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116. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

Il seroit donc nécessaire que le Poëte oubliât son pays, & se dépouillât de lui-même pour peindre dans le vrai : Mais ceci souffre de grandes difficultés. […] Si cet abus a fait des progrès, c’est aux Savans à le déraciner ; c’est à eux à ramener leurs concitoyens aux vrais principes, au bon goût & à la raison. […] Il est souvent faux ; cela est vrai ; mais il est toujours agréable. […] C’est ainsi que les grands hommes font de petites fautes pour en tirer de nouveaux charmes ; tant il est vrai que le génie est au-dessus des regles ; mais il ne doit se permettre de les sacrifier qu’à nos plaisirs.

117. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

C'est un mérite de marionnette : il est vrai qu'on fait mouvoir la marionnette, et que l'Acteur se remue ; mais ces deux machines sont si copiées l'une sur l'autre qu'il y aurait de l'injustice à les séparer. […] Mais ils disent vrai ; le Prince, le père, le mari, ont tort. […] Il est vrai, et voilà le mal du genre dramatique ; il met dans la nécessité de donner de mauvais exemples, de composer et de jouer des rôles vicieux, de faire dire des sottises. […] Ce sont de vrais Satyres, de vraies Sirènes ; le sage Ulysse les aurait plus redoutées dans le cours de ses navigations que celles qui lui firent boucher avec de la cire les oreilles de ses matelots, selon les sublimes idées du bonhomme Homère.

118. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

Il est vrai qu’on venoit de voir tout cela à Paris, à Turin, à Lyon, pour le mariage du Comte de Provence. […] C’étoient des faux Dieux sans doute ; mais les payens les regardoient comme vrais : c’étoit leur réligion, & ils montroient plus de dévotion à leur maniere, que les poëtes chrétiens dans la Réligion véritable. […] On se trompe : le premier, il est vrai, placé au centre de la table, étoit le Palais de la Justice, les autres n’étoient pas tout-à-fait des vertus. […] Parce que le répas & le bal emporterent tout le tems ; 2°. parce que le répas lui-même étoit une vraie comédie. […] Dans son livre du nouvel Evangile. il accuse le Cardinal Pallavicini d’avoir favorisé le théatre, & il est vrai que dans son histoire du Concile de Trente l.

119. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Mais nous n’avons pas besoin de recourir à ces adoucissemens, la doctrine de l’Ange de l’école sur la comédie, comme sur-tout le reste, est très-conforme aux vrais principes. Il est vrai qu’il est d’abord difficile de concilier les deux textes de S. […] honoreroit-on le vrai Dieu, comme on honoroit les fausses Divinités du Paganisme ? […] Il est vrai que comme tout dégénère, ces troupes sont ordinairement fort licencieuses, sur-tout dans ces pays idolâtres, & alors sans doute la conscience ne permet pas de s’en amuser. […] Il n’y a pas jusqu’à cette espèce de lumiere magique, artistement graduée & distribuée, qui retrace, embellit, met dans le vrai jour d’une maniere si frappante, que rien n’échappe aux yeux & au cœur.

120. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

Les Auteurs qui l’ont fait avant moi se sont très-peu entendus, ou n’ont suivi que leurs opinions : si le vrai se découvre quelquefois dans leurs Ecrits, c’est une faible lueur qui brille au milieu de la nuit, & qui nous échappe bientôt. […] Nous sommes donc les seuls, après l’Italie, qui èxcellions dans la musique, puisqu’on la fait dépendre de la beauté d’une langue, ce qui peut être vrai pour le chant, & jamais pour la Symphonie. […] Quand il serait vrai que Lully ne porta chez nous que l’enfance de la musique Italienne, & que cette musique n’est plus absolument en Italie ce qu’elle était de son tems ; on aurait toujours tort de mépriser totalement notre Opéra-Sérieux. […] Quand ce reproche serait aussi vrai qu’il est faux en plusieurs points, nous ne mériterions pas moins d’être estimés. […] Il est vrai que nous avons d’abord fidèlement imité la musique Italienne ; y joignant ensuite des qualités particulières à la nôtre, nous en avons presque fait une musique nouvelle.

121. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Il dit vrai, il les trompe en effet, en les louant. […] Est-il vrai qu’un grand homme, idòle de notre âge, A déjà fait un pas vers la postérité ? […] Cette fanfaronnade d’un empirique sur des trétaux, qui assure que son orviatan guérit de toutes sortes de maladies, est le vrai ton du théatre ; tout y est illusion & mensonge ; elle est mesquine & ridicule. 1°. […] Les amans qui savent les loix du théatre, couronnent avec des louis d’or, ce sont les vrais lauriers dont les actrices veulent être parées. […] Un moment d’ivresse lui a enlevé ce que l’ivresse lui avoit procuré ; il est vrai que c’est là tout ce que par sa naissance & son mérite, elle pouvoit prétendre, & même fort au dessus ; mais avec vingt mille livres de rente, elle eût trouvé un parti qui n’auroit pas dédaigné les restes du public.

122. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Ce ne sont pas de vrais Drames, pourquoi donc leur en donner le nom ? […] Il y a dans ce poëme plus de fanfaronade que du vrai sublime. […] C’est une vraie profanation. […] Cette assertion n’est pas vraie, & cette expression n’est pas juste. […] Le plaisir est le meilleur maître, il est vrai ; mais de quoi ?

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