Si donc les personnes qui vivent dans la retraite et dans l'éloignement du monde, ne laissent pas de trouver de grandes difficultés dans la vie chrétienne au fond même des Monastères ; s'ils reçoivent des atteintes du commerce du monde, lors même que c'est la charité et la nécessité qui les y engagent, et qu'ils se tiennent sur leurs gardes autant qu'ils peuvent pour y résister : quelles peuvent être les plaies et les chutes de ceux qui, menant une vie toute sensuelle, s'exposent à des tentations auxquelles les plus forts ne pourraient s'empêcher de succomber ? […] » Si ces esprits qui servent à Dieu de ministres ne sont pas fermes, et s'il trouve des défauts dans ses Anges mêmes ; à combien plus forte raison des âmes renfermées en des corps, comme en des maisons de boue, seront-elles sujettes à la corruption et au péché ?
Ils s’étoient trouvés ensemble aux Conférences Philosophiques de Gassendi. […] La flatterie, ordinairement de mauvais goût, trouve admirable tout l’encens qu’elle prodigue. […] On y en trouve beaucoup. […] On y trouva toute sorte de choses dont plusieurs sont bien conservées. […] On trouve ici quantité de bois réduit en charbon.
Où peut-on trouver une plus violente opposition d’intérêts et de devoirs, et un plus grand contraste de sentiments et de passions ? […] Si j’étais d’humeur de grossir cette Préface, je pourrais faire une dissertation de l’unité de la Scène qu’on ne trouve point dans ma Tragédie. […] Si Monsieur de Corneille se fût imposé cette règle, que serait devenue cette belle Scène que Rodrigue fait avec Chimene quand il la va trouver chez elle ?
Au reste le dessein que je m’étais proposé, quand j’ai travaillé sur les Tragédies, a été de les examiner du côté des mœurs ; afin de bannir du Théâtre de la réforme toutes les Pièces où la passion d’amour est portée à des excès qui peuvent être préjudiciables plutôt qu’utiles : mais, en travaillant selon mon plan et, pour ainsi dire, en chemin faisant, j’ai trouvé que les désordres de l’amour étaient souvent si mal imaginés par les Poètes, qu’il m’a été quelquefois impossible de ne pas relever des défauts que j’ai cru apercevoir dans leurs Ouvrages ; et c’est sur cela que je crois devoir prévenir mon Lecteur, et lui faire connaître ce que je pense. […] Lorsque je commençais, il y a plus de quarante ans, à étudier sérieusement le Théâtre, je trouvais d’abord, dans les Anciens et dans leurs Commentateurs, des règles qui choquèrent ma raison ; je fis bien des réflexions en conséquence ; mais, ne me fiant pas à moi-même et craignant de me tromper, je soumis mes lumières à la grande autorité de ces hommes qui, pendant plusieurs siècles, nous ont servi de guide, et je n’osais même communiquer mes doutes à personne. Je ne connaissais pour lors aucun Ecrivain qui pût m’aider à rectifier ou appuyer mes opinions ; mais, comme on acquiert de nouvelles lumières par l’étude, je trouvais dans la suite quelques Auteurs qui avaient pensé comme moi, et un entre autres qui, depuis le commencement jusqu’à la fin de son ouvrage, fait sentir le faux des préceptes d’Aristote.
Quand même le séducteur ne pourrait lui dire de son mari, comme Clitandre dit de Georges Dandin, qu’il n’est pas digne de l’honneur qu’il a reçu, il pourra lui dire qu’il ne l’est pas du bonheur qu’il a eu ; et cette raison du mépris et des outrages sera trouvée aussi bonne que l’autre. […] C’est ainsi qu’une multitude de jeunes personnes infortunées qui, sans autre dot que les charmes de la jeunesse et de l’honnêteté, pourraient encore fréquemment trouver des partis avantageux, vivre heureuses et honorées, servir d’exemples encourageants à leurs compagnes, si on les eût exhortées à la reconnaissance, à la sagesse, et soutenues par de bons conseils, ou des leçons opposées à celles qu’on leur a données, ont perdu pour long-temps cet espoir. […] En trouverait-on dans les œuvres de toutes les précieuses du monde un de plus insoutenable que l’emploi qu’il fait du mot traire dans l’Avare, ou de celui de bouillie dans l’Etourdi ? […] Alors elles partageaient leurs loisirs entre les colifichets, les chiffons, les papillons, les simples ou les plantes et les fleurs ; mais les grands juges du ridicule leur en ont encore trouvé là. […] Et si je croyais que ce rejeton dût être aussi fécond que sa tige, je n’en excepterais même pas ceux qui ont le moyen de prouver leur bon cœur par de grands sacrifices ; car l’égoïsme, ou la malignité, saurait trouver aussi quelque principe vicieux à leurs bonnes actions ; et les aumônes faites aux pauvres ne prouveraient pas mieux la pure bienfaisance que les offrandes faites à l’église ne prouvent la vraie religion depuis le jeu qu’on a fait du culte extérieur.
La seule décoration théâtrale dénature tout, et dépayse la vertu, qui s’y trouve totalement étrangère. […] Mais le théâtre ne plaît qu’autant qu’il flatte la corruption : dès que le vice n’en fera plus l’assaisonnement, qui daignera s’y trouver ? […] On a trouvé le moyen d’en empêcher l’exécution, et on a fort bien fait, le Roi a révoqué le privilège. […] M. de Montausier trouvait Louis XIV déshonoré d’être loué par des Comédiens, est-ce un panégyrique glorieux d’être comparé à ces monstres ? […] On ne veut que plaire et s’amuser, et trouver peut-être quelque prétexte pour excuser la comédie par un vernis de piété.
En effet, Messieurs, que pourrait-on dire contre la Comédie, si on ne la trouvait point incompatible avec les oracles de Dieu ? […] » Donc quelque Histoire de l’Ecriture que l’on touche, si l’on n’y fait trouver cette double charité on ne l’entend point, et on l’altère. […] Cette Histoire et cent autres qu’on trouve dans l’Ecriture accompagnées de réflexions des personnes intelligentes, peuvent extrêmement édifier. […] » Sont-ce là des caractères qu’on puisse trouver parmi les Comédiens ou dans leurs assemblées : assemblées, où ceux qui font profession de piété ne sauraient se trouver sans être un sujet de scandale. […] » Qu’on ne nous dise pas qu’il est permis de se nourrir de l’Ecriture partout où l’on la trouve.