Il écrira ensuite sept autres lettres sous le titre de Visionnaires, qui renvoie à la comédie des Visionnaires de Desmarets.
Ces sentimens sont heréditaires dans la famille de Brandebourg ; sans remonter au siecle passé, où ce Marquis, le moindre des Electeurs, ne s’est aggrandi que par des usurpations Le pere du politique Sans souci après avoir acheté cherement le titre de Roi, signa un traité à Hanovre, le 3 septembre 1725, avec la France & l’Angleterre contre l’Espagne. […] La couronne étoit toute neuve dans sa Maison, Léopold lui avoit conféré le titre de Majesté ; mais les honneurs ne l’avoient pas agrandi : il ne tenoit presque point de place en Europe. […] Je n’examine point les prétentions de l’Empereur & de la Czarine, qui veulent que les provinces conquises soient une ancienne dépendance de leurs Royaumes, & que tous les traités passés avec la Pologne n’ont pu détruire ; je me borne au grand Philosophe, qui n’a pas même des titres apparens sur les terres usurpées, & qui, vassal de la Pologne, & lui devant fidélité par le Duché de Prusse, n’a pu la dépouiller sans se rendre coupable de félonnie. […] Il se crut dégagé de ses vœux, se maria, & a laissé la Maîtrise Duché à sa famille qui prétendant avoir hérité de ses droits, jouit de la Prusse sans avoir d’autre titre que le sacrilege & la violence. […] Electeur de Brandebourg, le 37e, acheta le titre de Roi de prusse, je ne suis que le 38e.
LE sieur Dorat, qui, au lieu du titre d’Académicien de vingt Académies que se donnent les Ecrivains, se pare de celui d’Ancien Mousquetaire, espece d’Académie grise ou noir fort peu analogue à la Littérature & qui ne donne aucun droit ni au Temple de Memoire, ni à celui de la Religion & de la Vertu. […] Les quatte petits poëmes sur la Tragédie, la Comédie, le Geste, la Danse (je ne sai pourquoi il a négligé la Musique, qui joue un si grand rôle), poëmes qu’il réunit sous le titre général de Déclamation : titre mal rempli. […] N’est-ce pas un beau titre à la Déification ? […] Parlant de la Poésie érotique ou voluptueuse , c’est-à-dire, galante & licencieuse, il dit, Voltaire, un composé de tous les esprits, & si l’on peut dire le sublimé de toutes les imaginations qui l’ont précédé, a été & est encore tout ce qu’il veut, un composé, un sublimé de Regnier, de Rabelais, Vergier, Chaulieu, Grecour, Lafontaine, &c n’est rien moins qu’un livre de morale ; c’est même un sublimé corrosif ; Voltaire , dit-il, se saisit de l’arme du ridicule, qu’il manie avec tant d’avantage & de cruauté ; il a donné l’idée du persiflage qui est la décomposition des objets imposans, réduits à leur juste valeur à pulvériser les titres qui décorent des Nains. […] Titres bisarres qui ne dit que trop vrai ce sont des vrais Torts : peut-on en avoir de plus grands que de blesser la religion & les mœurs.
Bien plus, il donne au Théâtre François le titre d’académique, jugeant la Comédie Françoise digne d’être érigée en Académie Royale. […] Vous êtes chrétienne, du moins vous le déclarez ; mais à quoi bon ce titre, si votre état est opposé aux devoirs qu’il impose ?
L’Ouvrage dont je donne ici la Traduction est fameux en Angleterre sous ce titre : Examen abrégé des mauvaises mœurs et de la profanation du Théâtre Anglais : avec le sentiment de l’antiquité sur ce sujet. En lisant ce titre on voit assez que je n’ai pas eu tort de le changer ou plutôt de l’exprimer en d’autres termes ; celui que j’y substitue étant le même pour le fonds, mais plus convenable à notre manière d’annoncer un ouvrage au Public.
On ne disputera pas ce titre à Bossuet : le sieur Chamfort, ne se déclarera pas son rival, & son discours, quoique couronné, ne balancera pas le suffrage de l’Évêque de Meaux. […] Enfin ils ont des titres de noblesse du Parnasse, des provisions des Juges du mérite littéraire. Aucun de ces titres ne donne aux amateurs du Théatre le droit de réclamer contre les oracles de l’ancienne Académie. […] Pourquoi Horace, dit le panégiriste, très philosophe aussi, qui avoit si bon goût, donne-t-il ce titre à Homere ? […] Le sieur Calbava ne s’est pas borné aux Discours ; il est si enthousiasmé de Moliere, qu’il a composé quatre gros volumes à son honneur & gloire, sous le double titre, Art de la Comédie, Traité de l’Imitation.
Et comme vos effets ont appuyé votre nom d’une louange éternelle, qu’elle me fasse l’honneur de me permettre, après avoir prié Dieu qu’il ajoute à la couronne de vos gloires et de votre postérité celle de toutes bénédictions, le titre, Madame, de Votre très humble, très fidèle obéissante et obligée servante, M.