l’innocence.
Par action enfin : vous n’ignorez pas que les ivrognes ne se piquent pas de pudeur et, suivant vous-même, ceux qui ont le cœur corrompu font, dans l’ivresse, toutes les mauvaises actions qu’ils se seraient interdites à jeun.
Etoit-ce à la Fontaine à prendre un air de piété & de modestie, dans les tems qu’il donnoit au public ses contes scandaleux, où les loix de la pudeur & de la Réligion sont également violées par une licence sacrilege que foulent aux pieds l’une & l’autre ? […] Ce n’est pas seulement par l’immodestie grossiere des nudités des personnes, du fard, des attitudes dont le théatre ne fut & ne sera jamais exempt ; & par l’immodestie voilée des équivoques ou des peintures gazées, adroitement nuancées, dont il se fait un mérité, que les acteurs & les actrices attaquent la pudeur, & exposent l’innocence ; c’est encore par l’aveu, le détail, la peinture des foiblesses du cœur, des désordres de la vie, racontés même avec horreur.
Les loix de la pudeur sont bien moins cheres que les graces de la beauté, l’honneur de la vertu que la gloire de plaire. […] On ne voit pas le mal quand les mœurs sont pures : Omnia munda mundis ; mais quand il n’y a plus de mœurs, un mot, pour peu qu’il peigne, effraie non la pudeur, qui n’est plus en nous, mais la décence, qui est l’hypocrisie de la vertu perdue.
Les anciens ne faisoient jamais jouer les femmes ; ils les tenoient séparées des hommes dans l’imphitéatre ; ils croyoient qu’un sexe consacré à la pudeur ne devoit pas se livrer aux yeux du public. […] Elles se dissipent, perdent la pudeur, flattent leur vanité, & prennent les miseres de la passion pour la mesure de leurs grâces, s’aguerrissent avec le vice, se perdent en perdant les autres.
On a beau dire que c’est son caractere, on ne doit, ni en public, ni en particulier, blesser les loix de la pudeur. […] Cette partie du spectacle est moins dangereuse que la danse, la déclamation, l’indécence des actrices ; pourvu qu’on n’y souffre point d’immodesties en peinture, en sculpture, qui font rougir la pudeur.
Le mouvement des pieds, la mollesse du chant, le mélange des scènes ; voilà les ennemis de la pudeur, les amis du crime, les attraits de l’impudicité, les sceaux de la licence : Hestes pudicitiæ, amici libidinum, stimuli scelerum, sacramenta licentiæ. […] Les Chrétiens sont des Prêtres qui avec le Ministre offrent à Dieu la victime sainte, & s’immolent eux-mêmes en holocauste : on ne voit ici que des Prêtres du Démon ; la salle est leur sanctuaire, le jour de l’assemblée est leur fête ; de toutes parts, sur des autels dressés par le vice, s’immolent les victimes de la pudeur.
Elle favorise le vice ; elle enseigne aux enfans à mépriser l’autorité des parens, & à tromper leur vigilance, par des engagemens clandestins, formés par une passion aveugle ; elle apprend aux femmes la coquetterie, la dissimulation, les ruses, pour tromper leurs maris, au préjudice des liens sacrés du mariage, & les livrer à une ignominie que mérite seul l’auteur du crime que l’on fait triompher ; elle invite les domestiques à flatter sans pudeur, à servir sans remords les passions de la jeunesse, à voler, à tromper leurs maîtres & les tourner en ridicule ; elle accoutume le public à traiter de bizarrerie une sage circonspection, & de politesse une connivence criminelle, l’impiété & l’indifférence à ses devoirs, de force d’esprit philosophique, à embellir le vice, à enlaidir la vertu, & tourner en plaisanterie les choses les plus importantes. […] Les romans détruisent les vertus des femmes, la simplicité, la modestie, la pudeur.
A deux cens lieues de son pays, elle entre par curiosité dans une Eglise, démêle la voix de son amant parmi les Religieux qui chantent, et se fait Religieux pour vivre avec lui : « … Près de lui je vivrai, L'air qui vient l'animer, je le respirerai. » Bien plus, pour le séduire, si elle peut, et s'enfuir avec lui : « Je conçois le projet d'enlever à son Dieu Une âme qu'il semblait échauffer de son feu. » Une hypocrite sans religion, sans pudeur, qui se joue des choses les plus saintes, et persévère jusqu'à la mort dans ses sacrilèges : « C'était d'un homme, ô Dieu, que j'encensais l'image, … Il n'était point d'autre Dieu pour mon cœur. » Un personnage si méprisable peut-il intéresser personne, inspirer ni amour ni pitié ? […] J'osais, j'osais nourrir une flamme adultère Dans le sein d'un époux, je portais dans ses bras Un cœur qui chérissait ses secrets attentats Sous le voile imposteur d'une pudeur trop feinte. » Il faudra faire de cette pièce un livre classique pour bien instruire la jeunesse.
