C’est pour cela que David qui avait appris à se défier de soi-même, et à vivre dans une parfaite circonspection, par une expérience qui lui fit sentir pendant toute sa vie une continuelle confusion, et une perpétuelle douleur, disait à Dieu dans un de ses Psaumes, « Seigneur, prenez soin de mes yeux, et empêchez-les de voir la vanité », Ps 118 . […] Et on ne doit pas excepter dans cette occasion les personnes grossières et de la campagne, à cause de leur simplicité ; parce que encore bien qu’il semble d’une part qu’elles ne pussent pas être si sujettes à cette sorte de péchés que ceux qui vivent dans les villes, et principalement ceux qui y mènent une vie oiseuse et faineante ; Il est pourtant assuré de l’autre, que leurs passions naturelles sont plus facilement émus, aussi bien que dans les animaux privés de raison, à la présence des objets qui les peuvent exciter.
C’est par vous que Monime, Hermione, Athalie, Phedre, Roxane, Iphigénie, Heureux enfans de mes loisirs Vivent chez les François, font encor leurs plaisirs.
, que je crains que leur probité ne soit de celles des sages du monde qui ne savent s’ils sont chrétiens ou non, et qui s’imaginent avoir rempli tous les devoirs de la vertu lorsqu’ils vivent en gens d’honneur, sans tromper personne, pendant qu’ils se trompent eux-mêmes en donnant tout à leurs passions et à leurs plaisirs.
Non ; le Dieu de l’Univers est le Père des hommes, & non leur tyran : point de Religion qui puisse établir ce dogme affreux, Que nous devons vivre dans l’angoisse, & ne manger qu’un pain arrosé de nos larmes *. […] Nous en sacrifions tant à vivre inutiles, malheureuses… Ne verra-t-on prospérer que les Etablissemens destructifs de la société ! […] Combien de Comédies-Ariettes, faibles & débiles en sortant du cabinet de leurs Auteurs, n’eussent vécu qu’un jour, sans les demoiselles L**** & T** ; sans les Srs C**, Cl**, L****, &c ! […] Il y a dans les Indes une Religion qui défend comme des crimes les plaisirs les plus innocens ; qui force les hommes dont elle s’est une fois rendue maitresse, à vivre dans la terreur, l’angoisse, les gémissemens ; qui, sous prétexte d’une félicité plus qu’incertaine, charge ses aveugles Sectaires de pratiques difficiles, déraisonnables, contraires à la nature, & destructives de la société.
Le Géographe Strabon écrit, que la Poésie a été tenue pour la première Philosophie, laquelle prescrit la manière de bien vivre, enseigne les mœurs et affections, commandant avec plaisir et délectation ce qui est à faire : et que mêmes les premiers anciens ont appellé les seuls Poètes, Sages, et Theologiens : à raison qu’iceux comprenaient par mesure et vers la doctrine des choses divines. […] Satiriques sont grandement utiles : parce qu’ils détestent les vices, louent la vertu, et dressent les jeunes gens à bien et vertueusement vivre. […] [NDE] Forme ancienne du passé de vivre : il vécut.
Quand les maux de l’homme lui viennent de sa nature ou d’une manière de vivre qu’il ne peut changer, les Médecins les préviennent-ils ? […] Quelquefois on y soupe, mais rarement : parce que le Genevois est rangé et se plaît à vivre avec sa famille. […] Si les Barbares dont je viens de parler vivaient avec les femmes, ils ne vivaient pas pour cela comme elles ; c’étaient elles qui avaient le courage de vivre comme eux, ainsi que faisaient aussi celles de Sparte. […] La manière de vivre, plus conforme aux inclinations de l’homme, est aussi mieux assortie à son tempérament. […] Nobles Acteurs de l’Opéra de Paris, ah, si vous eussiez joui de la puissance impériale, je ne gémirais pas maintenant d’avoir trop vécu !
La pluie, les nuages, le tonnerre, les ouragans, la légèreté de l’air, les oiseaux qui le traversent avec autant de rapidité, les poissons qui fendent les ondes ; cette multitude innombrable d’animaux qui vivent sur la terre ; l’homme enfin, le chef-d’œuvre des mains de Dieu, la seule créature faite à son image et pour sa gloire ! […] Dieu se repent d’avoir créé l’homme ; il est forcé d’en noyer l’espèce criminelle dans les eaux du déluge : une seule famille est jugée digne de vivre et de perpétuer sur la terre la race infortunée des mortels.