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79. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Ils prétendent aussi, & les Espagnols comme les Anglois prétendent comme eux, avoir eu longtems avant nous une Poësie Dramatique : nous leur accordons qu’ils ont eu des Théâtres avant nous, & nous ne leur envions point cette gloire, parce que, comme tout ce qui s’exécute en Dialogue sur un Théâtre, n’est pas Poësie Dramatique, nous croyons ne devoir placer le tems de la véritable renaissance en Europe, de la Tragédie & de la Comédie, qu’au tems de Corneille & de Moliere. […] Jodelle, qui suivant les termes de Pasquier, avoit mis l’œil aux bons Livres, par une Tragédie qui parut à la maniere des Grecs, parce qu’elle avoit des Chœurs, enleva tout d’un coup l’admiration de son Siécle, & fut plus heureux dans sa fortune que ne l’a été un de ses Successeurs, véritable imitateur des Grecs. […] Je me contenterai de vanter son respect pour la Rime, & celui de tous les Poëtes François dont aucun, malgré le mauvais exemple de leurs Voisins, ne songea à abandonner la Rime sans laquelle il n’y a point dans nos Langues modernes de véritable Poësie.

80. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [H] » pp. 416-417

Qu’on se représente Electre dans son premier monologue, traînant de véritables chaînes ; dont elle se voit accablée : quelle différence dans l’illusion & l’intérêt !

81. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « V. » pp. 23-26

Jésuites le véritable Dieu que nous adorons, qui descend exprès du Ciel dans l’air pour promettre un Archevêque à la Ville d’Aix.

82. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIX. Les Spectacles condamnés par les saintes Ecritures. » pp. 164-167

Saint Paul aussi a tout compris dans ces paroles : « Au reste, mes frères, tout ce qui est véritable, tout ce qui est juste, tout ce qui est saint (selon le grec, tout ce qui est chaste, tout ce qui est pur), tout ce qui est aimable, tout ce qui est édifiant ; s’il y a quelques vertus parmi les hommes, et quelque chose digne de louange dans la discipline, c’est ce que vous devez penser14 » : tout ce qui vous empêche d’y penser, et qui vous inspire des pensées contraires, ne doit point vous plaire, et doit vous être suspect.

83. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 19-20

Leurs joies sont vaines et frivoles, et les vôtres seront solides et véritables ; l’objet de leur joie n’est que quelque chétive créature, et l’objet des vôtres sera le Créateur, vrai océan et abîme de tout bien ; leurs joies sont détrempées de mille amertumes, d’envie, de jalousie, de crainte, de défiance ou d’autre passion, les vôtres seront pures et sans aucun mélange d’aigreur ; leurs joies ne sont que pour quelques heures, quelques jours ou quelques années, les vôtres seront sans fin, sans pause et sans aucune diminution en toute l’étendue des siècles.

84. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « JUGEMENT DE M. DE VOLTAIRE, SUR LES SPECTACLES. » pp. 78-81

La véritable Tragédie est l’école de la vertu ; et la seule différence qui soit entre les Théâtres épurés et les livres de morale, c’est que l’instruction se trouve dans la Tragédie toute en action, c’est qu’elle y est intéressante, et qu’elle se montre relevée des charmes d’un art qui ne fut inventé autrefois que pour instruire la Terre et pour bénir le Ciel, et qui par cette raison fut appelé le langage des Dieux.

85. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

Pigalle est son Bucephale, ses antousiastes sont autant de Rois dans la littérature ; la Clairon & la Statira, il est plus que fils de Jupiter, c’est un véritable Apollon, qui inspire les poëtes, tout l’empire des lettres se tait en sa présence, & tombe à ses genoux. […] S’il faut detester les cabales, il faut respecter l’union des véritables gens de lettres. […] Tous ces écrits sont un délire, & la fête de la statue une véritable Orgie, il a raison : Habemus satentem reum. […] Tous les jours, & par-tout on voit des convois dans les rues, des funérailles dans les Eglises, des chants lugubres, des drapeaux mortuaires, des ossements, des têtes de morts, & de morts véritables dans la bierre, des tombeaux ouverts ; en un mot, les mêmes objets qui devroient encore plus nous frapper, puisqu’ils nous intéressent bien plus que les représentations ; mais on y est accoutumé.

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