Quelle comparaison d’un guerrier chrétien avec Mars, d’une honnête femme avec Vénus, un emporté, un furieux qui n’aime que le carnage, une prostituée sans pudeur qui ne connoît que le vice, qu’on n’honore que par l’impureté ! […] C’étoit le plus infame débauché, abusant de toutes les femmes, incestueux, adultere, sodomiste avec le plus grand éclat, sans pudeur & sans ménagement, traité de dieu par les plus grands poëtes, Virgile & Horace, ayant des temples des prêtres, des sacrifices dans tout l’Empire, le poëte le plus infame & île plus ordurier : il reste de lui une épigramme qu’un honnête homme ne peut pas lire. […] N’est-ce pas une belle estampe à donner au public que cette déesse entourée de phallis, symbole de la fécondité ; c’est-à-dire, des figures infâmes de ce que la pudeur défend de nommet ?
la Comédie, par exemple, que se récrie Tertullien, lorsqu’il dit : « N'allons point au Théâtre, qui est une assemblée particulière d’impudicité, où l’on n’approuve rien que ce que l’on improuve ailleurs ; de sorte que ce qu’on y trouve de plus beau est pour l’ordinaire ce qui est de plus vilain et de plus infâme, de ce qu’un Comédien, par exemple, y joue avec les gestes les plus honteux et les plus naturels ; de ce que des femmes oubliant la pudeur de leur sexe, osent faire sur un Théâtre, et à la vue de tout le monde, ce qu’elles auraient honte de commettre dans leurs maisons, où elles ne sont vues de personne ; de ce qu’on y voit un jeune homme s’y bien former, et souffrir en son corps toutes sortes d’abominations, dans l’espérance qu’à son tour il deviendra maître en cet art épouvantable. […] Car, comme dit justement saint Cyprien, « comment un Chrétien, auquel il n’est pas même permis de penser aux vices, pourra-t-il souffrir des représentations impures, où après avoir perdu la pudeur on s’enhardit à commettre les plus grands crimes ? […] Or est-il qu’en lisant les Comédies d’aujourd’hui, nous ne nous sentons excités à rien de contraire à la pudeur, qu’elles ne sont propres qu’à faire rire, et incapables de laisser dans l’esprit de ces idées fâcheuses dont Salvien ne pouvait se débarrasser.
Siege assistent quelquefois, avec ces trois conditions, de n’y chercher aucun plaisir qui puisse blesser la pudeur, de n’y rien perdre de leur gravité, de n’y prendre aucun divertissement qui ne convienne à la personne, au temps & au lieu. […] Que de femmes chastes y vont perdre la pudeur ! […] On a perdu le goût de la vertu & de la pudeur ; les plaisirs légitimes deviennent insipides ; le libertinage devient un assaisonnement nécessaire pour les rendre agréables & piquans. […] La probité pleure, la vertu se cache, la scélératesse leve le front ; & il n’y a plus de frein à attendre pour la corruption, quand une fois la pudeur du vice a disparu ». […] « Tout, dans les Drames de ce Théatre, conspire à faire rougir la pudeur : le sujet est contre la décence ; l’intrigue & l’action forment des images révoltantes ; les détails respirent la passion même.
C'est donc avec raison que nous qui faisons profession des bonnes mœurs, et de la pudeur, nous nous abstenons de vos voluptés, de vos pompes, et de vos Spectacles, comme de choses mauvaises, et consacrées à de fausses divinités, dont nous savons la naissance et l'origine, et nous les condamnons comme des corrupteurs agréables : Car qui n'a horreur dans la course des Chariots, de voir la folie de tout un Peuple qui se querelle: Qui ne s'étonne de voir dans les Jeux des Gladiateurs, l'art de tuer les hommes : La fureur n'est pas moindre au Théâtre ; mais l'infamie y est plus grande : car un Acteur y représente les adultères, où il les récite : Et un Comédien lascif émeut les passions des autres, en feignant d'en avoir lui-même.
Oüy, je me suis trompé, les vertus ne se trouvent point à la comedie, on les fait toutes mourir dans le cœur, on les sacrifie toutes à son plaisir, prudence, force, justice, pudeur, innocence, vous ne vous rencontrez point à ces spectacles, ny à ces divertissemens ; la prudence ne vous y accompagne pas puisque vous choisissez le plus mauvais party : vôtre force vous a abandonné, puisque vous n’avez pû resister à l’amorce d’un dangereux plaisir ; vous y étes sans justice, puisque vous n’avez pas rendu ny à Dieu l’honneur qui luy appartient, ny à vôtre salut, le soin que vous loy devez ; vôtre pudeur est perduë, puisque vous paroissez sans rougir dans un lieu qui est appellé, veneris sacrariumTertull. l. de spect. c. 10. […] , le lieu de la pudeur prostituée ; que tous les Chrétiens rougissent, erubescant, de donner vingt & trente sols pour assister à une comedie, & de refuser cinq sols aux pauvres pour racheter leurs pechez.
Telle est la source du Comique Anglais, d’ailleurs plus simple, plus naturel, plus philosophique que les deux autres, & dans le quel la vraisemblance est rigoureusement observée, aux dépens même de la pudeur.
Depuis qu’une femme a perdu la pudeur, quelle a banni la modestie, qu’elle a mis sous ses pieds l’honneur de son sexe, c’est un serpent rempli de poison, qui met sa gloire et son étude à donner de l’amour et à en recevoir.