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145. (1675) Traité de la comédie « XI.  » pp. 288-289

Et comme il est leur souverain bien, il ne veut pas qu'ils s'attachent ailleurs, ni qu'ils trouvent leur repos dans aucune créature, parce que nulle créature n'est leur fin. […]  » C'est pourquoi, quelque honnêteté qu'on se puisse imaginer dans l'amour d'une créature mortelle, cet amour est toujours vicieux et illégitime, lorsqu'il ne naît pas de l'amour de Dieu ; et il n'en peut naître lorsque c'est un amour de passion et d'attache, qui nous fait trouver notre joie et notre plaisir dans cette créature.

146. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Allusion maligne, mais injuste, à ses liaisons avec la Princesse de Santa-Cruce, & appuyée sur des traits des poësies de sa jeunesse, avant son cardinalat, où l’on trouve des endroits galans. […] Lupus, fameux & saint prédicateur de Rome, apprenant qu’on préparoit de grandes fêtes de carnaval, bals, mascarades, carrousels, alla trouver le F. […] On y trouve vers & prose, latin & françois. […] Nous pourrions y assister ; mais chacun y portant sa vanité à l’envi, la danse étant une disposition aux mauvaises actions, il faut esquiver de s’y trouver. […] On a supprimé le code pénal, on n’y parle point des punitions & des menaces qu’on trouve dans les anciens statuts, nommément contre le supérieur indulgent qui auroit souffert ce désordre.

147. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Il a trouvé des apologistes, cet art pernicieux, qui n’eût dû trouver que des ennemis, ou plûtôt qui pour l’intérêt de la vertu n’auroit jamais dû naître. […] J’avoue qu’il s’est trouvé quelque Écrivain, comme le P. […] Quelle compagnie trouve-t-on au spectacle ? […] On s’assemble, on épluche la vie du prévenu, la matiere fut trouvée abondante, la vie de ses Juges n’en eût pas moins fourni, & aucun d’eux n’auroit pû lui jeter la premiere pierre, s’il eût fallu valoir mieux que lui pour le condamner. […] La Clairon trouver quelqu’un déshonoré !

148. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Andruini, Barbier, Bernard, Ville-Dieu, Favart, Grafigni, &c. on en trouvera plus de cinquante dans les Histoires du théatre & de l’opéra. […] On comprend aisément l’énorme licence que trouve la débauche, pourvu qu’elle sauve, ce qui n’est pas bien difficile, la publique vénalité. […] En effet le théatre, qui trouve en elles une matiere si propre à être façonnée, les change tout à coup en entier. […] Prenez Bathylle : où trouverez-vous, je ne dis pas dans l’ordre des Chevaliers que vous dédaignez, mais parmi les farceurs, un jeune homme qui fasse mieux la cabriole ? […] M. le Duc de … premier Gentilhomme de la Chambre étoit absent ; on la mit dans sa chambre ; il revint, & trouva la Nymphe dans son lit.

149. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Cela ne paroît pas dans ses productions ; on n’y trouve qu’une connoissance médiocre de l’histoire de France, & une idée très-superficielle de l’histoire de l’Eglise. […] Mais ayant lu la copie qui avoit été remise & approuvée par le Censeur, & l’ayant trouvée assez décente, dit-il, on leva la défense ; mais l’Auteur piqué la retira & l’a depuis fait imprimer. […] Tout ce qu’il y a de plus ridicule en rêve, en féerie, en métamorphose, &c. s’y trouve entassé ; l’Arioste, Cirano Bergerac, les Chevaliers de la table ronde, n’ont rien imaginé de moins vrai-semblable. […] On y trouve quelques traits d’une bonne morale ; mais tout y est plein de la morale la plus licentieuse. […] Corneille, Moliere, Voltaire, ont bien plus de variété, de vrai génie, quoique infiniment moins que ne l’avancent d’un ton d’oracle leurs enthousiastes, qui veulont trouver une nouvelle merveille à chaque monosyllabe.

150. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Ainsi les Comédiens n’y auraient point trouvé leur compte. […] que la Comédie est la perce des jeunes gens, dans lesquels la concupiscence est plus vive et plus forte et qu’elle y cause de funestes ravages dès qu’elle en trouve la moindre occasion. […] Que si l’on vient à examiner quelle est la source et la première cause de tous ces désordres, on trouvera que c’est sans doute la Comédie. […] Mais bien loin qu’il y ait des moralités utiles dans les Comédies, j’ai trouvé au contraire dans les pièces de Molière, que j’ai parcourues exprès, des instructions si pernicieuses, qu’on ne saurait trop détourner les jeunes gens de les aller voir représenter. […] C’est une chose merveilleuse que cette tyrannie de messieurs les maris ; je les trouve bons de vouloir qu’on soit mortes à tout divertissement, et qu’on ne vive que pour eux.

151. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

Y trouve-t-on une personne de probité ? Quelle surprise s’il s’y trouvait une personne vertueuse ? […] Raison plausible qui fait sentir de quel caractère sont les gens qui s’y trouvent. […] mettre cinq ou six heures de temps à se parer et à se peindre le visage, pour aller ensuite dans une assemblée tendre des pièges à la chasteté des hommes, et servir de flambeau au démon pour allumer partout le feu de l’impudicité : demeurer les nuits entières exposé aux yeux et à la cajolerie de tout ce qu’il y a de libertins dans une ville ; employer tout ce que l’art et la nature ont de plus dangereux pour attirer leurs regards, et pour séduire leur cœur, déguiser sa personne et son sexe, pour ôter à la grace ce petit secours qu’elle trouve dans nos habits ; rouler de quartier en quartier sous un masque de théatre ; ne se pas contenter de discours frivoles et inutiles, se relâcher jusqu’à dire des paroles qui scandalisent : de quel terme oserait-on se servir pour autoriser une licence si scandaleuse ? […] Et en quelle part de l’Evangile trouve-t-on qu’il y ait des jours dans l’année où le précepte de se mortifier, d’éviter les dangers, de vivre en Chrétien, de mener une vie pure et exemplaire, et d’avoir les maximes du monde en horreur, oblige moins qu’en un autre temps ?

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