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48. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre X. Les spectacles ne sont propres qu’à rendre romanesques ceux qui les fréquentent. » pp. 102-104

Les femmes, flattées des adorations qu’on rend à leur sexe sur le théâtre, s’habituent à être traitées en nymphes et en déesses.

49. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

La vanité, qui a pris dans la Bourgeoisie un ton plus haut qu’autrefois, traite de grossier tout ce qui n’a pas l’air du beau-monde. […] Telle est, dans l’Avare de Molière, la rencontre d’Harpagon avec son fils, lorsque, sans se connaître, ils viennent traiter ensemble, l’un comme usurier, l’autre comme dissipateur… Quant à l’utilité de la Comédie, morale & décente comme elle l’est aujourd’hui sur notre Théâtre, la révoquer en doute, c’est prétendre que les hommes soient insensibles au mépris & à la honte ; c’est supposer, ou qu’ils ne peuvent rougir, on qu’ils ne peuvent se corriger des défauts dont ils rougissent ; c’est rendre les caractères indépendans de l’amour-propre qui en est l’âme, & nous mettre au-dessous de l’opinion publique, dont la faiblesse, l’orgueil sont les esclaves, & dont la vertu même a tant de peine a s’affranchir. […] Voyons si la Tragédie sera aussi-bien traitée.

50. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

On ne voit les Perses que quand il n’est plus temps : « Populo venustate attonito, ecce Persæ. » Carthage fut traitée par les Vandales comme Antioche l’avait été par les Perses. […]  5.) porte la sévérité jusqu’à traiter de déserteur de la milice, un Soldat qui fréquente les bains et les spectacles, et fait entendre que c’était la loi qu’on suivait : « Miles lavacris et spectaculis intentus velut militiæ desertor jure damnatur. » Il est fondé sur les lois Romaines, qui condamnent à la mort un Soldat qui se serait fait Comédien, car ce métier marque en lui tant de bassesse, qu’il est indigne de servir la patrie, indigne de vivre : « Militem qui artem ludicram fecisset, capite plectendum » (L. […] Ce ne seront ni leurs villes détruites, ni leurs campagnes ravagées, ni la muraille de séparation élevée à grands frais, qui les contiendront ; il faut les rendre voluptueux pour les rendre dociles : « Ut homines rudes et belle faciles per voluptate assuescerent. » Il leur fit prendre de beaux habits, faire de grands repas, construire de belles maisons, des bains, des portiques, et les prit par les amorces du vice : « Paulatim discessum ad delinimenta vitiorum, porticus, balnea, conviviorum elegantiam. » Ils sont à nous, et ne peuvent plus nous résister ; aveugles, ils prennent pour humanité, ils traitent de politesse ce qui fait leur servitude.

51. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

La grossieré des unes saisit d’horreur, personne n’en fait l’apologie ; on voit les autres sans défiance, & la modestie qui s’en allarme est traitée de vain scrupule. […] Quand ensuite on le fit enfermer dans l’hôpital des foux, ses amours insensés furent la véritable folie qu’on prétendit traiter : ce qui pourtant en causa une très-réelle, par le désespoir de ce heros de roman. […] Le Tasse traita fort mal le bouffon, celui-ci irrité l’examina de plus près & en dit encore davantage. […] Sa vie ne fut depuis qu’un tissu de calamités & de foiblesses, qui altererent la raison de l’amant berger, jusqu’à le faire réelement Berger à l’honneur de sa Silvie, & le firent traiter avec raison comme un insensé. […] On n’avoit pas tort dans le fonds, quoique la maniere injurieuse dont on le traita fût une faute encore plus grossiere contre la décence.

52. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Privilége du Roi. » pp. 369-370

A ces causes, voulant favorablement traiter l’Exposant, nous lui avons permis & permettons par ces présentes, de faire imprimer ledit Ouvrage autant de fois que bon lui semblera, & de la vendre, faire vendre & débiter par tout notre Royaume pendant le tems de six années consécutives, à compter du jour de la date des présentes.

53. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

Il est des esprits prévenus, qui ne peuvent souffrir le moindre établissement moderne, & qui traitent d’innovations dangereuses les choses utiles qu’on ose entreprendre. […] Il n’est que trop vrai qu’il leur fait un tort considérable ; mais ils n’ont qu’à redoubler de soins & de travail, qu’à bien traiter les Auteurs sur-tout, s’ils veulent balancer les succès d’un genre rempli d’agrémens.

54. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

Jamais Poëte ne fut si extravaguant en apparence, & ne traita des Sujets si sérieux : mais jamais Poëte ne put traiter de pareils Sujets, que dans une Ville où toute critique étoit bien recue sur le Théâtre, pourvu qu’elle fût tournée de façon, qu’elle fît rire : les Atheniens s’imaginoient que quand Bacchus étoit fustigé sur leur Théâtre, ce Dieu en rioit lui-même.

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