Il vaut lui seul vingt hommes illustres, il y a de l’étoffe pour en faire cent. […] Cet homme, qui, lui seul, comme Hercule, vaut vingt hommes illustres, doit tout à Fretillon ! […] Un tendre amour suffit, & vaut un Apollon. La Henriade ne valut-elle pas les romances confuses de l’Iliade & de l’Odissée, ce que M. […] Ce drame, au patriotisme près, que le zele des François pour leur Roi a tant fait valoir, n’a rien de plus remarquable, que trente autres pieces qui brillent sur le théatre, & nommément la plupart de celles de Voltaire, qui, du côté littéraire valent autant & plus que le Siége de Calais.
Il fut fait, après la mort de Moliere, une piéce qui se trouve à la fin de son théatre, intitulée l’Ombre de Moliere, qui vaut mieux que l’Assemblée de l’Abbé Schrone. […] Le Misantrope rejette le vil metier de satyrique, & s’éleve contre la lâcheté d’un écrivain qui vaut flettrir les talens qui le font vivre. […] Cependant tous les acteurs & actrices sont bien payés, ils sont à leur aile, & plusieurs ont vingt à trente mille livres de rente, sans compter le tour du bâton de la galanterie, qui vaut le double. […] L’auteur n’a pas osé faire imprimer sa piéce ; le public craint fort d’en être privé à jamais, il en est inconsolable, & le poëte aussi ; elle ne vaut pas mieux, mais elle est moins licencieuse que le poëme des sens dont l’obscénité a fait sa fortune. […] Ribalier en a tant trouvée, il entre dans cette querelle que la Gazette Ecclésiastique fait bien valoir, soit comme amie de M.
Montrons-leur de nos jours les Magistrats de BurgosVille d’Espagne, touchés par un excellent Ouvrage contre les Spectacles, & ordonnant la destruction de leur Théâtre qui avoit coûté vingt mille DucatsLe Ducat d’or vaut environ dix livres dix sols de notre monnoie. […] Ville d’Espagne Le Ducat d’or vaut environ dix livres dix sols de notre monnoie.
Augustin, parlant des filles qui perdent le temps des jours de fêtes en folâtreries et en danses impudiques, dit qu’elles ne feraient pas tant de mal si elles filaient leurs quenouilles ; ni l’un ni l’autre ne vaut rien, mais la danse est un plus grand mal. Et ailleurs il dit expressément, qu’il vaudrait mieux labourer la terre un jour de fête que d’y danser, et il appelle la salle où l’on danse, la caverne infâme du diable12, et que si ces danseurs sont chrétiens en l’Église, il sont païens hors de l’Église.
Ce Ministre l’aima, l’instruisit des affaires, en fit un bon Négociateur, & le fit valoir à la Cour, où il fut employé avec succès. […] Il en vaut trois ou quatre. […] Ce sont des scenes detachées qui devoient avoir place dans les plans qu’il avoit formé ; comme si un Architecte faisoit valoir les fondemens de quelque muraille qu’il vouloit bâtir. […] On fait beaucoup valoir la décence du théatre de Destouches. […] Où est donc cette utile école, cette sainte reformatrice, ces utiles leçons qu’on fait tant valoir, qui l’emportent sur tous les Prédicateurs ?
Après ce beau galimatias qui ne conclut rien, ce charitable donneur d’avis veut, par un grand discours fort utile à la religion et fort nécessaire à son sujet, prouver que les pièces de Molière ne valent rien, pource qu’elles sont trop bien jouées et qu’il sait leur donner de la grâce et en faire remarquer toutes les beautés. […] Est-il enfin un homme qui puisse parler de la conscience d’un autre par conjecture et qui puisse assurer que son prochain ne vaut rien, et même qu’il n’a jamais rien valu ? […] Enfin Molière est un impie, cet Observateur l’a dit : il faut bien le croire, puisqu’il a vu une femme qui secouait la tête, et sa pièce ne doit rien valoir, puisqu’il l’a connu dans le cœur de tous ceux qui avaient mine d’honnêtes gens.
Il semble que c’est une chose assez inutile de disputer davantage là-dessus, et qu’on peut tout d’un coup retrancher la Question en remontrant, Qu’en ce qui est des Histrions et des Comédiens Romains, Tragiques ou Comiques, les uns ne valaient pas mieux que les autres, et que leurs Pièces les plus modestes avaient des emportements que nous ne saurions approuver ; C’est pourquoi la conséquence que l’on tire de tout ceci en faveur de nos Comédiens, n’est pas fort favorable, de dire, Que puisqu’ils représentent des Tragédies et des Tragi-comédies à l’imitation des Anciens, on les doit tenir dans l’estime comme eux, et assister à leurs Représentations comme à des Spectacles importants ; car si l’on montre que les anciens Comédiens ne faisaient aucune difficulté dans leur Religion de jouer des Pièces de mauvais exemple, on s’imaginera donc que ceux qui sont aujourd’hui de la même Profession prennent une licence pareille ; Que cela se voit dans leurs Pièces les plus régulières, et principalement dans d’autres composées exprès pour être plus libres. […] Les Comédies où les passions sont si bien représentées, ont offensé tous les Dévots ; Selon leur opinion on y emploie des paroles trop tendres qui réveillent la passion d’amour dans les cœurs ; Il s’y trouve en quelques endroits des Discours véhéments qui excitent la colère pour des sujets qui ne le valent pas ; l’orgueil et l’ambition y ont leur place, pour nous apprendre à rechercher les faux biens du Monde, et à mépriser les vrais biens, qui sont ceux de la Vertu, et tous les biens entièrement spirituels. […] On ajoute une proposition assez judicieuse qui est, que comme l’on examine toute sorte de Livres avant que de permettre de les imprimer, et de les communiquer au public, il faudrait qu’il y eût un Magistrat qui examinât, ou qui fît examiner par Gens experts, les Pièces que l’on voudrait faire jouer devant le peuple, afin que leur représentation ne pût nuire à personne : Mais des Censeurs inexorables diront que d’ériger une Académie pour les Comédiens, ce serait autoriser leur Profession, comme si elle était fort nécessaire au public ; Et pour ce qui est du reste, qu’au lieu de donner la peine à un Magistrat d’examiner les Comédies dignes d’être représentées, il vaudrait mieux les condamner entièrement ; Que par ce moyen on ne craindrait ni brigue, ni surprise, et l’on ne se mettrait point au hasard d’en recevoir du dommage.